cause de maladie

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Cours 3 Epistémologie 2008-2009
Expérimenter sur le vivant, les révolutions
expérimentales du XIXème siècle.
La révolution microbiologique de Louis Pasteur.
Guillaume Lachenal
Objectif : histoire parallèle apparition du concept de microbes, agents
infectieux microscopiques dans la médecine et les sciences de la vie à partir
du cas de Louis Pasteur. Un des acteurs principaux.
Les microbes apportent les véritables révolutions de la médecine, car
définissent une compréhension de l’étiologie (du grec aetia) : cause, étude
des causes des maladies, et mettent fin à des siècles de débat sur l’origine
des maladies.
Rare révolution car cette théorie a des applications efficaces dans la
prévention et la thérapeutique, ce transfert théorie-prévention a des
impacts sur la société dès la fin du 19ème siècle.
L idée générale : la maladie est due à des agents infectieux, n’est pas
nouvelle.
Depuis des années, la syphilis, notion de contagion, notion ancienne, la
maladie se fait par un contact, entre une personne et un autre.
Semence de maladie par Fracastor(o) : maladies transmises de l’air.
Révélation au microscope dès le 19ème siècle, c’est aussi l’idée de sécrétion
de pus (de petit « animal pus »), petits animaux qui transmettent la
maladie, observations qui précèdent ces développements scientifiques.
Question du rôle d’être invisible sauf au microscope dans de phénomènes
de spéculation.
Comprendre pourquoi sur la matière organique (souris, asticots) ces
animaux apparaissent à partir d’une matière organique inerte.
2 hypothèses :
Apparition de la vie spontanée, et à partir d’organismes supérieurs.
I. Une expérience qui change la médecine : la controverse sur la
génération spontanée (1864)
C’est un débat confus et spéculatif. A propos de cette question, on verra
que la microbiologie apporte beaucoup, et Pasteur y contribue beaucoup.
Cette expérience, se fait sur la génération spontanée dans le cas d une
controverse qui occupe les français vers 1850-1860 (en 1864).
1) Le début de la carrière de Louis Pasteur (1822-1895) : un chimiste
aborde la question du vivant
Pasteur, fils de tanneur du Jura, monte à Paris, et se forme comme
chimiste à l’ENS, il commence une carrière de professeur et chercheur de
chimie à Lille et Strasbourg.
Travaux sur la chimie fondamentale et appliquée.
Lie les liens avec les industriels du Nord de la France, pour lui les
microorganismes interviennent dans la fermentation dans la fabrication
d’alcool, à partir de sucre de betterave. Les fermentations et
contaminations par des composés malodorants, sont dues à l’existence de
microorganismes.
Il le fait avec succès, en 1857, il est nommé à l’ENS pour travailler dans
cette institution, et s’intéresse à la génération spontanée.
2) Le débat entre Pasteur et Pouchet sur la génération spontanée.
Question qui passionne Paris, à la moitié du 19ème siècle, se pose la
question de l’origine de la vie, et l’Académie des Sciences propose un prix
aux savants qui prouveront ou qui réfuteront l’existence de cette
génération.
Problème en continuité avec ce travail fait en chimie, et qui reçoit une
grande publicité.
Ce travail se résume à un duel, une opposition avec Félix Pouchet (1800 –
1872), médecin, directeur du musée des histoires naturelles de Rouen,
un bon expérimentateur depuis plusieurs années, défenseur de cette
hypothèse, imagine toute une série de mécanismes qui prouvent cette
existence.
Infusion de foin dans de l’eau, dans un récipient de verre qu’il va chauffer ;
ce liquide stérilisé, chauffé par l’ébullition, dans des solvants sellés, il y
aura pourrissions et putréfaction.
La vie peut naître à partir de la matière organique et pas d’une
intervention extérieure.
Pour Pasteur, ces expériences ne sont pas valables : il montre que Pouchet
fait des erreurs de manipulation, met en place toute une série
d’expériences pour le contrer.
La génération de la vie ne vient pas de rien, mais est provoquée par des
organismes vivants, il montre que l’air ambiant est empli d’êtres vivants
microscopiques, et quand on filtre l’air, on les observe.
