FLORE PATRIMONIALE en HAUT SORNIN
ZNIEFF de type I – n° régional 69030003 – 22,63 ha – COMBE DU SORNIN –
communes de Propières et Saint-Igny-de-Vers
Le haut vallon encaissé du Sornin descendant du Mont Saint-
Rigaud, entaillant le flanc ouest de cette colline, bénéficie d’une
très forte pluviométrie. Il est jalonné par les vestiges d’ouvrages
hydrauliques qui alimentaient plusieurs scieries.
Il conserve une flore intéressante, avec cette belle plante qui a
l’aspect d’un frêle arbrisseau à tiges ramifiées (jusqu’à 1,80m de
haut) qu’est l’Impatiens noli-tangere ou impatiente et qui se
rencontre le long du chemin du vallon. Le nom insolite de cette
plante est dû à l’anatomie ingénieuse des fruits en capsule, qui
explosent à maturité au moindre contact avec dissémination des
graines. Les fleurs en petites grappes lâches, de couleur jaune,
Impatiens noli-tangere
ont une forme bien reconnaissable (voir photo ci-contre.)
Il en est de même de Hypericum
androsaemum, la « toute bonne »
aux multiples propriétés curatives.
Une belle espèce peu répandue
dans la région, se caractérisant
par un arbuste bas (70 cm), semi-
persistant avec des fleurs jaunes,
des baies rouges noirâtres, des
feuilles opposées engainantes,
sessiles.
Il faut aussi aller découvrir d’autres plantes, plus ou moins rares de ce secteur :
Asplenium septentrionale : petite fougère des roches siliceuses, courante en Beaujolais
Blechnum spicant : fougère aux frondes stériles coriaces
assez répandue au bord des torrents des montagnes du
Massif Central, peut-être plus rare en Haut Beaujolais.
Equisetum fluviatile L : Prêle des marais ou prêle des eaux,
assez courante dans les zones humides, dans les fossés, au
bord des étangs et mares des montagnes.
Oreopteris limbosperma : fougère des montagnes des sols
acides et des milieux humides et frais, plus ou moins
fréquente dans cette partie nord du Massif Central. La fronde
a la forme d’une pointe de lance avec des pennes inférieures
devenant de plus en plus petites. Pinnules arrondies et non
dentées au sommet.
Odeur de citronnelle rendue par des glandes jaunes sur le
limbe et les axes lorsque l’on froisse la plante.
Phegopteris connectilis : petite fougère de 15 à 30 cm des
forêts des montagnes, à limbe triangulaire caractéristique
d’un vert tendre à pennes basales déjetées. Appelée aussi
Polypode du hêtre.
Phegopteris connectilis
Polystichum aculeatum : dit Polystic à
aiguillons. Fougères avec des frondes à limbe
luisant, coriace qui se réduit progressivement
vers la base, de 80 cm de long, qui serait bien
présente dans les montagnes du Massif Central
dont le Haut Beaujolais.
Polystichum aculeatum
Carex pendula : c’est un grand Carex pouvant aller à plus d’1 m de hauteur, appelé aussi
laîche en français, à épis et feuilles tombantes, pas rare.
Circaea x intermedia : dit Circée intermédiaire (entre C. lutetiana et C. alpina.) C’est une petite
plante fragile, haute de 20 à 40 cm, avec un épi lâche de petites fleurs blanches
caractéristiques et des feuilles en forme de cœur.
Peu fréquente en France mais reconnue en haut Beaujolais, elle occupe les bois et fonds de
vallons humides.
Crepis paludosa : une des nombreuses Crépis (crépide en français) communes de nos bois,
talus et lieux humides. Celui-ci est grand avec des feuilles lancéolées, sessiles et avec les
fleurs en capitules jaune-orangé.
Galium odoratum : appelée communément Aspérule odorante, ce gaillet dressé à feuilles
elliptiques verticillées par 6 à 9 autour de la tige.
Myosotis scorpioides : un myosotis commun des lieux humides, de petite taille qui doit faire
l’objet une observation de spécialistes pour le différencier des nombreuses autres espèces
Myosotis.
Omalotheca sylvatica : plante discrète de 5 à 20 cm de haut, ayant un
aspect laineux car couverte de poils blanchâtres avec des têtes florales en
petites grappes formant un épi en sommet de tige.
On l’appelle en langage vulgaire, l’immortelle des bois.
Veronica montana : une véronique à tige poilue, basse, rampante à
feuilles ovales dentées et à petites fleurs bleu lilas en grappe lâches. (Voir
photo ci-contre, à gauche.)
Wahlenbergia hederacea : voilà une petite plante vivace, délicate, gazonnante. Les tiges sont
filiformes, couchées, rameuses, feuillées. Les feuilles sont très minces, glabres, toutes
pétiolées en cœur à la base, à 5-7 lobes
triangulaires, ressemblant à la feuille de
lierre. Les fleurs d'un bleu pale sont petites
(à peine 1 cm. de long), solitaires sur de
longs pédoncules filiformes, terminaux ou
opposés aux feuilles.
