2- Grave : entre 60 et 200 Hz
C'est ici que se situe en grande partie l'énergie d'une rythmique. La tessiture "habituelle" d'une basse, par exemple, va de Mi 1 à Mi 4, soit des
fondamentales s'échelonnant de 80 Hz à 640 Hz.
3- Bas-médium : entre 200 Hz et 1,5 kHz
Les premières fréquences harmoniques de la plupart des instruments sont là. Si l'on apporte trop de corrections dans cette région du spectre, les
timbres deviennent souvent nasillards, un peu pincés, voire fatigants - il y a trop d'énergie par rapport à la fondamentale.
4- Haut-médium : entre 1,5 kHz et 4 kHz
Zone où commencent à se trouver les harmoniques de rang élevé. C'est le respect de ce registre qui permet de "reconnaître" le contenu des messages
(facteur d'intelligibilité en transmission vocale - respect des consonnes). Conséquence : pour améliorer la compréhension d'un texte chanté, c'est ici
qu'il faut corriger !
5- Aigu : entre 4 et 10 kHz
Nous voici au pays de la clarté, de la définition des sons. Corriger un instrument ou une voix vers 5 kHz la fait se rapprocher, en augmente la présence.
Toutefois, gare aux éventuelles sifflantes, qui se trouveront boostées par un tel traitement, jusqu'à rendre la voix agressive.
6- Extrême-aigu : entre 10 et 20 kHz
Ici encore, on parle d'une impression de clarté, de brillance, d'air... Corriger dans cette région peut donner un "piqué" intéressant. Méfiance : les
éventuels souffles, bruits à spectre large et autres pollutions ne demandent qu'à se réveiller lors d'égalisations un peu appuyées...
La scission des registres extrêmes en deux parties peut sembler un peu "artificielle". Concrètement, sur les consoles professionnelles, vous
remarquerez généralement la présence de quatre correcteurs, les plus sophistiqués (paramétriques) étant réservés aux bas et haut-médiums. Sur les
consoles home studio, on ne bénéficie généralement que d'un seul correcteur, semi-paramétrique de surcroît, pour trafiquer cette zone si sensible
qu'est le registre médium. Le home studiste ne part donc pas gagnant... D'autant que les graduations sérigraphiées sur les correcteurs des consoles ne
sont pas toujours exactes ni précises !
Bref
Même si deux ou trois paramètres suffisent pour des réglages de bûcherons ou pour le live, cela ne suffit pas pour faire les corrections efficaces et
subtiles que nécessitent un enregistrement.
Dans les studios et sur les amplis haut de gamme, on trouve des égaliseurs bien plus performants, qui proposent non plus deux ou trois bandes mais
plutôt une trentaine. Ceci permet de mieux cibler les instruments, qui n'utilisent pas les mêmes plages de fréquences. De plus, le son d'un instrument
peut souvent être décomposé en plusieurs plages : l' attaque est souvent plus aiguë que le sustain, ce qui signifie que vous allez pouvoir donner un son
plus ou moins agressif grâce à l'égalisation.
Il existe un système alternatif aux égaliseurs à bandes, appelés égaliseurs paramétriques. Au lieu d'avoir des bandes agissant sur des fréquences
prédéfinies, il est possible de choisir la fréquence centrale et l'étendue de l'influence de chacun des paramètres. Il est ainsi possible d'obtenir de très
bons résultats à coût réduit. D'autre part, le système est rapide et agréable à manœuvrer. Revue de détail:
Différents types d'égalisation
Shelving
Utilisés pour régler les graves et les aigus, les égaliseurs de type "shelving", encore appelés "baxendall" ( du nom de leur concepteur, Peter J.
Baxendall ) sont les plus élémentaires. C'est ce style de correcteurs que l'on rencontre sur les chaînes hifi, les autoradios, etc. Dans les graves,
l'égaliseur "shelving" permet, au moyen d'un potentiomètre généralement rotatif, d'atténuer ( en tournant le potentiomètre vers la gauche ) ou d'amplifier
( en le tournant vers la droite ) tout ce qui se situe en deçà d'une certaine fréquence. Même principe pour les aigus, l'égaliseur affectant cette fois tout
ce qui se situe au-delà d'une certaine fréquence.
Sur les petites consoles de home studio et autres produits d'entrée de gamme, la section d'égalisation - on dit aussi l'étage de correction, pour faire plus
"riche", se résume bien souvent à ce réglage sommaire des graves et des aigus. Prenons pour exemple un appareil testé à quelques pages d'ici, le
Tascam 414, dernier né de la famille des Portastudio, et qui dispose justement de deux bandes "shelving". A la lecture des spécifications, on apprend
que l'égaliseur grave est caractérisé par une fréquence de 100 Hz, et l'égaliseur aigu, par une fréquence de 10 kHz. On apprend aussi que
l'atténuation/amplification, que l'on infligera donc au signal en tournant le potentiomètre de gain dans un sens ou dans l'autre, couvre une plage qui va
de -10 à +10 dB (des plages s'échelonnant de -12 à +12 dB, parfois même de -15 à +15 dB, sont également courantes). Comprenez par là que
l'égaliseur grave du Tascam, potentiomètre au minimum, atténuera de 10 dB une fréquence de 100 Hz, et que l'égaliseur aigu atténuera d'autant une
fréquence de 10 kHz. A l'inverse, potentiomètres au maximum, ils amplifieront ces fréquences de 10 dB. Cela ne signifie pas pour autant que toutes les
fréquences inférieures à 100 Hz (pour l'égaliseur grave) ou supérieures à 10 kHz (pour l'égaliseur aigu), seront elles aussi atténuées de 10 dB, ni que
toutes celles supérieures (pour l'égaliseur grave) ou inférieures (pour l'égaliseur aigu) ne seront pas affectées. En réalité, la courbe d'un correcteur
"shelving", est progressive. Ainsi, dans le cas d'un égaliseur grave comme celui du Tascam 414, peut-être cette courbe commencera-t-elle à
atténuer/augmenter les fréquences à partir de 500 Hz, de quelques petits dB, pour agir dans des proportions de plus en plus importantes, ceci jusqu'à
50 Hz, avant de se stabiliser (courbe en plateau caractéristique d'un "baxendall"). En réalité, que cet égaliseur grave soit caractérisé par une fréquence
de 100 Hz ne nous renseigne en rien sur sa courbe, si ce n'est qu'elle passe, à cette fréquence, par une atténuation/amplification de 10 dB lorsque le
potentiomètre se trouve positionné au minimum/maximum. En d'autres termes, on dit du correcteur qu'il est "centré" sur 100 Hz. Sur un plan pratique, il
travaille de part et d'autre de cette valeur...
Pour en finir avec les égaliseurs "shelving", et si leur fréquence est le plus souvent fixée par le constructeur, signalons que certains d'entre eux, plus
évolués, permettent de la régler. On dispose alors d'un second potentiomètre, dédié à cet effet.