La vulnérabilité en Haïti : Chemin inévitable vers la pauvreté?

Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)
La vulnérabilité en Haïti :
Chemin inévitable vers la pauvreté?
Rapport national sur le développement humain – Haïti
Septembre 2004
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Message de M. Hérard Abraham,
Ministre de l’Intérieur, des Collectivités Territoriales
et de la Sécurité Nationale
Président du Comité National de Gestion des Risques et des Désastres à l'occasion de la Journée
internationale de la prévention des catastrophes naturelles,
le 13 octobre 2004
Peuple haïtien, hommes et femmes,
Acteurs intervenant dans la gestion des risques et des désastres,
Institutions de protection civile,
Membres des Collectivités Territoriales,
La Journée internationale de la prévention des catastrophes naturelles nous offre
l’occasion de nous engager, d’engager le pays, sur la voie de la véritable prévention. Nous ne
pouvons pas évaluer les dégâts que les menaces ont causés à Haïti, notre pays. Rappelons, pour
mémoire, le tremblement de terre qui secoua l’île d’Haïti et détruisit la ville du Cap-Haïtien le 7
mai 1842, les cyclones Azel et Flora, 12 octobre 1954 et 3 octobre 1963, qui ravagèrent une
bonne partie du pays. Rappelons les guerres civiles qui ont saccagé notre nation. Plus près de
nous, les inondations provoquées par les cyclones Gordon, 1994, Georges, 1998, Jeanne, 2004,
ont emporté nos papas, nos mamans, nos frères, nos sœurs et infligé des pertes énormes à notre
tremblante économie, sans compter les dégâts considérables sur notre environnement physique,
notre vécu social, nos aptitudes psychologiques…
Peuple haïtien, hommes et femmes,
Acteurs intervenant dans la gestion des risques et des désastres,
Institutions de protection civile,
Membres des Collectivités Territoriales
Nous devons nous engager dans la véritable prévention contre toutes les formes de
menace, qu’elles soient naturelles, socio-naturelles, anthropiques ou terroristes.
Mais qu’est-ce qu’elle est concrètement la prévention ?
La prévention constitue des actions continues sur le long terme en vue d’éliminer ou de
réduire la possibilité de désastres. Je veux dire des actions d’ordre général comme la formation,
les recherches et analyses, l’élaboration de codes de construction, l’application d’une bonne
politique fiscale, l’aménagement du territoire, des plans d’urbanisation, des études de
vulnérabilité, la prévention sanitaire, l’éducation du public, des plans stratégiques à long terme…
Je veux dire aussi des actions spécifiques comme :
¾ dans le cas des inondations, cyclones, forts vents, houles cycloniques,
glissements de terrain : la gestion des aires inondables, la construction et
l’entretien de barrages, de drains et de canaux, la construction et la protection de
bassins de rétention, le reboisement, la bonne gestion des forêts et des
ressources naturelles, les conservations de sols, la protection des bassins
versants, les lois sur les lotissements, l’érection de murs secs, le curage des
ravines et rivières, la protection et la gestion des côtes, la construction de digues,
de brise-lames, de barrages côtiers…
¾ dans le cas d’épidémies : des campagnes de vaccination, l’éradication de
rongeurs et d’insectes nuisibles, la purification de l’eau, le traitement des déchets,
l’éducation sanitaire du public, l’inspection sanitaire, l’élaboration de normes et
de lois sanitaires. Dans le cas d’incendies : l’élaboration de codes, de lois, un
zonage, des informations sur la lutte contre les incendies, la reconstruction des
bouches d’incendies, le prépositionnement de véhicules incendies dans chaque
ville… Et j’en passe.
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Il n’y a rien qui soit au-dessus de nos efforts. Des efforts que nous avons faits dans le
temps.
Comme le dit le Directeur Général de l’UNESCO dans son discours de circonstance,
nous ne devons plus nous contenter de réagir aux catastrophes. « Le moment est venu de
repenser la question et de privilégier désormais une logique de la prévention, en partant du
principe que la réflexion et l'intervention humaines peuvent contribuer de façon déterminante à
réduire les risques au minimum ».
Haïti est fatiguée de tendre la main à la communauté internationale à chaque pluie, à
chaque coup de vent, à chaque inondation, à chaque incendie... Le moment est venu de nous
comporter autrement. Il est temps pour nous d’anticiper, de planifier, de nous préparer, d’être
proactifs. C’est là la véritable prévention. C’est une nécessité. C’est le seul moyen de limiter les
conséquences tragiques des catastrophes naturelles.
