1 LES CNIDAIRES Edition 2005 Réalisé par Bertrand MISEREY 2 LES CNIDAIRES - CARACTERES GENERAUX L'embranchement des Cnidaire tire son nom du mot grec Cnidos qui signifie Ortie ; il regroupe en effet des animaux urticants. Il comprend les anémones, les coraux, les méduses. 1. CARACTERES GENERAUX 1.1. FORME G EN ER ALE Ces animaux ont en commun la présence de tentacules formant une couronne autour de la bouche. Ces tentacules contiennent des cellules urticantes (cnidocytes ou cnidoblastes) qui leur permettent d'attraper des proies. Il s'agit d'une sorte de sac, à ouverturer unique, où se déroule la digestion des aliments. La bouche élimine également les déchets. Les cnidaires se présentent sous deux formes : MÉDUSE et POLYPE. Chez certaines espèces, les polypes se multiplient pour former une colonie. Ces colonies se fabriquent une armature de calcaire, le corail. Dans les mers chaudes, l'accumulation des "squelettes" des coraux constitue les récifs coralliens. Forme Polype Le prototype est l'anémone de mer. L'animal peut être formé d'un seul polype (c'est le cas des anémones) ou de plusieurs polypes, souvent de plus petite taille, qui forment une colonie (exemple : les gorgones)). Forme Méduse Il s'agit en fait d'un polype retourné, libre dans l'eau. Le globe s'appelle l'ombrelle, bordée de tentacules ; Autour de la bouche pendent des lambeaux, généralement plus longs que les tentacules, appellés bras buccaux. 3 1.2. CELLU LES UR TIC ANTES LES CNIDAIRES - MODE DE VIE Les tentacules portent des cellules urticantes spéciales : les Cnidocytes. Elles se déclenchent quand une proie frôle un cil (le cnidocil) : une sorte de harpon creux est alors propulsé hors de la cellule, pénètre dans la proie et y injecte du venin. 2. MODE DE VIE 2.1. AL IMEN TATI ON Prédation Les cnidaires sont tous prédateurs : ils attrapent en général de petites proies, planctoniques. Ils déploient leurs tentacules, où les animaux vont se faire piéger dans le courant. Les cnidaires qui utilisent les mouvements du courant sans créer eux-même un courant d'eau sont appellés filtreurs passifs. 4 LES CNIDAIRES - MODE DE VIE Symbiose Les coraux tropicaux ébergent dans leurs tissus des algues microscopiques, les zooxanthelles. Ces algues, gràce à la photosynthèse, fabriquent des éléments organiques dont profite le corail. Ainsi les coraux jouissent d'une certaine autotrophie. Les zooxanthelles sont nécessaires au corail ; quand, lors d'un stress (changement brutal de la qualité de l'eau, réchauffement) les algues sont expulsées, le corail meurt : c'est la maladie du blanchissement. 2.2. LOCOMOTION Les méduses sont emportées au gré des courants ; elles font donc partie du plancton. Elles sont cependant capables de se déplacer, par le jeu de la contraction de leur ombelle, grace à des fibres contractiles disposées en rayon et d'autres en cercle sur la périphérie de l'ombelle. Si les coraux fixés sont incapables de se déplacer, les anémones "glissent" sur leur pied et parcourent plusieurs mètres par jour. 2.3. REPR ODUCTIO N La reproduction des cnidaire est caractérisée par l'alternance de reproduction sexuée et asexuée : Le cycle théorique complet est réalisé par les hydraires, et certaines méduses comme l'Aurélie : La méduse pont des œufs qui donnent naissance à une larve (planula), qui se fixe sur le fond. Elle se transforme en un polype, qui par bourgeonnement, se multiplie pour former une 5 LES CNIDAIRES - CLASSIFICATION (SIMPLIFIEE) colonie. Parmi les polypes nourriciers, qui attrapent des proies, se développent des polypes reproducteurs, qui fabriquent de petites méduses, qui finissent par se détacher de la colonie. Beaucoup de variations existent en réalité. Les polypes peuvent se multiplier par bourgeonnement, ou pondre des cellules sexuelles. Les coraux tropicaux, par exemple, pondent directement des œufs, sans passer par le stade méduse. La ponte a lieu à la nuit tombante, pour toutes les espèces du récif, en relation avec le cycle de la lune. La ponte dans les récifs de corail a lieu pendant une période très courte, une seule fois par an. De nombreuses méduses ont un stade polype fugace, qui se découpe par le sommet comme une pile d'assiettes. La plus extrème se détache pour former une petite méduse. 