Les détecteurs à semiconducteurs en physique nucléaire Silicium et germanium L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 1 Contenu – Généralités sur le semi-conducteur – Technologie des détecteurs Si et Ge – Formation du signal et mesures L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 2 Introduction • Apport du semi-conducteur à la détection nucléaire – – – – haut pouvoir d’arrêt des particules chargées grande densité ~1022/cm3 chambre d’ionisation solide faible énergie moyenne de création de charges, ~3eV (Si, Ge) contre 30eV (gaz) – efficace pour la détection γ L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 3 La structure d’un semiconducteur • Structure diamant - Si ou Ge a = 5.43Å (Si) 5.66Å (Ge) Structure cubique à faces centrées 2 CFC imbriqués, 8 atomes dans une maille L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 4 Les directions cristallographiques • Différentes densités suivant les plans cristallographiques • Impact sur les propriétés des détecteurs [001] [111] z x (111) [100] L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 [100] 0 (100) [010] 5 y Organisation des plans (100) (111) L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 (110) 6 Chaque atome est entouré de 4 voisins Chaque atome partage ses 4 électrons périphériques avec ses voisins, formant des liaisons covalentes Le silicium L’atome de silicium Æ 4 électrons de valence L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 7 À basse énergie tous les électrons de valence restent liés À température plus élevée, les vibrations thermiques peuvent rompre les liaisons covalentes et un électron de valence devient un électron libre, laissant derrière lui une lacune ou trou (de charge positive) L’électron et le trou libres sont alors disponibles pour la conduction L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 8 Les bandes d’énergie • Bande de valence (BV) : dernière bande permise « pleine », d’énergie Ev • Bande de conduction (BC) : première bande permise « vide », d’énergie Ec • Gap : bande interdite, d’énergie Eg = Ec-Ev • La conduction : les électrons ont accès à des états proches du dernier état occupé à l’équilibre E BC BV BC Eg BV Métal EC Isolant, SC EV L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 À 300K Si : Eg = 1,1 eV Ge : Eg = 0,66 eV 9 Le semi-conducteur intrinsèque • À O K, le SC est isolant • T : un certain nombre de porteurs libres est crée – n électrons (provenant de BV par excitation thermique) – p trous (présents dans BV) • Des relations donnant les concentrations de porteurs – n=p=ni autant de trous dans BV que d’électrons dans BC Bande de – ni²=np (loi d’action de masse) conduction – ni proportionnel à exp(-Eg/kT) à 300K, kT~ 0.025 eV Si : ni= 1010 cm-3 Ge: ni=2. 1013 cm-3 EF Eg Bande de valence L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 10 Le semi-conducteur dopé • Introduction d’impuretés en substitution (en général par diffusion) dans le réseau provoquant un ajout de trous ou d’électrons libres • Cas particulier : le dopage par transmutation neutronique (NTD : neutron transmutation doping) La conduction est modifiée L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 11 Le dopage du Si Silicium dopé type P L’atome de bore Æ 3 électrons de valence Les trous sont les porteurs majoritaires. L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 Silicium dopé type N L’atome de phosphore Æ 5 électrons de valence Les électrons sont les porteurs majoritaires. 12 Le diagramme des bandes • • • • • • • Dopage N ND atomes (5 e-), n ~ND pentavalent (colonne V) P - As – Sb Donneurs ED = EC - 0,045 eV Dopants ionisés fixes (P+) Bande de conduction • • • • • • • Dopage P NA atomes (3 e-), p~NA trivalent (colonne III) B - Ga - Al – In Accepteurs EA = EV + 0,045 eV Dopants ionisés fixes (B-) ED EFn Bande de valence L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 EFp EA 13 La mobilité des porteurs : µ • Aptitude des porteurs à se déplacer dans le réseau cristallin • v=µ.F • Valeurs de la mobilité : – µ- : mobilité des électrons – µ+ : mobilité des trous Si : µµ+ Ge : µµ+ ~1350 cm²/ V.s ~ 480 cm²/ V.s ~ 3600 cm²/ V.s ~ 1800 cm²/ V.s (à 300K) • La mobilité dépend aussi du champ électrique F (relation empirique): µ m=2 pour les électrons − µ ( x) = [1 + ( + µ − F(x) + vs 1 m m ) ] L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 m=1 pour les trous vs : vitesse de saturation Si : ~ 107cm/s Ge: ~6 106 cm/s 14 La résistivité du matériau • Dépend du dopage : NA et ND • Inverse de la conductivité : q(n.