Si on fait chauffer correctement un bocal serré qui contient du bouillon,
avec tout l’air, rien ne se produit, il reste inerte.
Pasteur arrive à des arguments, des conclusions contraires à celles de
Pouchet. Concurrence épique, ils se déplacent dans toute la France pour
faire ces expériences (ex du glacier).
Le débat semble bloqué, et aussi, on s’éloigne de la vision idéalisée de la
méthode expérimentale. On à deux savants qui suivent une méthode
expérimentale, et à partir d’hypothèses différentes, ils arrivent à des
conclusions différentes. La méthode expérimentale laisse parfois place à
l’interprétation qui dépend de l’hypothèse a priori des savants.
3) La clôture de la controverse : quand les microbes entrent en jeu.
1864, le débat est tranché, à la Sorbonne, conférence par Pasteur (txt1), il
invite beaucoup de monde, tout Paris, il les met au défi d’être convaincu
que la génération spontanée existe, d’abord utilisation d’un faisceau
lumineux pour faire un prélèvement de poussière, en direct il montre cela à
la foule, avec une expérience célèbre.
Comparaison de deux bocaux (un en col droit, l’autre en col de cygne), 1
bouillon chauffé, dans le troisième mois, il montre que dans l’un des cas, le
bocal en col de cygne est stérile, mais dans l’autre cas le liquide est pourri,
quand le col du bocal est droit, donc les poussières tombent directement
dans le bocal, par gravité, cela entraîne un processus de putréfaction.
Produit un bocal en col de cygne qui ne laisse pas entrer les germes par
gravité.
Pasteur a compris l’importance de l’avis de l’opinion, de l’avis du public
dans la démonstration des faits scientifiques ; qui ne semblent concerner
que les scientifiques pour Félix Pouchet.
Il réalise une expérience publique, car la décision se joue face à l’opinion
publique, ou avec son opposition : c’est le « théâtre de la preuve ».
Pasteur a compris que ces fais scientifiques doivent parler au public, se
rendre publics.
Décision de l’académie des sciences pour trancher le débat avec des
membres nommées qui examinent ces recherches : ils sont convoqués,
Pouchet ne se présente pas, abandonne le débat, débat clos.
Controverse tranchée en faveur de Pasteur et de sa théorie de la
génération spontanée.
Les microbes entrent en scène dans les sciences de la vie.
Insuffisance d’une discussion sur les arguments scientifiques, dans tous
les cas, il montrait les signes de putréfaction.
Avec tous les dispo de stérilisation, il n’aurait pas pu avec Pouchet montrer
l’existence de cette génération spontanée
Ignorance de spores de bactéries.
Converse tranchée en lien avec des arguments politiques et religieux.
Le plus important, dans la commission Pasteur avait des amis et collègues,
donc Pouchet a abandonné.
Aujourd’hui, génération spontanée est une idée absurde, qui à l’époque est
une hypothèse matérialiste, implique que la vie se crée elle-même à partir
de matière.
C’est témoigner d’une volonté d’affranchir la science de la religion
chrétienne.
Les philosophes comme Diderot (rationaliste) soutiennent cela.
Dans le camp de Pasteur, les catholiques et les bourgeois rejettent l’idée
de l’origine de la vie indépendante de la création par un être supérieur
(Dieu ici).
Initialement la création divine était nécessaire, idée très conciliable avec
une vision conservatrice de la vie.
La controverse a lieu pendant le second empire, pouvoir proche de l’église
catholique.
Cela a participé a mettre Pouchet en situation de marginalité.
Il ne suffit pas d’avoir raison, mais être le plus fort, grâce aux alliés sociaux
et politiques.
Cela lui donne un soutien politique, il a accès à l’empereur.
Mais il quitte cette idée.
II. Qu’est-ce que le pastorisme.
Le travail de pasteur est très varié, dans le vin, la bière, les maladies des
vers à soie, industrie agricole importante dans le sud de la France, plus les
problèmes agro alimentaires.
Il faut rendre compte de toute une série d’expériences incohérentes.
1) Le pastorisme comme théorie microbienne de la maladie (1878).
Sa forme la plus aboutie, est exprimée en 1878 dans un exposé à
l’Académie des Sciences s’intitulant : théorie microbienne des maladies
infectieuses.
