Dossier de presse réalisé par l`Adoc 04-05

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Mars bleu 2016
Le cancer colorectal touche, chaque année, 40 500 nouvelles personnes en France. Il est
ainsi le troisième cancer le plus fréquent, mais aussi le deuxième cancer le plus meurtrier
avec 17 500 décès par an. Pourtant, dépisté à temps, il se guérit dans 9 cas sur 10.
Un paradoxe qui nécessite de réaffirmer l’importance du dépistage, l’une des armes les plus
efficaces contre ce cancer, encore tabou en France. Depuis 2009, un programme de
dépistage du cancer colorectal est proposé aux femmes et aux hommes âgés de 50 à 74 ans.
Si sa notoriété a progressé (90% des personnes déclarent connaître l’existence d’un
dépistage du cancer colorectal vs 82% en 20051), la participation reste encore faible (31,7
%).
1 Baromètre INCa/BVA : les Français face au dépistage des cancers, 2009
Mars sera, une nouvelle fois, le mois de mobilisation national contre le cancer colorectal.
L'occasion de rappeler que ce cancer, encore méconnu et trop souvent tabou, reste le 2ème
cancer le plus meurtrier en France alors qu'il se guérit dans 9 cas sur 10 lorsqu'il est détecté
tôt. Un enjeu de santé publique majeur pour lequel il est indispensable de continuer à se
mobiliser. ADOC 04-05 (structure départementale de dépistage organisé des cancers des
Hautes-Alpes et des Alpes de Haute Provence) en partenariat avec, l’Institut National du
Cancer, le Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé, l’Assurance maladie, les mutuelles,
les mairies et tous ses partenaires locaux des Hautes-Alpes, déploient un nouveau dispositif
d’information et de communication. Il vise à mobiliser toute la population cible à se faire
dépister, en informant sur le dépistage organisé afin de lever les freins liés à ce dépistage…
2
Sommaire
FICHE 1.
P4
ADOC 04-05 et le dépistage organisé du cancer colorectal sur les Hautes-Alpes P 4
FICHE 2. MARS BLEU 2016
P 5/9
Une campagne de communication pour informer et mobiliser les Hauts- Alpins P 5/6
Planning récapitulatif des actions menées
P7
Les supports de communication 2016
P 8/9
FICHE 3. LE DÉPISTAGE ORGANISÉ DU CANCER COLORECTAL
P 10/14
Détecter tôt pour mieux soigner
Le dépistage en pratique : une stratégie en deux temps
Le test immunologique
P 10/11
P 11/13
P 13/14
FICHE 4. UNE MOBILISATION À CONSOLIDER
P 15/17
Une participation insuffisante
Le rôle-clé du médecin traitant
Freins et perceptions
3
p 15
p 15
p 16/17
3
FICHE 1.
ADOC 04-05 et le dépistage organisé du cancer
colorectal sur les Hautes-Alpes.
ADOC 04-05 est la structure de gestion de dépistage organisé des cancers des Hautes-Alpes.
Association de type loi 1901 sa mission essentielle est d’organiser le dépistage des différents
cancers sur le département, suivant en cela les directives des plans cancer depuis 2003.
Présidée par M. Guy CLÉMENT, l’association compte 8 salariés. À ce jour la structure propose
deux dépistages organisés :
- Le dépistage du cancer du sein.
- Le dépistage du cancer du côlon.
La population cible pour une campagne de deux ans est de 43 542 personnes dont 22 237
femmes et 21 305 hommes.
Quelques chiffres concernant le dépistage du cancer du côlon sur le département des
Hautes-Alpes :
- 23 813 invitations envoyées en 2015
- En 2015, 2 664 tests ont été réalisés
- Nombre de cancers dépistés depuis 2008 : 56
- Nombre de polypes pré cancéreux dépistés depuis 2008 : 6/3
- Le taux de participation sur les Hautes-Alpes pour le dépistage organisé du cancer
colorectal est de 9% pour 2015. (Taux très faible dû au passage au nouveau test)
Dès 2007, 23 départements pilotes étaient engagés dans le programme de dépistage
organisé du cancer colorectal. Fin 2010, 95 départements avaient invité au moins une fois
leur population-cible.
