Depuis le XVIIème siècle, deux camps s'opposaient.
• ceux qui, rangés derrière l'illustre Sir Isaac Newton, défendaient
la théorie corpusculaire, selon laquelle la lumière est formée de myriades de petits
grains ou "corpuscules" projetés à grande vitesse dans toutes les directions, par les
corps lumineux, tels les éclats d'une bombe qui exploserait sans fin.
• les théoriciens de l'onde, conduits par le physicien hollandais
Christiaan Huygens, eux, défendaient la nature ondulatoire de la lumière.
Mais depuis les expériences faites par Thomas Young et Augustin Fresnel au début
du XIXème siècle, l'évidence de la nature ondulatoire de la lumière s'imposait.
Renforcée par les équations de Maxwell sur l'électromagnétisme, énoncées en 1864 en
ces termes :
"… la lumière et le magnétisme sont deux phénomènes de même nature… la lumière
est une perturbation électromagnétique qui se propage dans l'espace…"
et validée, nous l'avons vu par l'expérience de Hertz.
La théorie corpusculaire semblait donc avoir perdu toute raison d'exister.
La physique classique en cette fin de XIXème siècle repose sur 3 piliers essentiels :
- la gravitation, qui détermine la structure à grande échelle de l'univers, - l'électromagnétisme, qui traite des relations entre l'électricité et le magnétisme, - et la thermodynamique qui traite de la chaleur, de l'énergie thermique et de ses
transformations.
La communauté scientifique d'alors, malgré les récentes découvertes de l'électron, des
rayons X et de la radioactivité, et la polémique en cours sur l'existence des atomes,
était persuadée qu'il ne restait plus rien d'essentiel à découvrir.
Ce sentiment général, on le retrouve dans une déclaration d'un physicien américain de
l'époque :
"Nos futures découvertes seront à chercher du côté de la sixième décimale."
Il persistait néanmoins quelques expériences inexplicables dans le cadre de la physique
classique.
L'un de ces problèmes, les bizarreries de l'orbite de Mercure, conduira, mais ceci est
une autre histoire, à une autre révolution de la physique, celle de la théorie de la Relati-
vité restreinte, puis générale, au début du XXème siècle.