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Arbres et biodiversité
Contexte
Si l’on demande à des enfants de dessiner une forêt, beaucoup
représenteront des arbres, voire même quelques animaux et pourtant, la forêt
n’est pas qu’un ensemble d’arbres, mais le résultat d’une lente colonisation de la
végétation, d’un combat afin de s’installer toujours plus loin, toujours plus haut. Tout
comme la flore, la forêt est différente selon l’altitude, le milieu sur lequel elle se trouve
ou encore l’orientation.
Posés sur les branches ou abrités au creux des troncs, des animaux y vivent. Ils sont
très discrets. On ne les voit pas souvent, mais si on apprend à observer, on trouve
facilement des indices de leur présence. Ce sont les traces, les crottes, les troncs d’arbre
grattés ou piqués, ou tout simplement de l’herbe couchée…
Notre département a la chance de posséder de nombreux bois, forêts et bosquets
souvent proches de l’école (
Cf. carte ci-contre
). Nous vous proposons un exemple
de projet incluant du terrain afin d’appréhender la richesse et la diversité de cet
écosystème si présent dans l’histoire et le développement des Pyrénées.
Public visé : A partir du cycle 1
Déroulement
Ce projet peut se décliner en plusieurs séances en classe et surtout en sortie. Des
secteurs propices pour l’approche du milieu forestier existent peut-être à proximité
de l’école. Les animateurs du CPIE Bigorre-Pyrénées peuvent vous conseiller plusieurs
bois, ou forêts où découvrir la forêt, quelques exemples ci-dessous :
Forêt de plaine et de coteaux :
Le bois du commandeur à Bordères
La plantade de Momères
La forêt de Puydarrieux
Le bois de Marmajou à Nouilhan et
Maubourguet
Le bois d’Aureilhan
Forêt de piémont :
La forêt du Bédat à Bagnères-de-Bigorre
Le bois de Lourdes
Le bois de la Génie à Saint-Pé-de-Bigorre
La plantade de la Barthe-de-Neste
Forêt de montagne :
La forêt de Couraduque
La forêt de Payolle La forêt de la station de Val Louron
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LES FORÊTS DANS LES
HAUTES-PYRENEES
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1ère séance : En salle
•Qu’est-ce qu’un arbre ?
Il est composé de racines, d’un tronc, de branches et de feuilles.
Mais, savez-vous ce que sont les ramures, le fût, la couronne, le chevelu ou encore une
radicelle ?
Tous ces mots décrivent des éléments de l’anatomie de l’arbre. Ils permettent de les
différencier, de savoir de quel arbre il s’agit, de les déterminer, de les nommer (
Cf.
schéma ci-dessous
).
Ressources
• www.arbresetpaysagesdautan.fr
• www.onf.fr
• www.ledeveloppementdurable.fr/foret : exposition d’affiches sur la forêt.
Etude de cas
L’étude de la forêt est un sujet qui se prête fort bien à un travail sur l’année scolaire :
étude au fil des saisons, les aspects esthétiques, la notion du vivant, la reproduction,
etc. Débutez le projet par une représentation initiale à partir de dessin, de discussion
commune, est un bon préalable à l’action.
Une comparaison entre deux forêts différentes est également intéressante. Faites
émerger les différences entre la forêt près de l’école et une forêt de montagne ou la
forêt des Landes ; une forêt exclusivement de production et une forêt de protection
ou une forêt récréative permettant de rendre compte de la diversité des forêts, des
rôles et des usages.