Se fonde sur une triple conviction.
Existence des microbes : néologisme formé en 1878 par des journalistes, et
qui est construit à partir de « micro » échelle petite et « bios » la vie.
Pendant les années précédentes, il y a beaucoup de termes variés dont
certains sont restés dans la classification de la microbiologie, dont il
fallait mettre fin à l’inflation, car on ne savait plus lesquels utiliser.
Microbes responsables des phénomènes de putréfaction, de
fermentation et des maladies infectieuses chez l’homme et l’animal.
Rôle spécifique des microbes, à chaque microorganisme correspond un
phénomène particulier.
La connaissance des microbes, identification comme cause de ces
phénomènes permet la prévention et le contrôle de ces phénomènes.
Cette théorie (1878) couronne toute une succession d’étapes
expérimentales, elle se base sur des recherches d’application en 18501860, sur les maladies du vin, à la demande de l’empereur lui-même
(Napoléon III lui finance ces recherche), car à cette époque il y a une
industrie importante sur la vigne, et de la pollution du vinaigre, et à
propos des vers à soie, qui souffrent d une maladie épidémique (1866) et le
travail sur la bière.
A chaque maladie on attribue une cause (le microbe, qui s’isole et est décrit
morphologiquement au microscope), la connaissance de ce microbe offre
des solutions au problème (pasteurisation : chauffage du vin à 55° qui
l’empêche de tourner en vinaigre, car ce chauffage détruit un
microorganisme, nycoderma aceti, capable de fermentation acétique qui
donne le goût de vinaigre au vin).
Approche tournée vers la pratique, qui devient une théorie de la maladie.
C’est à propos de la formation des abcès, dans le corps humain, liée par
Pasteur à la présence de microorganismes qui infectent.
Deux grandes mises à l’épreuve montrant la puissance et les promesses de
cette théorie (de 1879 à 1881), ce sont des maladies vétérinaires.
Pasteur s’attaque à des problèmes qui coûtent beaucoup à la société en
France.
Choléra des poules, une vraie maladie qui décime des poulaillers en
quelques jours (texte 2), Pasteur prélève, montre que la maladie est causée
par un vibrion (virus), qu’il est capable de cultiver au laboratoire, il
prouvera que ce microbe a une « thérapeutique » très particulière, par
hasard.
Pasteur part en congé 2 semaines et laisse les cultures de microbes, à son
retour, il inocule des poules avec ces supposées microbes, les poules
tombent malades et ne meurent pas ; pour lui c’est la preuve qu’un virus
qui a subi une pasteurisation a perdu sa virulence (capacité d’une souche à
être pathogène, à nuire).
Un microbe peut artificiellement perdre de sa virulence.
Aussi, en 1879, on peut mettre au point des microbes qui préviennent la
virulence, (notion de vaccination) : le hasard favorise les esprits préparés.
Cette hypothèse vaccinale, n’est pas nouvelle, la maladie se préserve elle
même, elle est connue depuis le 18ème siècle à propos de la variole : on
appliquait en Afrique et en Orient la « variolation » : inoculation volontaire
de la variole, rendait moins sévère les attaques de la variole en Orient ou
en Afrique.
Un expérimentateur peut atténuer la virulence d’une souche par des
procédés artificiels mais artisanaux (assèchement au soleil, passage d’O2
sur la culture de virus) qui atténuent les microbes.
Pasteur étend cette hypothèse à une autre maladie, celle du charbon causé
par les bacilles de l’anthrax, et qui touche le troupeau du montons,
charbon reste plusieurs années après l’épidémie.
Cette maladie, est liée à un microbe, présent dans le sol lorsque des
moutons malades ont été enterrés, il montre le mode de transmission de
cette maladie, et enfin dans le secret de son laboratoire, il obtient des
souches de son laboratoire, non virulentes, méthode de prophylaxie pour
empêcher les moutons de bouffer les plantes mortes comme le charbon,
puis vaccin contre le charbon.
Ce qui est important, ce n’est pas seulement l’invention dans le
laboratoire du vaccin, mais aussi la méthode avec laquelle Pasteur va
démontrer au public, comme pour la génération spontanée, l’efficacité de
ce vaccin.
