les troubles anxio-dépressifs au saguenay–lac-saint-jean

Centre intégré universitaire de santé et des services sociaux du Saguenay–Lac-Saint-Jean
LES TROUBLES ANXIO-DÉPRESSIFS AU SAGUENAY–LAC-SAINT-JEAN :
PRÉVALENCE ET UTILISATION DES SERVICES
JUIN 2015
INTRODUCTION
On estime qu’environ une personne sur cinq sera atteinte d’un
trouble mental au cours de sa vie. Selon l’Organisation
mondiale de la Santé (OMS), les troubles mentaux
représenteront la première cause de morbidité dans le monde
d’ici 2030 (Fleury et Grenier, 2012 : 1). À elle seule, la
dépression, « est en voie de devenir, à 13 % du fardeau
d’incapacité de toutes les maladies, la principale cause
d’incapacité dans les pays industrialisés » (Lesage et autres,
2012 : 240). En outre, les troubles mentaux sont associés à une
importante surmortalité et à des problématiques de
comorbidité (Cailhol et autres, 2015; Fournier et autres, 2012;
Lesage et Émond, 2012, Wong et autres, 2014). Les problèmes
d’abus ou de dépendance aux substances y sont également
étroitement associés. Pas étonnant, donc, que ces problèmes
de santé mentale constituent l’une des principales causes
d’absence au travail, « dépassant désormais les journées
perdues pour des raisons de maladies physiques » (Fleury et
Grenier, 2012 : 2).
Les troubles anxio-dépressifs qui incluent la dépression, le trouble bipolaire, la manie, la
dysthymie, la maniaco-dépression, la phobie, le trouble obsessionnel compulsif et le trouble
panique sont les troubles mentaux les plus fréquents. Afin de mieux cibler les actions à
entreprendre à l’égard de ces troubles « courants » (Ibid. : 5), ce document présente les données
les plus récentes concernant le Québec et le Saguenay–Lac-Saint-Jean. Dans un premier temps, il
dresse le portrait de la prévalence de ces problèmes de santé mentale, en fonction du sexe, de
l’âge et des territoires de réseaux locaux de services (RLS) de la région. Dans un deuxième temps,
il présente les tendances relatives à la morbidité associée à ses désordres, à partir d’une analyse
de l’utilisation des services chez les personnes anxio-dépressives.
SÉRIE
SURVEILLANCE
DES MALADIES
CHRONIQUES
OCTOBRE 2015
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AUTEUR
Fabien Tremblay, CIUSSS, direction de santé publique
COLLABORATION
Linda Hovington, CIUSSS, direction santé mentale et dépendance
RELECTURE
Ann Bergeron, CIUSSS, direction de santé publique
Anne-Pascale Maltais, CIUSSS, direction de santé publique
Ce document est disponible sur le site Internet du CIUSSS :
www.santesaglac.gouv.qc.ca (section : Documentation)
DÉPÔT LÉGAL
Bibliothèque et Archives nationales du Québec,
Bibliothèque et Archives Canada,
ISBN : 978-2-550-74202-9 (version PDF)
Toute reproduction partielle ou totale de ce document est autorisée à la condition d’en mentionner
la source.
© Gouvernement du Québec, 2015
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FAITS SAILLANTS
> Les troubles anxio-dépressifs sont les troubles mentaux les plus courants : près d’une
personne sur 10 (7,6 %) en est atteinte dans la région en 2011-2012.
> La prévalence annuelle des troubles anxio-dépressifs est légèrement plus importante
dans la région (7,6 %) qu’elle ne l’est au Québec (7,2 %) au cours de cette période.
> Ces problèmes de santé mentale sont beaucoup plus fréquents chez les femmes que
chez les hommes, et ce dans la région (5,5 % contre 9,8 %) comme au Québec
(5,3 % contre 9,0 %).
> La prévalence annuelle des troubles anxio-dépressifs augmente légèrement depuis
une dizaine d’années dans la région, alors qu’elle tend à diminuer au Québec.
> Les médecins de famille sont les professionnels de la santé les plus consultés par les
personnes aux prises avec un trouble anxio-dépressif.
