En attendant papa sur la banquise (Dossier

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dossier pédagogique
une création théâtrale et musicale jeune public à partir de
de coline caussade, fabienne guérif et tom a. reboul
[email protected]
Et Mes Ailes Cie
etmesailescie.wordpress.com
6 ans
Et Mes Ailes Cie
c/o Les Ateliers Intermédiaires
15 bis rue Dumont d’Urville
14000 Caen
En attendant papa sur la banquise
La compagnie
p.3
L’équipe
p.4
Une écriture de plateau
p.4
Le spectacle
p.5
Notes du metteur en scène
p.7
Autour du spectacle
p.10
Bricole-moi un pingouin
p.11
Dessine-moi une banquise
p.12
Pour parler du spectacle
p.13
Bibliographie
p.13
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Dossier pédagogique
Et Mes Ailes Cie est une jeune compagnie de théâtre contemporain, implantée en Normandie
et résidente permanente des Ateliers Intermédiaires à Caen.
Fondée en 2013, la compagnie est née de l’envie de poursuivre l’aventure théâtrale initiée en 2012
avec le spectacle Et mes ailes se sont déchirées comme une feuille de papier. Fabienne Guérif
et Tom A. Reboul partagent le goût d’un théâtre qui interroge et bouleverse, qui fait place au silence
et à la rêverie. Le spectateur est placé sur un seuil d’où il peut saisir l’infime et l’intime. Et Mes Ailes
Cie a le désir de proposer un univers singulier et poétique où l’émotion vous atteint sans que vous
vous y attendiez.
“C’est par cette faille que nous vous murmurons un poème” Jon Kalman Stefanson
Fabienne Guérif a rédigé une maitrise
d’Etudes théâtrales “La poétique du seuil
chez Claude Régy et François Tanguy”.
Elle a ensuite été comédienne et codirectrice pendant plus de quinze ans de
la Kie du Globe puis du Théâtre des Furies
avec Stéphane Fauvel et David Fauvel.
Parallèlement, depuis 1998, elle crée des
spectacles avec des amateurs. Forte de
ces expériences, c’est tout naturellement
qu’elle a décidé de fonder sa compagnie.
En attendant papa sur la banquise
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Tom A. Reboul est un musicien et créateur
sonore toulousain qui a travaillé pendant
de nombreuses années au sein du Groupe
Merci et de la compagnie Tabula Rasa de
Sébastien Bournac. Son travail est basé
sur les fragments sonores de mémoire et
la musique rock teintée de nostalgie. Ses
chansons éclairent les spectacles d’un
autre point de vue. Il a trouvé dans les
seuils du théâtre de Fabienne Guérif les
espaces sonores dont il rêvait.
Dossier pédagogique
MISE EN SCÈNE
CHANT, MUSIQUE ET PAROLES
INTERPRÉTATION
Fabienne Guérif
Tom A. Reboul Coline Caussade SCÉNOGRAPHIE
Coline Caussade, Fabienne Guérif, Tom A. Reboul
ILLUSTRATIONS
Coline Caussade
CRÉATION LUMIÈRE
Crystel Fastré (La Fabrique de Théâtre, Belgique)
Le processus de travail de Et Mes Ailes Cie
est étroitement lié à l’expérimentation sur le
plateau. Fabienne Guérif avec pudeur soumet à
l’équipe un sujet qui la questionne. Elle apporte
des documents, des sensations et des idées
d’improvisation. De ces improvisations nait
un espace. Dans cet espace, elle ré-interroge
le sujet et les improvisations puis dégage une
architecture du spectacle. Elle construit une
narration simple et puissante. Dans cette
architecture et cet espace, chaque membre
de l’équipe creuse son sillon jusqu’à trouver la
trajectoire et l’émotion justes pour chacun.
“Nous ne savons rien, nous devinons.” Karl Popper
En attendant papa sur la banquise
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Dossier pédagogique
UNE FORME POÉTIQUE MUSICALE JEUNE PUBLIC
Sur scène, un frigo et quelques cubes blancs.
Une enfant nous tourne le dos. Un papa traverse l’espace et prend sa
guitare.
