Le musée d`ethnographie de l`Université de Bordeaux II Victor

Le musée d’ethnographie
de l’Université de Bordeaux II Victor Segalen
Par Sophie CHAVE-DARTOEN, Département d’anthropologie sociale, Université de
Bordeaux – II, Victor Segalen
Les collections du musée d’ethnographie de l’Université de Bordeaux-II sont constituées d’environ
6000 objets : approximativement 4500 d’Asie, 600 d’Afrique, 200 d’Arctique, une centaine d’Océanie
et d’Amérique. S’y ajoute un fonds iconographique important dont à peu près 8000 plaques de verre
anciennes (plaques simples et stéréoscopiques) qui, historiquement, forment deux ensembles : la
France et l’Europe d’une part, le reste du monde de l’autre.
Il s’agit donc de collections assez importantes qui présentent une certaine cohérence chronologique
(l’essentiel des collectes eut lieu à la fin du XIXe siècle) et géographique, du moins pour l’ensemble
asiatique, remarquable sur ce point.
La présentation rapide qui suit met en évidence ces caractéristiques et en explique la raison. Elle vise
surtout à montrer, avec l’histoire de ces collections, quelle fut l’existence de notre musée au cours du
XXe siècle et à souligner les problèmes structurels, comme fonctionnels, auxquels nous allons devoir
remédier à l’occasion de la rénovation générale qui est en cours.
Présentation rapide de l’histoire du musée de l’Université de Bordeaux – II
En 1878, la faculté de médecine de Bordeaux prend la suite de l’école principale du Service de santé
de la marine et des colonies dans la formation des médecins de marine. Elle est complétée, en 1894,
d’un Institut colonial visant à développer l’étude et l’enseignement spécifique de la médecine
exotique. La même année est ouvert au sein de la faculté un musée de pathologie exotique et d’études
coloniales bientôt renommé « Musée ethnographique et colonial ». Dans un premier temps, ce musée
accueille et présente, dans un but pédagogique, les échantillons de pharmacopée et les objets
ethnographiques qu’anciens élèves et professeurs envoient ou rapportent de leurs missions lointaines.
Rapidement, les étudiants prennent part aux collectes de telle sorte que ce musée, ouvert avant même
de disposer de collections significatives, va croître dans l’enthousiasme général au point de rassembler
la collection ethnographique universitaire la plus importante en volume après celle du Musée de
l’Homme récemment attribuée au Quai Branly.
En 1899, le musée est doté d’une structure administrative et technique performante par le Conseil de la
faculté : M. Lemaire, secrétaire général de la faculté et passionné par l’entreprise, est chargé de la
fonction de conservateur ; une commission de gestion, un directeur d’établissement et deux
préparateurs sont chargés de soutenir son action et de l’assister. Les achats sont inscrits dans un
registre d’Inventaire général (conservé aux Archives départementales de la Gironde), tandis que les
dons figurent dans le registre des « Dons faits au Musée ». Un inventaire systématique est lancé en
1900 : les collections médicales sont terminées en 1904, suivies par celles d’histoire naturelle.
L’inventaire de la collection d’ethnologie est commencé, mais ce catalogue ne sera jamais terminé.
Dans un premier temps, le musée est installé dans une galerie du premier étage fermée à ses
extrémités. Il présente livres et documents iconographiques, d’abord relatifs à la médecine, puis
ouverts à l’histoire, la géographie, le voyage en général et l’ethnographie en particulier. Sont
également présentés les premiers dons (collections Laurent, Crozet, Matignon, ainsi que les
contributions des membres de la commission) et les achats (18 pièces en 1898, 86 en 1899…).
A ce fonds médical (dont de l’anthropologie physique) et ethnographique s’ajoutent de nombreuses
collections d’histoire naturelle, certaines rassemblées par les correspondants du musée, les autres
obtenues d’autres institutions telles que le Muséum national (Paris).
