L’insecte et l’homme
Présentation des Insectes
Formés de 3 parties : la tête, le thorax (relié à la tête par le cou) et l’abdomen. La tête porte les
yeux et les antennes, le thorax est divisé en prothorax, mésothorax et métathorax, et porte 3
paires de pattes, et l’abdomen est métamérisé, les derniers métamères sont modifiés suivant le
sexe (on parle de dimorphisme sexuel).
Classe des Insectes :
Absence d’ailes : sous classe des Aptérygotes
Ex : collemboles, thysanoures
Présence d’ailes : sous classe des Ptérygotes
Ex : tous les autres.
Cependant, certains ptérygotes n’ont pas d’ailes, mais ont des strepsiptères.
Un adulte est appelé Imago. On peut classer les insectes en fonction de la nervation alaire
(longitudinales, transversales). On sait aussi que plus un insecte est évolué, moins il a de
nervures alaires.
Cycle de vie :
Imago
Œuf (embryologie)
Stade nymphal (puparium)
Larve 1
n stades de larve
Le stade nymphal est le stade hivernal avec diapause (possible aussi au stade œuf, ou à un
stade larve). On dit d’un insecte qu’il est univoltime s’il n’a qu’une génération par an, et qu’il
présente un stade hivernal avec diapause. Il est parthénogène s’il se reproduit sans
accouplement, à part la dernière génération avant l’hiver (ex : le puceron).
On classe aussi les insectes en fonction de leurs caractères biologiques et abiotiques
(température, photopériode, peuplement biologique…)
L’insecte et l’expertise médico-légale
Introduction :
Dans le cadre d’une expertise médico-légale, le médecin légiste doit déterminer le plus
parfaitement possible la date de la mort. S’il n’est pas compétent, il fait intervenir des
entomologistes compétents. En anglais, ceci porte le nom de « Forensic entomology ». Les
différents insectes suivent la décomposition, qui se fait en plusieurs étapes :
Rigide
Livide
Décomposition variée dans la composition chimique de cadavre (en plus de la
colonisation par les bactéries)
Il existe 2 méthodes pour dater la mort :
Méthode à court terme, fondé sur la connaissance précise des cycles des nécrophages
(mangeurs de chair)
LES CALLIPHORIDAE
Ex : La mouche bleue de la viande.
Les femelles déposent des œufs sur les blessures, ou dans les orifices naturels. Les œufs sont
en paquet, blanc-jaunes (blanc = jeune, jaune = vieux) en forme de banane. Chaque femelle
pond plusieurs centaines d’œufs. Les œufs incubent entre 10 et 100 heures, en fonction de la
température. La période larvaire est une période de nutrition, d’accumulation de graisses. Il y
a aussi une augmentation de la longueur, avec les mues, et changement de forme des crochets.
La mue est appelée exuvie.
Une larve L1 dure 15 heures, et au contraire, la larve L3, qui est le stade le plus long, dure
quelques jours. La nutrition s’arrête avec le passage au stade pupe : prépupe. La peau durcit,
les crochets restent, et il y a formation de la mouche : Pupe (stade nymphal). Ce stade dure
quelques jours. Ensuite, la pupe se coupe circulairement, et la mouche émerge. Les ailes sont
fripées au départ, et elles reçoivent de l’hémolymphe pour pouvoir s’ouvrir et entrer en
fonctionnement. La femelle peut pondre 1 semaine après son émergence.
Méthode à long terme, fondé sur la connaissance de l’ordre d’arrivée des différentes
escouades sur un cadavre.
Il y a une grande variété d’espèces sur un cadavre. On les prend insecte par insecte, et on
cherche à quelle génération on en est. Il y a par exemple les insectes nécrophiles, qui mangent
les parties rances, mais aussi les occupants.
Il existe 8 vagues de succession entre le cadavre frais et le cadavre os : 8 escouades.
