L'égalisation
Introduction à l'égalisation
L'égalisation, vous connaissez, et vous pratiquez. Le simple fait d'appuyer sur un bouton "Bass Boost" d'une chaîne hi-fi est une égalisation. Encore
plus flagrant : vous faites une égalisation quand vous tournez les boutons aigu, médium ou grave de votre instrument ou de votre ampli.
Bref, l'égalisation consiste à modifier le volume de bandes de fréquences afin d'obtenir le son que vous voulez. C'est l'opération la plus simple et
efficace pour modifier votre son sans le dénaturer (comme le ferait une distortion ou un flanger).
Un autre but de l'égalisation consiste à "séparer les instruments". En effet, les instruments occupent des plages de fréquences communes. Il vaut mieux
essayer de baliser un peu leur étendue afin d'éviter qu'ils ne se superposent de trop, ce qui permet de gagner en clarté.
Quelle que soit son type ( semi-paramétrique, paramétrique, graphique...), quelle que soit sa forme ( intégré à la console, en rack ), quelle que soit la
technologie employée ( à lampes, à transistors, numérique ), l'égaliseur, ou correcteur, remplit invariablement la même fonction : celle d'atténuer ou
d'amplifier certaines des fréquences d'un signal, ou si vous préférez, de modifier son timbre. Les applications qui découlent de cette fonction sont
diverses et variées : on trouve d'un côté celles qui visent à solutionner des problèmes, et de l'autre celles qui poursuivent un but artistique, créatif.
Utilisation judicieuse de l'égalisation
En sonorisation, par exemple, on se servira d'un égaliseur pour compenser les défauts d'une salle en appliquant une courbe inverse à sa réponse.
En studio, où l'acoustique se doit d'être la plus irréprochable possible (en théorie !), c'est une autre affaire. On mettra notamment les correcteurs à
contribution pour "modeler" un timbre, en changer la couleur dans un but artistique : renforcer le coup d'archet d'un violon, conférer plus de corps à une
caisse claire, plus d'attaque à des toms, de brillance à une voix...
Au mixage : faire en sorte que les instruments, se mélangent harmonieusement et ne se perturbent pas les uns les autres, n'empiètent pas sur leurs
territoires spectraux respectifs ! Si par exemple on égalise tous les instruments avec les mêmes réglages (les basses à fond, les médiums creusés) on
obtiendra forcement un grand "CACA". Au lieu de traiter les instruments séparément, essayez plutôt de leur attribuer une place dans le mix par rapport
à leurs couleurs et fréquences en évitant trop de chevauchement de ces dernières. Exemple : En admettant qu'une basse soit trop envahissante et se
mélange avec le pied de grosse caisse, peut-être aura-t-on intérêt à lui ôter des graves et à en renforcer l'impact, afin qu'il "traverse" plus facilement le
mix.. Si la grosse caisse est très lourde et chargée dans les 80 hertz n'en faites pas la même chose pour la basse, mais plutôt le contraire c.à.d.
atténuez un peu ses 80 Hz et relevez une fréquence un peu plus haute 150 hertz par exemple. Même chose pour la guitare. Elle n'a pas besoin d'avoir
les graves toutes à fond ça ne fera qu'alourdir la chose. Si par contre vous atténuez un peu les médiums vers 600 Hertz, les graves sonneront
naturellement plus chaud et si on relève un peu les 2,5 kHz la guitare viendra facilement se placer en première ligne. C’est valable pour la voix aussi.
Ne mettez pas trop de graves sous peine d'empâter votre mix.
A la prise, on aura parfois besoin de compenser les défauts d'un micro ou de sa position ( l'effet de proximité, par exemple, qui induit quasi-
systématiquement un excès de basses ), d'atténuer une ronflette, du souffle, etc...
Au mastering, on égalisera l'ensemble d'un mixage pour l'équilibrer - pallier l'absence de telles ou telles fréquences ou au contraire, en enlever
d'autres pour gommer certains excès -, mais aussi pour le rendre conforme à des critères d'écoute ou de diffusion..
Découpage en fréquences
Partant du principe qu'un égaliseur agit sur le timbre, voici quelque rappels quant aux fréquences. Rappelons qu'elles s'expriment en Hertz, unité
chargée de traduire un nombre de "périodes" par seconde ( de répétitions identiques d'un "cycle", en d'autres termes ). Celles que perçoit
théoriquement une oreille jeune et en bonne santé - vous devriez commencer à le savoir depuis le temps qu'on vous le ressasse - s'échelonnent de 20
à 20 000 Hz. Notons toutefois qu'avec l'âge, on a tendance à "perdre" les aigus.