Le musée fait preuve d’un tel professionnalisme pour l’époque, et remporte un tel succès, qu’en 1900
ses administrateurs, M. Lemaire en tête, obtiennent du ministre de l’Instruction publique l’attribution
des collections d’ethnographie asiatique qui, retirées du Musée du Trocadéro faute d’un espace
approprié pour les recevoir, sont entreposées dans les caves du tout récent Musée Guimet. Ces
collections, réparties dans 80 caisses et reçues à Bordeaux en janvier 1901, seront suivies de trois
autres transferts :
- en 1904 (objets précolombiens, asiatiques, océaniens et africains),
- en 1906 (objets africains),
- en 1908 (objets d’Amérique du sud).
Dans le même temps, dons et achats continuent à affluer, tandis que des collectes systématiques visant
à combler les manques sont demandées aux étudiants et aux correspondants, complétées des
informations scientifiques disponibles sur place.
Nous savons par une notice dactylographiée (Vivez, 1977) qu’en 1903 trois galeries sont ouvertes au
1er étage, ainsi que des salles du rez-de-chaussée et des salles en préparation au second. Dès 1904, des
salles du troisième étage regroupent les collections d’histoire naturelle (géologie, minéralogie,
ichtyologie, conchiliologie ; la grande galerie du deuxième étage présente les collections d’Afrique,
d’Amérique et d’Océanie, prolongée par différentes salles thématiques (un enterrement coréen est
reconstitué à l’aide de mannequins par exemple) ; au premier étage, trois galeries présentent la
collection asiatique. Un diorama représentant « un groupe d’auriculteurs annamites » est monté à cette
époque, suivi, en 1907, d’un diorama figurant une fumerie d’opium (cf. Baudrimont cité dans Vivez,
1977 et Mériot, 1995).
Lorsque M. Lemaire quitte son poste, en 1914, le musée a acquis une grande réputation. Il est ouvert
sur rendez-vous aux étudiants et aux professeurs ainsi qu’au public intéressé. Pourtant, le musée ne
survit pas à ce départ et aux troubles de la guerre.
En 1914, plusieurs salles sont démontées pour faire place au ministère des Finances qui s’installe à
Bordeaux. Ces collections ne retrouveront jamais leur allocation initiale. De même, en 1940, des salles
supplémentaires sont libérées au profit du ministère de l’Intérieur. Seules, deux galeries du deuxième
étage et une du quatrième restent en place jusqu’en 1996, date de la réfection générale de cette aile du
bâtiment. Les autres objets ont été mis en caisses et entreposés sans soin dans les caves ou les combles
avoisinants. Certains, encore, sont dispersés dans les laboratoires.
Renaissance du musée d’ethnographie
En 1953, une chaire d’ethnologie est créée à Bordeaux. En 1968/70 son détenteur, le professeur
Métais, tient à ce que les collections d’ethnographie mises en caisses suivent le département dans son
déménagement, cours Pasteur (dans les locaux de l’actuel Musée d’Aquitaine). A cette occasion, les
collections sont rassemblées et sélectionnées : l’ethnographie est regroupée et transportée. Les objets
trop détériorés et les autres collections (dont l’histoire naturelle) sont détruits ou rendus au Domaine.
Restent dans les locaux de la faculté de médecine quarante-quatre vitrines dans des couloirs de
circulation, la plupart des archives et des livres (entreposés dans les combles et les caves) ainsi que les
objets dispersés dans les laboratoires.
