RÉSUMÉ de la PRÉDICATION de Georges QUENON
Autour du thème : « RAVIVE LE DON DE DIEU QUI EST EN TOI »
Les lectures bibliques :
Première lecture : Évangile : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants » (Mc 12, 18-27)
18Des Sadducéens viennent auprès de lui. Ces gens disent qu’il n’y a pas de résurrection. Ils lui
posaient cette question :
19« Maître, Moïse a écrit pour nous : Si un homme a un frère qui meurt en laissant une femme, mais
sans laisser d’enfant, qu’il épouse la veuve et donne une descendance à son frère
20Il y avait sept frères. Le premier a pris femme et est mort sans laisser de descendance.
21Le second a épousé cette femme et est mort sans laisser de descendance. Le troisième également,
22et les sept n’ont laissé aucune descendance. Après eux tous, la femme est morte aussi.
23A la résurrection, quand ils ressusciteront, duquel d’entre eux sera-t-elle la femme, puisque les sept
l’ont eue pour femme ? »
24Jésus leur dit : « N’est-ce point parce que vous ne connaissez ni les Écritures ni la puissance de
Dieu que vous êtes dans l’erreur ?
25En effet, quand on ressuscite d’entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme
des anges dans les cieux.
26Quant au fait que les morts doivent ressusciter, n’avez-vous pas lu dans le livre de Moïse, au récit
du buisson ardent, comment Dieu lui a dit : “Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de
Jacob ?
27Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous êtes complètement dans l’erreur. »
Deuxième lecture : « Ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les
mains » (2 Tm 1, 1-3.6-12)
« Paul, apôtre du Christ Jésus par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie que nous avons
dans le Christ Jésus, à Timothée, mon enfant bien-aimé.
À toi, la grâce, la miséricorde et la paix de la part de Dieu le Père et du Christ Jésus notre Seigneur. Je
suis plein de gratitude envers Dieu, à qui je rends un culte avec une conscience pure, à la suite de mes
ancêtres, je lui rends grâce en me souvenant continuellement de toi dans mes prières, nuit et jour.
Voilà pourquoi, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu, ce don qui est en toi depuis que je t’ai
imposé les mains. Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné, mais un esprit de force,
d’amour et de pondération. N’aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur, et n’aie pas honte
de moi, qui suis son prisonnier ; mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances liées à
l’annonce de l’Évangile.
Car Dieu nous a sauvés, il nous a appelés à une vocation sainte, non pas à cause de nos propres
actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce.
Cette grâce nous avait été donnée dans le Christ Jésus avant tous les siècles, et maintenant elle est
devenue visible, car notre Sauveur, le Christ Jésus, s’est manifesté : il a détruit la mort, et il a fait
resplendir la vie et l’immortalité par l’annonce de l’Évangile, pour lequel j’ai reçu la charge de
messager, d’apôtre et d’enseignant.
Et c’est pour cette raison que je souffre ainsi ; mais je n’en ai pas honte, car je sais en qui j’ai cru, et
j’ai la conviction qu’il est assez puissant pour sauvegarder, jusqu’au jour de sa venue, le dépôt de la
foi qu’il m’a confié. »
RÉSUMÉ de la PRÉDICATION de Georges QUENON
autour du thème : « ENTRETIENS LE VIVANT QUI EST EN TOI »
La foi ce n’est pas des théories et une spéculation face à l’avenir mais un engagement, un combat au
quotidien. Croire, c’est s’engager dans un service tourné vers les autres, c’est le seul moyen
d’entretenir ce que Dieu a mis en chacun de nous.
1- Que se passe-t-il dans cette entrevue entre les sadducéens et Jésus dans le texte de
l’évangile ?
Commençons par un peu d’histoire. Qui sont ces sadducéens ? Un des 4 grands courants religieux au
temps de Jésus, nés tous les 4 à peu près autour du 2ème siècle avant J-C et toujours présents au
temps de Jésus: les pharisiens, les sadducéens, les esséniens et les zélotes
Les Sadducéen
Les sadducéens rejettent l'interprétation de la Torah faite par les Pharisiens L'historien
Flavius Josèphe, dont on peut penser qu'il penche pour les sadducéens, résume ainsi cette
opposition : «Les Pharisiens ont transmis au peuple certaines règles qu'ils tenaient de leurs
pères, qui ne sont pas écrites dans les lois de Moïse, et qui pour cette raison ont été rejetées
par les sadducéens qui considèrent que seules devraient être tenues pour valables les règles
qui y sont écrites et que celles qui sont reçues par la tradition des pères n'ont pas à être
observées.» (Antiquités juives, XIII-297)
Mais il ne faut pas croire que les sadducéens étaient littéralistes. Leur spiritualité pourrait se
résumer ainsi : « tout en ayant leur propre exégèse orale, les sadducéens rejetaient certaines
traditions extra-bibliques et en particuliers celles des autres mouvements ».
Cette spiritualité amenèrent les sadducéens à se séparer des pharisiens sur certaines
questions, dont : la résurrection des morts.
Que se passe-t-il, donc, dans cette entrevue entre les sadducéens et Jésus dans le texte de l’évangile
du jour ?
Cela pourrait se résumer comme ceci : « La foi ce n’est pas des spéculations face à l’avenir mais un
engagement, un combat au quotidien. »
Venir au culte, se revendiquer de l’église, ça m’engage à quoi ?