µ-+p.µ+) • Pour du Si de type N : ρ≈ 1 ND .q.µ − • Pour du Si de type P : ρ≈ 1 NA .q.µ + à 300K Si : ρi ~ 200 kΩ.cm Ge : ρi ~ 47 Ω.cm L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 15 L’énergie d’ionisation • Énergie nécessaire pour créer une paire électron -trou : ω – Si : ω = 3.62 eV (300K) et 3.76 eV (77K) – Ge : ω = 2.96 eV (77K) • ω > Eg (gap, énergie de bande interdite), elle tient compte des propriétés optiques, thermiques et de diffusion du cristal • Rappel : à 300K Si : Eg = 1,1 eV Ge : Eg = 0,66 eV L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 16 La jonction PN • Simplification : mise en contact de deux matériaux P et N • Que se passe-t-il à l’équilibre thermodynamique? : – Différence de gradients de concentration de porteurs – Diffusion des porteurs vers une zone moins peuplée – Apparition d’une charge d’espace due aux dopants ionisés fixes – Établissement d’un champ électrique qui empêche toute diffusion • Une zone désertée de porteurs libres apparaît, c’est la zone déplétée. L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 17 La jonction PN Silicium dopé P Les trous sont les porteurs majoritaires. L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 Silicium dopé N Les électrons sont les porteurs majoritaires. 18 La jonction PN - + - + - + + + Ions négatifs de bore Ions positifs de phosphore Zone déplétée L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 19 La jonction PN Bande de conduction ED EFn EFp EA Bande de valence L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 20 La jonction PN Bande de conduction ECp ECn EF Bande de valence EVp EVn F L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 21 qVd La jonction PN • Densité de charge d’espace : σ xp<x<0 σ(x)=-qNA 0<x<xn σ(x)=+qND ailleurs σ(x)=0 xn P N ND-NA x • Potentiel de diffusion : Vd • Équation de Poisson : xp x d²V σ(x) =0 + dx² ε – 1° intégration ->champ électrique : F(x) – 2° intégration -> potentiel électrique : V(x) • Largeur de la zone déplétée : x = xp + xn – Continuité du potentiel à la jonction – Neutralité électrique : NAxp = NDxn L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 σ + x V Vd F x 22 La jonction polarisée en inverse P • • • • ECp EF EVp N +V La tension V se superpose au potentiel de diffusion Vd La barrière de potentiel augmente et devient infranchissable pour les porteurs majoritaires La zone de déplétion augmente Le courant est dû aux porteurs minoritaires id qVd F x ECn EVn L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 ig q(Vd + V) ECn F ig x EVn 23 Le claquage de la jonction • Si la tension augmente, le champ augmente • Au-delà de 105 V/cm, claquage Zener ou Avalanche • Dépend de la résistivité du matériau F F 2 EFp 3 EFp 1 Tunnel EFn Augmentation du courant inverse pouvant 3 EFn 1) : génération thermique 2) : accélération par E conduire à la dégradation 3) : ionisation par impact L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 de la jonction 24 La jonction est une diode + P mA - N Jonction PN en inverse courant inverse faible (minoritaires), nA et µA - P 50 0.1 0.5 V 0.2 + N Jonction PN en direct µA courant direct élevé (majoritaires), µA et mA L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 25 Quelques valeurs Propriétés Si Ge Z 14 32 A 28 73 densité (g/cm3) 2.33 5.32 Eg (eV) 1.12 0.74 12 16 1.06 10-12 1.5 10-12 µ- (cm²/V.s) 1350 3.6 104 µ+ (cm²/V.s) 480 4.2 104 ni (cm-3) 1.45 1010 2.4 1013 ρi (Ω.cm) 2.3 105 47 3.6 2.96 Const. diélectr. ε (F/cm) ω(eV) kT~0.0259 eV 77 K ε0 = 8.86 10-14 F/cm L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 vs~107 cm/s 26 Technologie des détecteurs Quelques détecteurs silicium et germanium