Spécialité « Philosophie contemporaine »

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L’étudiant doit s’inscrire pédagogiquement dans l’un des deux parcours, soit « Philosophie analytique
et phénoménologie », soit « Art, éthique, religions ». Il doit choisir 2 séminaires et prendre 1 séminaire en
option dans l’autre parcours (soit 3 séminaires par semestre). Il n’est pas possible de prendre tous les
séminaires dans le même parcours.
Parcours « Philosophie analytique et phénoménologie »
• Philosophie de la connaissance et du langage
• Philosophie de l’esprit
• Phénoménologie
• Philosophie française contemporaine
• « Séminaire extérieur » si justifié par le sujet du mémoire *.
Parcours « Art, éthique, religions »
• Philosophie morale
• Philosophie de la religion
• Philosophie de l’art
• « Séminaire extérieur » si justifié par le sujet du mémoire *.
* Sur les 3 séminaires suivis, l’étudiant ne peut de toute façon choisir qu’un seul séminaire extérieur par
semestre.

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PRÉSENTATION DES ENSEIGNEMENTS
1. Parcours « Philosophie analytique et phénoménologie »
Philosophie de la connaissance et du langage,
Sandra Laugier,
Théories et pratiques du sens.
Semestre 1 vendredi 14h-15h30
« Les sens du sens »
Semestre 2 vendredi 13h30-15h
« Dire et vouloir dire: tournant linguistique et philosophie du langage ordinaire »
Le séminaire explorera la question du vouloir-dire (en anglais Meaning) et de l’articulation entre sens et
expression, et les différentes transformations dans le statut du sens et de la signification dans la philosophie
du langage à partir du tournant linguistique.
On abordera au premier semestre les définitions et les modes de production du sens chez Frege et le
Wittgenstein du Tractatus logico-philosophicus, et notamment la question du non-sens, le débat autour du
non-cognitivisme (Ogden et Richards), la critique de la métaphysique.
On examinera au second semestre la rupture dans la définition et la conception du sens opérée par
l’invention de la philosophie du langage ordinaire, et la nouvelle articulation du dire et du vouloir dire que
proposent second Wittgenstein et J.L. Austin – Must We Mean What We Say?, pour reprendre le titre de S.
Cavell. Comment prolonger le tournant linguistique à tout “ce qui est dit”, dans une situation humaine ? On
abordera les analyses de Wittgenstein des rapports entre sens et usages, l’inscription de ces usages dans une
forme de vie, et l’examen du langage ordinaire chez Austin, afin de commencer à définir l’idée d’une
“pratique du sens”.
Bibliographie:
Ambroise B., et Laugier S. (éds.), Philosophie du langage, vol. 1 et 2, Paris, Vrin, 2009, 2010.
(seul requis)
Austin J.L., Philosophical Papers, Oxford, Clarendon Press, 1962 ; Écrits Philosophiques, trad. fr. L. Aubert
et A.L. Hacker, Paris, Seuil, 1994.
Austin J.L., How to do things with words, Oxford, Clarendon Press, 1962, trad. fr. G. Lane, Quand dire c’est
faire, Seuil, Paris 1970, réédition Points-Seuil, 1991.
Benoist J. - Sens et sensibilité. L'intentionalité en contexte, Paris, Ed. du Cerf, 2009.
Bouveresse J. La parole malheureuse, Paris, Éditions de Minuit, 1971.
Bouveresse J., Dire et ne rien dire, Nîmes, J. Chambon, 1997.
Cavell S. Must We Mean What We Say ?, Cambridge University Press, Cambridge, 1969, trad. fr. Dire et
vouloir dire, Le Cerf, Paris, 2009.
Diamond C., The Realistic Spirit, Wittgenstein, Philosophy, and the Mind, Cambridge (Mass.), MIT Press,
1991 ; trad. fr. E. Halais, L’esprit réaliste, Paris, PUF, 2004.
Frege G., « La pensée », « Sens et référence », trad. fr. J. Benoist, dans B. Ambroise et S. Laugier (éds.),
Philosophie du langage 1, Paris, Vrin, 2009.
Laugier S. Du réel à l’ordinaire, Paris, Paris, Vrin,1999.