> En 2011-2012, 15 243 personnes atteintes ont consulté leur médecin de famille.
> 2 160 personnes ont fréquenté les urgences de la région pour ce problème de santé au
cours de cette même année.
> 1 055
personnes ont été hospitalisées pour un trouble anxio-dépressif dans la région
en 2011-2012.
> Les troubles anxio-dépressifs sont associés à différentes problématiques de
comorbidité et à de la surmortalité.
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MÉTHODOLOGIE
Le système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec
La prévalence des troubles anxio-dépressifs est mesurée à partir des données du
Système intégré de surveillance des maladies chroniques du Québec (SISMACQ), qui
s’alimente du jumelage de quatre fichiers médico-administratifs :
> le fichier d’inscription des personnes assurées (FIPA) (assurance maladie et
médicaments), qui couvre 100 % des personnes assurées;
> le fichier de maintenance et d’exploitation des données pour l’étude de la
clientèle hospitalière (MED-ÉCHO), qui couvre 100 % des hospitalisations;
> le fichier des services médicaux rémunérés à l’acte de la Régie de l’assurance
maladie du Québec (RAMQ). Ce fichier contient les informations relatives au
paiement des médecins, notamment les codes correspondant au diagnostic,
présent dans 91 % des réclamations;
> le fichier des décès du Registre des événements démographiques.
Identifiant
unique
MED-ÉCHO
FIPA
Services
médicaux
Fichier
des
décès
Ces fichiers médico-administratifs sont mis à jour annuellement. L’ensemble des
procédures et la méthodologie adoptées pour le SISMACQ permettent une estimation
précise et un suivi dans le temps de la prévalence des troubles mentaux et de
l’utilisation des services en santé mentale par les personnes atteintes.
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Définition de cas
La surveillance des troubles anxio-dépressifs porte sur la population âgée d’un an et
plus assurée par la RAMQ. Une personne est considérée comme souffrant d’un trouble
anxio-dépressif si elle satisfait à l’un ou l’autre des critères suivants :
> avoir un diagnostic principal de trouble anxio-dépressif inscrit au fichier MED-
ÉCHO;
> avoir un diagnostic de trouble anxio-dépressif inscrit au fichier des services
médicaux rémunérés à l’acte au cours de l’année.
Les codes des 9
e
et 10
e
révisions de la Classification internationale des maladies (CIM)
ont été utilisés pour identifier les diagnostics (296, 300, 311 en CIM-9 et F30-F48, F68
en CIM-10).
Soulignons que « L’indicateur retenu pour évaluer l’ampleur des troubles mentaux
dans la population est la prévalence annuelle. L’individu doit donc répondre aux
critères d’inclusion chaque année pour être considéré comme un cas prévalent de
trouble mental diagnostiqué » (Lesage et Émond, 2012 : 2).
Profil d’utilisation des services
Le profil d’utilisation des services a été analysé pour l’ensemble des personnes qui ont
reçu un diagnostic de trouble anxio-dépressif. Ont ainsi été identifiées les situations où
le patient : a été vu par un médecin de famille en cabinet, a été vu par un psychiatre en
consultation externe, a été vu à l’urgence, a été hospitalisé ou, encore, a été vu par un
médecin spécialiste, autre qu’un médecin de famille ou un psychiatre.
Le profil d’utilisation des services de santé mentale est construit de manière
hiérarchique. Les services de santé mentale sont définis comme tout service de santé
ayant comme diagnostic principal un trouble mental (Lesage et Émond, 2012).
Les catégories suivantes de services, s’organisant du plus haut au plus bas niveau
hiérarchique, composent ce profil :
1. Hospitalisation
2. Urgence
3. Psychiatre en ambulatoire
4. Médecin de famille en ambulatoire
5. Autres services en santé mentale
Ainsi, à titre d’exemple, une personne souffrant d’un trouble anxio-dépressif qui a été
hospitalisée dans la dernière année est comptabilisée dans la catégorie hospitalisation
uniquement, et ce, malgré le fait qu’elle a consulté à l’urgence ou a été vue par un
médecin de famille en ambulatoire.
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