HISTORIQUE DE LUTILISATION DES INSECTES DANS LA DATATION DE LA MORT
a) Au 13ème siècle, dans la littérature chinoise, on trouve le premier fait permettant de
dater un meurtre par les insectes. On a trouvé une mouche sur une faucille. C’était un
Calliphoridae, une des espèces les premières arrivées sur un cadavre.
b) Le premier rapport d’expertise entomologique a été fait au 19ème siècle par un français,
Mr Bergeret, qui rapporte un fait le 22 mars 1850, par la présence de larves et de
pupes de mouches et de chenilles de micro coléoptères (mites). En se basant sur les
connaissances de l’époque, il rapporte la durée de vie des mouches à 1 an. Il fait
remonter la mort à 1848. Maintenant, en connaissant la biologie des espèces, on peut
le corriger, et déterminer la mort à fin été, début automne 1849.
c) Mise en place d’un plan de succession d’invasion entomologique et d’autres
arthropodes chez le cadavre. Entre 1879 et 1897, s’associent des entomologistes et des
médecins légistes pour la première fois au muséum de Paris : Megnin, Brouadel et
Yovanovitch. Ils mettent en évidence la succession des 8 escouades, de la mort à la
complète minéralisation de cadavres humains. En effet, ils indiquent que les mouches
peuvent intervenir dans les minutes qui suivent le décès, sans qu’aucune odeur ne se
fasse sentir.
LES 8 ESCOUADES :
1. 1ère escouade : Calliphoridae et Muscidae
Calliphora viscina (mouche bleue urbaine) : la femelle pond des œufs au niveau des orifices
humides. Si on trouve Calliphora vomitaria, c’est une espèce champêtre, et donc la mort a eu
lieu dans un bois. Il y aura une variation de colonisation selon les régions biogéographiques.
2. 2ème escouade : Calliphoridae et Scatophagidae
Ex : Lucila caesar : elle arrive rapidement avec la forte odeur qui se dégage et repousse les
Calliphoridae. L’odeur est cadavérique. C’est le début de la fermentation, avec la
fermentation butyrique (qui raccourcit les graisses), réalisée par les bactéries anaérobies
(clostridium), dégagement d’un acide gras volatile : l’acide butyrique (odeur nauséabonde).
3. 3ème escouade : Coléoptères (Dermestidae) et Lépidoptères (Tineidae)
4. 4ème escouade : Diptères (Syrphidae et Piophilidae) et Coléoptères (Claridae)
Destruction des matières protéiques. Forte odeur d’ammoniac. Phase de fermentation
lactique : asticots qui ressemblent à ceux qui se nourrissent de fromage.
5. 5ème escouade : Muscidae (Ophyra, Phora) et Coléoptères (Necrophorus, larves
d’Hister)
Les petits Muscidae sont attirés par l’ammoniac. Les Coléoptères attirés sont de grande taille.
C’est à cette étape que se termine la fermentation.
Chaque type de fermentation a attiré des familles spécifiques d’insectes. A la fin de la
fermentation, les modifications chimiques du cadavre repoussent ses habitants. L’odeur est
donc un facteur d’attirance et de répulsion.
6. 6ème escouade :
Dessiccation bien avancée de la dépouille, marquée par la présence de nombreux petits
acariens dont certains sont accrochés sur la dépouille d’insectes qui ont précédé. On note la
présence de nombreux insectes détriticoles. Attention, les acariens ne sont pas des insectes. Ils
absorbent le peu d’humidité (humeurs) qui reste encore. Ils sont associés à des insectes de
petite taille : les Piophilidae.
7. 7ème escouade : Lépidoptères (Teniedae, Oecophoridae) et Dermestes
Les Dermestes rongent tout ce qui forme les lainages et fourrures, et les découpent en restes
séchés en petits bouts.
8. 8ème escouade : Coléoptères (Ténébrio, Ptinus) et Lamyres
Le cadavre a au moins un an, et peut aller, à cette étape, jusqu’à 3 ans (en fonction de la
localisation, l’altitude, la température, et les conditions atmosphériques). C’est maintenant
que commence la décomposition des os, ou la pénétration des cavités des os, pour faire
disparaître tout débris organique. Les Lamyres achèvent le nettoyage des charpentes osseuses
et des dépouilles des escouades antérieures (exuvies, dépouilles de nymphe).
Régions biogéographiques :
Zone de la Terre
Région biogéographique
Amérique du Nord
Néarctique
Amérique du Sud
Néotropicale
Nord
Arctique
Sud
Antarctique
Eurasie et Maghreb
Paléarctique
Afrique
Afrotropicale
Inde et océan Indien
Orientale
Océanie
Australienne
Japon et l’Est
Océanique
Une espèce qui ne se trouve que dans une seule région est appelée Endémique.