L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 27 Le détecteur est une jonction abrupte P+N d P+ N F d : épaisseur de la jonction -> détecteur xp = 0 xn = d +V qND σ + d F x Fcrit Fmin x - qNA • déplétion partielle • déplétion complète (Fcrit) • surdéplétion (Fmin, Fmax) Fmax L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 28 Les expressions simplifiées xp = 0 V0 xn = d qN D = d² 2ε d = Fcrit = 2ε V qN D qN ε D pour le silicium 0 d= Fmin = V − V0 d Fmax = V+V d 2 V0 d d2 ( μm) V0 (V ) ~ 4 ρ( Ω.cm) d~ 1 ρ.V0 2 Fmax (V / cm) ~ 4.104 0 ε C = xS d L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 C ( pF / mm ²) = V0 ρ 106 d 29 Les détecteurs silicium -> surtout pour les particules chargées -> parfois pour des photons L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 30 Le détecteur passivé et implanté Wafer de Si type N de haute résistivité (> 1000Ω.cm) Oxydation à ~1000°C (200 nm) Gravure de l’oxyde Dépôt de résine Masque Insolation Etching Implantation (~50nm) Bore (15 keV – 5.1014cm-2) -> P+ -> jonction Phosphore (30 keV- 2.1015 cm-2) ou As (30 à 170 keV - ~1016 cm-2) -> N+ -> ohmique Recuit sous N2 (800 à 900°C) Évaporation d’aluminium (~100 nm) Éventuellement : Gravure de l’Al passivation Détection des ions légers et lourds L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 31 Le détecteur passivé et implanté SiO2 Al anneau de garde P+ Z.D. N N+ Al • Structure générale : – Fenêtre d’entrée : Si(P+) + aluminium (jonction) – Fenêtre de sortie : Si(N+)+ aluminium (contact ohmique) – Structure de garde (1 à plusieurs anneaux de garde) qui limite les injections de courant provenant des bords – Passivation sur les zones non actives • Procédés industriels • Wafers de 4, 5 et 6 pouces • Épaisseurs de 30 à 2000 µm (suivant les constructeurs) L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 32 Exemples de structures • Géométries variées qui se traduisent par la réalisation de masques assez coûteux • Les dimensions des « segments » sont assez larges (> 500 µm) comparés à la physique des particules (~50 µm) • Compromis entre les voies de lecture et les résolutions spatiales nécessaires Ø35 mm Ø10 mm 4 segments L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 60x60 mm² 300 µm (60x60 pistes) 50x50 mm² 300 µm (16 x 16 pistes) Ø96 mm Ø46 mm 64 x 16 segments 60x40 mm² 100 µm 33 Le détecteur à barrière de surface • La jonction se fait par un contact métallique (barrière Shottky): Au-Si • Les états de surface sont alors de type P+ • Le contact arrière Al-Si est de type N+ Procédés encore utilisés en laboratoire, détection des ions lourds L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 34 Le détecteur compensé au lithium • Réalisation d’une zone quasi intrinsèque : zone I, de grande épaisseur (1 à 10 mm) -> type PIN Techniquement : – Si de type P (dopants -> Bore) – Diffusion de Li+, petit et donneur : réserve de Li, dopage N+ d’où formation d’une jonction NP, que l’on polarise en inverse. – Migration de Li+ à 120°C : neutralisation de Bpar Li+, la zone tend à devenir neutre, le Li+ en position interstitielle – Dépôt d’or : • face avant : zone P+ • face arrière (réserve de Li, zone N+) : contact ohmique. L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 35 Le détecteur Si(Li) d I P F σ • Pas de charge d’espace dans la N +V N zone I, donc champ constant : F = V/d • Condensateur plan + C = ε S/d x détection des ions (température ambiante) détection des électrons et des X (77K) F x L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 36 Quelques détecteurs silicium Type de détecteurs Géométrie Résolution en énergie Raie de calibration Spécificité Passivé et implanté 50 mm² 300 µm 11 keV 5.486 MeV (241Am) Particules chargées Barrière de 50 mm² surface 300 µm 15 keV 5.486 MeV Particules chargées Si(Li) 300 mm² 5 mm 50 keV 18 keV 5.486 MeV 975 keV (208Bi) Particules chargées Si(Li) refroidi 25 mm² 5 mm 150 eV 5.9 keV (55Fe) X de 1 à 30 keV L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 37 Les détecteurs germanium pour la détection γ L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 38 Le détecteur