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On obtient donc des valeurs de la contrainte très inférieures à la limite d’endurance du matériau, ce qui
est normal : il reste à tenir compte de l’effet d’entaille et à calculer l’amplitude du cycle de fatigue.
2. Calcul de la durée de vie en fatigue des deux fixations
2.1. Calcul de l’amplitude des cycles de fatigue
Il reste deux facteurs à prendre en compte pour le calcul de la durée de vie de la fixation en fatigue : la
concentration de contrainte au premier filet (qui est la plus sévère pour le type de vis utilisé) et le
mode de fabrication de la vis (filets roulés : c’est obligatoire lorsqu’une vis peut être sollicitée en
traction).
Le facteur de concentration de contrainte vaut K
t
pour un chargement monotone (3 à 4 pour le premier
filet) et K
f
pour un chargement en fatigue (1 à 2 pour le premier filet). Comme on calcule la durée de
vie en fatigue et qu’on considère le calcul le plus conservatif possible, on calcule la contrainte
« locale » au premier filet,
locale
max
σ
,
comme le produit de
moyenne
max
σ
par K
f
= 2
locale
f
locale Kmaxmax
σσ
=
, dont la valeur dépend de
∆
t.
Pour obtenir l’amplitude du cycle de fatigue, on considère que la vis est chargée entre la contrainte de
serrage,
σ
serrage
, et
σ
serrage
+
locale
max
σ
(lors des phases de décélération et de déchargement, le fait que la
fixation soit serrée évite d’ajouter un chargement en compression). L’amplitude (ou de mi-étendue) du
chargement,
σ
a
, vaut donc la moitié de
locale
max
σ
. Les valeurs numériques sont reportées dans le
Tableau 4.
∆
t 0,3 s 0,5 s 1 s
moyenne
max
σ
(MPa) 30,27 23,46 18,36
locale
max
σ
(MPa) 60,54 46,92 36,72
σ
a
(MPa) 30,27 23,46 18,36
Tableau 4 : Amplitude de contrainte associée à la sollicitation en service.
2.2. Calcul de la durée de vie « nominale » en fatigue
Le robot a une durée de vie typique, selon la documentation, de 10 à 15 ans. Sachant que 150 .000
véhicules sortent de la ligne de production chaque année, et que le robot assure la manutention d’une
pièce par véhicule, 150.000 cycles de fatigue sont appliqués au robot chaque année. Pour la durée de
vie nominale, le robot subit donc entre 1,5 et 2,25 millions de cycles de fatigue. Il faut donc vérifier
que l’amplitude de contrainte sa est en-dessous de la contrainte « à 2,5 millions de cycles ».
2.3. Comparaison entre durée de vie calculée et durée de vie souhaitée
On utilise la courbe de Wöhler associée à un serrage à 80% de la limite d’élasticité. On choixit de se
placer dans le cas le plus sévère, avec une accélération de 0 ) 195°/s en 0,3 seconde. La Figure 2
illustre l’utilisation de la courbe de Wöhler dans ce cas précis, avec une amplitude de contrainte de
30,3 MPa. On a simplement multiplié la limite de fatigue par le coefficient A lié au fait que les filets
sont roulés on obtient une limite de fatigue de 66,6 MPa si le serrage est à 100% de la limite
d’élasticité et de 89,2 MPa si le serrage est à 80% de la limite d’élasticité. La comparaison montre que
l’amplitude de contrainte imposée est inférieure à la limite de fatigue de la vis. La fixation n’aurait
donc pas dû céder par fatigue du fait de la seule sollicitation imposée par les conditions de service
connues.