Homélie messe de rentrée Groupe scolaire Nazareth-Haffreingue 3 septembre 2012 La rentrée est là avec sa dose de stress. Activités multiples, préoccupations diverses, reprise d’un nouveau rythme, questions parfois angoissantes : vais-je savoir faire face ? Estce que telle question, tel problème vont trouver une solution ? Comment vais-je gérer mon emploi du temps ? La reprise du rythme scolaire épuise vite notre capital vacances. Et peut-être nous sentons-nous un peu démunis et bien faibles devant la masse qui s’accumule déjà sur nos épaules. « Je n’ai rien voulu connaître d’autre que Jésus Christ, ce messie crucifié. Et c’est dans la faiblesse, craintif et tout tremblant que je suis arrivé chez vous ». Voilà l’état d’esprit de Paul s’adressant aux Corinthiens, voilà peut-être notre état d’esprit au moment d’aborder une nouvelle rentrée, voilà peut- être l’état d’esprit de votre nouveau et jeune doyen ! Paul se sentait bien faible lorsque pour la première fois, il s’adresse à la communauté chrétienne de Corinthe. Cette cité grecque était un lieu habitué d’immoralité et d’esclavage. Ville prospère et riche où la puissance et la domination par la force étaient de mise. L’argent, l’esclavage, la prostitution étaient monnaie courante dans cette ville qui recevait des manifestations sportives – à l’image de nos jeux olympiques - et du coup attirait des foules tous les deux ans. Ainsi donc, c’est avec crainte et tremblement que Paul s’adresse à cette jeune communauté chrétienne. Il n’est pas là pour faire de beaux discours, ni pour convaincre, « Mon langage, ma proclamation de l’Evangile, n’avaient rien à voir avec le langage d’une sagesse qui veut convaincre ». Il ne s’agit pas tant de faire du prosélytisme, de vouloir convaincre avec force d’arguments que de rendre témoignage à celui qui a sauvé le monde par le mystère de la croix. Adorer un crucifié, voilà qui surprend aujourd’hui encore des hommes et des femmes, des jeunes qui n’ont jamais entendu parler de Jésus. Faire le signe de la Croix, mettre une croix dans nos salles de classes ou dans nos maisons, voilà qui peut étonner plus d’un. Mais surtout avec foi et humilité, annoncer par nos attitudes au quotidien la foi qui nous fait vivre. Les établissements catholiques d’enseignement ont d’abord comme mission d’être un lieu d’enseignement. Mais enseigner ne consiste pas uniquement à transmettre un savoir, des connaissances. Il s’agit de transmettre aussi un savoir-être, un savoir-faire. Beaucoup de jeunes anciens –lorsqu’ils prennent le temps d’écrire – expriment leur reconnaissance à l’établissement pour l’éducation qu’ils ont reçue, et citent tel ou tel professeur qui les ont marqués. Ces derniers en effet, par leur comportement, par leur attitude, par « un bonjour, un merci », ont en leur temps « Evangélisé » des générations d’élèves, d’enseignants, de personnels de services. Aujourd’hui encore auprès des jeunes générations, notre témoignage doit passer par notre attitude accueillante, bienveillante. Encourager, stimuler, redonner confiance, dire la foi qui nous habite, voilà comment annoncer l’Evangile aujourd'hui sans oublier de faire une annonce explicite de notre foi chrétienne à tel ou tel moment de l’année. « Notre foi ne repose pas sur la sagesse des hommes, mais sur la puissance de Dieu » écrivait St-Paul. Nous avons à nous abandonner sans cesse à l’Amour sans mesure de Dieu qui n’a pas hésité à donner sa vie pour tous les hommes. Frères et sœurs, au moment de redémarrer une nouvelle année scolaire, redisons notre confiance au Christ Sauveur c’est sa « puissance qui se déploie dans notre faiblesse ». Et comme le disait le Pape Pie XI : « L’Education chrétienne, c’est collaborer avec l’EspritSaint pour former le Christ dans l’enfant ». A tous, bonne reprise et bonne rentrée. F. Duminy