Les relations entre Hertz et sons. Sans vouloir être par trop minutieux, on peut "décortiquer" le spectre audible ( qui, dans la fourchette la plus
couramment admise, s'étend de 20 Hz à 20 kHz pour une oreille en pleine forme ) en quatre ou six registres.
Quatre registres
Cette bande de fréquences audibles peut-être arbitrairement découpée en quatre :les graves, les bas-médiums, les haut-médiums et les aigus. Ce
découpage n'étant pas normalisé et n'ayant rien de scientifique, impossible de vous fournir des chiffres précis. Chacun les assaisonne généralement à
sa convenance... Très approximativement, les graves vont de 20 à 150 Hz, les bas-médiums, de 150 à 800 Hz, les hauts-médiums, de 800 Hz à 4 kHz
et les aigus, de 4 000 à 20 000 Hz. Lorsque vous entendrez dire que tel mixage manque de haut-médiums ou que les graves de tel instrument sont
envahissants, vous aurez ainsi une ( très ) vague idée des fréquences auxquelles votre interlocuteur se réfère... Sans doute ce découpage en quatre
n'est-il pas étranger au fait que les consoles de studio disposent généralement de quatre égaliseurs travaillant respectivement, grosso modo, dans
chacune de ces zones...
Six registres
1- Extrême-grave : entre 20 et 60 Hz
Le son est davantage ressenti qu'entendu, à moins d'y consacrer une énergie électrique considérable. La présence d'extrême grave dans un mixage, à
sous réserve que les écoutes puissent reproduire ce registre, donne une impression de puissance. En mettre trop rendra le son indistinct, confus... et
abrégera la vie des membranes ! En mixage cinéma style Dolby Digital ou DTS, c'est l'ajout de ces composantes très graves aux bruits et effets qui
donne tout l'aspect spectaculaire... et justifie la présence d'un canal spécialement dédié à ce registre !
2- Grave : entre 60 et 200 Hz
C'est ici que se situe en grande partie l'énergie d'une rythmique. La tessiture "habituelle" d'une basse, par exemple, va de Mi 1 à Mi 4, soit des
fondamentales s'échelonnant de 80 Hz à 640 Hz.
3- Bas-médium : entre 200 Hz et 1,5 kHz
Les premières fréquences harmoniques de la plupart des instruments sont là. Si l'on apporte trop de corrections dans cette région du spectre, les
timbres deviennent souvent nasillards, un peu pincés, voire fatigants - il y a trop d'énergie par rapport à la fondamentale.
4- Haut-médium : entre 1,5 kHz et 4 kHz
Zone où commencent à se trouver les harmoniques de rang élevé. C'est le respect de ce registre qui permet de "reconnaître" le contenu des messages
(facteur d'intelligibilité en transmission vocale - respect des consonnes). Conséquence : pour améliorer la compréhension d'un texte chanté, c'est ici
qu'il faut corriger !
5- Aigu : entre 4 et 10 kHz
Nous voici au pays de la clarté, de la définition des sons. Corriger un instrument ou une voix vers 5 kHz la fait se rapprocher, en augmente la présence.
Toutefois, gare aux éventuelles sifflantes, qui se trouveront boostées par un tel traitement, jusqu'à rendre la voix agressive.
6- Extrême-aigu : entre 10 et 20 kHz
Ici encore, on parle d'une impression de clarté, de brillance, d'air... Corriger dans cette région peut donner un "piqué" intéressant. Méfiance : les
éventuels souffles, bruits à spectre large et autres pollutions ne demandent qu'à se réveiller lors d'égalisations un peu appuyées...
La scission des registres extrêmes en deux parties peut sembler un peu "artificielle". Concrètement, sur les consoles professionnelles, vous
remarquerez généralement la présence de quatre correcteurs, les plus sophistiqués (paramétriques) étant réservés aux bas et haut-médiums. Sur les
consoles home studio, on ne bénéficie généralement que d'un seul correcteur, semi-paramétrique de surcroît, pour trafiquer cette zone si sensible
qu'est le registre médium. Le home studiste ne part donc pas gagnant... D'autant que les graduations sérigraphiées sur les correcteurs des consoles ne
sont pas toujours exactes ni précises !
