Rapport du jury du concours réservé section langues vivantes

Concours de recrutement du second degré
Rapport de jury
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Concours : CAPES et CAER-CAPES - réservés
Section : Langues-vivantes
Option : Espagnol
Session 2016
Rapport de jury présenté par :
Madame Dolorès BEAUVALLET,
Présidente du jury
Avec la collaboration de
Jean Antoine Pavon et Mario Barbuti
Bernardo López Navarro et Ángel Luis Hernandez
pour la rédaction des rapports d’épreuves
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Introduction
La session 2016 devait marquer la fin du concours réservé, en application de la loi du
12 mars 2012 relative à l’emploi titulaire des agents contractuels de la fonction publique. Il
apparaît anmoins, au terme des quatre années d’existence de ce concours, que tous ceux à
qui il s’adressait ne s’y sont pas présentés, soit parce qu’ils ne réunissaient pas toutes les
conditions de l’éligibilité au moment de leur inscription, soit par découragement, soit encore
parce qu’ils n’ont pas voulu donner suite à leur candidature. Le vivier pourtant existe,
notamment en espagnol, où l’on recrute des vacataires en nombre important depuis plusieurs
années. La session 2016 a été représentative de la désaffection pour le concours réservé :
comme en témoigne le recensement ci-dessous, le nombre d’inscriptions régulières
(constitution et envoi du dossier, présentation à l’épreuve orale) a permis de déclarer admis
un nombre de candidats bien inférieur à celui des postes offerts. La suite prévisible du déclin
continu des inscriptions au cours des trois dernières sessions aura été une légère baisse du
nombre de postes en 2016.
Une fois encore, la différence entre les candidatures relatives respectivement au Capes
et au Caer est notable : ceux qui se sont présentés au titre du privé, mieux préparés et
accompagnés, ont mené leur projet de titularisation à terme, ce qui a permis de pourvoir
l’ensemble des postes qui leur étaient destinés et de proposer une liste complémentaire de
cinq noms.
Admissibles
Postes
Capes
137
22
60
Caer
131
59
30
La lecture du rapport du jury témoigne pourtant des progrès constatés au fil des ans non
seulement dans la rédaction des dossiers de RAEP mais aussi dans les prestations orales de
ceux qui se sont présentés. Le caractère de ce concours, nouveau et original par rapport aux
traditionnels concours de recrutement des professeurs, fondés sur des programmes, s’est
naturellement estompé au fil des quatre années écoulées et les inscrits se sont parfois
montrés très à l’aise avec l’exercice. Il convient de souligner ce paradoxe : c’est au moment où
les candidats sont le mieux avertis qu’ils semblent moins convaincus de l’opportunité de se
présenter.
Le prolongement annoncé de deux années du concours réservé laisse espérer que les
personnels concernés sauront saisir l’opportunité qui leur est offerte de valoriser leur savoir-
faire et de consolider leur statut au sein de la fonction publique. Conçu à leur intention, le
concours réservé reste un des plus accessibles aux enseignants en poste ; encore convient-il
qu’ils s’en persuadent et s’y inscrivent.
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I. L’épreuve écrite d’admissibilité
Rapport établi par Jean Antoine Pavon et Mario Barbutti
Ce rapport s’inscrit dans la continuité de ceux des précédentes sessions et se donne
pour objectif de recenser les points ayant posé problème dans la rédaction du dossier de
RAEP au regard des attentes du jury et des exigences de l’épreuve. Des progrès notables ont
été constatés au fil des quatre années d’existence de ce concours et témoignent des efforts
fournis par les candidats pour tenir compte des conseils donnés. Le jury a apprécié la
pertinence avec laquelle certaines situations d’apprentissage ont été formalisées et analysées.
Une fois de plus, la lecture attentive des textes parus au Bulletin Officiel définissant les
modalités de l’épreuve aurait certainement permis à certains d’éviter quelques écueils et
d’élaborer un dossier cohérent et structuré.
Nous rappelons qu’il s’agit avant tout d’un exercice de rédaction qui exige rigueur et
précision, dans un français exemplaire sur le plan syntaxique et grammatical, la maitrise de la
langue française et de ses codes étant une compétence fondamentale que tout futur
professeur se doit de valider. Ainsi, une ponctuation aléatoire, le recours à un registre de
langue inadap et pauvre, par exemple, ne peuvent répondre aux attentes d’un concours
national de recrutement d’enseignants. La présentation d’un projet pédagogique sous forme
de tableau récapitulatif n’est pas plus recevable et peut être perçue comme une fuite face à la
difficulté de l’exercice de rédaction.