Pour les écoles en zone urbaine n’allant pas souvent en milieu naturel, une séance
préalable en salle peut-être conseillée. Elle permettra de présenter les principaux
éléments que les enfants vont aller rechercher en forêt : feuilles de différentes essences
forestières
(attention les arbres proches de l’école en ville sont souvent des espèces
introduites que l’on ne retrouve pas ou peu en forêt, ex : Liquidambar, Tulipier de
virginie, Marronnier, Lagestroemia…)
, de mousses, de fougères, des échantillons
d’écorces, de bourgeons, de fleurs en fonction des saisons, de champignons (des
informations peuvent être demandées au pharmacien)…
Une sortie en forêt viendra à la suite, véritablement lancer l’envie de découvrir, de
se confronter à la réalité et de saisir la richesse, la complexité du milieu forestier. Elle
permettra aussi et surtout de mettre ses sens en alerte, qu’il s’agisse :
-Des odeurs : de terre, de champignon, celles développées par l’humus et la
mousse, fétides comme la dégradation de certains champignons ou de la boue
d’une flaque, subtiles comme celle des œillets, des églantines, des cèpes ou des
girolles,
-Des goûts : les mûres, les framboises, les merises, les noisettes, les faines, les
fleurs de trèfles, les jeunes vesses de loup,
-De l’ouïe : chants des oiseaux plus importants au printemps, crissement
des milles-pattes, des cloportes, des larves de coléoptères dans le bois mort, du
bruissement des feuilles mortes lors du passage du mulot du campagnol ou des
oiseaux à la recherche d’un vermisseau ou de graine, ou plus surprenant le bruit
de la montée de sève au mois d’avril écouté à l’aide d’un stéthoscope,
-Du toucher : la rugosité des écorces, la douceur des mousses de l’intérieur
d’une bogue, l’aspect lisse du gland, de la châtaigne.
LA STRUCTURE D’UN ARBRE
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Les arbres peuvent être classés en deux grandes catégories (
Cf. schéma ci-dessous
) :
-Les feuillus, comme leur nom l’indique, possèdent des feuilles. Chez la plupart
des espèces, elles arrivent au printemps, sont vertes en été, changent de couleur
en automne, deviennent marrons ou jaunes, puis tombent. On dit qu’elles sont
caduques. Quelques espèces de feuillus ont la particularité de garder sur plusieurs
années leurs feuilles. Elles les perdent progressivement au bout de trois ou quatre
ans sans jamais en être dépourvues complètement. On les appellera « feuillus
persistants ». Le Houx et le Buis en sont de bons représentants locaux. L’Olivier,
le Chêne liège ou vert illustrent les zones plus chaudes. Le Hêtre est le feuillu le
plus répandu sur le territoire du Parc national des Pyrénées. Mais, on retrouve
également des bouleaux, des sorbiers ou encore des érables.
-Les résineux possèdent des aiguilles, qui ne tombent pas en hiver (sauf quelques
exceptions comme le mélèze). On dit qu’elles sont persistantes. Les résineux sont
également appelés conifères en raison de leur fruit : le cône. La pomme de pin est
le plus connu des cônes. Dans les Pyrénées, on retrouve surtout à l’état naturel des
Sapins, des Pins sylvestres et des Pins à crochets. Les forestiers ont implanté des
conifères d’autres contrées comme l’Épicéa (sapin de Noël), le Sapin de Douglas,
le Pin noir, le Mélèze.
Feuillus et résineux ne se partagent pas les mêmes forêts en principe (
Cf. schéma
ci-dessous
). Ainsi, en plaine et dans le bas des vallées, au niveau de l’étage collinéen,
on retrouve en grande majorité des feuillus. La liste de ceux-ci est longue : chêne,
châtaigniers, érables, tilleuls, ormes, charmes, saules, trembles, aulnes etc.
Au-dessus, en remontant dans les vallées, le hêtre et le sapin sont majoritaires.
Au niveau des crêtes, on retrouve tout d’abord dans la partie basse, des hêtres et des
sapins. Puis, plus haut, au niveau des étages alpins et subalpins, seuls les Pins à crochets
subsistent. Ce sont les derniers arbres que l’on voit quand on monte vers les sommets.
