Chapitre IV : Extension pariétale :
I- Différents modes de croissance cellulaire:
Croissance diffuse : toute la surface cellulaire s’étend.
Croissance apicale/terminale : croissance polarisée, à une seule
extrémité.
II- La croissance diffuse :
Elle dépend :
- De l’orientation des microfilaments d’actine (orientation
faible -> diffuse, orientation importante -> polarisée) ;
- De l’état hydrique des cellules (pression de turgescence) :
c’est le moteur de l’élongation cellulaire – vacuole ;
- Des propriétés mécaniques de la paroi – extensibilité !! Si la
paroi est rigide la force mécanique de la paroi sera
supérieure à la pression de turgescence et la croissance ne
sera pas possible.
1. L’extensibilité pariétale :
a. Auxine et croissance :
Expérience de Wendt : dans la partie apicale des plantes, il existe
une molécule diffuse.
Il a coupé un bout de tige et en a prélevé du liquide contenant la
substance diffusible.
Il a imbibé une éponge de cette substance diffusible et a frotté
l’éponge sur une côté de la plante.
La plante a poussé à cet endroit -> la substance diffusible favorise
la croissance.
Cette molécule diffusible est de l’auxine : acide indolacétique
(AIA), dérivé de tryptophane. C’est une hormone végétale
synthétisée au niveau de l’apex qui favorise croissance chez
les végétaux.
b. Auxine et élasticité pariétale :
La paroi est plastique/élastique : lorsque l’on met un poids au bout
d’une tige, celle-ci se
déforme, quand on
enlève le poids, la tige
revient à son état
d’origine.
Si on répète
l’expérience en présence d’auxine, la tige se déforme encore plus -
> plus grande élasticité paroi
L’auxine augmente la plasticité de la paroi.
NB : cette expérience a ensuite été réalisée avec un
auxonomète/extensomètre qui mesure l’élasticité d’une paroi.
On prend une tige en pleine élongation, on détruit les cellules qui la
constituent (congélation/décongélation détruit bicouche lipidique) et
on mesure l’extensibilité de ce tissu qui est constitué uniquement de
paroi.
On retrouve le même résultat -> avec l’auxine on a une plus grande
extensibilité pariétale.
c. Auxine, pH et extensibilité:
On remarque que lorsqu’on ajoute de l’auxine, le pH diminue à
l’intérieur des parois.
L’auxine entraîne une acidification des parois.
Seulement une diminution de pH est-elle responsable de
l’augmentation de la plastici ?
En absence d’auxine, si l’on diminue le pH, on observe une
augmentation de l’élasticité des parois.
Une diminution de pH est suffisante pour augmenter la
plasticité.
d. Auxine et ATPase membranaire :
L’ATPase membranaire ou pompe à proton est une enzyme
permettant l’acidification d’un milieu.
Le vanadate est un inhibiteur de la pompe à proton.
En présence d’auxine et de vanadate, il n’y a pas d’extension.
Si on diminue artificiellement le pH, l’extension reprend.
Auxine active ATPase -> diminution pH -> augmentation
extensibilité.
e. pH et extensibili :
Hypothèse : une protéine contenue dans la paroi permettant
l’extensibilité est active à pH faible.
Dans ce cas si on supprime toutes les protéines, il ne devrait pas y
avoir d’extensibilité.
On a donc supprimé toutes les cellules et toutes les protéines
(grâce à la chaleur), on acidifie la solution -> pas d’extension
pariétale.
On rajoute des protéines pariétales, on reste à pH faible ->
extension pariétale
Une (des) protéine(s) pariétale(s) pH sensible(s)
permet(tent) la croissance.
f. Protéines impliquées dans le relâchement pariétal :
Pour que la cellule soit capable de grandir, il faut relâcher la paroi
en séparant les filaments de cellulose.
Protéines candidates :
- endoglucanases : coupent cellulose et xyloglucanes ;
- glycosidases : coupent les xyloglucanes en supprimant les
chaines latérales et en laissant une chaine principale de glucose ->
peu probable ;
- EXT = endoxyloglucane transférase : coupe la chaine de
xyloglucanes et la greffe à une autre chaine de xyloglucanes -> peu
probable puisqu’elle coupe autant qu’elle associe.
- Expansines : capables de couper les liaisons hydrogènes entre
hémicellulose et cellulose.
Les expansines
sont responsables du
relâchement pariétal.
Elles ont un domaine de liaison à la cellulose et un domaine
d’hydrolyse des liaisons hydrogènes.
- alpha-expansine : responsable de la croissance diffuse des
cellules végétales induite par l’auxine ;
- béta-expansine : présente dans les pistils où elles génèrent des
tubes polliniques par destruction des liaisons entre paroi végétale
du tube et le pistil (croissance polarisée).
Conclusion : l’auxine (hormone végétale) active la pompe à proton
présente dans la membrane plasmique (utilise ATP pour permettre à
H+ de traverser la membrane plasmique) -> pH pariétal diminue ->
activation expansine -> augmentation de l’élasticité pariétale, la
croissance est alors possible.
2. Le moteur de la croissance :
Pression de turgescence.
La paroi étant désormais suffisamment lâche, l’eau peut s’infiltrer
dans la cellule (par osmose) et gonfler les vacuoles pour pousser
sur la paroi.
Auxine responsable pression de turgescence !!
La croissance nécessite :
- une diminution de la résistance pariétale ;
- une régulation de la pression osmotique (pour augmenter la
pression de turgescence) ;
- la synthèse de nouveaux composants de la paroi afin qu’elle
n’explose pas (hémicellulose, pectine et cellulose) -> maintenir
intégrité de la paroi.
III- La croissance apicale/terminale - polarisée :
Elle dépend du trafic vésiculaire orienté par le cytosquelette de la
cellule.
Elle concerne les cellules différenciées ou en cours de
différenciation :
-> trichomes (poils à la surface des feuilles ou tiges) :
-> tubes polliniques ;
-> poils absorbants ;
-> cellules lobées de l’épiderme :
a. Les poils absorbants :
Ce sont des excroissances tubulaires
portées par les trichoblastes, cellules
différenciées de l’épiderme des racines
des plantes.
b. Le tube pollinique :
Le pollen (provient des organes génitaux masculins)
est déposé sur le pistil où il développe un tube
pollinique pour rejoindre les ovaires.
Organisation particulière de l’actine à
l’extrémité du tube pollinique :
- parallèle à l’axe d’élongation ;
- formation d’une couronne (= réseau très dense de
microfibrilles) à l’extrémité du tube
Les microtubules sont parallèles à l’axe d’élongation et
absents de l’extrémité du tube pollinique.
Accumulation de vésicules à l’extrémité du tube pollinique.
Ainsi tout le cytosquelette est dirigé de manière à accumuler des
vésicules de sécrétion à l’extrémité, ces dernières déposeront (par
fusion) le matériel nécessaire à l’allongement pariétal.
-> Flux exocytaire guidé par le cytosquelette d’actines et de
microtubules.
Composition de la paroi du tube pollinique :
- Les composés pectiques :
JIM7 reconnait les pectines méthylées -> localisées quasiment
uniquement à l’apex du tube pollinique ;
JIM5 reconnait les pectines déméthylées -> localisées le long du
tube pollinique mais absentes de l’apex
- Cellulose et callose :
Elles sont absentes de l’extrémité du tube pollinique, mais très
concentrées le long de la paroi du tube pollinique
-> logique : extrémité doit être extrêmement labile pour la
croissance mais la paroi du long du tube doit être très rigide pour
que l’apex ne parte pas dans tous les sens.
NB : appareil golgi le plus proche possible de l’apex.
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