Orientations Forestières du Département de Mayotte
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Introduction
Contexte historique et organisation des services forestiers
Bien que Madagascar et la Grande Comore aient fait l’objet de descriptions botaniques dès le début de
XXème siècle, les travaux botaniques spécifiques à Mayotte ont été plus tardifs et ce n’est qu’à partir des
années 1996 qu’ils ont été approfondis avec la création notamment d’un herbier par Olivier Pascal (DAF SEF)
et Jean Noel Labat (MNHN).
Cette connaissance révèle l’intérêt des botanistes pour la flore mahoraise et une antenne du Conservatoire
Botanique national de Mascarin, basé à La Réunion, a été installé à Mayotte à partir de 2007.
De même, la présence en nombre du personnel affecté au suivi et à la gestion des forêts démontre
l’importance que représente la forêt de l’île.
En effet, un important service forestier au sein de la DAF a été mis en place à partir de 1983, qui comptait
jusqu’à 450 agents. Le service forestier comprenait des agents de l’Etat, de la collectivité, des agents
contractuels et des ouvriers. Ce service gérait les Réserves forestières dans leur totalité et assurait la
définition et la mise en œuvre de la politique forestière sur le territoire de Mayotte.
2004 est l’année de la partition entre l’Etat et la Collectivité. La majeure partie du service a alors été
transférée à la Collectivité Départementale de Mayotte, aujourd’hui Conseil général. Seuls quelques agents
sont restés à la DAF et ont formé l’Unité forêt. Pendant une longue période, les missions ont continué à être
assurées en commun.
De manière consensuelle, il fût décidé en 2007 que le Service des Ressources Forestières (SRF) du Conseil
général assurerait la gestion des Réserves forestières y compris sur les parcelles de l’Etat. La DAAF, de son
côté, a continué à assurer la partie régalienne en police administrative dévolue, comme il se doit, aux
services de l’Etat ainsi que la police judiciaire sur les forêts privées. La police judiciaire sur les Réserves étant
quant à elle assurée par les agents du SRF qui, dans l’ancien code forestier de Mayotte, avaient les mêmes
prérogatives que les agents de l’Etat.
En 2011, la DAAF a finalement repris en charge la gestion des forêts domaniales de l’Etat. C’est aussi l’année
où la mission « Environnement » fut attribuée à la DEAL, la mission Forêt demeurant à la DAAF.
La refonte du Code forestier en 2012, marque l’arrivée de l’ONF à Mayotte. L’ONF prend naturellement la
gestion de la forêt domaniale et l’application du régime forestier dans les autres forêts publiques (forêts
départementales et terrains du Conservatoire du littoral)) et se placera dans un rôle d’acteur de
développement économique avec des missions élargies aux infrastructures de dessertes forestières et
agricoles, aux aménagements des forêts pour le public, à la création de sentiers de randonnées, etc.
La DAAF, dans son rôle d’autorité administrative, conserve ses missions régaliennes (police administrative et
judiciaire, etc.) et de politique forestière, auxquelles il faut ajouter les missions de vulgarisation de la forêt
privée normalement dévolues au Centre National de la Propriété Forestière (CNPF)
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Au sein du Conseil général, le Service des Ressources Forestières (SRF) gère les réserves forestières
départementales. Ce service est rattaché à la Direction des Ressources Terrestres et Maritimes, elle-même
rattachée à la DGA Développement. Il compte une cinquantaine d’agents en charge de la protection, de
l’aménagement et de la valorisation du patrimoine naturel des Réserves forestières. Il assure entre autres la
réhabilitation de zones érodées, la sylviculture de peuplements issus de reboisements ou encore
l’aménagement des sentiers de Grande Randonnée de Mayotte. Le SRF est basé à Coconi où il dispose de sa
propre pépinière pour ses reboisements et d’une scierie qui lui permet d’assurer l’exploitation, le sciage et la
commercialisation des produits d’exploitation du bois.
Le Service du Patrimoine Naturel (SPN), de la Direction de l’Environnement et du Développement Durable,
joue également un rôle en matière de gestion d’espaces naturels. Ce service du Conseil général assure en
effet la gestion de certains sites acquis par le Conservatoire du Littoral : 1628 ha sont conventionnés, sur les
1748 ha détenus par le Conservatoire du Littoral. Il veille aussi sur des sites de mangroves, forêts et autres
lacs et plages. Il dispose pour cela d'une soixantaine d’agents dont une partie est déployée sur le terrain.
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Le Centre National de la Propriété Forestière (CNPF) a pour mission de contribuer aux actions de développement
concernant la forêt, par l'animation, la coordination, la recherche, la formation, et la diffusion des connaissances.