germanium • Géométrie planaire ou coaxiale pour augmenter les volumes de détection • cristaux de gros volume et de haute pureté (HPGe) : exemple : 110mm de long, 98 mm de diamètre, 800 cm3, 4.4 kg, |NA-ND | ~109 cm-3 • type P (mais se dégradent plus en présence de neutrons) ou type N Ge type N • contact P+ : implantation de bore (dépôt mince : 0.3 µm) • contact N+ : diffusion de lithium (couche épaisse : > 500 µm) L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 Ge type P 39 La géométrie cylindrique • On considère un cristal cylindrique coaxial • On effectue le changement de coordonnées -> cylindriques • On calcule les mêmes paramètres : tension de déplétion, champ radial, capacité…. q NA − ND ⎡ ⎤ r2 1 2 − ( r − r ² ) V0 = r ² ln( ) ⎢1 2 1 ⎥ 2ε r 2 1 ⎣ ⎦ qN A V − ( r2 2 − r1 2 ) qN A 4ε F (r) = r + r 2ε r ln( 2 ) r1 2 πε C = r ln 2 r1 L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 r1 : rayon intérieur r2 : rayon extérieur r1 r2 40 Le fonctionnement • Particularité : il fonctionne à la température de l’azote liquide (77K) • À température ambiante, la génération thermique est trop importante, le courant est élevé et le bruit statistique est trop fort. • Nécessité d’avoir un cryostat, le cristal est sous vide • Introduction de matière dans le parcours de la particule Détection des X et des gammas ex : détecteur puits - ORTEC L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 41 Le principe Capot+ électronique « chaude » (préampli.) Contact central Capot externe Capot (montage et écran thermique) Électronique refroidie (R, C, FET) ORTEC L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 42 Quelques détecteurs germanium Type de détecteurs Géométrie Résolution en énergie Raie de calibration Spécificité HPGe Type N 10 à 100% 1.80 à 2.65 keV 1.332 MeV (60Co) γ de 3 keV à 10 MeV + neutrons 1.80 à 2.40 keV 1.332 MeV γ de 80 keV à 3 MeV (+ fenêtre Be) HPGe Type P 10 à 150% HPGe planaire Épaisseur -> 1.3 keV 25 mm 662 keV (137Cs) γ < 100 keV Segmentés Cluster (6 seg.) Clover (4 seg.) AGATA (36 seg.) 1.332 MeV Tracking effet Doppler 3 keV/segment 2 keV/segment 2 keV/segment L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 43 Les caractéristiques électriques en géométrie planaire • Le courant • La capacité L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 44 Le courant SiO2 Al P+ N Al N+ +V 3 contributions au courant du détecteur : • courant de génération dans la zone désertée, dépend de V et de la durée de vie des porteurs minoritaires • courant de diffusion dans la zone neutre, dépend du dopage • courant de surface, dépend des procédés de fabrication L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 45 Le courant • Il se mesure : i=f(V) • La caractéristique permet d’évaluer la stabilité et les risques de dégradations. Pour Pour Pour Pour les Si planar : de 10 nA/cm² le Si BdS : de 100 nA/cm² le Si(Li) : de 1 µA/cm²(non refroidi) le Ge : ~ pA/cm² L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 46 La capacité • Se calcule : C = ε d xS • Se mesure et permet de déterminer : la tension de déplétion : C = f(V) le profil d’impuretés ND : 1 2 = V 2 C qND ε 1/C² log C 2/qεND V0 log V L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 V 47 La formation du signal Le principe •Une particule chargée est ralentie dans le matériau et perd son énergie suivant différents processus (ionisation) •Création de paires électron-trou dans le détecteur •Séparation des paires sous l’action d’un champ électrique •Migration des charges vers les électrodes : les électrons -> N, les trous -> P •Collection et formation du signal L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 1 +HT Création de paires ionisation Collection des charges P+ F L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 N+ signal 2 Pourquoi la déplétion ! GND P+ +HT F L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 N+ 3 La nature du rayonnement • Les particules chargées, ions lourds, ions légers -> pouvoir d’arrêt dE/dx (Bethe-Bloch) • Il faut adapter les épaisseurs de détecteurs aux parcours des ions (Si) • • • • • • • alpha de 5.5 MeV ->~27 µm 208Pb de 1 GeV -> ~60µm 53Cr de 747 MeV -> ~180 µm proton de 5 MeV -> ~216µm 208Pb de 6 GeV -> ~330µm Electron de 975 keV -> ~1.7 mm proton de 30 MeV -> 4.9 mm L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 4 La nature du rayonnement • Les photons : X, γ – détection indirecte – Les effets dépendent du Z du matériau : • Absorption photoélectrique, SE = cste.Z 4.5 .E −3 • Diffusion Compton, SE = cste.Z.E−1 • Création de paires, SE varie comme Z² – Ge (Z=32) plus efficace que Si (Z=14) – Les détecteurs sont adaptés aux énergies des X et γ • Si(Li) refroidi pour des X jusqu’à 100 keV • Ge pour des γ jusqu’à 10 MeV L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 5 La collection des charges • le déplacement d’une charge q entre 2 électrodes parallèles distantes de D induit un signal sur ces électrodes dQ = q dx/D • et dans le circuit extérieur, un courant i = q v/D dQ q dx i D • c’est donc le mouvement des charges qui induit un signal plutôt que les charges collectées. (Ramo - 1939) • Résultat valable en présence de zones de charge d’espace (Cavalleri - 1963) L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 6 Le signal • Le mouvement des charges induit le signal i = qv/D • Chaque porteur de charge induit un courant : • Le courant total est la somme de toutes les contributions • En pratique : – – – – – – – i- = - qv-/D pour les électrons i+ = qv+/D pour les trous On exprime le champ électrique en fonction du type de détecteur F(x) On écrit l’équation du mouvement x(t) à partir de v=µF On calcule le courant i (t) à partir de Ramo Puis la charge Q(t) On évalue le temps total de collection • Base des simulations L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 7 Pour une paire électron-trou P x0 Faisceau entrant par la face avant (champ fort) Fmax F N F Fcrit Fmin x0 − Fcrit F(x) = x + Fmax d v− = dx = µ − (x).F(x) dt i- v+ = dx = µ + (x).F(x) dt i+ L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 x d 8 Le signal dû à une paire (formalisme de base) Signal pour une paire créée à ~27 µm de la face avant (distance équivalente au parcours d’un alpha de 5.5 MeV) électron P x0 F N ρ =10 kΩ.cm e=300 µm Vdepl = 64V Vpol=2xVdepl trou Temps de collection : électron : 10.8 ns trou : 1.8 ns L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 total : 10.8 ns Remarque : temps de montée nul ! 9 Tout le long du parcours • On « découpe » le parcours de l’ion en N tranches équivalentes • Dans chaque tranche on calcule : P • Le nombre de paires électron-trou créées : N ion Np =ΔE/3.6 (eV). • La mobilité de chaque porteur de charge : µ+ et µ- (la mobilité dépend du champ électrique, mais aussi de l’orientation du cristal) N tranches +V • Le courant créé par le mouvement de chaque porteur de charge i+ et i- à partir du théorème de Ramo : i± = qv±/d L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 • On somme les contributions 10 Le signal sur toute la trace • Exemple : alpha de 5.5 MeV dans le silicium (en face avant) • Parcours : ~27 µm (SRIM) Q(t) i(t) ρ =10 kΩ.cm e=300 µm Vpol=64V=2xVdepl Fmin =11 kV/cm Fmax =32 kV/cm Fcrit =21 kV/cm Temps = 11.5 ns imax = 46 µA Qmax = 0.24pC Rmq : temps de collection = 11.5 ns L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 11 Et en face arrière? Pour le même α de parcours ~27 µm N x0 F P F Fmax Fcrit Fmin x0 d x La forme est différente Rmq : temps de collection = 32 ns L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 ρ =10 kΩ.cm e=300 µm Vpol=64V=2xVdepl 12 Si on compare… Reconnaissance de forme ? Temps de collection Face avant Face arrière L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 ρ =10 kΩ.cm e=300 µm Vpol=64V=2xVdepl 13 Les photons • La géométrie et le champ électrique sont plus complexes EXOGAM L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 14 Pour résumer Les notions importantes dans la formation du signal électrodes Epaisseur géométrie Zone active Photon (E) Type de particule signal Champ électrique Ion (A,Z, E) matériau Dopage L.Lavergne – Groupe Détecteurs à semiconducteurs - 2007 Z Orientation cristalline Mobilité des porteurs 15