2) Le pastorisme comme méthode expérimentale
Expérience grandeur nature : expérience en plein air (texte 3).
C’est un épisode de Pouilly le Fort (1981), Pasteur pense avoir une
méthode expérimentale de vaccination contre la maladie du charbon, il
l’annonce à l’Académie des Sciences et à la Société d’Agriculture de
Melun.
Défi public, expérience ouverte à tous les observateurs, où il va prendre
50 moutons, injecte à la moitié une dose des vaccines (virus atténué),
l’autre moitié est témoin, mais il soumet ces deux lots à une injection de
charbon virulent.
Laisse passer deux mois, 2 juin 1881 : propose la découverte du résultat
de l’expérience (Pasteur lui-même n’est pas au courant).
Se rend dans cette ferme, ce lot témoin est mort, dont deux sous les yeux
des spectateurs, le lot vacciné a survécu, sauf une brebis, morte d’une
autre cause que le charbon d’après une autopsie.
Génie de Pasteur : sens du déplacement, de l’attraction du public.
Trait général du pastorisme, du « théâtre de la preuve », il emporte la
conviction et l’opinion des confrères quant à l’hypothèse vaccinale. Il avait
compris que la science devait se rendre publique, et ne pas rester dans le
secret du laboratoire.
Différence avec Claude Bernard, qui imaginait le labo comme un lieu
fermé (surdité au public), Pasteur déplace son labo vers le public.
Déplacement du théâtre de la preuve.
3) Le pastorisme comme redéfinition de la société.
Pasteur se déplace dans la société, et redéfinit la façon dont le monde
social « tourne » autour des microbes.
Le pastorisme = redéfinition de la société
Ce n’est pas une discipline aux sens strict, mais il voulait résoudre des
problèmes, dans un ordre croissant pour concerner le plus de monde
possible.
Par cette importance économique, médicale, il redéfinit la société.
Après les expériences de Pasteur sur le charbon, c’est le travail pour lequel
il est le plus célèbre, vaccination contre la rage.
Il abandonne un travail qu’il a résolu, sans l’étudier complètement, pour
montrer que les microbes sont une entité importante, il faut lui accorder
son attention.
(1884) : pasteur étudie des chiens enragés, inocule ce virus en disséquant
la moelle épinière aux lapins contenant le virus, cela consiste à atténuer les
virus de la rage, à mettre au point des souches vaccinales qui protègent le
chien même après inoculation, car longue durée d’intégration, remonte
par les voies nerveuses.
Virus : pas le sens à l’époque d’aujourd’hui, du latin (poison), un germe, en
général, aujourd’hui parasite intracellulaire.
La rage est une maladie virale aux sens d’aujourd’hui, ce n’est pas une
bactérie visible au microscope optique, (elle le sera plus tard au ME)
Il est convaincu que ce microbe est atténué par un vaccin.
Ex : vaccination d’un alsacien de 9 ans Joseph Meister mordu 15 fois par un
chien enragé, amené à pasteur, qui pratique 14 injections de son vaccin
contre la rage : succès.
Un autre jeune homme, berger du Jura, mordu en protégeant d’autres
enfants, est vacciné contre la rage.
Impact immense dans la presse car c’est une maladie symbolique et
inquiétante : il fallait étouffer les atteints de la rage, qui atteignait souvent
les enfants, mais pas un gd problème de santé publique, on vient du
monde entier le trouver à Paris pour des vaccins contre la rage.
La vaccination, ne vaut pas à Pasteur que des louanges, mais aussi des
critiques pour son éthique expérimentale, légitimité à essayer son vaccin
sur un enfant.
Cette expérimentation est légitime car urgence et danger mortel pour
l’enfant.
Opposant : rage même après danger, après morsure par un chien enragé
ne se déclare pas dans 100% des cas (une fille est morte comme cela après
son vaccin). Double incertitude.
En Septembre 1884 (texte 6), Pasteur cherche à expérimenter ce vaccin,
sur des condamnés à mort (lettres à l’empereur du Brésil), on leur propose
d’être graciés à condition de subir ces expériences, sinon ils purgent leur
peine. Tout une série de dangers, certaines catégories pourraient êtres
soumises plus que d’autres à l expérimentation. Création de sous
catégories.