Sur la période 2009-2010, près de 17 millions de personnes de 50 à 74 ans ont été invitées à
se faire dépister. La participation nationale au dépistage sur cette période est de 34 % ; elle
est plus élevée chez les femmes (36,5 %) que chez les hommes (31,4 %). Il est rappelé qu’au
niveau européen, le taux d’efficience en termes de participation a été estimé à 45 %.
La participation au dépistage organisé est inégale selon les régions. Les Hautes-Alpes
proposent le dépistage organisé du cancer du côlon depuis 2008, en 2014 le taux de
participation est de 35%. Il faut accroître ce taux de participation.
Rappelons que le cancer colorectal se développe, au début, silencieusement, sans
symptôme. Plus on le détecte tôt, plus les traitements sont simples et les chances de
guérison importantes. Diagnostiqué tôt, le cancer colorectal peut être guéri dans plus de 9
cas sur 10.
4
FICHE 2.
Mars bleu 2016
Pour la 8ème année consécutive, le mois de mars sera l’occasion de se mobiliser contre
le cancer colorectal et de rappeler l’importance de son dépistage. En effet, même si la
notoriété de ce dépistage a largement progressé, la participation nationale reste
insuffisante et la réalité du cancer colorectal apparaît encore méconnue.
Une campagne de communication pour informer et
mobiliser les Hauts-Alpins
ADOC 04-05 et ses partenaires organisent différentes actions sur le département tout au
long du mois de mars :
1- 29 février : Conférence de presse avec illumination de la Collégiale : 18h30
Lancement campagne Mars Bleu à Briançon.
2- Le 9 mars 2016 et 12 mars 2016 à GAP : Opération « Ballons bleus ».
Pour lancer la campagne de Mars Bleu 2016, ADOC 04-05 va mettre en place une campagne
visuelle pour informer et susciter la curiosité du public sur le boulevard Georges Pompidou
et sur l’avenue Jean Jaurès à GAP. Plus de 300 ballons vont être gonflés.
3- 7 mars 2016 : Un partenariat avec le Foyer des jeunes travailleurs de Gap :
Le 7 mars 2016, le FJT accueillera l’ADOC 04-05 qui tiendra un stand d’information de 11h30
à 13h00.
4- Un partenariat avec la CPAM de Gap :
Comme chaque année, ADOC 04-05 tiendra un stand d’information à l’accueil de la CPAM de
Gap : Les mardis 8, 15 et 22 mars 2016 toute la journée de 9h à 16h45.
5- 11 mars - Challenge de la Blue Attitude : 11h30
Le vendredi 11 mars ADOC 04-05 donne RDV en partenariat avec l’université, l’université du temps
libre, l’IFSI/IFAS et l’UELAS à un maximum de personnes, sur l’esplanade de la paix pour créer
ensemble un Ruban Humain Géant. Le but est de créer un mouvement symbolique pour soutenir la
cause du dépistage organisé du cancer du côlon.
6- 12 mars - Soirée fluo party à 20h
5
En partenariat avec Lydie DEPIERRE, ADOC 04-05 organise une soirée zumba fluo le 12 mars
2016, pour danser et se mobiliser contre le cancer du côlon.
7- Opération de Street marketing en partenariat avec les grandes surfaces de Gap
(Géant Casino, Leclerc et Auchan) :
Des flyers et des sacs à l’effigie du dépistage organisé seront gratuitement distribués pour
promouvoir le dépistage organisé du cancer colorectal les 9 mars de 14h à 16h et 11 mars
2016 de 17h à 19h.
8- Théâtre santé en partenariat avec l’ASEPT (date communiquée semaine 8).
Un théâtre santé est organisé à Laragne.
