SRADDT Diagnostic dynamique

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SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT
ET DE DEVELOPPEMENT DURABLE
DU TERRITOIRE
MIDI-PYRENEES
• PARTIE 1 – LE DIAGNOSTIC DYNAMIQUE •
2 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Sommaire
Introduction
1.
5
Les grandes évolutions socio-démographiques
en Midi-Pyrénées : caractéristiques et perspectives
1.1
1.2
1.3
Les évolutions et les perspectives démographiques
Caractéristiques sociologiques
L’évolution des besoins et des attentes sociales
2.
Les ressources du territoire au regard des problématiques
de consommation et de préservation
7
7
14
18
23
2.1
2.2
2.3
2.4
Les consommations énergétiques
La ressource foncière face à la pression résidentielle
Le patrimoine naturel marqué par la diversité
Une offre culturelle riche et diversifiée
23
25
27
31
3.
L’économie et l’emploi en Midi-Pyrénées :
mutations et potentiels de développement
32
3.1
3.2
3.3
3.4
La formation, un outil d’aménagement et d’équilibre social de l’espace régional
Evolution des activités de production et des principales filières régionales
Le développement des activités de services : le poids important
de l’économie résidentielle en Midi-Pyrénées
Des bassins d’emplois en recomposition avec des évolutions très contrastées
4.
L’organisation institutionnelle du territoire régional
4.1
4.2
Un paysage complexe
Les freins et les contraintes à l’optimisation de la dynamique des territoires
5.
L’organisation fonctionnelle de Midi-Pyrénées
5.1
5.2
5.3
5.4
L’armature urbaine
Les transports et les mobilités face à la crise énergétique
Le développement du numérique et l’accessibilité aux réseaux
Les solidarités et les interdépendances entre les territoires
Conclusion
32
36
46
48
51
51
54
55
55
57
64
66
68
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 3
4 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Introduction
Ce diagnostic dynamique constitue la première partie du SRADDT de la Région MidiPyrénées. Non exhaustif mais destiné à faire émerger les dynamiques majeures et les
évolutions actuelles, il vise à dégager et à projeter les tendances lourdes observées
ces dernières années en Midi-Pyrénées, notamment en ce qui concerne les différents
processus et dynamiques qui impactent le développement et l’organisation du territoire.
Au-delà d’un simple état des lieux, il s’agit donc de mettre en perspective la région MidiPyrénées et ses processus endogènes, non seulement au regard des principales
évolutions prospectives globales d’une part (tendances lourdes exogènes), mais aussi par
rapport à son environnement proche d’autres part (dynamiques interrégionales et
transfrontalières).
Ainsi, la finalité de ce diagnostic dynamique est d’arriver à dégager un certain
nombre de problématiques et de questions prospectives qui permettent
ensuite de construire des scénarios de développement.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 5
6 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
1. Les grandes évolutions socio-démographiques en MidiPyrénées : caractéristiques et perspectives
1.1 Les évolutions et les perspectives démographiques
• Données de cadrage
Au niveau national, Midi-Pyrénées se situe parmi les régions les plus
attractives sur le plan démographique, avec un taux de variation annuel
moyen de + 0,8% entre 1990 et 2005 (2ème taux régional).
Ce dynamisme démographique repose essentiellement sur les apports
migratoires, autrement dit sur la capacité de la région à attirer de nouvelles
populations.
En effet, l’excédent dû au solde naturel est faible : + 0,1% en moyenne
annuelle depuis 1999.
A contrario, le solde migratoire est fort. Dans les années 1990, l’apport
migratoire s’élevait à 11 000 personnes par an en moyenne. Depuis 1999, cet
apport s’est amplifié : Midi-Pyrénées a ainsi accueilli près de 16 000 nouveaux
habitants chaque année.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 7
Par ailleurs, la région connaît une
accélération de son rythme de
croissance démographique : avec un
gain de près de 230 000 habitants entre
1999 et 2007 (période de 8 ans), elle
gagne autant d’habitants qu’entre 1982 et
1999 (période de 17 ans). Même si cette
croissance tend à gagner l’ensemble du
territoire régional, elle est fortement
concentrée autour de l’aire urbaine
toulousaine et le long d’un axe
Pamiers/Toulouse/Montauban/Cahors.
