4La Lettre
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Directeur de la Publication :
Paul-Antoine LACOUR
Rédaction : Anaïs ROBERT
Des engagements analogues doivent être pris par toutes les Parties
avec lesquelles les entreprises sont en concurrence
Actuellement, selon les termes du
Protocole de Kyoto, seule une partie des
Etats, représentant 15 % des émissions
mondiales de GES, s’est engagée à
réduire ses émissions. L’enjeu de la
COP21 est donc d’obtenir un engagement
des parties représentant les 85 % restant.
Le succès de la démarche implique
l’adhésion de deux Etats, les Etats-Unis
et la Chine, qui représentent, à eux seuls,
35% des émissions mondiales de GES.
Par comparaison, l’Union européenne
ne contribue qu’à 11 % des émissions
mondiales et la France à moins de 1 %.
Le coût de l’émission d’une tonne de CO2
varie de manière très forte selon les pays.
Alors que certains ont mis en place des
systèmes de régulation par le marché ou
une fiscalité élevée sur les sources de GES,
d’autres encouragent le développement
de la consommation et de la production
de combustibles fossiles (gaz de schistes
aux Etats-Unis, schistes bitumineux au
Canada…). Dans un monde globalisé, où
les produits manufacturés sont transportés
à coût modique d’un endroit à l’autre de
la planète, ces différences marquées
du coût du CO2 agissent fortement sur
la compétitivité des entreprises. A cet
effet direct de la contrainte carbone sur
les industries manufacturières s’ajoute
un impact macro-économique. Faut-il
rappeler que la reprise économique ténue
dont bénéficie l’UE depuis le début 2015
est notamment la conséquence d’un
recul très sensible des cours du pétrole
(et du gaz dans une moindre mesure) ?
En d’autres termes, un renforcement
unilatéral de la contrainte climatique au
sein de l’UE serait inefficace en termes
de lutte contre le changement climatique,
négatif sur le plan macro-économique et
destructeur sur le plan industriel.
Certains envisagent la mise en place
d’une « taxe carbone aux frontières »,
qui permettrait un rééquilibrage entre
les différents pays (du papier importé
de Chine serait ainsi assujetti à une taxe
équivalente au « coût carbone » supporté
par un fabricant européen). Un tel dispositif
est cependant pour l’heure illusoire, tant
sur le plan pratique (comment le calculer ? )
qu’au regard des règles du commerce
international. Pas plus que de vagues
promesses de tel ou tel, la perspective d’un
hypothétique « mécanisme d’ajustement
aux frontières » ne devrait conduire l’UE à
s’engager de manière unilatérale sur la voie
de mesures accentuant des distorsions de
concurrence entre les pays. •
De nouvelles technologies
sont nécessaires pour
substantiellement décarboner
les économies modernes
Dans sa feuille de route 2050, publiée
en 2011, la confédération européenne
de l’industrie papetière (CEPI) s’était
donnée comme ambition, d’ici à 2050,
de simultanément réduire de 50 % les
émissions de GES de l’industrie papetière
et d’accroitre de 50 % la valeur ajoutée
produite. Le prérequis pour que cette
ambition se matérialise était l’émergence
de nouvelles technologies de rupture, à
basse intensité en carbone fossile. Cette
nécessité est plus que jamais d’actualité,
car seules des innovations de rupture, et
donc des efforts massifs de soutien à la
recherche industrielle, permettront demain
à un nombre croissant d’êtres humains de
réduire leur impact carbone. •
Les objectifs de réduction
des émissions devraient être
couplés à ceux relatifs
à la croissance économique
Les objectifs que fixent les politiques
publiques, que ce soit en matière de lutte
contre le changement climatique, ou dans
le domaine de l’énergie, sont indépendants
des perspectives de croissance. Mais
quel est le sens de vouloir réduire (art. 1
de la loi sur la transition énergétique) la
consommation d’énergie finale de 50 %
en 2050 (par rapport à 2012) s’il n’est
fait aucune hypothèse sur la croissance
économique souhaitée (ou prévue) durant
les 38 ans qui nous séparent de cette
date ? Sur cette période, une croissance
du PIB de 1 % en moyenne annuelle
conduit à multiplier le PIB de 2012 par
moins de 1,5, alors qu’il est plus que
doublé si le taux de croissance est …
de 2 % ! Il n’est nul besoin d’être expert
pour comprendre que l’objectif de 50 %
de réduction est beaucoup plus difficile
à atteindre dans le second cas que dans
le premier. •
Favoriser l’émergence
d’une bioéconomie
La production de biens manufacturés à
partir de ressources renouvelables végétales
est tout à la fois une composante de la
bioéconomie et un moyen de réduire la
dépendance au carbone fossile. L’industrie
papetière, en transformant une ressource
végétale en une multitude de produits
manufacturés répondant à des usages
divers (graphique, emballage, hygiène…)
et en recyclant très largement ces mêmes
produits, s’inscrit pleinement dans ce
mouvement de montée en puissance de
la bioéconomie. Par son utilisation d’une
ressource végétale, le bois, elle contribue en
outre à la dynamisation du puits de carbone
qu’est la forêt. •
The Forest Fibre Industry
2050 Roadmap to a low-carbon bio-economy
Pour en savoir a
http://www.unfoldthefuture.eu/uploads/
CEPI-2050-Roadmap-to-a-low-
carbon-bio-economy.pdf
02-BAT-DEF-LaLettreDeCopacel-N9.indd 4 03/11/15 22:49