9- 19 mars - Flash Mob Gapençaise : 11h30
En partenariat avec Impulse, ADOC 04-05 organise une Flash Mob sur les marchés de Gap le
19 mars à 11h30 afin de se mobiliser contre le cancer du côlon. Point de RDV au croisement
entre la rue Élysée et la rue Carnot à Gap.
6
Planning récapitulatif des actions mars bleu 2016 :
Planning événement actions
communication MARS BLEU 2016
Jours
S7
Descriptif
Horaires
Descente au coucher de soleil
Orcières
17h30
20-fevrier
S 10
8-mars Stand information CPAM de Gap
7-mars Stand Foyer Jeunes Travailleurs
9h0016h45
11h3013h30
Matin
9-mars Opération "Ballons bleus"
Street marketing Géant Casino de
9-mars
14h-16h
Gap
14h à
Street marketing Auchan de Gap
16h
14h à
Street marketing Leclerc de Gap
16h
Street marketing Géant Casino de
11-mars
17h-19h
Gap
Street marketing Auchan de Gap
17h-19h
Street marketing Leclerc de Gap
17h-19h
RDV "Blue attitude" à l’esplanade
de la paix pour ruban humain 11h30
géant
12-mars Opération « Ballons Bleu »
Matin
Soirée ZUMBA fluo au CMCL avec 20h Lydie DEPIERRE
minuit
S 11
15-mars Stand information CPAM de Gap
19-mars Flash mob
9h16h45
11h30
S 12
22-mars Stand information CPAM de Gap
9h16h45
Date à venir Théâtre santé à Laragne
7
Les supports de communication 2016
10- Campagne d’affichage : des kakemonos à l’effigie du dépistage du cancer du côlon
seront visibles aux entrées de la ville de Gap et distribués à plusieurs communes du
département.
- Envois de courrier d’information et de sensibilisation au dépistage du cancer du
côlon à tous les médecins généralistes du département.
11- Flyers pour les opérations de street marketing.
12- Guérilla marketing « Ballons bleus ».
13- Affiches grand public.
14- Informations sur le site Internet www.adoc05.org
15- Mise à jour régulière de la page Facebook.
8
•
•
Flyers
Affiches et sous visuels
Affiche Mars Bleu
« Mars Bleu 2016 »
16- Spot radio de 20 secondes sur diverses radios du département
17- Annonces presse…
9
FICHE 3.
Le dépistage organisé du cancer colorectal
Depuis 2009, le cancer colorectal fait l’objet d’un programme de dépistage organisé
proposé par les pouvoirs publics. Il s’adresse aux femmes et aux hommes âgés de 50 à 74
ans, qui sont invités, tous les deux ans, à réaliser un test de dépistage du cancer colorectal.
Dix-sept millions de personnes sont concernées en France.
Détecter tôt pour mieux soigner
On estime que 60 % à 80 % des cancers colorectaux se développent à partir de petites
tumeurs généralement bénignes : les polypes. Certains types de polypes (polypes
adénomateux ou adénomes) peuvent avec le temps se transformer en cancer. Environ 10 %
de ces adénomes atteignent 1 cm de diamètre et parmi ceux-ci, un quart environ
deviendront des cancers. Ce processus s’échelonne sur une dizaine d’années. Le dépistage
du cancer colorectal peut permettre :
• de détecter des polypes ou adénomes et de les retirer avant qu’ils n’évoluent en
cancer : il s’agit alors de prévention pour éviter le cancer colorectal
• d’identifier la présence d’un cancer à un stade très précoce de son développement,
ce qui implique des traitements moins lourds et augmente les chances de guérison.
Lorsque le cancer colorectal est détecté à un stade précoce (stade I, atteinte
superficielle de la paroi intestinale), le taux de survie à 5 ans dépasse 90 %2
2 Horner MJ et al. SEER Cancer Statistics Review, 1975‐2006, National Cancer Institute. Bethesda, MD,
http://seer.cancer.gov/csr/1975_2006/ based on November 2008 SEER data submission, posted to the SEER web
site, 2009.