A partir de 1999, selon une récente étude
de l’INSEE, les nouveaux arrivants en MidiPyrénées se caractérisent par :
- une population jeune : 70% des
nouveaux arrivants ont moins de 40 ans
(contre
45%
pour
la
population
régionale) ;
- une population diplômée : 41% des
nouveaux arrivants sont diplômés de
l’enseignement supérieur (contre 22%
pour la population régionale) ;
- une population active : 51% des
nouveaux arrivants ont un emploi (contre
49% pour la population régionale).
Si l’on prend le cas de l’aire urbaine
toulousaine, on observe que :
- les 15/29 ans représentent 40% des
entrants ;
- les 15/39 ans représentent 60,5% des
entrants, cette tranche regroupant en
1999 près de 41% de la population totale
de l’aire urbaine ;
- environ 30% des entrants âgés de 40/59
ans ont un statut de cadre et de profession
intellectuelle supérieure.
8 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
• Le desserrement démographique ou l’étalement urbain
En parallèle de cette forte attractivité régionale s’ajoute une dynamique de
desserrement démographique dans les aires urbaines, et essentiellement au
niveau de l’aire métropolitaine toulousaine. Depuis 20 ans la tendance à la
métropolisation s’est accentuée, les villes s’étalent, les espaces périurbains se
développent autour des pôles régionaux, entraînant ainsi la régression et le
mitage des espaces naturels.
Cependant, environ 40% de la population de Midi-Pyrénées vit encore en
milieu rural, contre 27% en France. Si la région garde encore globalement un
caractère rural, le mode de vie et la culture urbaine se diffusent et s’imposent
peu à peu en Midi-Pyrénées.
Au-delà des chiffres, le renouveau démographique se traduit par des
transformations profondes qui aboutissent à l’émergence d’une nouvelle
société rurale, très différente de la société paysanne car moins coupée de la
vie urbaine, plus ouverte sur l’extérieur et particulièrement accueillante. Et
pour cause, l’augmentation de la population rurale n’est pas le fait d’un solde
naturel positif mais résulte de l’arrivée de nouveaux habitants originaires de la
ville, au sein desquels plusieurs profils ont pu être identifiés tels que les
jeunes familles, les retraités ou encore la nouvelle génération d’entrepreneurs
ruraux. Les attentes et les modes d’intégration de ces populations sont bien
sûr différents, mais elles ont toutes en commun d’accompagner la
transformation du regard que l’ensemble de la société porte sur la ruralité.
Autrefois essentiellement assimilé à un lieu de villégiature, le monde rural est
désormais perçu comme attractif et comme un moyen de mener une vie
active plus équilibrée et plus épanouissante.
Au regard de ces évolutions, l’usage de la terminologie « urbain/rural » et
l’opposition de ces deux notions apparaissent donc trop caricaturales voire
insuffisantes dans le cadre d’une lecture et d’une approche sociologique des
territoires de l’espace régional de demain.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 9
Saint-Gaudens
Source : DRE Midi-Pyrénées, Diagnostic prospectif de Midi-Pyrénées – Réalisation : RCT
La carte ci-dessus illustre une double dynamique :
apports migratoires et desserrement des pôles urbains
10 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
• Les perspectives socio-démographiques
La première perspective est celle d’une croissance démographique
accompagnée d’un vieillissement de la pyramide des âges et de nouvelles
disparités sociales.
