Cours 3 Epistémologie 2008-2009
Expérimenter sur le vivant, les révolutions
expérimentales du XIXème siècle.
La révolution microbiologique de Louis Pasteur.
Guillaume Lachenal
Objectif : histoire parallèle apparition du concept de microbes, agents
infectieux microscopiques dans la médecine et les sciences de la vie à partir
du cas de Louis Pasteur. Un des acteurs principaux.
Les microbes apportent les véritables révolutions de la médecine, car
définissent une compréhension de l’étiologie (du grec aetia) : cause, étude
des causes des maladies, et mettent fin à des siècles de débat sur l’origine
des maladies.
Rare révolution car cette théorie a des applications efficaces dans la
prévention et la thérapeutique, ce transfert théorie-prévention a des
impacts sur la société s la fin du 19ème siècle.
L idée générale : la maladie est due à des agents infectieux, n’est pas
nouvelle.
Depuis des années, la syphilis, notion de contagion, notion ancienne, la
maladie se fait par un contact, entre une personne et un autre.
Semence de maladie par Fracastor(o) : maladies transmises de l’air.
Révélation au microscope dès le 19ème siècle, c’est aussi l’idée de sécrétion
de pus (de petit « animal pus »), petits animaux qui transmettent la
maladie, observations qui précèdent ces développements scientifiques.
Question du rôle d’être invisible sauf au microscope dans de phénomènes
de spéculation.
Comprendre pourquoi sur la matière organique (souris, asticots) ces
animaux apparaissent à partir d’une matière organique inerte.
2 hypothèses :
Apparition de la vie spontanée, et à partir dorganismes supérieurs.
I. Une expérience qui change la médecine : la controverse sur la
génération spontanée (1864)
C’est un débat confus et spéculatif. A propos de cette question, on verra
que la microbiologie apporte beaucoup, et Pasteur y contribue beaucoup.
Cette expérience, se fait sur la nération spontanée dans le cas d une
controverse qui occupe les français vers 1850-1860 (en 1864).
1) Le début de la carrière de Louis Pasteur (1822-1895) : un chimiste
aborde la question du vivant
Pasteur, fils de tanneur du Jura, monte à Paris, et se forme comme
chimiste à l’ENS, il commence une carrière de professeur et chercheur de
chimie à Lille et Strasbourg.
Travaux sur la chimie fondamentale et appliquée.
Lie les liens avec les industriels du Nord de la France, pour lui les
microorganismes interviennent dans la fermentation dans la fabrication
d’alcool, à partir de sucre de betterave. Les fermentations et
contaminations par des composés malodorants, sont dues à l’existence de
microorganismes.
Il le fait avec succès, en 1857, il est nommé à l’ENS pour travailler dans
cette institution, et s’intéresse à la génération spontanée.
2) Le débat entre Pasteur et Pouchet sur la génération spontanée.
Question qui passionne Paris, à la moitié du 19ème siècle, se pose la
question de l’origine de la vie, et l’Académie des Sciences propose un prix
aux savants qui prouveront ou qui réfuteront l’existence de cette
génération.
Problème en continui avec ce travail fait en chimie, et qui reçoit une
grande publicité.
Ce travail se résume à un duel, une opposition avec Félix Pouchet (1800
1872), médecin, directeur du musée des histoires naturelles de Rouen,
un bon expérimentateur depuis plusieurs années, défenseur de cette
hypothèse, imagine toute une série de mécanismes qui prouvent cette
existence.
Infusion de foin dans de l’eau, dans un récipient de verre qu’il va chauffer ;
ce liquide stérilisé, chauffé par l’ébullition, dans des solvants sellés, il y
aura pourrissions et putréfaction.
La vie peut naître à partir de la matière organique et pas d’une
intervention extérieure.
Pour Pasteur, ces expériences ne sont pas valables : il montre que Pouchet
fait des erreurs de manipulation, met en place toute une série
d’expériences pour le contrer.