L’impact du dépistage sur la mortalité
Premier intérêt du dépistage du cancer colorectal : l’impact sur la mortalité. Plusieurs études
internationales3 ont établi que l’organisation d’un dépistage du cancer colorectal, fondé sur
la réalisation d’un test de recherche de sang occulte dans les selles tous les deux ans, suivie
d’une coloscopie en cas de positivité du test, permettait de réduire de l’ordre de 20 % la
mortalité par cancer colorectal dans la population cible (sous réserve d’un taux de
participation compris entre 50 % et 60 % et d’un taux de réalisation de la coloscopie, suite à
un test positif, de 85 % à 90 %). Sur la période 2008-2009, dans 46 départements, le
programme de dépistage organisé a permis de détecter plus de 5 400 cas de cancers
colorectaux et de prendre en charge près de 14 300 personnes ayant au moins un adénome
avancé avant la transformation maligne de ces lésions.
3 Kronborg et al., Lancet 1996 ; 348 : 1467-71 ; Hardastle et al., Lancet 1996 ; 348 : 1472-7 ; Faivre et al.,
Gastroenterology 2004 ; 126 : 1674-80.
10
L’impact sur la qualité de vie en cas de diagnostic de cancer
En favorisant une détection précoce du cancer colorectal, le dépistage permet au patient de
bénéficier de traitements moins lourds. Il a donc un impact sur sa qualité de vie. Parmi les
cancers dépistés grâce au programme de dépistage, 27 % sont des cancers in situ,
c'est-à-dire les lésions cancéreuses limitées au tissu qui leur a donné naissance et qui ne sont
pas invasives, et 64 % sont des cancers invasifs4. Parmi les cancers invasifs, 43 % sont de
stade I, 23 % de stade II, 25 % de stade III et 9 % de stade IV5. La majorité des cancers
dépistés est donc de bon pronostic.
4 Près
de 9 % des cancers étaient de stade TNM inconnu.
épidémiologique du programme de dépistage organisé du cancer colorectal en France. Première
évaluation depuis la généralisation pour 46 départements sur la période 2008‐2009. Saint Maurice. Institut de veille
sanitaire ; 2012 ; 29p.
5 Evaluation
Le dépistage en pratique : une stratégie en deux temps
Le programme de dépistage organisé du cancer colorectal repose sur un cahier des charges
national6. Il est géré dans chaque département par des structures chargées de son
organisation (structures de gestion). Ce dépistage repose, en premier lieu, sur la réalisation
d’un test de dépistage de sang occulte (non visible) dans les selles. Si ce test s’avère positif,
le médecin traitant oriente la personne vers un gastroentérologue pour la réalisation d’une
coloscopie.
Jusqu’à fin 2014, c’était le test hemoccult qui était utilisé, il a laissé place au test
immunologique qui est utilisable, depuis le mois de juin 2015.
Tous les deux ans, les personnes ciblées par le programme de dépistage du cancer colorectal
reçoivent une invitation à consulter leur médecin traitant, envoyée par la structure de
gestion de leur département. Elles peuvent également contacter la structure de gestion ou
demander le test à leur médecin traitant sans attendre la lettre d’invitation.
6 Arrêté
du 29 septembre 2006 relatif au programme de dépistage des cancers, Journal officiel (JO) n°295, 21
décembre 2006.
À qui s’adresse ce dépistage ?
Le dépistage du cancer colorectal concerne les hommes et les femmes âgés de 50 à 74 ans,
dits à risque moyen, c’est-à-dire sans symptôme apparent ni antécédent personnel ou
familial d’adénome ou de cancer colorectal. Cette tranche d’âge est particulièrement ciblée
puisque près de 95 % de ces cancers surviennent après 50 ans7.
