l`indispensable lien entre corps médical et patients

Octobre 2014
l’indispensable lien entre
corps médical et patient
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Adresse retour : Centre d’oncologie clinique du CHU de Liège Domaine Universitaire du Sart Tilman, Bât. B 35, 4000 Liège
B ause we care
Janssen-Cilag NV
©Janssen-Cilag NV/SA – 02-2011 – 5215 – vu/er Apr./Pharm. Bea Haegeman, Antwerpseweg 15-17, 2340 Beerse
éditosommaire
n°09
Nursing
onco
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:
l’indispensable lien entre
corps médical et patients
Adresse retour : Centre d’o ncologie c linique d u CHU de L iège • Domaine Un iversitair e du Sart Tilman, Bât. B 35, 4000 Li ège
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PATIENT
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qui fait l’essence de la pratique clinique. Dans cet acco
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C’est l’accompagnement du patient dans sa vulnérabilité qui fa
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tologie
rticulièrement en Cancérol
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clinique, s’appliquent des traitements dévastat
ures et la moindre er
hémorragie peuvent emporter le malade en quelques heures et
myélo-ablatives…), l’infection ou l’hémorrag
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correctement, depuis la tech
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Toute la chaîne des difrents intervenants doit fonctionner correcte
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reur se paie comptant. Toute la ch
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cienne de surface jusqu’au chef de service. Dans ce continuum, la qualité professionnelle de l’équipe de nursing est
de surface jusqu’au chef de service. Dans ce continuum, la qualité professi
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essentielle. Le continuum s’impose à la fois dans le temps (24h/24), la compétence et l’empathie vis-à-vis du malade.
ntinuum s’impose à la fois dans le temps (24h/24), la co
La surveillance attentive des patients, l’écoute de leurs plaintes, autant que les soins aux cathéters, la mise en place
des perfusions et des transfusions chez les neutropéniques immunodéprimés, nécessitent un long apprentissage,
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Les médecins ont le nursing qu’ils méritent. Ceux qui le sous-estiment sont des prétentieux et/ou des imbéciles.
De plus, ils doivent résister à la réduction de l’art médical à une simple mécanique, à sa "protocolarisation" et
à sa "
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océdurisation"
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ui, sans nier leurs utilités, doivent être dépassées
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ar des notions
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lus essentielles. Tout
malade a droit à une égale attention et à une même qualité de soins quels que soient son âge, sa culture, ses
comorbidités, et son traitement adapté en conséquence. La communication soignant soigné est essentielle et
le nursing joue ici encore un rôle capital, particulièrement vis-à-vis de patients qui, par essence, sont vulnérables
et souvent totalement dépendants. Enfin, on ne peut occulter la difficulté permanente du nursing oncologique,
confronté comme les médecins à la souffrance et à la mort, avec un fort sentiment d’impuissance ou d’échec,
facteurs d’épuisement professionnel. C’est donc uniquement en travaillant de façon soli
-
daire et soudée que l’équipe de soins parvient à diluer l’anxiété et à prévenir le burn-out.
Pour illustrer l’importance du nursing oncologique, nous avons fait appel à Monsieur
Fernand COURTOIS, chef d’unité en salle d’Hématologie. Il est tout naturellement le rédac
-
teur invité de ce numéro car il a été un des précurseurs de sa discipline dans notre institu
-
tion. Son vécu
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rofessionnel est i
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ressionnant et ses
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ualités humaines exc
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tionnelles.
Il a certainement contribué à l’essor de l’Hématologie et de l’Oncologie au CHU de Liège et
de l’Hématologie et de l’Oncologie au CHU de Liège et
c’est un privilège pour nous de pouv
uvoir le remercier ici.
(*)
In: Clinical Leukemia Practice
, 1
978
, A
lexander SPI
ERS
ERS,
Harold GAYA, John GOLDMAN, The Kynoch Press,
Eng
England, First Edition, p. 95.
MAGAZINE DE L’ONCOLOGIE DU CHU DE LIEGE
09 Octobre 2014
Edité par le Centre d’oncologie clinique du CHU de Liège
Editeur responsable :
M. Julien Compère,
administrateur délégué du CHU de Liège,
Avenue de l’Hôpital, 13, B35- 4000 Liège
Directeur de la rédaction :
Pr. Arthur Bodson
Réalisation:
Service Communication
Graphisme :
PYM
Photos :
Michel Mathys (CHU de Liège), Michel Houet
Internet :
www.