Problème général de l’expérimentation médicale au 20ème siècle, il y a des
populations « expérimentale », pour le bien être de l’humanité que la
médecine et la pharma estiment légitimes de vacciner : ex Etats Unis (pop
exo africaines, FR : indigènes, 2nde guerre mondiale : détenus des camps).
Cette vaccination vaut à Pasteur un grand succès, beaucoup de dons en
argent, il récolte des fonds pour ses recherches. 1888 : création de
l’Institut Pasteur. Le gardien de l’institut est Joseph Meister.
III. L’essor de la microbiologie
1) Les conséquences institutionnelles : l’Institut Pasteur (1888) et
l’émergence du modèle biomédical.
Conséquence institutionnelle, création dans le 15ème arrondissement vers
Paris, en 1888
Crée avec un statut orignal, fondation d’intérêt.
Fusion entre privé et publique, financé par de l’argent privé, et car elle
commercialise les inventions, Pasteur a déposé des brevets sur ses
méthodes de la vaccination contre le charbon.
Ex du vaccin contre le charbon est source de revenus pour Pasteur, qui
rapporte des milliers de francs chaque année.
La médecine est liée à l économie et quête d’innovations scientifiques
Cette instutit fusion entre recherche enseignement et soins (txt7)
L’hôpital Pasteur, permet aux scientifiques d’avoir des malades à
proximité, possibilité d’une matière première scientifique avec les
malades, qui bénéficient des méthodes expérimentales.
L’architecture de l’hôpital bénéficie de la pensée pastorienne, fusion
entre recherche et soins, puis entre recherche et enseignement, c’est le
cours Pasteur, cours théorique et pratique, et à l’issue du cours, c’est les
pastoriens, tout au long des 19ème et 20ème siècles.
Retrouvés dans la biomédecine, raccrochement avec les sciences
biologiques, par l utilisation de techniques élaborées par les scientifiques,
elle naît à la fin du 19ème siècle (2ème partie du 20ème siècle) : rapprochement
entre l’état et l’industrie pharmaceutique.
2) Les applications scientifiques et médicales
Pasteur n’a pas eu un rôle direct dans la théorie scientifique, résout des
problèmes pratiques, c’est Robert Koch, en 1879, théorie des maladies
infectieuses, les cours attirent les étudiants du monde entier, autour de lui
s’organise la microbiologie comme discipline scientifique.
Autour de lui se structurent les méthodes techniques, ex utilisation de
boite de Pétri, du microscope, du colorant pour colorer le micro
organisme.
A ce moment, la bactériologie se systématise.
Postulats de Koch : Il définit à quel moment le micro organisme est cause
de maladie, présent dans toutes les formes de la maladie et absent chez le
sujet sain.
Cultivés à l’extérieur du corps et isolé dans une culture pure.
La maladie est reproduite expérimentalement par inoculation de cette
culture de microbes à un organisme sain.
Le micro organisme doit être de nouveau isolé à partir de cet organisme
que l’on vient d’inoculer.
Il les applique à la maladie la plus importante, en termes de santé publique,
la tuberculose, en 1882, en isolant et décrivant des bacilles, bacilles de
Koch, comme le BK, retentissement énorme.
Jean Antoine Villemin, médecin Français a démontré que la tuberculose
est inoculable par le sang ou les crachats, série d’expériences chez les
animaux, même s’il lui manquait le concept de microbe.
Précurseur méconnu des travaux de Koch, qui ont un impact sur le
diagnostic. Découverte de microbes en Allemagne.
Conséquence : isolement d’une série de pathogènes, du choléra à la
syphilis, tests microscopiques, grand succès diagnostique.
Succès thérapeutique, question plus longue à apparaître. Et la plus
importante à la fin du 19ème c’est la mise au point de la sérothérapie contre
la diphtérie, maladie importante en terme de santé publique.
A l’époque est une des principales causes de mortalité chez les enfants,
touchent la gorge et le palais, formation d’une pseudo-membrane.
Assistant de Koch isole cette bactérie, cette diphtérie agit par un poison
(toxine) sécrété par le bacille qui empoisonne l’organisme.