Lili est une petite fille étrange et silencieuse. Elle semble ignorer les
mots. Ils glissent sur elle ou rebondissent. Elle découvre l’espace,
joue avec, le déplace, l’organise. Elle s’empare de journaux, qu’elle
collectionne secrètement, les ordonne et redessine un monde
imaginaire. Des images projetées sur le mur de la chambre, nous
raconte parallèlement l’histoire d’un petit pingouin abandonné sur la
banquise qui attend le retour de son papa. A travers quelques chansons, le papa témoigne de ses difficultés à
communiquer avec sa fille. Désemparé, à bout de fatigue, il essaye
de faire face. Il se réfugie lui aussi dans son monde, un monde plein
de mots et de musique à travers lequel il nous dévoile aussi sa tendre
affection.
“...Tu es la reine du silence/ depuis ta tendre enfance/
les ombres et les rêves dansent/dans ce si long silence/...”
extrait de “La Reine du silence”
Chanson de Tom A. Reboul
En attendant papa sur la banquise
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En attendant papa sur la banquise est né du désir de proposer un spectacle
poétique, plastique, théâtral et musical jeune public autour de l’infranchissable
barrière des mots.
Notre envie est d’aborder la question de la différence et du handicap
invisible en se plaçant du côté du parent dont le sentiment de culpabilité prédomine
puis de traverser un seuil, peut-être imaginaire, pour observer une enfant qui s’agite
en plein rêve...
Dans ce spectacle, Et Mes Ailes Cie souhaite interroger le jeune spectateur sur
son rapport à l’autre, à l’étrange, à l’incompréhensible. L’enfant est encore capable
de s’émerveiller car il est un merveilleux récepteur d’émotions. Il est sensible à ce qui
l’entoure.
Nous avons choisi de faire un spectacle différent pour traiter de la différence. La
différence est une antithèse, une disparité, une contradiction, une dissimilitude, une
distance, une incompatibilité, une inégalité, une diversité, une nuance. En attendant
papa sur la banquise est un spectacle qui mélange le mouvement, la musique, l’objet,
le dessin, sans jamais se fondre parfaitement dans une case pré-formée.
“Les enfants ont plus de capacité que les adultes à intégrer, gérer et accepter la différence.
(...)Les enfants, chercheurs, véritables philosophes en herbe, veulent comprendre.
Le mot pourquoi revient sans cesse sur leurs lèvres.”
Alexandre Jollien
En attendant papa sur la banquise
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Sans attendre davantage, il fallait que je puisse trouver le chemin qui peut-être me conduirait
jusqu’au seuil des plus étranges seuils. Je cherche un parcours, non une réponse à ma quête. C’est
pourquoi, j’ai décidé de prendre mon envol. Cette aventure périlleuse m’enchante.
Je suis touchée par les toutes petites choses qui ne se rendent pas visibles immédiatement.
Je regarde presque toujours le personnage secondaire. Celui qui ne gesticule pas. Celui qui est
posé dans un coin et qui attend patiemment qu’on le remarque. Celui qui me ressemble. Les actions
fines, invisibles au regard extérieur sont riches en créativité.
Je suis frappée par la fragilité du temps qui ne s’arrêtent jamais. J’ai beau essayer de
ralentir ses effets, il poursuit sa course folle. Alors sur scène, je prends la mesure du temps le plus
possible. Je concentre le mouvement. Je me suspends sur un seuil. A cet instant précis, je regarde
le monde à travers ma toute petite fenêtre, je vois le monde et le regarde intensément. Il est vaste
et monstrueux. Il est beau et injuste. Mes seules armes pour combattre l’iniquité et la tragédie : une
scène, un acteur, une musique, un mot.
Je fais du théâtre par nécessité. J’ai besoin de rencontrer l’autre. De son expérience nait
l’échange. En tant que spectatrice, j’attends d’être bouleversée. En tant que metteur en scène,
j’espère permettre au spectateur ce bouleversement. Le cueillir par surprise sans violence. Je
souhaite traverser, grâce à la puissance invisible de l’émotion, les carapasses les plus épaisses. Je
suis remplie de force et de tendreté. Je veux partager mes émotions, non pas les imposer. Je veux
rendre compte de mon absurde humanité et de tout ce qui m’anime : bonheur intime et détresse
absolue.
Ma principale préoccupation est d’explorer l’humain. Je m’intéresse en tout premier lieu à
l’individu et à l’unique. Je détecte la catastrophe de l’intime qui creuse la douleur de l’homme. Une
catastrophe invisible, sourde et souterraine.