En 1976, un conseil d’administration est mis en place pour le musée d’ethnographie exotique rebaptisé
« Musée d’ethnographie de l’université ». Au Pr. Moretti, médecin qui en est nommé directeur,
succède en 1978 Ch. Mériot, directeur du Département d’anthropologie sociale et culturelle. À partir
de cette époque, le musée (qui n’a pourtant plus rien du faste et des moyens qui firent autrefois sa
renommée) mène, avec le soutien des présidents successifs de l’Université Bordeaux-II, une politique
active dans le domaine de la pédagogie et de la diffusion des connaissances : 21 expositions
temporaires sont organisées entre 1979 et 2001 (généralement dans des salles du département), la
plupart pour une durée de quelques semaines et avec des moyens très réduits. Elles sont accompagnées
d’un catalogue présentant la thématique retenue et les objets exposés. A partir de 1990, un programme
d’étude et de valorisation est financé par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.
L’étude scientifique des collections est programmée avec l’aide de spécialistes du Musée de l’Homme
ou étrangers. Quatre catalogues d’inventaire sont publiés suite à ces études : Collections africaines
(J.Rivallain, 1991), Instruments de musique et objets sonores (S.Fürniss, 1994), Collections de
l’Eurasie arctique (Taksami, 1996), Textiles et vêtements (F.Cousin et A.Hubert, 1996).
En 1996, les dernières vitrines sont démontées et les collections sont rassemblées dans des réserves
temporaires installées dans des locaux de fortune, rue Broca. Cependant, le recrutement de M. O.
Thomas (vacataire depuis 1991) au poste d’ingénieur de recherche créé pour le musée et un CDD
obtenu pour M. P. Claverie (ingénieur d’étude spécialiste en gestion des bases de données
informatisées) donne une réelle impulsion au programme d’informatisation des collections. Ce
programme, mené avec le soutien financier du ministère de la Recherche et de la DRAC, a débouché
sur un inventaire (malheureusement parcellaire) dont les notices, générées à l’aide du logiciel
Micromusée 5, font référence dans le manuel destiné aux utilisateurs. À cette époque, le fond
iconographique (plaques de verre) est traité (conservation préventive), numérisé et indexé. Depuis
janvier 2002, O. Thomas, seul permanent au musée, fait progresser le chantier des collections en
fonction des moyens alloués par l’université (CPER depuis l’année dernière) et de l’enveloppe que
nous attribue le Ministère de la Recherche au titre du plan quadriennal.
En 1994 enfin, de nouveaux statuts sont élaborés pour le musée d’ethnographie de l’Université
Bordeaux II (M.E.B.) : il devient département commun directement rattaché à la présidence de
l’université (actuellement tenue par le Pr. Bégaud). Il est alors décidé que sa direction serait toujours
assurée par un enseignant du Département d’anthropologie sociale et culturelle de l’université de façon
à ce que soit maintenue sa « dimension pédagogique nourrie par des recherches sur le terrain »
(Mériot, 1996 : 18). Cette mission d’enseignement fut développée durant plusieurs années, les
étudiants prenant part à la vie du musée, tandis que M. Thomas était chargé de cours en muséologie.
Mon recrutement récent avec la double mission d’enseigner au Département (anthropologie des
représentations et muséologie) et de diriger le musée s’inscrit dans cette perspective : le musée a
vocation à s’ouvrir au plus vaste public possible, mais il doit rester avant tout un outil de recherche et
de pédagogie novateur et performant.
Perspectives d’avenir
Ainsi, notre avenir est ouvert et prometteur. De nouveaux locaux (environ 1000 m2) sont planifiés
dans une aile des bâtiments anciens de l’Université Bordeaux-II (site Victoire) et nous sommes dans
une phase de programmation scientifique, technique et culturelle pour notre nouvelle institution.
Toutefois, nous avons à faire face à des problèmes de tous ordres.
Le premier type de problèmes est relatif au statut même de nos collections : les sources sont
contradictoires concernant le statut juridique d’une partie d’entre elles. Un travail de fond doit donc
être entrepris à cet égard avant même de réfléchir à une possible labellisation de ces collections dans le
cadre de la nouvelle législation relative aux « Musées de France » (loi du 04 janvier 2002).
