récupération. En effet, Même si elle ne permet pas de revenir à la vie d'avant, la
rééducation est indispensable pour retrouver ses capacités et son autonomie. C’est
souvent conseillé qu’elle commence le plus vite possible, dans un centre de
réadaptation. Les objectifs s’énoncent au pluriel : retrouver son autonomie, s’adapter
améliorer les capacités fonctionnelles, apprendre à vivre avec son handicap. Cette étape,
qui est aussi une reconstruction est souvent longue et fait appel à différents
professionnels, tels que les ergothérapeutes, les kinésithérapeutes et les orthophonistes.
L'ergothérapeute, par exemple, a ici un rôle prédominant pour aider le malade à
retrouver une autonomie. Disponible également pour les proches, il intervient dans un
premier temps avant le retour au domicile pour préparer la sortie de l'hôpital et
anticiper la suite et, dans un second temps, au moment du retour au domicile.
Concrètement, il procède à des mises en situation pour apporter des réponses pratiques
et spécifiques. Pour les activités du quotidien (habillage, préparation des repas,
démarches administratives), il propose des manières de faire, des aides techniques et
aménagements du domicile (fauteuil roulant, barres d'appui sur les murs, sièges de
baignoire) et des soins à domicile (pour le ménage, les repas). Pour retrouver une vie
sociale, l'ergothérapeute apporte des solutions pour mieux accepter le regard des
autres, surmonter les difficultés de communication, pour se déplacer et s'orienter à
l'extérieur…
Le kinésithérapeute a bien sûr un rôle essentiel. Même si une personne hémiplégique
retrouve difficilement toutes ses capacités, elle peut faire de gros progrès avec la
kinésithérapie afin d'utiliser au mieux son corps. En pratique, cette rééducation vise à
retrouver une motricité par différents exercices (renforcement des muscles,
amélioration de la circulation du sang, exercice physique...) ou à stabiliser les positions
(assise, debout), mais aussi à retrouver l'usage du membre atteint : utiliser la main
atteinte pour des petits gestes, développer le toucher et parfois les sensations et la force.
Dans mon cas, la kinésithérapie m’a apporté plus que je n’imaginais. Grâce à cette
pratique, j’ai remarché en un mois et mon hémiplégie s’est résorbée. Seule une paralysie
de mon poignet gauche est restée gênante et contraignante. J’apprendrai par la suite,
lors de ma dernière opération, que ceci était dû à l’écrasement du nerf radial gauche.
L'orthophoniste a aussi un rôle essentiel. En fonction du traumatisme subi, les séquelles
varient. Elles peuvent être les troubles du langage (aphasie). Concrètement, le malade
éprouve des difficultés pour construire des phrases, exposer sa pensée, prononcer les
mots et aussi comprendre. Le travail de l'orthophoniste consiste alors à rééduquer
parallèlement le langage écrit et le langage oral. L’orthophoniste prépare et habitue le
patient à ne pas faire semblant de comprendre lorsqu'un message est incohérent, mieux
vaut que la personne en prenne conscience. Autre diagnostic possible (notamment
quand c’est la partie droite du cerveau qui est touchée), le cerveau du patient peut ne
plus faire de connexions. Ainsi, il se cogne souvent, il cherche les objets placés à sa
gauche, son champ visuel occulte le côté gauche… L'orthophoniste va donc l'aider, petit à
petit et sur une longue période, à réduire ses troubles de lecture, à écrire, à mieux
s'orienter par exemple.
Dans une telle expérience, une étape essentielle est aussi d’accepter son corps diminué,
d’affronter les difficultés du quotidien comme se sentir envahissant pour ses proches...
Au-delà de l’handicap physique, il faut faire face à une souffrance psychique. De ce fait,