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Laugier S. et Wagner P., éds, Philosophie des sciences, vol. 1 et 2, Paris, Vrin, 2003.
Laugier S. Wittgenstein, les sens de l’usage, Paris, Vrin, 2009.
Ogden C. K. et Richards I. A., The Meaning of Meaning, Kegan Paul, Trench, Trubner and Co. , Londres,
1923.
Quine W.V., Ontological Relativity, New York, Columbia UP, 1969; Relativité de l’ontologie, trad. fr. J.
Largeault, Paris, réédition Flammarion, 2008.
Quine W.V., Word and Object, Cambridge (Mass.) MIT Press, 1960; Le mot et la chose, trad. fr. J. Dopp et
P. Gochet, Paris, Flammarion, 1977, réédition Champs, 2000.
Philosophie de l’esprit,
Jocelyn Benoist,
Le Réel (II): Les conditions d'un réalisme intentionnel.
Lundi de 11h à 12h30
Semestres 1 et 2.
On poursuivra sur l’année les réflexions entamées au premier semestre de l’an dernier autour de la
question du réalisme. On se demandera cette année quelle part faire à l’intentionnel dans le réel.
Retrouver le réel, cela requiert-il de partir, avec le naturalisme, à la recherche d’un réel nu, dépouillé de
toute propriété intentionnelle ? A l’inscrutabilité de ce réel on oppose volontiers l’évidence de
l’adéquation de certaines de nos attitudes intentionnelles, qui paraissent pourtant bien se rapporter aux
choses telles qu’elles sont. Faudra-il donc accorder un « sens » ou non au réel ? L’objectif de ce séminaire
sera de montrer que ce genre de question est mal posé et qu’extensionalisme pur et dur comme
intentionalisme reposent sur une commune erreur de grammaire regardant les rapports entre intentionalité
et réalité, qui conduit à chercher (et alternativement à trouver et ne pas trouver) dans le réel quelque chose
qui n’a pas à s’y trouver et qui, pour la même raison, ne peut pas non plus y manquer.
Une bibliographie détaillée sera distribuée à la rentrée, mais, entre autres lectures, on peut
recommander ces références, qui seront utilisées dans le cours :
Quine : La relativité de l’ontologie et Le mot et l’objet.
Husserl : VIe Recherche Logique.
Heidegger : Kriegsnotsemester : Zur Bestimmung der Philosophie.
Wittgenstein : Recherches philosophiques.
Mode de validation :
Un travail écrit par semestre, à remettre à la fin de chaque semestre
Phénoménologie
Renaud Barbaras,
La philosophie phénoménologique de Jan Patocka (4).
Semestres 1 et 2, mardi 11h-12h30, salle Lalande.
La philosophie de Jan Pato!ka est animée par la conviction que, par delà les divergences de ceux qui s’en
réclament, à commencer par ses fondateurs, la phénoménologie est une. L’objet propre de la
phénoménologie, telle qu’il l’entend, doit donc être de tenter de formuler cette « philosophie
phénoménologique » vers laquelle convergent secrètement, selon lui, les auteurs de cette tradition. En