Le second type de problèmes, à notre relatif isolement, est technique et scientifique. En effet,
l’histoire singulière de notre institution, son organisation, son statut et la nature des collections en font
un cas sans équivalent en France et nous devons, sur de nombreux points, trouver des solutions
originales et innovantes. Je dois reconnaître toutefois que cet isolement est relatif en ce que ce projet
rencontre un vif intérêt autant dans nos murs (notre président en fait un objectif prioritaire pour les
années à venir) que chez nos différents interlocuteurs (Ministère de la Recherche, DRAC, Direction
des Musées de France et tous les experts consultés sur des questions scientifiques et techniques que
nous posent cette rénovation).
Un exemple à cet égard est la volonté de la présidence de l’université et du rectorat de valoriser la
nouvelle institution par un café qui ne serait pas en régie directe (nous n’y avons pas vocation), mais
sur lequel s’ouvriraient largement les activités du musée par le biais d’une salle partagée. On imagine
les problèmes déontologiques et les difficultés techniques qu’il va nous falloir résoudre en accord avec
les architectes, le conducteur d’opération (le rectorat) et le maître d’œuvre (Ministère de l’Education et
de la Recherche). Ce projet est un défi qui structure notre réflexion et les axes de recherche en termes
de relation au public et de muséographie.
Autre défi : la mission qui nous est confiée doit reposer sur une politique d’expositions temporaires
très active. Un rythme de deux expositions par an a été programmé sans que soient significativement
augmentés notre budget et notre personnel. Il est clair que dans ce contexte (qui devrait à terme
rencontrer quelques améliorations), un effort particulier doit porter sur l’ergonomie et la modularité
des lieux ainsi que sur le matériel muséographique qui devra être adaptable, très polyvalent et simple
d’usage.
Ces deux exemples ne relèvent pas simplement du défi technique. Les questions posées ici renvoient à
la question plus générale de la mission de notre institution et de son insertion dans une université dont,
par la force des choses, elle vit en retrait depuis plusieurs années. La question se pose de façon plus
aiguë encore concernant la place et la mission spécifique de notre musée dans le réseau des musées
locaux. Qu’en est-il encore de sa relation aux autres musées scientifiques à l’échelle nationale ? Quel
type de musée choisir ? Doit-on privilégier des salles d’étude, des salles d’exposition (la place nous est
comptée), des aménagements pédagogiques ? Quels services proposerons-nous aux visiteurs et quels
visiteurs envisager ? Il est certain que la réponse à ces questions devrait en partie au moins découler de
la « labellisation », ou non, des collections : la loi « Musées de France » (2002) pose un certain
nombre d’exigences précises concernant les collections « labellisées » (accessibilité au public,
standards de conservation, …) auxquelles nous devrions souscrire si nos collections entrent dans ce
cadre juridique. Mais, cette question ne saurait être résolue en quelques semaines. Il nous faudra donc
anticiper et opérer les choix les moins contraignants pour l’avenir.
Or, les contraintes budgétaires actuelles ne nous ouvrent pas de perspectives ambitieuses en la matière.
Les crédits de fonctionnement suffisent tout juste à la gestion courante et au chantier des collections
(dont il faut exclure toute campagne de nettoyage, de consolidation et de restauration pour l’instant).
Les opérations lancées il y a quelques années avec le concours de P. Claverie sont en suspens
(numérisation, informatisation des collections, site Internet…) car nous ne disposons pas des crédits
nécessaires à leur poursuite. M. Thomas est, pour quelques semaines, assisté de Melle Sansamat
(vacataire) pour un premier repérage et un classement rapide des collections asiatiques. D’ici peu,
nous aurons épuisé l’essentiel de notre budget annuel sur ce programme indispensable et rien n’a été
prévu à ce jour pour le mouvement des collections.