Bref
Même si deux ou trois paramètres suffisent pour des réglages de bûcherons ou pour le live, cela ne suffit pas pour faire les corrections efficaces et
subtiles que nécessitent un enregistrement.
Dans les studios et sur les amplis haut de gamme, on trouve des égaliseurs bien plus performants, qui proposent non plus deux ou trois bandes mais
plutôt une trentaine. Ceci permet de mieux cibler les instruments, qui n'utilisent pas les mêmes plages de fréquences. De plus, le son d'un instrument
peut souvent être décomposé en plusieurs plages : l' attaque est souvent plus aiguë que le sustain, ce qui signifie que vous allez pouvoir donner un son
plus ou moins agressif grâce à l'égalisation.
Il existe un système alternatif aux égaliseurs à bandes, appelés égaliseurs paramétriques. Au lieu d'avoir des bandes agissant sur des fréquences
prédéfinies, il est possible de choisir la fréquence centrale et l'étendue de l'influence de chacun des paramètres. Il est ainsi possible d'obtenir de très
bons résultats à coût réduit. D'autre part, le système est rapide et agréable à manœuvrer. Revue de détail:
Différents types d'égalisation
Shelving
Utilisés pour régler les graves et les aigus, les égaliseurs de type "shelving", encore appelés "baxendall" ( du nom de leur concepteur, Peter J.
Baxendall ) sont les plus élémentaires. C'est ce style de correcteurs que l'on rencontre sur les chaînes hifi, les autoradios, etc. Dans les graves,
l'égaliseur "shelving" permet, au moyen d'un potentiomètre généralement rotatif, d'atténuer ( en tournant le potentiomètre vers la gauche ) ou d'amplifier
( en le tournant vers la droite ) tout ce qui se situe en deçà d'une certaine fréquence. Même principe pour les aigus, l'égaliseur affectant cette fois tout
ce qui se situe au-delà d'une certaine fréquence.
Sur les petites consoles de home studio et autres produits d'entrée de gamme, la section d'égalisation - on dit aussi l'étage de correction, pour faire plus
"riche", se résume bien souvent à ce réglage sommaire des graves et des aigus. Prenons pour exemple un appareil testé à quelques pages d'ici, le
Tascam 414, dernier né de la famille des Portastudio, et qui dispose justement de deux bandes "shelving". A la lecture des spécifications, on apprend
que l'égaliseur grave est caractérisé par une fréquence de 100 Hz, et l'égaliseur aigu, par une fréquence de 10 kHz. On apprend aussi que
l'atténuation/amplification, que l'on infligera donc au signal en tournant le potentiomètre de gain dans un sens ou dans l'autre, couvre une plage qui va
de -10 à +10 dB (des plages s'échelonnant de -12 à +12 dB, parfois même de -15 à +15 dB, sont également courantes). Comprenez par là que
l'égaliseur grave du Tascam, potentiomètre au minimum, atténuera de 10 dB une fréquence de 100 Hz, et que l'égaliseur aigu atténuera d'autant une
fréquence de 10 kHz. A l'inverse, potentiomètres au maximum, ils amplifieront ces fréquences de 10 dB. Cela ne signifie pas pour autant que toutes les
fréquences inférieures à 100 Hz (pour l'égaliseur grave) ou supérieures à 10 kHz (pour l'égaliseur aigu), seront elles aussi atténuées de 10 dB, ni que
toutes celles supérieures (pour l'égaliseur grave) ou inférieures (pour l'égaliseur aigu) ne seront pas affectées. En réalité, la courbe d'un correcteur
"shelving", est progressive. Ainsi, dans le cas d'un égaliseur grave comme celui du Tascam 414, peut-être cette courbe commencera-t-elle à
atténuer/augmenter les fréquences à partir de 500 Hz, de quelques petits dB, pour agir dans des proportions de plus en plus importantes, ceci jusqu'à
50 Hz, avant de se stabiliser (courbe en plateau caractéristique d'un "baxendall"). En réalité, que cet égaliseur grave soit caractérisé par une fréquence
de 100 Hz ne nous renseigne en rien sur sa courbe, si ce n'est qu'elle passe, à cette fréquence, par une atténuation/amplification de 10 dB lorsque le
potentiomètre se trouve positionné au minimum/maximum. En d'autres termes, on dit du correcteur qu'il est "centré" sur 100 Hz. Sur un plan pratique, il
travaille de part et d'autre de cette valeur...