2.4. CR OISS AN CE Le corail tropical pousse en général d'un centimètre par an. Certains Acropora ( corail blanc tabulaire) peut aller jusqu'à quinze centimètres par an. Une gorgone grandit de un à six centimètres par an. 3. CLASSIFICATION (SIMPLIFIEE) Anémone de mer Anémones parazoanthus Cérianthes Alcyon Gorgones Corail rouge Pennatule Vérétille Classe des Hydrozoaires (hydraires) : Colonies de petite taille, ayant souvent la forme d'une plume, dont les polypes ne sont par visibles à l'œil nu. Certains sont spécialisés pour produire des méduses microscopiques qui vont former les cellules reproductrices. On trouve dans cette classe deux groupes caractéristiques : • Ordre des Siphonophores : Physalie Colonies évoquant une méduse, mais dont le flotteur, empli d'air, est au-dessus de la surface. La plus spectaculaire est la Physalie qui a un flotteur de 30 cm et dont les tentacules sont dangereux pour l'homme. • Corail de feu 6 LES CNIDAIRES - APPLICATION A LA PLONGEE Classe des Scyphozoaires : les méduses vraies Elles produisent des larves qui donnent naissance à un polype qui se découpe en rondelles à partir du sommet pour former d'autres méduses Classe des Anthozoaires : anémones et coraux • Hexacoralliaires : − Anémones de mer − Cérianthes . − Madrépores (corail blanc) : ils fixent le calcium de l'eau pour former de grandes barrières de corail ou des atolls, grâce à la présence dans leurs tissus d'algues microscopiques, les zooxanthelles. • Octocoralliaires : − Alcyons − Gorgones − Corail rouge − Pennatule, Vérétille. 4. APPLICATION A LA PLONGEE 4.1. LE D ANG ER DES C NID AI RES POU R LE PLONGEU R Quelques rares méduses sont dangereuses : les cuboméduses, appellées "guèpes de mer", vivant en bancs dans le Pacifique (autour de l'Australie notament) les physalies, très rares,qui ne sont pas de vraies méduses, puisqu'il s'agit d'une colonie, dont le flotteur est en surface, et non dans l'eau. en France, il faut se méfier de Cyana (méduse bleue) et Pélagie (transparente à points roses fluos sur l'ombelle). Le poison des méduses est toujours potentiellement dangereux ; il faut donc y prendre garde, et passer devant ces animaux, et pas derrière. Autres cnidaires urticants pour l'homme : leshydraires, bien que de petite taille, peuvent entrainer une certaine sensation de brulure, généralement passagère. Il faut savoir les repèrer, notament en eau tropicale, où ils sont plus volumineux. Le corail de feu est un hydraire qui se reconnaît rapidement et brûle comme les orties En caressant une anémone, avec un gant, on sent une résistance, et on peut voir de minuscules filaments : ce sont les dards des cnidocytes . Attention!! Après cette manœuvre, frottez bien votre gant, et surtout ne vous frottez pas le visage avec, même après être sorti de l'eau : les cellules urticantes restent actives longtemps ! En cas de contact avec une méduse : Laver la région touchée avec de l'eau de mer (l'eau douce peut faire éclater des cellules encore intactes et aggraver les choses) Prendre des antalgiques (aspirine ou paracétamol) Mettre une crème antihistaminique, ou, à défaut, de l'huile d'olive, ou du bicarbonate de soude ("Alka seltzer") 7 4.2. ASSOCI ATI ONS LES CNIDAIRES - BIBLIOGRAPHIE Les cnidaires sont les champions de l'association. Si l'association des grandes anémones tropicales avec les Poissons-klowns est bien connue, tous les cnidaires servent de refuge à de nombreuses espèces animales. Parmi les anémones, les gorgones, les coraux, on trouve des crustacés, des coquillages, des poissons, etc… Les hotes des cnidaires sont en général de petite taille, et parfaitement mimétiques ; il faut donc pour les trouver un œil exercé ! De plus, ils s'y enfouissent au moindre danger. on voit souvent autour et dans les ombelles des méduses de tous petits poissons argentés : ce sont des larves de chinchard. les coraux des mers chaudes battissent les formidables barrières de corail grâce à des algues microscopiques, les zooxanthelles, qui fixent le calcium de l'eau. La maladie du blanchissement des coraux est due à la disparition de ces algues. 4.3. FR AGILI TE La croissance des cnidaire est lente. Ils sont menacés de différentes manières. Le plongeur aura donc le souci de les respecter, en plongée, en ne les manipulant pas, et en surface, en refusant l'acquisition de souvenirs à base de corail tropical ! 5. BIBLIOGRAPHIE "Les coraux", synthèse CDBSO Alain Colin Rapport de stage Mer Rouge CDBSO Découvrir la Méditerranée , S. Weinberg, Nathan Coraux du monde , Delachaux et Niestlé