Pour les personnes présentant un niveau de risque élevé ou très élevé, la conduite à tenir
est différente. Les personnes doivent être orientées vers un gastroentérologue lorsqu’elles
présentent un niveau de risque élevé, à savoir :
• un antécédent personnel de cancer colorectal ou adénomes
• un antécédent familial de cancer colorectal (un parent au 1er degré touché par ce
cancer avant l’âge de 65 ans ou deux parents au 1er degré quel que soit l’âge). Les
personnes ayant un antécédent familial au 1er degré d’adénome avancé, de plus
11
d’un centimètre, s’avèrent avoir un niveau de risque proche de celles ayant un
antécédent familial de cancer
• une maladie inflammatoire chronique (rectocolite hémorragique ou maladie de
Crohn)
Les personnes à risque très élevé (polypose adénomateuse familiale, cancer colorectal
héréditaire non polyposique : HNPCC ou syndrome de Lynch) doivent être orientées vers une
consultation d’oncogénétique8.
Dans tous les cas, c’est au médecin traitant d’évaluer le niveau de risque de son patient, en
fonction de son histoire personnelle et/ou familiale et de lui proposer soit la réalisation d’un
test de dépistage, soit une surveillance adaptée.
7 HCL/InVS/INCa/Francim/Inserm,
Projections de l’incidence et de la mortalité par cancer en France en 2011,
Rapport technique. Juin 2011.
8 Liste des consultations d’oncogénétique disponible sur le site de l’INCa : http://www.e-cancer.fr/soins/prises-encharge-
Premier temps du dépistage : le test de recherche de sang occulte dans
les selles.
Lors de la consultation, le médecin traitant recherche la présence de signes d’alerte ou de
facteurs de risque. S’il l’estime éligible au programme de dépistage organisé, il remet à son
patient le test à réaliser à domicile. Le coût du test et son analyse sont entièrement pris en
charge par l’Assurance maladie. Le test consiste à prélever, sur une selle, un échantillon de la
taille d’un grain de riz. Une fois le prélèvement effectué, la personne envoie le test au centre
de lecture (enveloppe T fournie), en y joignant la fiche d’identification fournie par le
médecin — ou incluse dans l’invitation de la structure de gestion — et complétée.
L’avantage de l’arrivée de ce nouveau test c’est qu’il nécessite un seul prélèvement. Il est
plus simple d’utilisation et plus fiable. Les résultats de l’analyse sont transmis par le centre
de lecture à la personne concernée, à son médecin traitant ainsi qu’à la structure
départementale en charge de l’organisation des dépistages, en vue du suivi du programme.
Dans 97 % à 98 % des cas, le test est négatif, ce qui signifie qu’aucun saignement n’a été
détecté et la personne est invitée à le renouveler deux ans plus tard. Il lui sera conseillé de
consulter son médecin traitant si des symptômes ou signes d’alerte apparaissent dans
l’intervalle (présence de sang dans les selles, troubles du transit d’apparition récente,
douleurs abdominales inexpliquées et d’apparition récente, amaigrissement inexpliqué).
La sensibilité du test est satisfaisante (70 %) : il permet de dépister, avant tout symptôme, la
moitié des cancers présents. Les faux négatifs sont les cancers présents qui ne sont pas
détectés par le test. Pour certains, ils seront détectés encore à des stades précoces deux ans
plus tard, d’où l’intérêt de pratiquer un dépistage tous les deux ans. Pour d’autres, ils seront
détectés suite à des symptômes. Ces derniers sont alors appelés cancers de l’intervalle et
sont de meilleur pronostic que ceux qui surviennent chez des personnes n’ayant pas pris
part au dépistage.
Si le test est positif (2 % à 3 % des cas), la personne est invitée à consulter son médecin
traitant afin qu’il l’oriente vers un gastroentérologue pour réaliser une coloscopie. Dans ce
cas, la personne n’est plus concernée par le programme de dépistage organisé, soit pour une
durée de 5 ans, soit définitivement du fait de la mise en place d’une surveillance
individualisée.