Enfin, toujours sur le plan formel, l’absence de rigueur a également été observée dans
l’incapacité du candidat à présenter des annexes dignes de ce nom, d’où l’impression parfois
d’un certain amateurisme.
I. Première partie du RAEP : la présentation du parcours professionnel du candidat.
Il s’agit de faire émerger l’expérience et les bénéfices tirés d’un parcours professionnel,
d’exposer synthétiquement une réflexion personnelle et authentique sur les enjeux de la
profession, nourrie par l’expérience professionnelle du candidat qui aura su prendre tout le
recul nécessaire. Nous saluons la pertinence ceux qui ont su faire preuve de réflexion dans les
choix pédagogiques opérés à la lumière des publics rencontrés dans les établissements dans
lesquels ils ont enseigné.
Il est important pour le candidat de mettre en avant des motivations suffisamment
pertinentes pour qu’elles puissent être prises en compte par le jury. Exprimer sa passion pour
un pays ou pour une langue, par exemple, ne peut en aucun cas servir de justification valable
pour accéder au métier d’enseignant.
II. Seconde partie du RAEP : la réalisation pédagogique.
Il s’agit pour le candidat de développer : « plus particulièrement, à partir d’une analyse
précise et parmi ses réalisations pédagogiques, celle qui lui parait la plus significative, relative
à une situation d’apprentissage et à la conduite d’une classe qu’il a eue en responsabilité. Cette
analyse devra mettre en évidence les apprentissages, les objectifs, les progressions, ainsi que
les résultats de la réalisation que le candidat aura choisi de présenter » (se référer au guide
concours personnel enseignant sur education.gouv.fr)
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Quel que soit le choix du niveau d’enseignement opéré, collège ou lycée, la
connaissance précise des programmes et la maitrise des enjeux didactiques et pédagogiques
sont des préalables incontournables pour l’élaboration de cette séquence.
Il est clair qu’un candidat se doit de savoir construire une séquence et de réfléchir à ses
contenus culturels et linguistiques. Le jury rappelle qu’il dispose de documents institutionnels
et de ressources en ligne (Eduscol, Bulletins Officiels, sites académiques) représentatifs de ses
attentes. Toutefois, il met tout particulièrement en garde les candidats sur la tentation de
vouloir reproduire des séquences déjà publiées, quelle qu’en soit la source.
Par ailleurs, comment évaluer la qualité de la démarche d’une séquence si le candidat
omet d’inclure dans ses annexes les supports qui ont servi à la construire ? De la même façon,
il veillera à ce que le projet final soit en cohérence avec la progression de la séquence. Peut-on
concevoir raisonnablement, par exemple, qu’un projet final oral soit préparé par des tâches
intermédiaires axées sur l’écrit ?
Afin de gagner en cohérence et en clarté dans l’exposé, peut-être conviendrait-il que le
candidat s’interroge d’emblée sur le niveau cible visé, suivant la classe.
Nous regrettons que l’étude du sens des documents ait été parfois escamotée ou
survolée tant sur le plan thématique que notionnel au risque de ne faire de ces derniers que
des prétextes à échanges stériles et de perdre de vue leur sens premier.
Est-il par ailleurs raisonnable de consacrer à une séquence un nombre trop important
de séances ou plusieurs heures à l’étude d’un même document. Que dire aussi des catalogues
de faits de langue proposés dans certains dossiers qui trahissent une incapacité à opérer la
moindre discrimination au regard du sens du document et qui rendent l’apprentissage de la
langue totalement artificiel ?
Le jury a cependant apprécié la démarche de certains candidats qui, ayant joint à leurs
annexes des productions d’élèves, se sont interrogés sur les enjeux de l’évaluation et sur la
manière de les mettre au service des apprentissages. Il a également valorisé l’aptitude du
candidat à prendre du recul par rapport au manuel car il est difficile d’évaluer le niveau de
réflexion menée et les capacités à enseigner si les choix didactiques n’ont pas été réfléchis.
Il est clair que l’enseignement des langues repose, entre autres, sur le choix de
documents pertinents porteurs d’une dimension culturelle qu’il conviendra de faire découvrir
aux élèves. Celle-ci participe à l’éveil d’une curiosité intellectuelle propice aux apprentissages
et à la prise de parole. Dans le même ordre d’idées, pourquoi s’interdire l’étude de la poésie ou
de la peinture sous prétexte que nous serions au début des apprentissages ?