Pour en finir avec les égaliseurs "shelving", et si leur fréquence est le plus souvent fixée par le constructeur, signalons que certains d'entre eux, plus
évolués, permettent de la régler. On dispose alors d'un second potentiomètre, dédié à cet effet.
Low shelf :
Son fonctionnement est à rapprocher du coupe bas, on choisit une
fréquence et il agit sur toutes les fréquences en dessous. La différence
avec le coupe bas est que le low shelf ne coupe pas les fréquences
mais les atténue ou les amplifie. On peut donc décider d'enlever 5dB à
toutes les fréquences en dessous de 500 Hz par exemple. Cette outil
est très pratique.
High shelf :
Je suis sûr que vous avez déjà compris son fonctionnement, cet outil
atténue ou amplifie toutes les fréquences aiguës au delà de la
fréquence choisie.
Les filtres
Les férus de synthèse analogiques ne sont pas sans ignorer ce qu'est un filtre passe-haut ( high pass ), parfois appelé coupe-bas, et son contraire le
passe-bas ( low pass ), parfois appelé coupe-haut. Tous deux sont caractérisés par une fréquence à partir de laquelle ils atténuent le signal ( les graves
dans le cas du passe-haut, les aigus dans le cas du passe-bas ). Cette atténuation est fonction d'une pente qui s'exprime en dB par octave - ce n'est
plus une courbe, contrairement aux égaliseurs "shelving". Ainsi, un filtre passe-haut centré sur 120 Hz, et d'une pente de 12 dB/octave, atténuera de 12
dB une fréquence de 60 Hz ( une octave plus bas ), de 24 dB une fréquence de 30 Hz ( deux octaves plus bas ), etc. Sur des consoles de mixage
évoluées, l'étage d'égalisation, en plus de correcteurs "shelving" ( en plateau ) et "peaking" ( en cloche ), comporte un passe-haut, voir également un
passe-bas. Certains équipements permettent de choisir la fréquence, d'autres non.
Coupe bas:
Ou aussi appelé: Passe haut, high passe filter (HPF), low cut filter
(LCF).
On le représente souvent par ce symbole :
Le fonctionnement est assez simple, cet outil coupe toutes les
fréquences en dessous de la fréquence choisie. Cet outil est très utile
par exemple si vous ne désirez enregistrer qu'une voix dans un
environnement bruyant. Un coupe bas vous enlèvera toutes les
fréquences en dessous de 80Hz, cela n'affectera pas la voix et vous
aurez déjà un peu nettoyé votre enregistrement.
Coupe haut:
Aussi appelé: Passe bas, low passe filter (LPF), high cut filter (HCF).
Représenté par se symbole:
Moins courant que le coupe bas son fonctionnement est comparable, il
coupe toutes les fréquences au dessus de la fréquence fixée. A mettre
donc pour couper les aiguës.
Pour ces deux outils un des paramètres importants est la courbe de coupure, on ne peut pas toujours la paramétrer. Elle est donnée en dB par 1/3
d'octave et montre à quel point elle va agir sur les fréquences proches de la limite choisie.
Pour utiliser les coupe bas et haut, il suffit la plupart du temps d'enfoncer un petit switch près duquel on retrouvera leur symbole.
Semi-paramétrique
Plutôt trivial, l'égaliseur "shelving" grave/aigu ne brille pas par la richesse de son potentiel. C'est pourquoi nombre de consoles, même modestes, y
rajoutent une troisième bande, dite "peaking" : celle des médiums. Ici, la courbe en plateau caractéristique du "shelving" fait place à une courbe en
forme de cloche. En clair, l'atténuation/augmentation, bien évidemment fonction, là encore, de la position du potentiomètre de gain, atteint son
maximum à la fréquence sur laquelle est centré l'égaliseur, pour devenir de moins en moins importante, de part et d'autre de cette fréquence et au fur et
à mesure que l'on s'en éloigne. Sauf exception, l'égaliseur "peaking" dispose de deux potentiomètres : l'un pour le gain, donc ( généralement dans une
plage de +/- 12 dB ou +/- 15 dB ), et l'autre pour la fréquence ( on emploie parfois le terme de "sweep", ou "sweeping", du fait que l'on puisse "balayer"
cette dernière, la faire"glisser" ). En l'absence de ce second réglage, le correcteur médium perd de son intérêt. Effectivement, une fréquence fixe,
choisie par le constructeur, pourra difficilement répondre à tous les besoins... Pour votre culture, sachez qu'un égaliseur "peaking" dont on peut régler la
fréquence se voit qualifié de "semi-paramètrique" . Semi-paramétrique ? Cela sous entendrait-il que se cache encore un paramètre dont nous n'avons
point parlé ?