Les régions Arctique, Néarctique et Paléarctique sont appelées Holarctique.
Actuellement, on distingue 4 groupes d’arthropodes détritivores, selon leur intervention :
a) Les espèces nécrophages : elles se nourrissent de cadavre, et se succèdent selon un
stade biologique de décomposition. On retrouve ici des Diptères (Calliphoridae,
Sarcophagidae, Fannidae, certains Muscidae, Piophilidae), des Coléoptères (certains
Silphidae, Dermestidae, Tenebrionidae, Necrophoridae), des Lépidoptères (Pyralidae,
Tineidae), des Acarien.
b) Les espèces nécrophiles : Prédateurs carnassiers ou parasites qui se nourrissent en
grande partie des nécrophages. On retrouve ici des Coléoptères (Staphylinidae,
Cléridae, Histeridae, certains Hydrophilidae), des Diptères (certains Calliphoridae
dont chrysomya, Muscidae dont Ophyra, Phoridae), des Hyménoptères parasitoïdes.
c) Les espèces omnivores : elles mangent de tout, et sont donc nécrophages et
nécrophiles. Par exemple, des Hyménoptères (guêpes), des fourmis, des larves de
Coléoptères, ils doivent seulement posséder des mandibules.
d) Les opportunistes : ils se servent du cadavre comme d’une extension de l’habitat, et
colonisent les restes du cadavre (abris, cachette, endroit pour passer l’hiver…). On
peut par exemple citer les Collemboles (Aptérygotes), les araignées (qui en font des
abris, des pièges…)
L’expertise entomologique en médecine légale se pose 2 questions :
- A quand remonte la mort ?
- Le cadavre a-t-il été déplacé ?
Pour répondre à ces questions, il faut identifier les animaux récoltés et déterminer leur stade et
micro habitat. Ensuite, il faut établir les conditions auxquelles a été exposé le corps. En effet,
une mouche ordinaire se développe en une trentaine de jours à 18°C. Il ne lui faut que 15
jours à 25°C. Il faut ensuite déterminer l’évolution cadavérique, et enfin la rigidité ou non du
cadavre.
Le bilan entomologique repose sur la biologie des insectes identifiés.
On trouve, par exemple, facilement Calliphora vomitaria (Linné, 1758). C’est une espèce très
commune, très répandue en région Holarctique. Elle est rurale, forestière et montagnarde. Les
adultes ont une activité diurne. Leur vol est bruyant et rapide. Elles sont carnivores et
parasites de matière organique en décomposition. Elles interviennent directement après la
mort. Leur activité est très faible si la température est inférieure à 9,9°C, mais elle est
optimale entre 15 et 20°C. De la pupe, la femelle peut pondre après 4 à 5 jours. Elle pond 200
à 250 œufs, posés en petits paquets. Elle fait partie de la première escouade.
Différences dans le cycle en fonction de la température pour passer de l’œuf à l’imago :
Température
Nombre de jours moyen
11°C
59
15°C
39,3
20°C
27,8
Toujours avec même photopériode.
On trouve aussi facilement Calliphora vicina (RD, 1930). C’est une espèce Holarctique,
Afrotropicale, Orientale et Australienne. Elle possède une activité diurne, elle est omnivore,
carnivore ou parasite de matière organique en décomposition. C’est un insecte héliophobe
(fuie la lumière solaire). Elle intervient immédiatement sur un cadavre frais. Son activité est
minimale en dessous ou 10°C, et optimale entre 15 et 20°C. La femelle est mature à 4-5 jours,
pond 200 à 250 œufs, par paquets de 10 à 25. Elle fait partie de la 1ère escouade.
Différences dans le cycle en fonction de la température pour passer de l’œuf à l’imago :
Température
Nombre de jours moyen
11°C
43,1
15°C
29,8
20°C
21,8
Toujours avec même photopériode.