Ils peuvent pousser très haut, avec un record d’altitude à 2 600 mètres dans le massif
du Néouvielle. L’endroit où l’on rencontre ces derniers arbres s’appelle la «
zone de
combat
» parce qu’il est très difficile pour eux de survivre.
Exemple de feuillu :
Le chêne
FEUILLUS
OU CONIFERES ?
Exemple de conifère :
L’épicéa
Les feuilles
Les aiguilles
ETAGEMENT DE LA VEGETATION
EN MONTAGNE
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•La biodiversité de la forêt
Une véritable organisation spatiale régit la forêt en étage, ce que l’on a appelé : la
stratification (
Cf. schéma ci-dessous
). Au niveau végétal, la partie la plus élevée se
nomme la strate arborée. Elle n’est constituée que de la ramure des grands arbres
procurant l’ombrage aux strates inférieures. La strate en dessous est constituée des
arbustes et des arbrisseaux, elle est nommée strate arbustive. Ce sont des végétaux
composé de lignine (bois), d’une taille inférieur à 7 mètres pour les arbustes et de
forme buissonnante pour les arbrisseaux. La strate inférieure se nomme la strate
herbacée. Elle est constituée des herbes, fougères, fleurs, des plantes élevées mais sans
bois. La dernière strate dit « muscinale » se compose des mousses très nombreuses
sous le couvert végétal et de champignons.
Les arbres ne sont pas les seuls pensionnaires de la forêt. Elle est composée d’une
multitude d’espèces végétales et animales !
En France, la forêt accueille 72 % des espèces de la flore française, mais aussi 73
espèces de mammifères et 120 espèces d’oiseaux. Chacune a son rôle. Les oiseaux se
nourrissent de fruits, de baies et de graines qu’ils dispersent ensuite, favorisant ainsi la
pousse de nouveaux arbres. Certains animaux vivent à la fois dans et en dehors de la
forêt. Chevreuils et cerfs sortent des bois pour aller brouter l’herbe des prairies.
•L’utilisation de la forêt par l’homme
L’homme s’est toujours servi du bois pour de multiples usages. Les arbres sont abattus
à la fin de l’automne pour être ensuite utilisés de plusieurs manières pendant l’hiver.
Il est important de bien exploiter la forêt afin qu’elle soit toujours en bonne santé !
Mais à quoi servent les arbres ? A chacun son utilité ! Voici quelques exemples
d’utilisation du bois :
-Le frêne était très utilisé pour la fabrication des outils. Ainsi, on le trouve à
proximité des granges ou le long des chemins reliant une parcelle à l’autre sur
les zones intermédiaires. De plus, il possède une particularité très appréciée des
menuisiers : les escaliers en frêne ne craquent pas.
-Le sapin pyrénéen est de grande qualité pour une utilisation en charpente
traditionnelle mais aussi industrielle.
-Le châtaignier est un bois très durable. Il est employé dans l’aménagement
extérieur ou le mobilier urbain. Il est également répulsif pour certains insectes et
les araignées.
Mais, l’homme n’utilise pas uniquement la forêt pour l’exploiter. Il y pratique également
de nombreuses activités : cueillette des champignons, promenade, course à pied,
construction de cabanes, observations naturalistes et également chasse ou activités
artistiques…
LA STRATIFICATION DE LA FORET
MAQUETTE PEDAGOGIQUE
DU CPIE BIGORRE-PYRENEES
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Les ronces sont tout autour de vous, annonciatrices dans l’avenir du retour
d’arbres. En effet, sous leur protection, les graines peuvent germer et les jeunes
arbres seront protégés du piétinement. Pensez à déguster les mûres si vous êtes
aux beaux jours. De jeunes arbres en bordure de la sente ont leur tronc écorché
à une vingtaine de centimètres du sol. C’est la preuve du passage du chevreuil sur
ce chemin. En hiver, cet animal vient frotter ses bois sur les petits troncs afin d’en
enlever le velours qui l’irrite énormément dès qu’ils ont atteint leur taille définitive.