L’évaluation des dossiers RAEP a pu mettre en évidence chez de nombreux candidats
certaines maladresses plus ou moins pénalisantes : ainsi, le thème de la famille dans une
séquence relève-t-il uniquement de la culture hispanique ? Certains sujets d’actualité ne
risquent-ils pas de donner lieu à des dérives incontrôlables au sein d’une classe ? Est-il
raisonnable, par exemple, d’amener les élèves à se positionner sur des sujets (très) sensibles ?
Il est également essentiel de ne pas oublier que la langue est avant tout au service du
sens du document proposé et qu’elle ne saurait être une fin en soi.
Il appartient au candidat de veiller à ce que son exposé soit clair et concret. Il évitera
tout jargon pseudo didactique qui ne ferait qu’alourdir son propos et perdre le jury. Celui-ci
attend une démarche personnelle et réfléchie fondée sur la justification à chaque étape des
choix didactiques opérés et qui permettent de mesurer véritablement le niveau d’acquisition
des élèves. En fonction du projet final visé, il mettra en évidence la corrélation qui existe entre
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objectifs linguistiques et culturels. Le jury a tout particulièrement apprécié la démarche de
certains qui, soucieux de mettre les documents à la portée de leurs élèves, ont su analyser au
préalable leurs besoins pour construire leur séquence.
S’il convient évidemment d’entrainer les élèves aux diverses activités langagières, peu
de candidats se sont réellement interrogés sur les stratégies à mettre en œuvre pour les
guider dans la compréhension d’un document écrit ou oral et les mener à réfléchir, pour
faciliter leur prise de parole ou optimiser leur capaci à rédiger, en d’autres termes, pour
gagner en autonomie. Si la connaissance des principes du CECRL est certes un prérequis, en
faire usage de façon artificielle ne saurait être opérant.
Il s’agit de faire preuve ici pour le candidat d’un regard analytique sur la mise en œuvre
de sa séquence, sur ses échecs et sur ses réussites. Trop de candidats encore ont escamoté
cette réflexion fondamentale ou se sont enfermés dans des certitudes stériles qui témoignent
d’une absence inquiétante de remise en question. Nous savons tous que la pédagogie n’est pas
une science exacte mais l’humilité et la sincérité du propos de certains candidats ont été
particulièrement appréciées par le jury. Elles constituent chez l’enseignant des qualités
essentielles. Cette prise de recul est nécessaire pour imaginer d’éventuelles remédiations tant
dans son approche pédagogique du cours que dans la transmission des savoirs qui en découle
II. L'épreuve orale d'admission
Rapport établi par Ángel Luis Hernandez et Bernardo López Navarro
Les dossiers de RAEP n'étant pas évalués au moyen d'une note chiffrée, la seule
épreuve orale détermine le classement des candidats. Il est donc essentiel qu’ils s'y préparent
sérieusement. Il convient d’être en mesure d'articuler les exigences officielles avec des choix
pédagogiques pertinents et adaptés au niveau des élèves concernés. Il est impératif de se
demander comment intégrer la dimension culturelle à la séquence. Lorsque l’on propose un
tableau, un poème, une chanson, etc. on doit évoquer, non seulement l’activité pédagogique en
soi, mais également l’apport culturel : le côté artistique, certes, mais également la
transmission d’un mode de vie, une manière de concevoir la réalité.
Le jury félicite les candidats qui se sont préparés avec sérieux, motivation et
professionnalisme à cet exercice. Beaucoup ont tiré profit de leurs expériences antérieures en
faisant preuve d'une réflexion aboutie sur la pédagogie, sur leurs choix, leurs réussites, leurs
erreurs, et ont fait de réels progrès dans la maîtrise des contenus et de la langue.
Les deux parties de l'épreuve (présentation par le candidat de son dossier RAEP suivi d'un
échange avec le jury; exposé suivi d'un entretien avec le jury) exigent une préparation
minutieuse. Le jury recommande de s'entraîner avec sérieux et très régulièrement à cette
épreuve orale afin de gérer correctement le temps de parole. Le jury conseille également aux
candidats de se préparer à répondre à des questions sur leurs pratiques du métier et
d'acquérir par conséquent le vocabulaire adéquat. En effet, "el aula de informática" n'est pas
exactement, "la sala de los ordenadores", "el tablero" n'est pas "la pizarra", mais on peut dire
"el cañón " également pour « el videoproyector ».
De la même façon que le jury tient compte de l'anxiété qui peut accompagner le
passage d'une épreuve orale de ce type et se montre courtois et bienveillant, les candidats
doivent être en mesure de contrôler une émotivité qui ne peut que les desservir. Le jury
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