Cela va dépendre de ma définition de l’église.
a- Il y a d’une part les églises dites confessantes. Faire partie de l’Église alors veut dire que l’on a une
foi vivante, active et engagée. Faire partie d’une telle Église impose qu’on s’y engage, qu’on y soit
fidèle et présent, et on y entre par un acte de foi exprimant sa conversion personnelle totale à Jésus
Christ comme sauveur. L’Église est alors l’ensemble de ceux qui partagent cette foi.
b- il y a d’autre part les églises multitudinistes qui se construisent non autour de la foi mais de la
grâce. On y adhère par la pure grâce de Dieu, donc l’engagement personnel sera second. Mais nous
constatons moins d’engagement et moins de présence. Tout est basé sur le don gratuit rien n’est
demandé en échange. On n’est guère sollicité à s’engager, cependant on peut s’engager.
Heureusement d’ailleurs que certains s’engagent, sinon l’Église n’existerait pas. L’Église n’est faite
que de ceux qui la constituent. Elle n’a pas d’existence hors de ses membres. Nous sommes donc
appelés, quel que soit le type d’église que nous fréquentons, à nous engager selon les dons que nous
avons reçus.
Nous engager c’est le seul moyen de garder nos dons vivants ! Il est certain qu’on ne peut appartenir
durablement à l’Église qu’en s’y engageant, sinon, on se lasse, même des plus belles prédications.
Cet engagement est libre et décidé librement par chacun, mais si nous ne nous engageons pas l’Église
ne peut subsister.
De nos jours et dans nos contrées il n’est pas évident de s’engager, ce n’est pas au goût du jour.
Pour nous encourager et parfois dépasser les déceptions que nous avons eues au sein des
communautés, et qui nous freinent dans nos engagements, il est important de penser que nous nous
engageons avant tout pour Dieu et nos prochains et non pour une institution ecclésiale. L’Église n’est
pas une fin en soi mais un moyen pour atteindre le but : servir Dieu et les êtres humains. Lorsque je
m’engage dans mon église, avant tout c’est pour le Christ que je le fait, c’est lui que je sers !
De plus, si l’idée de l’Église nous refroidit et nous bloque, il y a d’autres manières de servir le Christ
que dans l’Église.
Donner, s’engager, agir, servir, c’est la plus grande gloire de notre vie, la plus grande chose que nous
pouvons faire, c’est ce qui peut nous donner le plus de joies, de satisfaction, et même donner
véritablement un sens à toute notre existence.
D’où l’importance capitale de remettre au centre de notre vie l’engagement, la responsabilité qui est la
nôtre et qui est la base de la vie, non une option possible mais la vie elle-même.
Les sadducéens réduisent, dans le texte lu, la foi à des questions sur l’au-delà, c’est de la spéculation
et non de l’engagement, il en sera de même dans pas mal d’histoires bibliques comme, par exemple
l’entrevue entre Jésus et le jeune homme riche.
La foi ne se résume pas à l’apaisement égoïste devant la mort et une certaine assurance de la vie
après la vie. La foi c’est s’engager et garder vivant et agissant ce que Dieu a mis en nous.
Nous pourrions remplacer l’engagement par la responsabilité.
« être responsable » fait partie de mon être profond, de mon identité et de mon épanouissement. Être
responsable est donc aussi nécessaire à la vie que de respirer. Être responsable c’est vivre. C’est ce
qui va faire de moi un vivant, une source de vie et qui va rendre vivant les autres et mon
environnement.
Quand le « jeune homme riche vient vers Jésus lui poser la question : « que dois-je faire pour avoir
la vie éternelle ? »
Dans sa tête, ses responsabilités sont représentées par une liste de choses à faire, donc quand il les a
faites il s’estime en règle. Jésus va l’emmener dans une autre dimension : ta responsabilité ou tes
devoirs ce n’est pas une liste d’obligations à remplir mais une manière de vivre, un style de vie :
donne-toi en permanence. Regarde autour de toi qui as besoin de toi et ne fais pas que de donner des
choses mais donne-toi, toi-même.
2- C’est ce que nous retrouvons dans le texte de Paul à Timothée :
Voilà pourquoi, je te le rappelle, ravive le don gratuit de Dieu,
ce don qui est en toi depuis que je t’ai imposé les mains.
Car ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné,
mais un esprit de force, d’amour et de pondération.
N’aie pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur,
et n’aie pas honte de moi, qui suis son prisonnier ;
mais, avec la force de Dieu, prends ta part des souffrances
liées à l’annonce de l’Évangile.
3- L’engagement c’est ton chemin dès aujourd’hui
Il n’est pas possible de vivre dans la foi en Jésus, de lire son évangile, sans nous-même nous
mouiller, nous engager, vivre ce pour quoi nous sommes nés et mettre en action ce don qui est en
nous. Être heureux c’est vivre l’engagement.
Vis le jour d’aujourd’hui, Dieu te le donne, il est à toi, vis-le en Lui.
Le jour de demain est à Dieu, il ne t’appartient pas.
Ne portes pas sur demain le soucis d’aujourd’hui. Demain est à Dieu, remets le lui.
Le moment présent est une frêle passerelle.
Si tu te charges des regrets d’hier, de l’inquiétude de demain,
La passerelle cède et tu perds pieds.
Le passé ? Dieu le pardonne, L’avenir ? Dieu le donne,
Vis le jour d’aujourd’hui en communion avec Lui.
Et s’il y a lieu de t’inquiéter pour un être ai,
Regarde-le dans la lumière du Christ ressucité !
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