AVANT-PROPOS Cette note de recherches présente de façon

AVANT-PROPOS
Cette note de recherches présente de façon intégrale le mémoire de maîtrise que
j’ai déposé en octobre 1999 au département des sciences politiques de
l’Université du Québec à Montréal en tant qu’exigence partielle de la maîtrise.
Lorsque j’ai entamé mes études de maîtrise, je m’apprêtais à faire un mémoire
sur la sécurité en Europe centrale et orientale. J’avais déjà travaillé sur cette
région qui m’intéressait grandement par la spécificité de sa situation de
transition politique, économique, sociale, idéologique et militaire, dans le
contexte de la fin de la Guerre froide. J’entrepris alors d’étudier la situation
sécuritaire de cette région. Mais très vite j’ai dû arrêter pour me demander :
« Mais de quelle ‘sécurité’ est-il question? ». Je m’interrogeais à savoir quel
concept de sécurité sous-tendrait mon étude.
À l’époque, la question faisait sourire quelques spécialistes des études
stratégiques et de sécurité. Certains me répondaient que la question ne se posait
pas, puisqu’il n’existait qu’un seul concept de sécurité, soit le concept
traditionnel militaro-étatique. Par conséquent, la sécurité se résumait à
l’absence de conflit militaire entre les États.
Cette réponse ne me satisfaisait pas du tout et me laissait même assez
incrédule. Bien qu’il n’y avait pas de conflits interétatiques en perspective en
Europe centrale et orientale (qui comprenait les Balkans, selon ma définition
géographique), je constatais qu’il y avait, malgré tout, plusieurs menaces qui
pesaient sur la sécurité des États, mais surtout sur celle des populations.
Nombre de risques et de vulnérabilités (effondrement économique, transition
d’un État autoritaire à un État démocratique, réveil des nationalismes et des
identités religieuses, vétusté de plusieurs installations nucléaires, prolifération
iii
d’armes de toutes sortes, dégradation environnementale, criminalisation
d’économies parallèles, ou encore absence de soins élémentaires à la
population) confrontaient la sécurité de ces derniers et, à terme, celle des États
et des populations en périphérie de cette région.
C’est alors que je me suis penchée sur la question du concept de sécurité, à la
recherche d’une définition plus large et plus flexible que le concept
traditionnel. J’entrepris de faire une revue de littérature sur la question avant de
poursuivre ma recherche empirique sur l’Europe centrale et orientale. J’ai alors
découvert un débat passionnant : le débat sur le concept de sécurité [que
j’appelle la (re)conceptualisation de la sécurité]. Je me suis attardée à deux
concepts de sécurité qui me semblaient très prometteurs, soient les concepts de
sécurité humaine et de sécurité globale, sans jamais pour autant perdre de vue
le concept traditionnel militaro-étatique qui domine toujours les études de
sécurité en Relations internationales. C’est dans cette perspective que l’analyse
des prémisses théoriques de base des concepts de sécurité humaine et globale
s’est inscrite dans un angle d’analyse théorique comparative avec le concept
traditionnel de la sécurité.
Avant d’entamer une étude empirique de la sécurité d’une région quelconque,
je tenais à comprendre les fondements théoriques de ces concepts, me
permettant par le fait même d’évaluer les limites et les implications
conceptuelles et pratiques que leur utilisation pouvait engendrer. Devant
l’ampleur du débat sur la question de la sécurité et des différences théoriques
sous-jacentes à chacun des concepts de sécurité humaine et de sécurité globale
qui impliquent des conséquences conceptuelles et pratiques majeures, j’ai
décidé de consacrer tout mon mémoire à cette « (re)conceptualisation de la
sécurité ».
iv
Je tiens à remercier sincèrement mon directeur de maîtrise, le professeur Dan
O’Meara du département de science politique de l’Université du Québec à
Montréal et chercheur au Centre d’Études des Politiques étrangères et de
Sécurité (CÉPÉS), ainsi que Alex Macleod, directeur du CÉPÉS et professeur
du département de science politique de la même université. Merci également au
professeur invité Stéphane Roussel du département de science politique de
l’Université de Montréal. Chacun d’eux, par leurs lectures attentives et leurs
conseils vivement appréciés, a impulsé d’une façon ou d’une autre ma réflexion
dans le débat sur la sécurité. Toutefois, aucun d’entre eux ne saurait être tenu
responsable pour les idées que j’avance dans cette note de recherche.