Paramétrique
Un égaliseur de type "peaking", nous l'avons vu, travaille de part et d'autre de la fréquence sur laquelle il est centré. Mais rien ne nous renseigne quant
à la largeur de cette zone de travail. La bande de fréquences affectée s'étale-t-elle sur des kilomètres ? Est-elle au contraire très étroite ? Seul un
manuel publiant la courbe du correcteur nous donnera la réponse... Et si cette courbe, tout comme le gain et la fréquence, était elle aussi réglable ?
C'est exactement ce qu'offre un paramétrique... qui permet justement de la paramétrer ! On écope ainsi d'un troisième potentiomètre, agissant sur la
largeur de la courbe. Le réglage en question porte le nom de "Q". Plus ce facteur est élevé, plus la bande traitée est étroite. A l'inverse, plus il est faible
et plus cette bande est large. Dans sa plage de valeurs la plus courante, le "Q" s'échelonne de 0,5 ( environ une octave ) à 3 ( environ un tiers d'octave
). Certains égaliseurs proposent des fourchettes encore plus grandes, de 0,1 ( plusieurs octaves ) à 10 ( moins d'un demi-ton ).
Par exemple ci contre un Q réglé à 1 :
Un autre exemple de Q réglé à 10 :
Réglages possibles
INPUT - niveau d’entrée pour ne pas saturer les circuits électroniques
LOWCUT - filtre passe-haut pour faire un premier filtrage ( les graves seront atténués à partir d’une certaine fréquence )
HIGHCUT - filtre passe-bas pour faire un premier filtrage (les aigus seront atténués à partir d’une certaine fréquence) sur certains modèles on
trouve des limiteurs et / ou des réducteurs de souffle
OUTPUT - niveau de sortie pour rattraper les changement de gain du signal traité
FREQUENCY- règle la fréquence centrale
BANDWIDTH ou Q règle la largeur de la bande les chiffres se rapportent à l’octave .2 signifie donc une largeur de deux octaves ( pour 1 kHz
la largeur de bande va de 500 Hz à 2 kHz ) 0,5 signifie une demie octave ( pour 1 kHz ça va de 800 Hz à 1,2 kHz ) attention toutefois, car sur
certain modèles, les chiffres indiquent exactement le contraire, c.à.d. 2 veut dire 1/2 d’octave et 0,5 sera donc 1/0,5 = deux octaves
LEVEL règle le gain du traitement, généralement de –15 à + 15 db
BYPASS permet de comparer le son traité avec le son d’origine
Sans tomber dans la généralisation à outrance, l'utilisation d'égaliseurs paramétriques obéit à quelques règles empiriques, surtout si l'on tient à
conserver une sensation de naturel ou d'équilibre spectral dans le son. Car quel que soit le style de musique traité, cet équilibre est indispensable pour
une écoute qui n'induise pas une fatigue voir un rejet par l'oreille, organe plutôt tatillon si l'en est...
De ce point de vue le réglage de la largeur de la bande (Q) d'un égaliseur paramétrique va s'avérer critique, mais de façon différente selon que l'on
travaille en atténuation ou en accentuation des fréquences visées. Toute atténuation sur une large bande de fréquence par exemple ( valeur de Q faible
), devra se faire sur la pointe des pieds, car un "trou" béant dans l'éventail d'harmoniques est immédiatement perçu par l'oreille comme anti-naturel.. En
revanche en resserrant la bande on pourra atténuer "chirurgicalement" une fréquence envahissante sans pour autant éveiller la méfiance de tympans
avisés.