On le voit, alors que le projet scientifique et culturel aurait précéder la programmation et le choix
des architectes, l’essentiel de ce travail reste à faire. Nous nous y attelons, mais ce dossier s’ouvre tout
juste, alors que les architectes travaillent déjà sur le projet. Nous entamons donc une course contre le
temps pour élaborer un projet d’ensemble à soumettre au rectorat, au maître d’ouvrage et aux
architectes afin que nous soient livrés des bâtiments en accord parfait avec des besoins que nous
devons projeter.
Outre la base que ce dossier devrait nous fournir pour discuter avec les architectes, le maître d’ouvrage
et de possibles partenaires, nous en attendons la solution d’une partie de nos problèmes par l’obtention
de crédits, d’abord, de notre ministère de tutelle et, éventuellement, du Ministère de la Culture et de la
DRAC. Nous espérons également obtenir, avec le recrutement d’un technicien spécialisé dans la
conservation et la gestion des collections, un poste d’ingénieur d’étude pour le financement duquel
nous voudrions proposer un partenariat à la DRAC.
On le voit, en changeant de lieu et de mission, le musée d’ethnographie de l’Université Bordeaux - II
se trouve actuellement dans une phase de complète réorganisation. Cette réorganisation implique une
réflexion en profondeur afin que soient respectées l’efficacité et l’indépendance de l’institution, tout
en favorisant son insertion dans un réseau scientifique et pédagogique où, du fait de sa souplesse et
d’un dynamisme retrouvé, son rôle pourrait devenir moteur. Il s’agit de trouver, autour de collections
d’un intérêt scientifique certain, une formule de développement préservant le potentiel du musée en
toute rigueur scientifique et technique.
Sources et références bibliographiques
BAUDRIMONT A. (1914) « Compte rendu de la visite faite le 1er mars 1914 par la Société linéenne au
Musée d’Ethnographie et d’Études coloniales de la Faculté de Médecine de Bordeaux », Procès
verbaux de la Société linéenne de Bordeaux, séance du 1er avril 1914, p. 3-12 (description des salles).
DIAS N. (1991) Le Musée d’Ethnographie du Trocadéro (1878-1908). Anthropologie et muséologie en
France, Paris, Éditions du CNRS.
HAMY E.-T. (1988) Les Origines du Musée d’Ethnographie, Paris, Jean-Michel Place.
MÉRIOT Ch. (1995) « Une présence centenaire à Bordeaux : le Musée d’Ethnographie de
l’Université », L’ethnologie à Bordeaux. Hommage à Pierre Métais, Bordeaux, Département
d’Anthropologie Sociale-Ethnologie/Centre d’Etudes et de Recherches Ethnologiques/Université de
Bordeaux II, Les colloques ethnologiques de Bordeaux, p. 141-156.
(1996) « Méconnu mais vivant… Le Musée d’Ethnographie de l’Université de Bordeaux II »,
La lettre de l’OCIM, N°44, p. 16-19.
(1998) Textiles et vêtements : collections du Musée d’Ethnographie de l’Université Victor-
Segalen Bordeaux-II, avec la coll. de F. Cousin et A. Hubert, Mémoires des Cahiers d’Ethnographie
N° 10, Bordeaux, 143 p.
RIVALLAIN J. (1991) Catalogue des collections africaines, par J. Rivallain, Bordeaux, Mémoires des
Cahiers d’Ethnographie n° 3, Musée d’Ethnographie.
VERGELY J. (1901) « Le Musée Ethnographique de la Faculté de Médecine, son origine, son état
actuel », Bulletin de la Société des Amis de l’Université de Bordeaux, p. 27-32.
VERNEAU, R. (1919) « Le Musée d’Ethnographie du Trocadéro », extrait de L’Anthropologie XXIX,
Paris, Masson et Cie.
VIVEZ J. (1977) Notes sur le Musée et les collections ethnographiques de la Faculté de Médecine et de
Pharmacie de Bordeaux, Université de Bordeaux-II, 106 p. dactylographiées.
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