En été, il pratiquera ce frottement pour marquer son territoire car c’est la période
du rut (accouplement).
Vous passez devant une petite mare. C’est un lieu très intéressant en milieu forestier
car il permet aux animaux de s’abreuver, mais aussi d’accueillir des amphibiens
assez nombreux en forêt (salamandres, tritons, grenouilles, crapauds). Ce point
d’eau est indispensable pour leur ponte. Il est possible de trouver des têtards voire
des tritons. De nombreux insectes viendront également s’y reproduire comme les
libellules, notonectes, nèpes et moustiques. Cette flaque sert aussi de bauge (lieu
de baignade dans la boue) où les sangliers viendront se débarrasser des puces,
tiques et autres parasites installés dans leur pelage.
2ème séance : Exemple de sortie au bois de Momères
Dès la sortie du bus, vous entrez dans une ambiance de grande forêt où la balade
peut-être réalisée sans difficulté. Ce lieu a la particularité d’avoir de grands et
vieux arbres aux écorces crevassées (toucher intéressant). Parfois, on remarque la
présence de noisettes et de glands qui sont des indices de présence des mésanges
et des sittelles. Ces grands arbres aux feuilles en forme de vague (lobées) sont des
chênes. Vous retrouvez au sol de nombreux glands avec leur chapeau (cupule)
ayant une tige (pédoncule) de plusieurs centimètres reliant le fruit à l’arbre, il s’agit
ici de chênes pédonculés.
Vous constatez que ces arbres sont alignés, signe évidemment d’une plantation.
Autrefois, il était fréquent que les communes fassent des plantations assez espacées
de chênes nommées localement plantade. Elles permettaient de produire des glands
pour nourrir les porcs des familles du village à l’automne, et d’obtenir 200 à 300 ans
plus tard de grosses poutres nécessaires pour les constructions de l’époque.
Certains vieux chênes perdent leur écorce. Ce sont des arbres malades ou déjà
morts, l’écorce étant indispensable pour protéger le bois des attaques d’insectes
et de champignons xylophages (mangeurs de bois). Dans ces arbres malades, des
trous bien circulaires indiquent la présence pics, Pic vert et Pic épeiche (habituel
dans les vieilles forêts). Si l’ouverture du nid a été en partie refermée avec de
la terre, vous êtes en présence d’un nid réutilisé par la petite Sittelle torchepot,
fréquente dans nos forêts, mais assez discrète.
Au printemps, vous trouvez plusieurs espèces de fleurs qui poussent au début de la
saison quand le soleil pénètre la forêt jusqu’au sol, réchauffant ainsi les anémones
sylvestres, les pulmonaires, les ficaires, et autres primevères, etc.
En bordure nord-ouest de la plantade, vous trouvez quelques vieux châtaigniers.
Comparez leurs écorces, leurs feuilles, leurs fruits avec ceux des chênes que vous
venez de traverser.
A cet endroit, il y a une sente permettant d’entrer dans une jeune forêt bien
diversifiée. Il faudra se mettre en file indienne car le chemin est étroit mais sans
difficulté. Prenez le temps avant d’entrer dans cette partie de forêt plus dense de
demander aux enfants où les animaux préfèreront s’installer : dans la plantade
ou dans cette forêt « fouillis » remplie de buissons de fourrés. Faites justifier aux
enfants leurs réponses en mettant en avant : l’abri, de quoi se cacher, se reproduire
en toute discrétion, le fait de trouver beaucoup de nourriture…
Vous passez devant des merisiers (cerisiers sauvages) dont les feuilles ont une tige
pour les tenir sur l’arbre (pétiole) avec deux minuscules boutons à la base. Elles
seront parées de rouge si vous venez en automne.
ITINERAIRE : SORTIE AU
BOIS DE MOMERES
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© 2014 DÉVELOPPEURS MAPOSMATIC/OCITYSMAP.
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