Vers 1880 : en Allemagne et en France, on montre qu’un cheval peut être
immunisé contre la maladie, et le sérum contient une substance anti
toxine (appelée ainsi à l’époque) anticorps produits d’un animal immunisé
contre la maladie…
Fin 1891, premier enfant sauvé par ce sérum de cheval.
Sérothérapie se met en place en France et Grande Bretagne après cette
découverte, mortalité divisée par 2.
Images marquantes pour le public, convaincre le corps médical que ces
méthode peut sauver des vies.
Sérothérapie utilisée contre les venins de serpent (en ce qui concerne le
tétanos) : sérum d’un cheval soumis à une injection de virus immunisé.
3) La transformation des politiques de santé publique.
Surtout pour la prévention.
La manière, dont le concept de microbe est utilisé : nouvelles techniques
d’hygiène médicale.
Joseph Lister (1827-1912), contemporain et correspondant de Pasteur,
réduction des infections par une technique fondée sur l’aspersion d’acide
carboxyliques, dans la pièce où a lieu l’opération.
Antisepsie des instruments et des pansements, et dans des séries
d’articles, la mortalité diminue suite à la chirurgie.
Sepsie : prévention de l’apparition des germes par une rationalisation des
gestes et normes de stérilité.
Antisepsie : action directe des tissus du corps contre les germes (sur les
pansements).
Ici, on utilise à la fois l’antisepsie et la sepsie.
Réinterprète dans la sepsie les travaux d’un médecin qui avait montré au
milieu du 19ème siècle l’importance du lavage des mains pour se préserver
des infections à l’hôpital (notamment en ce qui concerne l’accouchement).
Lien entre ce médecin et Pasteur qui avait conscience du lavage des
mains, il n’aimait pas trop serrer les mains, pour cela il n’a pas réussi à se
faire élire député.
Essor de l’hygiène qui suit son travail.
Alors il faut savoir que les politiques d’assainissement des villes par les
systèmes d’égout et de propreté individuelles devancent Pasteur (début
du 19ème) elles se font à tâtons, sans notion scientifique de ce qui cause les
épidémies
Ex au 19ème : le choléra ravage l’Europe pendant tout le 19ème : théorie de
la contagion et théorie de l’infection (néo hippocratiques) : intervention
des miasmes, qui émanent du sol, dans le choléra.
Opposition qui fait hésiter les politiques d’hygiène à l’époque avant
Pasteur, et qui sont relativement incohérentes, ex de la quarantaine
(contagion), ou des mesures d’assainissement, le tout à l’égout, dans les
grandes villes (action environnementale), car on pense que les mauvaises
odeurs provoquent le choléra.
Le 19ème hésite entre ces 2 positions, mais ces politiques sont efficaces,
diminutions de la mortalité,
CE que change pasteur, c’est qu’il prouve que l’hypothèse de la contagion
est juste, et le milieu air eau ont un rôle de vecteur, cela concile ces 2
théories.
La théorie pastorienne résout ce débat, et ce concept de microbes
redéfinit la façon d’intervenir contre les maladies, crachat interdit dans les
villes.
Influence politique réelle : 1902, loi inclut l’obligation de se faire vacciner
contre la variole, pasteurisation de la France : elle se centre autour de la
vaccination contre les microbes, ceci pour souligner que les pratiques
eugénistes se répartissent dans l’espace social, aussi les microbes sont
composantes de nos cultures.
Elle va avec une médicalisation de la société liée à l’essor de la
microbiologie.
Rôle important dans cet essor de la médecine.
4) Un « outil » de l’expansion coloniale européenne.
Les techniques ont joué un rôle dans l’expansion coloniale en 3ème
Les théories microbienne ont mis longtemps, et ont convaincu les
médecins coloniaux de l’Armée Française qui travaillent dans les colonies
françaises,
1er groupe professionnel : les médecins : recrutement d’élèves
Pastorisme important a 3 niveaux.
Monde tropical apparu aux scientifiques comme un champ de recherche,
de la biologie, car il y a des maladies tropicales inconnues, où il y avait
donc une découverte à faire
Médecins et pastoriens ont fait une recherche sur la pathologie,
identification de maladie (ex : protozoaire du paludisme).
Mortalité très élevée au 19ème siècle (plus d’un soldat sur 2 meurt dans le
terrain tropical).