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B ause we care
2
Présentation du dacteur invité :
Fernand Courtois, infirmier chef d’unité
5
Le nursing oncologique en un coup d’œil
7
L'hôpital de jour onco-hématologique :
quand qualité rime avec efficacité
9
L’empathie d’abord !
13
Léquipe mobile de soins continus et palliatifs
15
Les psychologues à l’hôpital :
des spécialistes (pas) comme les autres ?
16
Infirmier de liaison :
« Si vous n’y croyez pas, passez votre chemin »
20
Actualités : Nouvelles en bref
1
G.Fillet,
Chef de projet Centre Intégré d’Oncologie
Fernand Courtois
rédacteur invi
2 M A G AZ I N E D E
L’ONCOLOGIE
Présentation du rédacteur invité :
Fernand Courtois, infirmier chef d’unité
Infirmier chef d’unité au service d’hématologie
clinique - oncologie médicale et de l’unité stérile,
Fernand Courtois
est le rédacteur invité de ce
numéro du Magazine de l’oncologie.
Le service d’hémato-oncologie compte
26 chambres. Parmi celles-ci, dix, dites "isolements
protecteurs", sont des chambres à pression posi-
tive prévues pour la prévention des risques aériens
lors de la prise en charge, par exemple, de patients
immunodéprimés comme les patients atteints de
leucémie ou greffés de moelle. Il faut y ajouter six
autres chambres d’isolements plus adaptés pour
la prise en charge de personnes dépendantes rele-
vant souvent de soins palliatifs ou de fin de vie,
et, enfin, dix chambres doubles dont 6 peuvent
encore être des isolements. La capacité d’accueil
est en effet de 30 patients, 23 pour l’hématologie
clinique, 7 pour l’oncologie médicale.
Depuis plus de trente ans, vous avez tissé des relations particulières
avec le Pr. Georges Fillet qui vous rend hommage à travers ce numéro
consacré au nursing oncologique.
Fernand Courtois: En effet, nos relations remontent à
longtemps. Toute la profession que je représente ici lui
sait gré de l’hommage qu’il lui rend. Si tout au long de
sa carrière, le Pr. Fillet nous a reconnus au sein de son
secteur, cette gratitude est aussi présente dans le chef du
Pr. Yves Beguin, son successeur. L’un comme l’autre savent
que cette équipe infirmière est rigoureuse, curieuse, sou-
cieuse d’approfondir ses connaissances et de les dévelop-
per et en recherche permanente de la qualité et de la
sécurité au bénéfice des patients et de leurs proches.
Cette somme de qualités, en plus de l’esprit d’équipe, n’est-elle pas
aussi un facteur d’attrait pour votre service ?
F. C.: Bien sûr. Depuis que je suis dans le service d’héma-
tologie, nous n’avons jamais connu de difficulté particu-
lière pour recruter du personnel. Certes, on constate un
turn over, comme dans tous les services hospitaliers. Cela
étant, bon nombre d’infirmiers ayant travaillé dans ce ser-
vice ont partagé – et partagent toujours – leur expérience
en s’engageant au sein de l’hôpital de jour, en intégrant
le service de radiothérapie ou encore en devenant infir-
miers de liaison tout en restant au CHU. Tous ont démontré
que leur passage en hémato-oncologie apporte une valeur
ajoutée. On pourrait parler de transfert de connaissances
et de compétences.
Quel regard portez-vous sur l’évolution du nursing oncologique ?
F. C. : Le CHU de Liège, en particulier son service d’hé-
mato-oncologie, a été précurseur en termes de prise en
charge holistique du patient, avec un intérêt tout parti-
culier pour l’aspect psycho-oncologique. Depuis 1990, je
m’intéresse aux moyens de renforcer les connaissances
et compétences du personnel infirmier afin d’accompa-
gner au mieux le patient et ses proches confrontés à la
maladie grave. Nous avons pu bénéficier de formations
spécifiques en psycho-oncologie. Des outils ad hoc ont
été développés : la consultation infirmière pré-greffe, les
réunions de parole.
Très tôt, nous avons cru au bien-fondé de l’assistance psy-
chologique au bénéfice du patient, de ses proches et du
personnel soignant. Grâce à l’intervention du Télévie et
avec l’aide du Pr. Fillet, une psychologue a été engagée
il y a déjà 22 ans. Autre innovation du secteur: la mise en
place des infirmières de liaison, chargées entre autres de
l’information et de l’éducation à la santé tout au long du
parcours de soins des patients.