“Aimez-vous choquer ?
Non, mais communiquer un choc au spectateur, l’atteindre profondément à l’intérieur de lui-même. Oui.”
Claude Régy
En attendant papa sur la banquise
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Pour moi, le travail du metteur en scène consiste en partie à laisser la matière vivante de la
pièce se déplacer, traverser les espaces qui existent et survivent entre les acteurs et les spectateurs.
La matière théâtrale doit franchir le seuil de la scène. Il est un espace ouvert sur le monde qui le
berce. Mon rôle de metteur en scène est un travail de spectateur. Je me laisse pousser à la rêverie.
Je suis rattrapée par un sommeil étrange dans lequel je m’abandonne facilement. Ce sommeil de
théâtre est troublant car il crée d’étranges hallucinations. Je suis en état de veille.
Dans ce spectacle, je souhaite questionner l’infranchissable barrière des mots. Tous les
enfants n’ont pas les mêmes outils pour communiquer. Certains en sont privés, en apparence. On
les pose dans un coin, impuissants. Pire, on les rejette. Ils dérangent. On ne leur trouve pas de
place. Ils encombrent. Ce sont des inclassables et pourtant tant de poésies transparaissent dans
leurs regards. Parfois, certains sont placés dans une simple chambre d’hôpital et seuls, ils attendent.
L’aphasie qui accompagne la petite Lili ne sonne pas comme un cri de révolte. Elle ne semble ni
souffrante ni en colère. Posée à côté du monde réel, elle se déplace en toute liberté. Mais ce silence
agite un père en manque de repères à travers un tourbillon de questions. Comment trouver les mots
pour décrire l’indicible ? Comment vociférer le silence ?
Interroger le silence est en quelque sorte ma manière de parler. Il est une matière invisible,
impalpable, indéfinissable … Il envahit nos sens et nous oblige à percevoir le monde différemment
avec une écoute simple et personnelle. Le silence renforce nos émotions. Il réinvente notre écoute.
“L’acteur ne devrait être que celui qui accessoirement parle.” Didier-Georges Gabily
Je partage la souffrance de ces parents qui se battent, qui épuisés, cherchent un refuge où
déposer leurs peines. Mais où va-t-elle quand elle rêve ? Je n’en sais rien. Je ne comprends rien.
Et pourtant je refuse de réduire l’autre à une qualité ou à un défaut. Je ne classe pas l’autre. Je ne
l’abandonne pas à une place.
J’ai choisi de prendre une certaine distance et d’exprimer le point de vue d’un père et de
témoigner de sa douleur. J’ai besoin de laisser une trace de son immense culpabilité et de cette
cruelle et impossible séparation.
En attendant papa sur la banquise
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Dossier pédagogique
L’idée de mettre Tom A. Reboul sur scène s’est imposée à moi immédiatement. Sa très
grande sensibilité rejoint sans conteste mon imaginaire. Il incarne le père. Sa musique est le centre
de l’émotion. Elle doit prendre forme sous nos yeux. Sa musique se regarde. Elle est jouée en direct
sur le plateau. Je lui ai confié mes sentiments, il les a traduits en musique et en paroles.
La rencontre avec Coline Caussade est une évidence. Elle miniaturise son imaginaire et ses
émotions dans son travail de plasticienne. Sur un plateau, sa frêle silhouette reflète une immense
sincérité sans démonstration aucune. Dans ce spectacle, elle invente son espace et son parcours,
guidée par la musique.
Il nous importe à tous les trois d’inventer une mélodie remplie d’absences et de mots coincés
et de donner naissance à un dialogue silencieux plein d’espoir. Il nous faudra toujours garder l’envie
de ne pas tout comprendre. Se confronter à l’étrange et aux présences silencieuses. Toucher du
regard l’impossible. S’interroger sur l’humanité, sa vivacité et sa désolation. Croire en un silence, une
pause, un soupir. Révéler le sensible et les failles des personnages en partageant la déambulation
mystérieuse d’une enfant particulière et en donnant à entendre l’impuissance d’un père, sera notre
nécessité absolue dans ce spectacle.
En attendant papa sur la banquise est une formidable histoire d’amour entre un père et sa
fille car malgré tout, entre eux, un souffle persiste.