12
Deuxième temps : la coloscopie
Effectuée par un gastroentérologue, pour les personnes ayant un résultat de test positif, la
coloscopie constitue actuellement l’examen de référence pour mettre en évidence
d’éventuelles anomalies du côlon ou du rectum. Elle permet aussi de retirer des polypes
bénins (avant qu’ils n’évoluent en cancer) ou plus rarement des polypes malins. Dans près de
la moitié des cas, la coloscopie ne détecte aucune anomalie. Dans environ 40 % des cas, elle
détecte un polype ou adénome et dans un peu moins de 10 % des cas, un cancer.
10
En 2011, les données de l’Assurance maladie9 indiquent qu’environ 70 000 coloscopies ont
été réalisées dans le cadre du dépistage organisé, soit 5,5 % de l’ensemble des coloscopies
réalisées en France.
Outre les risques liés à l’anesthésie, le risque de complications graves suite à une coloscopie
(dont perforations intestinales et hémorragies sévères) existe mais reste rare : de l’ordre de
3 pour 1 000 coloscopies réalisées10 selon une étude anglo-saxonne. Les données 2011 de
l’Assurance maladie montrent que le niveau de complications observé en France est
homogène avec celui enregistré dans des pays comparables. Ces complications sont
fortement corrélées à l’âge des patients et sont quatre fois plus fréquentes chez les patients
de plus de 79 ans que chez les 50-74 ans. Le risque de décès est estimé à 1 pour 10 000
coloscopies réalisées11, avec un risque accru à partir de 75 ans, soit au-delà de la tranche
d’âge concernée par le programme de dépistage organisé.
des coloscopies en France, Assurance maladie, 6 décembre 2012.
EP et coll. Screening for colorectal cancer: an updated systematic review, AHRQ Publication n° 08-0505124-EF-1, octobre 2008: 224 pages.
11 European guidelines for quality assurance in colorectal cancer screening and diagnosis. European commission.
First edition. Février 2011.
9 Pratique
10 Whitlock
Le test immunologique a remplacé le test hemoccult depuis
juin 2015.
Le test immunologique repose sur la détection de la présence d’hémoglobine humaine dans
les selles grâce à l’utilisation d’anticorps. Son déploiement progressif a été décidé suite à
l'avis favorable de la Haute Autorité de santé12 et au rapport de l’INCA13 précisant les
modalités de migration vers ces tests immunologiques. La mise en œuvre de ce déploiement
est en cours et nécessite de nombreux ajustements notamment organisationnels : le test
immunologique a remplacé le test au gaïac depuis juin 2015.
12 Place
des tests immunologiques de recherche de sang occulte dans les selles (iFOBT) dans le programme de
dépistage organisé du cancer colorectal en France, HAS, 2008.
13 Synthèse relative aux modalités de migration vers l‘utilisation des tests immunologiques de dépistage, INCa,
2011.
13
Une réalisation plus simple
La réalisation du test immunologique nécessite un seul prélèvement contre six auparavant (2
sur 3 selles consécutives). La technique de prélèvement est plus fiable et limite le contact
avec les selles. Enfin, l’ergonomie du test est mieux étudiée, ce qui serait susceptible
d’améliorer son acceptabilité par la population. Une étude hollandaise publiée en 2008
rapportait ainsi un gain de 13 % de la participation au dépistage pour les personnes ayant
réalisé un test immunologique par rapport à celles ayant réalisé le test au gaïac14.
14 Van Rossum LG et al, Random comparison of guaiac and immunochemical fecal occult blood tests for colorectal
cancer in a screening population, Gastroenterology. 2008 Jul;135(1):82-90. doi: 10.1053/j.gastro.2008.03.040. Epub
2008 Mar 25.
Des tests plus sensibles
Les tests immunologiques permettent de détecter des saignements plus faibles que ceux
détectés par les tests au gaïac. Cela entraîne donc un nombre plus important de coloscopies
et une détection de cancers ainsi que d'adénomes avancés plus grand. Les gains en
sensibilité associés concernent davantage les lésions précancéreuses et les cancers de stade
débutant, ce qui répond à l'objectif de prévention et de réduction des cancers.
12
14
FICHE 4.