Ce sont autant de "solutions" que le CHU développe à
destination des patients.
Il faut aussi souligner l’évolution technologique du sec-
teur : la recherche de pointe et ses applications se déve-
loppent chaque jour au bénéfice du malade. Les progrès
de la médecine sont réels. Les besoins en soins infirmiers
de qualité suivent la même courbe, de même que les at-
tentes de la patientèle. De plus en plus de jeunes infir-
mières se dirigent, après leur baccalauréat, vers la spécia-
lisation en soins oncologiques.
CHU DE LIEGE 3
Fernand Courtois
« Si les personnes sont hospitalisées, c’est parce
qu’elles nécessitent des soins infirmiers et des
traitements médicaux ... Les infirmiers sont une
vitrine de l’institution qui les emploie. »
Par ailleurs, vous n’accueillez pas que le patient mais aussi sa famille
F. C.: En effet, le cancer est une maladie qui touche aussi
l’entourage du patient. Depuis toujours, nous favorisons la
présence de la famille. D’abord, nous accueillons 30 patients
dans nos 26 chambres, ce qui permet aux proches d’être
présents quelques heures ou une nuit entière. Ensuite, lors
de la réorganisation du service il y a neuf ans, nous avons
eu carte blanche pour aménager des espaces privatifs tels
qu'une salle de repos, une cuisine pour la famille ou en-
core une salle de jeux. Certaines peintures qui égaient les
couloirs ont été réalisées par des patients ou leur famille.
Il y a donc une réelle reconnaissance des patients et de
leurs proches pour notre métier. Nous avons aussi accueilli
l’équipe mobile des soins palliatifs dans l’espace dévolu
à notre secteur, ce qui représente une plus value par la
proximité. De même, j’observe une solidarité et un respect
entre les patients, quel que soit leur âge.
Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’hommes dans la profession ?
F. C.: C’est vrai que nous sommes, d’une manière géné-
rale, peu représentés, mais aussi, je crois, peu attirés par
les soins oncologiques. Peut-être sommes-nous davantage
intéressés par la technicité que par le relationnel? Il n’en
demeure pas moins que s’engager dans un métier néces-
sitant des soins lourds et complexes (on parle de maladies
graves et chroniques) reste un investissement merveilleux.
Cela dit, je remarque qu’avec certains patients, une rela-
tion s’est tissée. Je ne peux pas parler d’intimité, mais il
existe une forme de rapprochement. J’insiste cependant
pour veiller à garder la distance nécessaire à l’accompa-
gnement et à ne pas tomber dans la complicité. Tous les
infirmiers du service ont, en effet, pour mission d’accom-
pagner le patient dans son traitement ou sa perte d’auto-
nomie vers une "guérison" ou une issue plus péjorative ou
de fin de vie. Nous sommes confrontés à toutes les situa-
tions et réalités, comme aussi les soins d’euthanasie.
Enfin, grâce au Plan Cancer et à un effort très conséquent
de formations internes, le CHU a pu bénéficier sur quatre
ans (de 2009 à 2012) d’un renforcement important et
cohérent des connaissances et compétences du person-
nel infirmier oncologique, au bénéfice de la qualité, de
la rigueur, de la sécurité et de l’humanisation des soins.
Je suis fier de faire partie d’une telle équipe qui sait se
montrer à la hauteur de ses tâches tant dans les situations
à visée curative ou palliative que de fin de vie.
Concomitamment, une "révolution" informatique s’est
produite. Depuis fin 2009, nous bénéficions d’un logiciel
de gestion de l’administration des produits sanguins, de-
puis 2012, dans le secteur d’oncologie, du Dossier Infirmier
Informatisé et depuis 2014, de la gestion et de l’adminis-
tration informatisées des médicaments. D’ici fin 2014, la
boucle sera achevée par le développement et le déploie-
ment de la gestion et de l’administration informatisées
des chimiothérapies. S’il faut relever une période parfois
difficile d’appropriation de ces outils informatiques, il
n’en demeure pas moins qu’au final c’est la sécurité et la
qualité des soins aux patients qui en sont les bénéficiaires !
A terme, ces outils seront aussi une banque de données et
de connaissances au profit du personnel infirmier.
Parmi les différentes aides
apportées par le Télévie,
l’engagement d’une
psychologue a permis de
soutenir le personnel soi-
gnant face aux difficultés.
de
s
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e
i-
tés.
Quelques locaux ont été
réaménagés pour pouvoir
accueillir les patients et leur
famille. On y a même
célébré des mariages!
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