NW Science Article 18
Notre mode de pensée occidental, devenu très largement majoritaire pour l’ensemble de
l’espèce humaine, a été fortement modelé par le travail et les idées de René Descartes. Certes,
de nombreux scientifiques, philosophes et intellectuels ont apporté depuis leurs propres
hypothèses et affirmations sur ce qu’il est bon de penser, ou non. Cependant, tous ces
successeurs de Descartes se sont inspirés de ses travaux et de ses méthodes réputées
scientifiques, pour avancer chacun dans leurs propres spécialités. C’est ainsi que depuis le
18ème siècle aucun domaine de vie n’échappe aux fondations cartésiennes : la « logique », les
sciences expérimentales en général, leurs applications technologiques, la philosophie, et l’idée
même de nos pensées et comportements sociaux.
Les prédispositions cartésiennes de notre pensée sont tellement établies, que la simple
question de les remettre en cause… ne se pose pas. Cette question pourtant s’est posée pour
NW Science, qui vérifie ici que Descartes, tel un dictateur de la pensée, a largement participé à
encourager notre civilisation vers la voie des croyances,… une voix qui s’assombrit de plus en
plus. Son travail a certes stigmatisé de nombreuses réflexions philosophiques et surtout
métaphysiques, tout comme celui d’Aristote à son époque. Cependant, ce qui fut retenu
comme fondation de notre science moderne, son Discours de la méthode (en particulier la
quatrième partie, « Fondements de la métaphysique »), repose en fait sur la source dormante… de
notre dérive psychologique ! Une dérive a priori géniale, car métaphysique, mais d’une
dynamique mentale plutôt souterraine et agressive, d’apparence ouverte mais au fond… en
repli vers elle-même. Qui plus est, une dérive qui a fourni depuis une caution indéniable aux…
intellectuels ! (Notons que Fernand Hallyn avait mis le doigt sur ce dédoublement mental de
Descartes, dans le cadre de son essai « Descartes : dissimulation et ironie » - Librairie Droz, 2006).
Notre but n’est absolument pas de faire un procès à Descartes car, au même titre qu’Aristote,
il restera une figure essentielle des fondements de la science dite moderne et de ses concepts.
Ce qui nous semble le plus important durant les prochaines pages, est de mettre en lumière les
énormes erreurs d’orientation qu’il a induites, concernant en particulier les notions de pensée
et d’esprit, de raisonnement scientifique et d’expérience. Nos explications ne pourront laisser
personne indifférent, du lecteur simplement motivé pour mieux comprendre sa vie, ou de
l’élite scientifique non résignée… aux mystères cultivés par notre société. Seul le visiteur
hostile à l’évolution des idées acquises poursuivra sa route sans se sentir inquiété. Pour ce
dernier, nous ne pouvons que lui laisser ses propres certitudes… provenant de son héritage.