Une mobilisation à consolider
Quatre hommes sur 100 et trois femmes sur 100 développeront un cancer colorectal au
cours de leur vie (avant l’âge de 75 ans). L’enjeu de mobilisation est essentiel.
 Une participation insuffisante
Sur la période 2011-2012, plus de 17 millions de personnes âgées de 50 à 74 ans ont été
invitées à se faire dépister. Cinq millions d’entre elles ont réalisé le test, soit un taux de
participation de 31,7 %. Cette participation est stable par rapport à l’année précédente
(32,1 % sur la période 2010-2011). Elle reste toutefois inférieure aux recommandations
européennes de 45 % au minimum.
Cette participation est plus élevée chez les femmes (33,7 %) que chez les hommes (29,6 %),
quelle que soit la tranche d’âge observée. On constate également que les personnes de plus
de 60 ans adhèrent davantage au programme que les personnes plus jeunes. La participation
des personnes de plus de 65 ans augmente par rapport à la période 2010-2011, alors qu’on
observe une tendance inverse chez les personnes de moins de 65 ans. L’augmentation la
plus élevée est observée pour la tranche d’âge 65-69 ans pour les hommes et pour les
femmes. Une mobilisation inégale selon les départements.
 Le rôle‐clé du médecin traitant
Le médecin traitant occupe une place centrale au sein du dispositif de dépistage organisé du
cancer colorectal. Il a un rôle d’orientation et d’information : après avoir évalué le niveau de
risque de la personne en fonction de son histoire personnelle et/ou familiale, il lui remet le
test de dépistage, en expliquant ses modalités de réalisation, ses limites et les conduites à
tenir en cas de positivité.
Information et orientation
Le rôle du médecin traitant est déterminant dans l’adhésion du patient au programme de
dépistage organisé du cancer colorectal. Ainsi, la deuxième vague de l’enquête
barométrique « Les Français face au dépistage des cancers »15 montre qu’une fois le test de
dépistage remis par le médecin traitant, près de 90 % des personnes interrogées déclarent
l’effectuer. Le rôle du médecin traitant est d’autant plus important que la connaissance des
modalités du dépistage au sein de la population, bien qu’en progression, reste à améliorer :
ainsi, selon l’enquête barométrique, si 52 % des personnes interrogées en 2009 faisaient
l’association entre le dépistage organisé et le test de recherche de sang occulte dans les
selles, 35 % pensaient encore qu’il était réalisé par coloscopie. Le dialogue avec le médecin
peut, par ailleurs, permettre de mieux comprendre l’importance du dépistage et de
dédramatiser sa réalisation.
15 Les
Français face au dépistage des cancers, synthèse des résultats de la deuxième vague de l’enquête
barométrique INCa/BVA, INCa, janvier-février 2009.
15
Un dépistage à ancrer dans la pratique du médecin traitant
La majorité des médecins généralistes se sentent concernés par le dépistage du cancer
colorectal16 : 66 % des médecins interrogés considèrent leur rôle dans ce dépistage comme
étant indispensable. Ils sont 72 % à estimer que ce dépistage constitue un acte de
prévention dont l’efficacité est prouvée. Par ailleurs, s’ils exprimaient un doute quant à la
sensibilité et la spécificité du test au gaïac (hemoccult), ils ont cependant une image
majoritairement très positive du programme de dépistage organisé du cancer colorectal : ils
le considèrent de bonne qualité (89 %) et simple (88 %).En revanche, le dépistage du cancer
colorectal ne s’installe que très progressivement dans la pratique des médecins généralistes.
C’est, en effet, le dépistage dans lequel ils s’impliquent le moins puisqu’ils ne sont que 34 %
à le vérifier systématiquement à chaque consultation auprès de leurs patients âgés de 50 à
74 ans, contre 56 % pour le dépistage du cancer du sein (qui est recommandé) ou 45 % pour
celui du cancer du col utérin (également recommandé).
Afin d’aider les médecins traitants dans leur pratique et les informer sur la conduite à tenir
en fonction des niveaux de risque, l’INCa met à leur disposition différents outils sur son site
Internet17.