La génération de la vie ne vient pas de rien, mais est provoquée par des
organismes vivants, il montre que l’air ambiant est empli d’êtres vivants
microscopiques, et quand on filtre l’air, on les observe.
Si on fait chauffer correctement un bocal serré qui contient du bouillon,
avec tout l’air, rien ne se produit, il reste inerte.
Pasteur arrive à des arguments, des conclusions contraires à celles de
Pouchet. Concurrence épique, ils se déplacent dans toute la France pour
faire ces expériences (ex du glacier).
Le débat semble bloqué, et aussi, on s’éloigne de la vision idéalisée de la
méthode expérimentale. On à deux savants qui suivent une méthode
expérimentale, et à partir d’hypothèses différentes, ils arrivent à des
conclusions différentes. La méthode expérimentale laisse parfois place à
l’interprétation qui dépend de l’hypothèse a priori des savants.
3) La clôture de la controverse : quand les microbes entrent en jeu.
1864, le débat est tranché, à la Sorbonne, conférence par Pasteur (txt1), il
invite beaucoup de monde, tout Paris, il les met au défi d’être convaincu
que la génération spontanée existe, d’abord utilisation d’un faisceau
lumineux pour faire un prélèvement de poussière, en direct il montre cela à
la foule, avec une expérience célèbre.
Comparaison de deux bocaux (un en col droit, l’autre en col de cygne), 1
bouillon chauffé, dans le troisième mois, il montre que dans l’un des cas, le
bocal en col de cygne est stérile, mais dans l’autre cas le liquide est pourri,
quand le col du bocal est droit, donc les poussières tombent directement
dans le bocal, par gravité, cela entraîne un processus de putréfaction.
Produit un bocal en col de cygne qui ne laisse pas entrer les germes par
gravité.
Pasteur a compris l’importance de l’avis de l’opinion, de l’avis du public
dans la démonstration des faits scientifiques ; qui ne semblent concerner
que les scientifiques pour Félix Pouchet.
Il réalise une expérience publique, car la décision se joue face à l’opinion
publique, ou avec son opposition : c’est le « théâtre de la preuve ».
Pasteur a compris que ces fais scientifiques doivent parler au public, se
rendre publics.
Décision de l’académie des sciences pour trancher le débat avec des
membres nommées qui examinent ces recherches : ils sont convoqués,
Pouchet ne se présente pas, abandonne le débat, débat clos.
Controverse tranchée en faveur de Pasteur et de sa théorie de la
génération spontanée.
Les microbes entrent en scène dans les sciences de la vie.
Insuffisance d’une discussion sur les arguments scientifiques, dans tous
les cas, il montrait les signes de putréfaction.
Avec tous les dispo de stérilisation, il n’aurait pas pu avec Pouchet montrer
l’existence de cette génération spontanée
Ignorance de spores de bactéries.
Converse tranchée en lien avec des arguments politiques et religieux.
Le plus important, dans la commission Pasteur avait des amis et collègues,
donc Pouchet a abandonné.
Aujourd’hui, génération spontanée est une idée absurde, qui à l’époque est
une hypothèse matérialiste, implique que la vie se crée elle-même à partir
de matière.
C’est témoigner d’une volonté d’affranchir la science de la religion
chrétienne.
Les philosophes comme Diderot (rationaliste) soutiennent cela.
Dans le camp de Pasteur, les catholiques et les bourgeois rejettent l’idée
de l’origine de la vie indépendante de la création par un être supérieur
(Dieu ici).
Initialement la création divine était nécessaire, idée très conciliable avec
une vision conservatrice de la vie.
La controverse a lieu pendant le second empire, pouvoir proche de l’église
catholique.
Cela a participé a mettre Pouchet en situation de marginalité.
Il ne suffit pas d’avoir raison, mais être le plus fort, grâce aux alliés sociaux
et politiques.
Cela lui donne un soutien politique, il a accès à l’empereur.
Mais il quitte cette idée.
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