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tentant de faire apparaître la cohérence et l’originalité de la phénoménologie de Jan Pato!ka, nous
serons ainsi conduits à aborder, sur le mode critique, les principales figures de la tradition
phénoménologique.
Nous nous appuierons cette année sur Platon et l'Europe, ouvrage issu d'un séminaire privé de 1973, où
s'entrecroisent les principales lignes thématiques de la pensée de Pato!ka, en particulier son rapport à la
tradition grecque, et où se trouve thématisée pour la première fois l'idée d'une philosophie
phénoménologique.
Bibliographie
J. Pato!ka :
- Le monde naturel comme problème philosophique, Nijhoff, 1976.
- Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire, Verdier, 1981.
- Platon et l’Europe, Verdier, 1983.
- Le monde naturel et le mouvement de l’existence humaine, Kluwer, 1988.
- Qu’est-ce que la phénoménologie?, Millon, 1988.
- Liberté et sacrifice, Millon, 1990.
- Introduction à la phénoménologie de Husserl, Millon, 1992.
- Papiers phénoménologiques, Millon, 1995.
- Texte, Dokumente, Bibliographie, herausgegeben von L. Hagedorn und H.R. Sepp, K. Alber, 1999.
Sur Pato!ka :
- Jan Pato!ka Le soin de l’âme, Les Cahiers de philosophie, 11/12, 1991.
- Jan Pato!ka Philosophie, phénoménologie, politique, Millon, 1992.
- L’eredità filosofica di Jan Pato!ka, a cura di D. Jervolino, CUEN, 2000.
- Phénoménologie asubjective et existence, textes réunis par R. Barbaras, Mimesis, 2007.
- Jan Pato!ka and the european heritage, Studia Phaenomenologica, 2007.
- Focus Pragensis, VII, Prague, OIKOYMENH, 2007.
- R. Barbaras, Le mouvement de l’existence - Etudes sur la phénoménologie de Jan Pato!ka, Editions de
la Transparence, 2007.
- F. Karfik, Unendlichwerden durch die Endlichkeit, Orbis Phaenomenologicus, Königshausen &
Neumann, Würzburg, 2008.
Philosophie française contemporaine
Jean-François Braunstein
Un autre Canguilhem.
Semestres 1 et 2, mercredi 12h-13 h30, salle Cavaillès.
Aujourd’hui Georges Canguilhem ne peut plus être simplement considéré comme un philosophe des
sciences ou un historien des sciences traditionnel. On peut même penser qu’il en est tout le contraire et
que sa pratique de l’histoire des sciences répond à de véritables engagements éthiques ou politiques,
toujours discrètement évoqués. Ce nouveau regard sur l’œuvre de Georges Canguilhem est rendu possible
d’une part par la publication en cours de ses premiers écrits, fort nombreux et importants, avant la
publication de l’Essai sur quelques problèmes concernant le normal et le pathologique de 1943, et
d’autre part par une plus grande attention au choix de ses sujets de prédilection, dans ses œuvres de
jeunesse comme dans celles de la maturité : critique de la conception déterministe du milieu, hostilité à la
psychologie, nouvelle définition de la notion de norme, réflexion sur la médecine comme « art au
carrefour de plusieurs sciences ». On comprend mieux alors la proximité qui a pu s’établir entre
Canguilhem et Foucault, dont les œuvres, à certains égards, se complètent, et proposent une nouvelle
définition des rapports entre histoire des sciences, éthique et philosophie. Il est impossible d’oublier que

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Le normal et le pathologique a été écrit en 1943 par un Canguilhem qui participait alors activement à la
Résistance.
Le premier semestre sera consacré à une lecture approfondie de l’ensemble des œuvres récemment
redécouvertes de Canguilhem. Le second semestre traitera des rapports entre Canguilhem et Foucault,
notamment autour de la question de la médecine.
Une bibliographie détaillée sera donnée en début d’année.
Philosophie de l’art
Danièle Cohn
Expérience esthétique et jugement artistique
Semestres 1 et 2,
Quels rapports entretenons-nous avec les œuvres d’art? Avons-nous besoin d’art et pourquoi? Notre
connaissance des œuvres d’art, de leur histoire, l’évaluation que nous en faisons contribuent-t-elles à
enrichir l’expérience esthétique ?
On rendra compte de la tension entre esthétique et artistique, entre expérience et jugement, en reprenant
la question telle qu’elle est formulée au moment de la science de l’art au début du XXème siècle (Fiedler,
Panofsky, Warburg, Wölfflin, Taine, Valéry, Focillon).
Philosophie morale
Laurent Jaffro,
Métaphysique et morale de la peine
Semestres 1 et 2, mardi de 18 h. 30 à 20 h, salle Lalande
Les approches politiques et sociales de la peine ont été marquées par Surveiller et punir de Michel
Foucault qui, comme le remarque Bertrand Guillarme, a contribué à discréditer la question de la
justification de l’institution pénale. À l’opposé, l’éthique appliquée de style analytique s’est emparée
depuis longtemps de la question de la justification et l’aborde à partir de l’opposition entre les grandes
doctrines morales. En 2010-2011, le séminaire de philosophie morale prendra pour objet cette question, et
la fera précéder de l’étude de quelques conditions métaphysiques de la peine. Une philosophie pénale ne
doit pas se concentrer exclusivement sur les aspects juridiques et politiques, mais doit envisager aussi les
aspects métaphysiques et moraux. Sur ce point, on peut s’instruire encore en lisant Tarde, qui combinait
toutes ces dimensions.
Au premier semestre, on étudiera quelques notions requises pour penser les actions criminalisées,
leur auteur, et sa responsabilité : identité, liberté, causalité. À cette fin, on mobilisera les outils de la
philosophie contemporaine de l’action. On présentera également les conditions juridiques de la
criminalisation d’une action. Plus généralement, on s’interrogera sur ce qu’est un crime.