2005
2020
2030
Variation
2005-2020
Variation
2005-2030
Hypothèse 1 :
Population
totale
2 734 954
3 196 650
3 504 550
+ 461 700
+ 769 500
Hypothèse 2 :
Population
totale
2 734 954
3 085 740
3 327 050
+ 350 790
+ 592 100
Les 20-60 ans
1 458 592
1 512 010
1 572 370
+ 53 420
+ 113 770
Hypothèse 3 :
Population
totale
2 734 954
2 937 090
3 059 330
+ 202 140
+ 324 380
Les 20-60 ans
1 458 592
1 439 180
1 423 443
- 19 420
- 35 150
Source : INSEE (pour les hypothèses 2 et 3)
Hypothèse 1 :
elle reconduit des tendances 1999-2005 ou maintien de l’attractivité actuelle. En
l’état actuel, ce scénario est à intégrer dans la réflexion avec précaution.
Hypothèse 2 (ou scénario central de l’INSEE) :
il reconduit les tendances migratoires observées entre 1990-2005 et met à jour
les taux de fécondité et de mortalité.
Hypothèse 3 (ou scénario alternatif de l’INSEE) :
il reconduit les tendances migratoires observées entre 1975 et 1990.
En 2005, les 20/60 ans sont 1 456 000 et représentent 53 % de la population
totale. Dans son scénario central à l’horizon 2030, l’INSEE prévoit une
croissance de + 113 000 habitants de 20/60 ans : ils représenteraient ainsi
près de 47 % de la population totale. Cette évolution de la pyramide n’est pas
sans conséquence sur la dynamique économique et des emplois en MidiPyrénées.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 11
Plus globalement, la projection des tendances démographiques selon le
scénario central de l’INSEE (reproduisant les tendances 1990-2005) ferait
croître la région Midi-Pyrénées de près de 592 000 habitants à horizon 2030.
Or cette croissance démographique liée au solde migratoire ne permettrait pas
de compenser le vieillissement naturel de la population régionale : en effet à
horizon 2020, près d’un actif sur deux aurait plus de 50 ans.
Le vieillissement démographique risque alors de recomposer la demande
sociale et cela de manière différenciée en fonction des territoires, puisque
certains seront plus ou moins impactés par ce phénomène.
Ce vieillissement différencié entre les territoires de Midi-Pyrénées peut ainsi
engendrer, à travers un accroissement des disparités générationnelles, un
renforcement des disparités territoriales et sociales.
La seconde perspective démographique qui se profile est celle de la
concentration des actifs autour de l’aire métropolitaine.
12 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
En effet, la progression régionale des « actifs potentiels » (les 20/60
ans) cache de fortes disparités géographiques. Seule la Haute-Garonne à
travers l’aire urbaine toulousaine connaîtrait une progression de cette classe
d’âge qui compenserait un solde négatif dans l’ensemble des autres
départements de la région.
La dynamique démographique future se caractérise donc tendanciellement par
une concentration de la population et une croissance des actifs potentiels
autour d’un axe Nord Sud de l’Ariège au Lot, puis à horizon 2030 autour de
l’aire métropolitaine. Cette tendance traduit bien une reproduction du
processus d’étalement urbain observé au cours de ces trente dernières
années.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 13
1.2 Caractéristiques sociologiques
• Une croissance de la richesse produite en Midi-Pyrénées
La croissance démographique, induite par l’attractivité
s’accompagne d’une croissance importante du PIB régional.
régionale,
Cela signifie, au-delà du fait que la région attire aussi des capitaux et des
activités, que les nouveaux arrivants contribuent à l’enrichissement régional et
entraînent une recomposition de la structure sociale vers des catégories
supérieures, tendance que l’on peut notamment vérifier par une croissance du
PIB par habitant.
Ainsi, on constate en Midi-Pyrénées des évolutions du PIB et du PIB par
habitant particulièrement importantes par rapport au niveau national.