Fin 19èmes elle diminue grâce aux méthodes d’hygiène, vaccination
contre la transmission du paludisme.
Servent d’outils pour la conquête des colonies.
Aussi, la médecine renforcée par « les thés », servent pour la domination
des populations locales.
Ex pop indigènes considérés par les médecins comme réservoir de virus,
au nom du danger infection que l’on peut encourir.
Cette stigmatisation est puissante et efficace.
La ségrégation raciale dans les colonies françaises est justifiée par des
raisons médicales.
Pop indigènes = terrain d’expérience de grandeur nature.
La médecine et hygiène deviennent composante de la mission
civilisatrice française, elle a pour mission universelle de répandre la
bonne parole dans le monde (l’hygiène en fait partie), donc le droit et le
devoir de coloniser.
Montre que la médecine n’avait pas seulement un rôle généreux, ni
positif dans les colonies.
Colonies, la seule médecine est pastorienne, ce lien entre pastorisme et
colonisation est manifeste = création d’instituts Pasteur dans les
colonies (ex : Dakar) : en Indochine, aux Antilles, en Guyane, etc.
Ce rôle est quelque chose que les pastoriens ont assumé sans problème :
(texte 8).
IV. Les limites de la « révolution bactériologique »
1) Limites théoriques : l’importance du terrain et les porteurs sains
Concerne le lien entre la cause microbienne et la maladie, les postulats
de Koch ne fonctionnent pas pour toutes les maladies infectieuses, on
sait que plusieurs maladies sont transmis par des épidémiques,
contagieuses, et ne développent pas de signe de la maladie, porteurs
sains.
Découverte fin 19ème siècle, la plus célèbre, Mary Manon (cuisinière) : dans
son travail transmet la typhoïde, alors qu’elle est parfaitement en bonne
santé : elle contamine des milliers de personnes dans le cadre de son
travail et elle est arrêté mais libérée généreusement avec l'interdiction
d'être cuisinière, elle va retrouver son travail sous un faux nom pour
travailler dans une maternité. Elle contamine plusieurs enfants et sera
enfermé définitivement dans une île des quarantaines où elle passera 23
ans de sa vie.
Typhoïde est transmise par des salmonelles
Un microbe ne donne pas toujours des maladies.
Maladie remise en cause par la survenue d’autres facteurs, liés à la
génétique, à l’état nutritionnel, à l’état de fatigue, qui expliquent la
manifestation de la maladie, les maladies infectieuses : maladies polyfactorielles. Le cas de la tuberculose est un bon exemple, une exposition
de bacille de Koch ne signifie pas qu'il va développer une tuberculose (tout
une série de facteurs de la cause à la maladie).
On découvre aussi l'importance du terrain, le fait que le microbe ne va pas
prendre « sur un individu », cet écart entre l'exposition du microbe et la
survenue de la maladie : c'est ce que va étudier l'immunologie (science des
systèmes humains) : comprendre quelles propriétés de l’individu font que
les maladies vont se déclarer ou non.
Immunologie est née des limites de la microbiologie : c’est parce qu’un
microbe ne pose pas invariablement à une maladie que l'immunologie
devient intéressante.
2) Limites pratiques : l’exemple de la vaccination
Vaccination plus grand succès de Pasteur, ne doit rien à Pasteur, mot
vaccination est l'idée, est un terme qui désigne la vaccination, la méthode
de prévention conte la variole qui s'impose en Europe des début du 17ème
siècle ,cette méthode inventé par Edward Jenner, médecin anglais ),
consiste à inoculer des hommes postures de vaccines (maladie très proche
de la variole qui se déclare chez la vache ) inoculation à la vaccine provoque
une éruption bénigne chez l'homme.
Cela va être appliqué avec très peu de variances ; cette vaccination a un
impact énorme puisque elle délimite les blessés par la variole du 19ème
siècle.
Elle protège les humains contre la variole humaine
L’anglais Edouard Jenner, vaccine un enfant.
Dans ce cas, la pratique précède la théorie de la vaccination donc la
microbiologie n'a pas tout inventé, et réciproquement, la théorie micro
biologique n’implique pas toujours des succès pratiques, ex sérothérapie,
mais difficile à étendre à d autres maladies infectieuses, impossible à
standardiser, grandes réactions, méthode risquée.