16 Médecins généralistes et dépistage des cancers, synthèse des résultats de l’enquête barométrique INCa/BVA,
INCa, septembre 2010.
17 http://www.e-cancer.fr/depistage/cancer-colorectal
 Freins et perceptions
Selon une enquête BVA réalisée en janvier 2013 pour l’INCA18, 42 % des Français et 60 % des
50-74 ans citent spontanément le cancer colorectal ou de l’intestin parmi les cancers pour
lesquels un dépistage est recommandé (le dépistage du cancer du sein restant, de loin, le
plus connu). Si la notoriété du dépistage du cancer colorectal reste encore à parfaire, elle a,
depuis sa généralisation, largement progressé, notamment auprès de la population-cible.
Toutefois, le taux de participation au programme de dépistage du cancer colorectal montre
la persistance de freins, sur lesquels le Baromètre cancer 201019 propose un éclairage.
La consultation au moins annuelle d’un médecin généraliste, selon le Baromètre cancer
2010, est associée à un taux de dépistage significativement plus élevé. Ce taux augmente
encore pour deux consultations annuelles ou plus. L’échange avec le médecin traitant au
sujet du dépistage semble en effet permettre de lever certains freins, puisque ceux à qui le
test a été remis par leur praticien déclarent l’avoir réalisé à près de 90 %20.
18 Enquête
réalisée par l’Institut de sondage BVA les 11 et 12 janvier 2013 auprès d’un échantillon de 971
personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.
19 Beck F. et Gautier A. dir. Baromètre cancer 2010. Saint-Denis : INPES, coll. Baromètres santé, 2012..
20 Les Français face au dépistage des cancers, synthèse des résultats de la deuxième vague de l’enquête
barométrique INCa/BVA, INCa, janvier-février 2009.
Les quinquagénaires sont ceux qui participent le moins au dépistage. Les données du
Baromètre 2010 montrent la façon dont l’âge influence la participation : 62,6 % dans la
tranche d’âge 65-74 ans vs 36,7 % chez les 50-54 ans. Au-delà du fait que certains peuvent
ne pas se sentir concernés par le cancer, perçu comme une maladie liée à des personnes
plus âgées, on note également que les personnes ayant une activité professionnelle (plus
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nombreuses parmi les 50-60 ans) y participent moins : l‘occasion de consulter son médecin
traitant peut être moins fréquente et les modalités pratiques du test peuvent paraître plus
compliquées à mettre en œuvre. Enfin, cette tranche d’âge est aussi celle qui n’a été invitée
que récemment à participer au programme de dépistage du cancer colorectal (proposé à
partir de 50 ans).
Le fait de vivre en couple influence la réalisation d’un dépistage, surtout pour les hommes21.
Les femmes, qui ont déjà des habitudes en matière de dépistage du cancer du sein ou du col
de l’utérus, semblent en effet avoir un rôle incitatif dans le couple. Elles participent d’ailleurs
davantage que les hommes au dépistage du cancer colorectal. Le fait d’avoir des enfants
influence également positivement la participation au dépistage.
21 Calazel-Benque A., Viguier J., Roussel C., Pivot X., Eisinger F., Blay J. Y., et al. Organized colorectal cancer screening
programmes : how to optimize efficiency in the general population. European journal of cancer prevention, 2011,
vol. 20 Suppl 1 : p. S20-25.
Les personnes qui jugent leur situation financière difficile participent moins au dépistage du
cancer colorectal, toujours selon le Baromètre cancer 2010. Ainsi, sur l’ensemble des
personnes de la population-cible ayant déclaré avoir réalisé au moins un dépistage du cancer
colorectal, 46,9 % jugeaient leur situation juste ou difficile vs 54,6 % considérant leur
situation financière comme étant satisfaisante. Si une situation financière jugée difficile est
donc associée à une participation moins importante, le fait d’avoir renoncé à des examens
de santé, en revanche, ne modifie pas significativement l’adhésion au dépistage.
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