C’est une espèce caractéristique des
tourbières et marais acides, peu courante,
à valeur patrimoniale certaine en Haut-
Beaujolais.
La Campanille à feuilles de lierre est l’un
des noms vulgaires de cette plante.
Wahlenbergia hederacea
ZNIEFF de type I - N° régional 690300002 - 189,77 ha –
Communes de Les Ardillats, Monsols, Propières, Saint-Igny-de-Vers.
Le massif du St Rigaud est un milieu naturel remarquable, qui est classé en Zone Naturelle
d’Intérêt Ecologique faunistique et floristique.
La zone ainsi délimitée englobe une forêt mixte de type frênaie-charmaie « primaire.» Cette
forêt accueille des espèces uniques pour le département. La Chouette de Tengmal découverte
dans les années 1980 est toujours présente, occupant les différentes loges abandonnées par le
Pic noir. Même si elle a été entendue sur les différents chaînons voisins, le Saint Rigaud est
son « bastion. »
Le Pic noir, quant à lui, est apparu et en a fait sa place forte avant de la quitter pour envahir
l’ensemble des forêts du département. L’exploitation forestière ouvre de larges coupes rases au
cœur de la forêt et l’Engoulevent d’Europe aime s’y installer. Sa protection est considérée
comme un enjeu européen. Le Grimpereau des bois, trouve ici un bon site de reproduction, le
seul connu du département du Rhône. La Bécasse des bois se reproduit dans ces forêts et
ajoute à l’intérêt naturaliste de ce site. On peut aussi y trouver le lézard des souches et le
lézard vivipare (auparavant inconnu dans le Rhône), le Crossope de Miller (une musaraigne)
et une forte population de Crapaud commun.
La flore tout aussi riche a été inventoriée dans cet espace, parmi laquelle :
Aconit lycoctonum : un aconit d’aspect classique avec des
feuilles palmées profondément incisées et des fleurs couleur
jaune pâle à casque long et étroit, en grappes, qui se
développe dans les lieux rocheux, les prairies ou à l'orée des
bois, dans les mégaphorbiaies principalement.
Alchemilla xanthochlora : C'est une alchémille en touffe
avec des petites fleurs en infloraison vert jaune et des feuilles
larges sur de longs pétioles.
Alchemilla xanthochlora
Blechnum spicant : [Voir ci-dessus.]
Cicerbita plumieri : voilà une grande plante bien reconnaissable
de montagne de la famille des laitues qui peut mesurer plus d’1 m
de haut, proche de C. alpina mais glabre, avec des fleurs en
capitules bleus.
Cicerbita plumieri à gauche
Crepis paludosa : [Voir ci-dessus.]
Epipactis helleborine : une orchidée courante des bords de
routes boisées et des lisières forestières des pays calcaires, il est
donc un peu étonnant de trouver cette plante dans la liste de cette
ZNIEFF de la partie sommitale du Haut Beaujolais.
Cependant, les affleurements épars de témoins calcaires du
Viséen, ne sont probablement pas étrangers à la présence de cet
Epipactis en ce lieu, présence confirmée de nouveau en 2010 par
un botaniste local…
Impatiens noli-tangere : [Voir ci-dessus.]
Oreopteris limbosperma : [Voir ci-dessus.]
Paris quadrifolia : on ne présente plus cette plante à
tige dressée sur laquelle s’insèrent à mi-hauteur, 4
feuilles larges et ovales en un unique verticille et au
sommet de laquelle trône une fleur unique aussi, en
forme d’étoile de couleur vert-jaunâtre, au sein de
laquelle mûrit un fruit en forme de baie de couleur noir
à maturité.
C’est une espèce assez commune des forêts du Haut
Beaujolais et du Beaujolais.
Paris quadrifolia
Polystichum aculeatum : [Voir ci-dessus.]
Scorzonera humilis : un « cousin du salsifis » qui
appartient à la même famille, celle des Astéracées
(ex Composées), mais dont le port est plus petit – 30
cm maxi - et plus en touffe avec plusieurs tiges
dressées, non ramifiées à capitule unique de couleur
jaune, en sommet de tige. Comme pour les autres
liondents, les feuilles basales, lancéolées pour cette
espèce, forment une rosette.
C’est une plante des lieux humides ouverts, comme
les prairies, et qui préfère les sols acides.
Scorzonera humilis
Réécriture et mise en œuvre
Christian PRAT – Terre
&
Nature
Août 2010
Carte des ZNIEFF de type 1 du Haut Beaujolais et Haut Sornin
Département du Rhône – canton de Monsols
Les 2 ZNIEFF décrites dans l’article sur la flore en Haut Beaujolais
- ZNIEFF n° 69030003 : combe du Sornin
- ZNIEFF n° 69030002 : mont Saint-Rigaud
Les autres ZNIEFF proches autour de Propières
- ZNIEFF n° 69030001 : tourbière du Couty
- ZNIEFF n° 69020001 : ruisseau (ou Sornin) de Propiè res
les 2 ZNIEFF objet de la
publication sur la flore
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