v
TABLE DES MATIÈRES
AVANT-PROPOS............................................................................................ ii
RÉSUMÉ ......................................................................................................... vi
INTRODUCTION .............................................................................................1
CHAPITRE I
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA THÉORIE RÉALISTE.....................9
1.1 Les prémisses théoriques du « problem-solving theory » ou du méta-
paradigme rationaliste......................................................................................10
1.1.1 Une épistémologie positiviste ................................................................10
1.1.2 Pourquoi le système interétatique est considéré comme étant anarchique
.........................................................................................................................12
1.1.3 Le processus de réification qu’implique l’ontologie matérialiste du méta-
paradigme rationaliste et l’épistémologie positiviste ......................................19
1.1.4 Le réalisme: une théorie qui se veut ahistorique ...................................21
1.2 La notion de sécurité dans la théorie réaliste............................................23
CHAPITRE II
PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE LA THÉORIE CRITIQUE DES ÉTUDES
DE SÉCURITÉ................................................................................................30
2.1 Les prémisses théoriques de la théorie critique des études de sécurité :
l’approche de l’éthique globale et l’approche néo-gramscienne..............30
2.1.1 Une épistémologie réflexive au méta-paradigme rationaliste ..............30
2.1.2 L’unité ontologique de base de la théorie critique : les structures sociales
de l’approche de l’éthique globale et les forces sociales de l’approche néo-
gramscienne .....................................................................................................35
2.1.3 La théorie critique : une théorie normative et intersubjective...............40
2.1.4 L’importance du discours dans la théorie critique ................................42
2.2 Le concept de sécurité dans la théorie critique des études de sécurité...46
2.2.1 L’approche de l’éthique globale de la théorie critique des études de
sécurité............................................................................................................ 46
2.2.2 L’approche néo-gramscienne de la théorie critique des études de sécurité
.........................................................................................................................51
vi
CHAPITRE III
LA (RE)CONCEPTUALISATION DE LA SÉCURITÉ DANS LE
PARADIGME RÉALISTE..............................................................................59
3.1 Le concept de sécurité étatique...............................................................60
3.1.1 La (re)conceptualisation de la sécurité selon Stephen M. Walt ...........61
3.2 Le concept de sécurité élargie..................................................................64
3.2.1 La révision du concept de sécurité selon Helga Haftendorn ................64
3.2.2 La révision du concept de sécurité selon Edward A. Kolodziej...........65
3.2.3 La (re)conceptualisation du concept de sécurité selon Barry Buzan,
Ole Weaver, Jaap de Wilde .............................................................................67
CHAPITRE IV
LA (RE)CONCEPTUALISATION DE LA SÉCURITÉ DANS LA THÉORIE
CRITIQUE ......................................................................................................78
4.1 Le concept de sécurité humaine..............................................................79
4.1.1 Le concept de sécurité humaine de l’approche de l’éthique globale....79
4.1.2 Le concept de sécurité humaine de l’approche néo-gramscienne ....... 87
4.2 Le concept de sécurité globale................................................................94
4.2.1 Le concept de sécurité globale de l’approche de l’éthique globale......94
4.2.2 Le concept de sécurité globale de l’approche néo-gramscienne .........98
CHAPITRE V : CONCLUSION
LES IMPLICATIONS CONCEPTUELLES ET PRATIQUES DES
CONCEPTS RÉALISTES ET CRITIQUES DE LA SÉCURITÉ................101
5.1 Les implications conceptuelles des concepts de sécurité étatique et de
sécurité élargie .........................................................................................102
5.2 Les implications pratiques des concepts de sécurité étatique et de sécurité
élargie ............................................................................................................105
5.3 Les implications conceptuelles et pratiques des concepts de sécurité
humaine et de sécurité globale de la théorie critique de l’approche de l’éthique
globale............................................................................................................107
5.4 Les implications conceptuelles et pratiques des concepts de sécurité humaine
et de sécurité globale dans la perspective néo-gramscienne .........................113
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