Hérard Abraham
Lieutenant Général FAD’H, retraité
Ministre
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Les groupes d’appui
(par ordre alphabétique)
Groupe élargi
Arnaud Dupuy : PNUD
Bjoern Rangovaer : PNUD
Chantal Santelli : PNUD
Danielle Avin : CNSA
Danielle Typinski : USAID
Edmond Magny : MARNDR
Frisnel Désir : CNSA (conseil national de la sécurité alimentaire)
Gabriel Verret : USAID
Gina Porcena : UTSIG (organisme de photographie aérienne et d’analyses géodésiques)
Hernri Bazin: AHE
Jacques-Hendry Rousseau : UNFPA
Jean-André Victor : FHE (fondation haïtienne de l’environnement)
Jean-Hughes Henrys (Service Œcuménique d’entraide, SOE)
Marie-Astrid Blondiaux : PNUD
Maurice Lafortune : CCIH (chambre de commerce et d’industrie d’Haiti)
Micha Gaillard : KONAKOM
Michel Matera : PNUD
Murielle Pierre : PAPAE-PNUD
Myrto Joseph : USAID
Philippe Lahens : Consultant
Renaud Voltaire : MDE
Richard Mathelier : INESA (firme privée)
Roland Altidor: IHSI
Rolhi Salomon : PNUD
Rosny Desroches : ISC
Yves-Laurent Régis : CARE
Comité de pilotage
Edgard Rosemond (USAID)
Gérald Chéry (AHE)
Gina Porcena (UTSIG)
Jean-André Victor (FHE)
Joseph Jean (témoin)
Margarette Charles (AHE)
Philippe Mathieu (CARITAS)
Rév Weber Coppée (CENPM)
Richard Mathelier
Robert Tourteau (animateur) (CENPM)
Rosny Desroches (ISC)
Yves-Laurent Régis (CARE)
Coordination et supervision
Philippe Rouzier (PNUD)
Secrétariat
Rosita Desjardins (PNUD)
Sous la supervision générale de la représentation du PNUD, Philippe Rouzier du PNUD a assuré l’orientation et le suivi du travail
présenté ici. A la liste des principaux contributeurs énumérés ci-dessus, il faut ajouter la liste les noms des consultants qui ont
travaillé à une première rédaction du texte, à savoir : Sabine Manigat, Charles Cadet et Gérald Chéry.
Nos remerciements vont spécialement à tous ceux qui ont bien voulu commenter les diverses versions qui s’échafaudaient, autant
au PNUD en Haïti que dans les agences du système des Nations Unies représentées en Haïti, ou encore à la CEPALC à Trinidad
et Tobago où l’occasion avait été donnée de faire une présentation de la mesure de la vulnérabilité selon une approche probabiliste
développée par Philippe Rouzier, économiste, conjointement avec Janin Jadotte, statisticien.
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Sommaire
Vue d’ensemble
Introduction
la vulnérabilité généralisée en Haïti (histoire récente et lointaine),
la pauvreté et la pauvreté humaine
le chemin allant de la vulnérabilité à la pauvreté
Chapitre 1 : le développement humain
les Utilitaristes,
la justice sociale de John Rawls,
le développement humain de Amartya Sen
Chapitre 2 : la vulnérabilité
la vulnérabilisation comme une des chemins vers la pauvreté
les thèses de Rawls en appui au thème de la vulnérabilité
Chapitre 3 : l’environnement
sa dégradation,
ses problèmes,
son évolution,
les risques et désastres
Chapitre 4 : les contextes et les risques I (trop de tableaux : à réduire)
le physique, l’économique
analyse des entitlements
Chapitre 5 : les contextes et les risques II (faible en analyse de la fonction publique)
le social et le politique,
analyse des entitlements
Chapitre 6 : l’adaptation
les témoignages au niveau individuel et au niveau du ménage
un cadre d’analyse des témoignages
la thèse du RNDH sur l’adaptation
Chapitre 7 : la vulnérabilité du point de vue de la collectivité
la problématique des biens privés et des biens collectifs ou publics
les politiques publiques appropriées à la situation humanitaire vécue actuellement en
Haïti,
plaidoyers et critiques
Chapitre 8 : la mesure de la vulnérabilité, une approche probabiliste
Chapitre 9 : les chiffres des enquêtes qui traitent de vulnérabilité en Haïti (tableaux et
mesures à faire sur les composantes des indices IDH et IPH)
Références bibliographiques
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