On peut citer Lucila caesar (L., 1758). C’est une Cyclorrhaphe. Elle est d'un vert brillant, avec
des reflets jaunâtres. Elle est recouverte de poils. C’est un insecte hygrophile (aime milieux
humides), floricole. Elle est Saprophage, et Coprophage exceptionnellement. Elle est attirée
par les blessures ouvertes sur les animaux vivants, à peau ou à fourrure. La femelle est
ovipare, mais parfois, en zone tempérée, elle peut-être vivipare. Elle cherche les endroits frais,
humides et marécageux. Elle a un vol rapide, dont le son est caractéristique. Elle provoque
des myases, des blessures infestées de larves.
Différences dans le cycle en fonction de la température pour passer de l’œuf à l’imago :
Température
Nombre de jours moyen
11°C
103,5
15°C
34,5
20°C
18,5
Toujours avec même photopériode.
Necrophorus vespilloides, Necrophorus humator : Coléoptère, Silphidae. C’est un fossoyeur
carnivore. S’il est sur un cadavre, il vient se nourrir des larves de diptères.
Staphylin spp. : Coléoptères de la famille des Staphylinidae. Il profite de larves de diptères
qu’il dévore.
Hister spp. : Coléoptère, mange les œufs et jeunes larves de diptères, sur un cadavre récent.
Dermestes ondulatus : Cadavre réunit 3 mois après la mort.
Spalangia spp. : Parasite des larves de diptères Calliphoridae, Sarcophagidae, Muscidae.
Les paramètres climatiques
Ils ont une incidence directe sur le cycle biologique des insectes. Il faut alors s’informer à la
météo locale.
Ex : Température, méthode de calcul
Pour passer de l’œuf à l’imago, on fait la somme des températures nécessaires. On obtient
cette somme en additionnant les moyennes quotidiennes de température.
Température
250°C
jours
0 1 2 3 4 5 6
A ce chiffre, il faut soustraire un indice par espèce. Donc la somme des températures moins
l’indice = le temps pour devenir adulte.
Ex : espèce x
A besoin d’une somme de température de 49°C. Son indice est de 2.
Jour
Vendredi
Jeudi
Mercredi
Mardi
Lundi
Moyenne de température
10
11
8
10
12
Somme des températures
10
21
29
39
51
Somme des températures moins l’indice
8
19
27
37
49
Valeurs expérimentales :
Indice
Somme des températures totales
Temps d’œuf à pupe
2.0
388,0
191.0
3.0
472,0
213.0
9.0
207,0
Les aspects initiaux d’un Cadavre
Dès que les grandes fonctions physiologiques s’arrêtent, la température du corps chute en
principe de 1°C par heure pour s’équilibrer avec la température ambiante. Cela met entre 12 et
24 heures. En même temps, en 5 à 8 heures, la dépouille devient de plus en plus rigide
(surtout aux muscles du visage), car le glycogène des muscles se transforme en acide lactique,
responsable de la coagulation des fibres contractiles du muscle. Par la suite, on constate une
disparition de cette rigidité entre 2 et 4 jours selon les conditions extérieures. 3 à 5 heures
après la mort, une coloration rouge violacée de la peau apparaît : la lividité. Elle commence
au cou et se répand au reste du corps. La lividité est complète au bout de 15 heures. La lividité
se fait car le sang coagule, les globules sortent au niveau de la peau. Sous l’effet de la
gravitation, le sang descend et s’accumule dans les parties basses, en contact avec le sol. Puis
il y a autolyse des tissus : nucléases, estérases…
Ensuite se poursuit la déshydratation + autolyse des tissu = libération d’enzyme lysosomale
Emanation d’acide lactique.
Les graisses se transforment en acide acétique.
Description des protides entraîne la formation d’acide gras + dégagement ammoniac.
Contenu cellulaire disparaît, les cellules se désagrègent.
Cet altération naturelle est accélérée sous l’action de bactéries que le cadavre possédait dans
son organisme = e-coli, et d’autres du groupe bascillus.
Les champignons transportés par l’organisme se développent, ces bactéries son très
nombreuses sous la peau.
Il y a également à tenir compte de la corpulence du sujet (+ ou de graisse) la production de
gaz entraîne un gonflement du corps ce qui explique sa flottaison. Malgré tout ceci, il existe
des parties indestructibles (cartilage os phanères dent = permet de savoir l’âge du sujet) la
date de la mort déduite n’est qu’une approximation.
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