vère de la théologie de Zwingli, refusèrent d'adhérer à ces
articles, sur lesquels la Saxe, le Brandebourg et la ville de
Nuremberg étaient d'accord. Dès ce moment, les articles
de Schwabach sont considérés comme la confession déci-
sive des luthériens. Les 15 articles de Marbourg que Luther
proposa aux réformateurs suisses et alsaciens, ne sont
qu'un extrait des articles de Schwabach.
En vue de la Diète d'Augsbourg, le prince électeur Jean de
Saxe fit venir à Torgau, en mars 1530, les théologiens de
Wittenberg. On y adopta un rapport (articles de Torgau)
qui avait uniquement pour but de démontrer la pureté des
rites et usages dans l'église de l'électorat.
On avait d'abord l'intention de présenter à Augsbourg
comme apologie les articles de Torgau remaniés, et déjà
Melanchthon en avait rédigé la préface à l'adresse de l'em-
pereur. Mais dès son arrivée à Augsbourg (2 mai), la lec-
ture du dangereux ouvrage d'Eck qui avait réuni 404 thèses
hérétiques tirées des écrits des réformateurs, le persuada
de l'impossibilité de laisser de côté les questions de foi. Il
fallait au contraire démontrer qu'au point de vue dogma-
tique l'accord régnait entre luthériens et catholiques, et,
en renonçant à certaines controverses (transsubstantiation
et papauté), faire porter le désaccord sur « divers abus »
et « certaines traditions ». Ainsi l'apologie - ou plus exac-
tement la confession - se composerait de deux parties
d'inégale longueur: l'une, systématique (I-XXI), l'autre, pra-
tique (XXII~XXVIII). Pour la première, Melanchthon et ses
collaborateurs Jonas, Agricola, Spalatin et le chancelier
Brück eurent recours aux articles de Schwabach et de Mar-
bourg, en revenant plus fortement à la confession de Lu-
ther de 1528 (l'Esprit après la christologie (art. III), l'escha-
tologie à la fin (XVII), l'article sur l'invocation des saints
(XXI), qui manque dans les articles de Schwabach et de
Marbourg, tiré de Luther); pour la seconde partie, ils utili-