En matière d'accentuation c'est tout à fait l'inverse : l'amplification musclée d'une portion large et bien choisie du spectre sera plutôt mieux acceptée que
sur une bande très serrée, où là encore l'oreille risque de tiquer. La chose peut aisément s'expliquer par un détour au pays des "vrais" sons ( eh oui
cela existe, le réveil matin par exemple...) .En temps normal une accentuation sur une large bande de spectre est équivalente à une atténuation des
graves et des aigus comme cela peut arriver en s'éloignant physiquement d'une source. En revanche une harmonique sortant démesurément du lot
suite à un traitement avec un paramétrique n'a pas vraiment d'équivalent dans la réalité à part peut-être l'oreille collée à un tuyau, une lutherie ratée, ou
simplement de l'acoustique d'une pièce impropre à la musique...
Les graphiques
Les égaliseurs graphiques agissent sur toute l'étendue du spectre, qu'ils divisent en un certain nombre de bandes, généralement 15 ou 31. Chacune de
ces bandes est matérialisée par un curseur, permettant de l'atténuer ou de l'amplifier ( de +/- 12 ou +/- 15 dB, le plus souvent ). Un égaliseur graphique
31 bandes est également dit 1/3 d'octave, et un 15 bandes, 2/3 d'octave. Pour bien comprendre cette terminologie, il faut savoir que la plage 20 - 20
000 Hz, qui correspond donc aux capacités des pavillons auditifs normalement situés de part et d'autre de notre crâne, couvre environ dix octaves.
Simple : sachant, pour passer à l'octave supérieure, qu'il convient de multiplier la fréquence par deux, on constate effectivement que la plage 20 - 20
000 Hz comprend grosso-modo dix octaves ( 20, 40, 80, 160, 320, 640, 1 280, 2 560, 5 120, 10 240, 20 480 Hz ). Les 31 bandes de notre égaliseur
graphique représentent donc bien des 1/3 d'octave, ou à peu près... Au fait, mais vous l'auriez très certainement deviné, le terme "graphique" découle
de la représentation visuelle de la courbe de correction qu'offrent les curseurs...
En pratique, les égaliseurs graphiques servent à traiter des mixages plus que des instruments isolés ( quoique parfois...). Outre les innombrables
modèles en rack présent sur le marché, il n'est pas rare, sur de petites consoles amplifiées, de trouver des versions simplifiées, cinq ou sept bandes,
sur le bus stéréo. Les sonorisateurs professionnels, pour leur part, utilisent généralement des racks deux canaux 31 bandes ( des Klark Teknik, en
particulier ). Comme nous le mentionnions en ce début d'article, il s'agit, après avoir analysé la courbe de réponse d'une salle de spectacle - il existe à
cet effet des appareils de mesure très précis -, d'appliquer la courbe inverse à l'aide d'égaliseurs graphiques, afin d'obtenir la réponse la plus "droite
possible".
Réglages possibles
INPUT - niveau d’entrée pour ne pas saturer les circuits électroniques
LOWCUT - filtre passe-haut pour faire un premier filtrage ( les graves seront atténués à partir d’une certaine fréquence )
HIGHCUT - filtre passe-bas pour faire un premier filtrage (les aigus seront atténués à partir d’une certaine fréquence) sur certains modèles on
trouve des limiteurs et / ou des réducteurs de souffle
LEVEL - le réglage de niveau d’entrée est souvent remplacé par un réglage de niveau de sortie pour rattraper les changement de gain du
signal traité (si vous augmentez de 6 db les 1 kHz le volume sonore va pratiquement doubler !!) ensuite viennent les différents curseurs ou
potentiomètres pour augmenter ou atténuer les fréquences
RANGE -les EQ de bonne qualité ont un commutateur pour changer l’étendu du réglages maximum entre 6 db (plus fin) et 12 db ( plus
efficace )
BYPASS - un bouton by-pass est indispensable pour pouvoir comparer le son direct avec le son traité
En résumé pour les deux principaux types
Un équaliseur à bande propose un potentiomètre linéaire par bande de fréquence permettant d'augmenter ou de diminuer son volume.
Un égaliseur paramétrique propose un potentiomètre boost/cut ( équivalent à un potentiomètre linéaire d'égaliseur graphique ), un autre pour faire varier
la fréquence centrale d'influence, et un troisième nommé Q permettant de choisir la sélectivité ( l'étendue de la bande affectée ).