Fabienne Guérif
Crédits photographiques – Claude Boisnard et Fabienne Guérif
Dessins – Coline Caussade
En attendant papa sur la banquise
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Avant la venue au spectacle, pour préparer les enfants, ou après le spectacle pour prolonger
la rencontre, il est possible de proposer aux enfants diverses activités pour les sensibiliser au thème
de la différence. C’est dans ce but que les artistes de la compagnie ont écrit et illustré un livre pour
enfant qui s’intitule “ En attendant papa sur la banquise”.
TEXTE Fabienne Guérif, ILLUSTRATIONS Coline Caussade, COLLABORATION ARTISTIQUE Tom A. Reboul
La lecture en classe du livre permet aux enfants de découvrir les personnages ou de les
croiser à nouveau. Cela aide à une meilleure compréhension et implication. Le livre est offert sur
simple demande pour l’achat d’une représentation.
Et Mes Ailes Cie propose aussi des ateliers arts plastiques sur le thème de la banquise.
“La différence trouble, décontenance l’homme dans son souci de perfection.” Alexandre Jollien
En attendant papa sur la banquise
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Lors de cet atelier, il s’agira d’éveiller la curiosité et stimuler l’imaginaire à partir d’une
technique particulière : le collage. Pour cela, nous utiliserons des moyens et matériaux à «portée
de main»comme le papier journal. Nous aimons regarder les objets comme on ne les regarde
pas habituellement, voir la trame du papier, le morceau de scotch qui dépasse... Il ne s’agira pas
de faire du propre, du bien fait, du ressemblant. L’objet final en sera d’autant plus bavard.
Dans un premier temps, il s’agira
d’interroger les enfants sur les animaux
que l’on peut trouver sur la banquise
en référence au titre de notre spectacle
“En attendant papa sur la banquise”.
Coline
Caussade,
plasticienne
et
comédienne, fera une petite présentation
des animaux qui l’accompagnent ou l’ont
accompagnée pendant la création et elle
montrera brièvement différentes techniques
de collage.
A partir de là, chacun pourra définir
son animal et se lancer dans sa confection.
Nous serons là pour les accompagner
dans leur créativité. Si le temps le permet,
nous pourrons ajouter de petits éléments
signifiants : le rouge d’un bec, le blanc d’un
ventre, le noir d’un oeil. Ces éléments pourront
être fais soit en peinture soit en scotchant et
collant des éléments extérieurs et naturels
(fleurs fanées, feuilles mortes, morceaux de
bois, etc...)
Matériel nécessaire
Journaux (si possible 1 par élève)
Colle (blanche type colle Giotto pour travaux scolaires)
Petits pots et pinceaux (pour diluer et appliquer colle et peinture)
Scotch (petit rouleaux transparents classiques 1 pour 2 élèves)
Peinture acrylique ou gouache ou feutres
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Lors de cet atelier, il s’agira de libérer sa créativité en utilisant une
technique simple le dessin. Dans un premier temps, un artiste de la
compagnie lira aux enfants le livre “En attendant papa sur la banquise”.
Les enfants seront ensuite invités
à illustrer une ou plusieurs pages
du livre à partir d’une ou plusieurs
phrases.
A la fin de la séance, tous les
dessins pourront être assemblés
pour recréer un nouveau livre
librement inspiré de l’original.
Matériel nécessaire : feuilles blanches A4, crayons à papier et de couleurs, feutres...
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Après le spectacle, quand nous en avons la possibilité, nous échangeons avec les enfants
sur leur ressenti du spectacle et nous leur posons les questions que nous nous sommes posés à
la création du spectacle. Vous pouvez vous aussi les interpeller et les faire réagir sur ces questions
autour du thème de la différence.
Pourquoi la petite fille ne parle pas ?
Où est sa maman ?
Ça veut dire quoi être différent ?
Comment faire pour communiquer avec elle ?
À quoi pense-t-elle ?
Où est son papa ?
Que feriez-vous si vous aviez un enfant différent ?
Que feriez-vous si vous aviez une petite soeur ou un petit frère différent ?
“L’éloge de la faiblesse” Alexandre Jollien
“En attendant papa sur la banquise” Coline Caussade, Fabienne Guérif, Tom A. Reboul
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