Les mêmes réserves sont émises à propos des vaccins, la simple
découverte amène à la prévention de la thérapie.
A propos de la tuberculose, le lien entre cause thérapie n’est pas immédiat.
En 1890, Koch a trouvé une méthode pour soigner la tuberculose (appelé
la Tuberculine), on aperçoit que cette méthode est inefficace et
dangereuse, cela a fini par un scandale qui le fait fuir en Egypte où il finira
sa vie.
Français ont plus de succès, le vaccin BCG inventé par Albert Calmette
(élève de Pasteur) contre la tuberculose cependant l'efficacité est très
contestée.
Plus recommandée de façon systématique, mais n'a jamais été utilisée en
G-B, le nationalisme y comptait .De nos jours le BCG n'est plus
recommandé.
La route longue qui va de l’identification d'un microbe à la thérapie est
longue et incertaine, notamment celle de la tuberculose qui est la plus
problématique de nos jours.
3) Limites corporatistes : Les résistances de la profession médicale aux
idées pastoriennes.
Corporatistes, camp médical lui-même, longtemps retissant, lavages des
mains longue à s’imposer par la pratique avec au départ beaucoup de
résistances, aujourd’hui objet de piqûres de rappel régulières.
Si on veut un grand symbole, en 1918 : épidémie de grippe espagnole, 50
millions de gens morts dans le monde (5 % de la population humaine avec
en France 25 000 morts), mobilise les meilleurs scientifiques et
bactériologistes du monde mais elle se solde par un échec complet car on
n’arrive pas à identifier le virus faute de moyens, on ne trouve ni de
microbes, ni de définition de méthode de prévention efficace, ni de
thérapie efficace.
L’histoire montre que la microbiologie n'a pas un impact total et si
révolutionnaire sur la médecine puisque la médecine reste confrontée à
des échecs épuisants après la microbiologie.
4) La construction du mythe pasteur.
Pour la science, principal héros de la 3ème République Française (héros
mythique).
Objet historique intéressant, construit par Pasteur lui-même, qu’il a dicté
à son neveu sa première biographie.
Les historiens passent sous silence toute une série de points obscurs de
Pasteur. On oublie ses collaborateurs ainsi que les gens à qui il a emprunté
les idées ou techniques. Le Génie de Pasteur est aussi une construction
mythique.
Mythe qui masque des aspects plus complexes de son histoire.
Avec Pasteur, la notion de sacré entre dans le domaine de la science. La
science ne s'oppose pas terme à terme à la religion. Dans le cadre de
Pasteur, suggère que la science produit aussi des formes de religiosité.
Pasteur est un « saint » laïque (culte de saint).
Une affinité entre la science et la religion qui ne se limite pas à
l’opposition entre la science et superstition.
Hommage à Pasteur « Pasteur est Eternel »
Conclusion : Comparaison entre Louis Pasteur et Claude Bernard
Tableau comparaison entre Claude Bernard et Louis Pasteur
Claude Bernard
Points Communs
Pasteur
Approche déterministe et expérimentale de la maladie.
Importance des modèles animaux .Dépassement et
inclusion de la clinique, point de départ de la médecine
Définition de la maladie
Écart quantitatif à la norme
Infection causée par un
microbe
Relation du normal et du
pathologique
Homogénéité et unité
Différence la pathologique
est liée à des causes
extérieures
But de l'expérimentation
Connaissance et description
des lois du fonctionnement
du normal de l'organisme
Résolution des problèmes
pratiques, d’importances
sanitaires ou économiques
Conception du laboratoire
Lieu fermé dans l'enceinte de
l'hôpital
Lieu ouvert sur la société,
expérience grandeur nature
Vivisection
Microbiologie : microscope,
cultures bactériennes in vitro,
atténuation des virus par des
procédés artificiels
Techniques
Instruments de mesure
Sphygmographe par
exemple dosages
biochimiques
Relation a la société
Thérapeutique
Le savant parmi ses pairs
Le savant homme public, vise
à transformer la société
Faible apport
Résolution sur le plan du
diagnostic et de la
prévention, grand succès
thérapeutique (vaccination,
sérothérapie)
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