Egaliseur graphique 8 bandes
Egaliseur paramétrique 4 bandes
Influence du matériel
Le matériel sur lequel vous mixez est très important. En effet, chaque enceinte, chaque ampli, chaque console ou carte son a son propre son. C'est
pourquoi vous devez faire l'égalisation sur du matériel dont vous connaissez bien le son propre, afin de savoir à quoi vous en tenir.
D'autre part, il vaut mieux que la courbe de réponse de votre système soit la plus plate possible. Bref, exit les systèmes colorés, les ultra bass top
maximizer et autres surround, ainsi que les égalisations de chaîne hi-fi. Si vous ne vous tenez pas à cette règle, vous aurez probablement des surprises
en écoutant le résultat sur un autre matériel. Si vous mixez sur un système qui a des basses faibles, vous risquez de trouver le son très sourd chez
quelqu'un ayant une chaîne hi-fi moderne ( qui sont généreuses dans les aigus ). A l'inverse, si vous mixez sur un système ayant des aigus faibles,
vous risquez de trouver le son très agressif ( notamment les cymbales ) sur d'autres systèmes d'écoute.
Influence de l'oreille ( ou de notre cerveau plus exactement )
Effet de masque.
On le sait, notre oreille n'a rien du capteur idéal. Cet article nous donne l'occasion de lever le voile sur un curieux phénomène, appelé "effet de
masque". L'exemple "de laboratoire" consiste à concocter un mélange de signaux ( tiens, tiens...) de fréquences assez proches. Dès que l'un de ces
signaux "dépasse" les autres, il les masque plus ou moins : autrement dit, les autres sons n'émergent plus, ils sont perçus comme bien plus faibles
qu'ils ne sont en réalité, voire plus perçus du tout ! Ce phénomène est bien évidemment pris en compte par tous les systèmes audio de réduction de
débit de données. Ce qu'il faut en retenir en pratique, c'est que notre oreille n'a vraiment rien de cet appareil linéaire de mesure de spectre qu'est un
analyseur audio...
On recherche de tout appareil électroacoustique, qu'il soit électronique ( ampli, console, convertisseur...) ou de type transducteur ( micro, enceinte
acoustique...), une courbe de réponse la plus plate possible. Or, s'il est bien un capteur auquel le mot linéarité s'applique fort mal, c'est l'oreille humaine
! Au fil de l'évolution de l'espèce, elle s'est sensibilisée aux fréquences les plus proches de la voix - plus particulièrement celle d'un bébé. Notre zone de
perception maximale se situe donc autour de 1 à 2 kHz. Au-dessous et au-dessus de ces fréquences, on entend d'autant plus mal que le niveau est bas
! La courbe "niveau réel objectif/niveau perçu subjectif" la plus plate est atteinte vers 85 dB SPL. Entre parenthèses, c'est d'ailleurs le niveau sonore de
mixage normalisé en cinéma : le mixeur procède au calibrage de son installation de façon à mesurer, là où il est assis, ces fameux 85 dB SPL !
A des niveaux d'écoute inférieurs, les graves et les aigus sont moins bien perçus. Les fameux correcteurs de "loudness", présents sur nombre de
chaînes hifi, servent à rééquilibrer ces défaillances de l'oreille. À des niveaux d'écoute supérieurs, la courbe redevient tourmentée, l'oreille se fatigue
plus vite, et la dynamique est moins bien analysée. Voilà pourquoi un même son aigu, inoffensif écouté doucement, peut devenir strident si on en
augmente le niveau sonore. Personne n'entend un son de la même manière. Ainsi, un son que vous qualifieriez de "clair et brillant" peut être considéré
comme "agressif et qui explose les tympans" pas quelqu'un d'autre. C'est ce que l'on appelle la "psycho acoustique".
D'autre part, votre condition physique influe également sur votre perception du son. Ainsi, vous aurez du mal à supporter les sons de caisse clair et de
cymbales le lendemain d'une cuite mémorable. Si vous faites vos réglages à volume élevé ( et c'est souvent le cas ) et à fortiori au casque, attention!
Vos oreilles fatiguent et vous finissez par moins bien percevoir les fréquences élevées. Du coup, votre mix risque d'être bien plus aigu que vous ne le
percevez sur l'instant. Conclusion, accordez-vous des pauses afin de préserver vos oreilles, et n'essayez pas de finir vos réglages "pour boucler le mix"
si vos oreilles ne suivent plus.
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