14 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
• Un niveau de vie et de richesse à conforter
Cependant, cette croissance du PIB ne permet pas encore à Midi-Pyrénées
d’atteindre le niveau national moyen en terme de PIB par habitant. En outre,
la région présente également des faiblesses en matière de niveau de revenu
des habitants :
le revenu médian des ménages en Midi-Pyrénées s’élève à 23 658 €
(contre 25 136 € au niveau national)
- le niveau de revenu des ménages du 1er décile se situe parmi les plus bas
de France
-
Midi-Pyrénées connaît également, en parallèle d’une croissance économique
régionale, le développement de phénomènes de précarité :
- une situation d’exclusion sociale par rapport à l’emploi puisqu’en
2003, 311 900 personnes soit 12 % de la population vivent avec un revenu
inférieur au seuil de précarité (719 €/mois). Le RMI reste la principale
prestation versée (33% des allocataires, soit 146 600 allocataires en 2005),
suivie de l’AAH (28%) et de l’AS. Environ 251 000 personnes sont
couvertes par l’un des minima sociaux, soit près de 9,4 % de la population
régionale.
- un développement de la précarité professionnelle, qui touche plus
de 78 000 actifs cumulant bas salaires, contrat de travail courts et emplois
à temps partiel subis. Moins de la moitié des offres de l’ANPE propose un
emploi stable (plus de 6 mois) et le nombre de personnes en emploi
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 15
précaire (+ de 78h dans le mois précédant) qui recherche un emploi à
durée indéterminé à temps plein (catégorie 6 de l’ANPE) ne cesse
d’augmenter. L’accès à une qualification reconnue est une des meilleures
garanties d'aboutir à un emploi qualifié et durable.
• La disparité entre les individus et les territoires, traduction d’un
desserrement social
Au niveau local, les flux migratoires extérieurs viennent modifier les équilibres
sociaux sur la plupart des territoires de la région :
- concentration des populations à revenus les plus élevés autour de la
métropole régionale ;
- concentration des catégories supérieures dans les centres urbains et
croissance des travailleurs pauvres dans les quartiers sensibles, dans le
périurbain et dans les zones rurales ;
- arrivée de nouveaux résidents de culture urbaine ou anglo-saxonne dans
les zones à forte attractivité de villégiature ;
- délocalisation de populations en difficulté des centres urbains vers les
zones rurales et certaines zones périurbaines.
16 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Au regard de l’augmentation actuelle de coûts de transport et des
perspectives de crise énergétique, on peut s’interroger sur la poursuite des
tendances qui caractérisent aujourd’hui les flux migratoires internes à la
région, notamment en ce qui concerne les populations en difficulté. En effet,
ces ménages auront-ils encore la possibilité de s’implanter dans les zones
rurales ou périurbaines et d’assumer les futurs coûts de déplacement ?
Cette perspective viendrait donc, quelque part, renforcer l’hypothèse formulée
précédemment (dans la partie concernant les perspectives démographiques)
en matière de localisation future des habitants en Midi-Pyrénées : vers une
concentration de la population autour de l’aire métropolitaine (recherche de
proximité avec l’emploi et les services) et des axes de communication routier
et ferré les mieux connectés à l’aire urbaine.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 17
1.3 L’évolution des besoins et des attentes sociales
Les dynamiques démographiques et sociales précédemment décrites renvoient
à l’activation et à la recomposition de besoins, notamment en matière
d’accueil, de services et de qualifications professionnelles.
• Des besoins en foncier et en logements croissants d’un point vue
quantitatif et qualitatif :
L’arrivée
ménages
soit plus
durant la
de nouveaux habitants et le phénomène de décohabitation des
ont généré une croissance de + 30 % des résidences principales,
du double de la croissance démographique (+ 12,5 %) observée
même période.
Ainsi, la consommation de foncier par le développement résidentiel a
fortement augmenté ces dix dernières années : en 1993, 2 750 ha ont été
destinés à l’habitat dans l’ensemble de la région, contre 4 500 ha en 2003.
Entre 2000 et 2005, la construction de maisons individuelles a été multipliée
par 2,5. Par ailleurs, la consommation d’espace par les résidences principales
demeure importante en Midi-Pyrénées, puisque la surface moyenne des
parcelles avoisine les 2 590 m², cette valeur pouvant atteindre près de 4500
m² sur certains territoires.
Au niveau du statut d’occupation du parc de logement, l’évolution de la
structure de ce dernier met en avant une croissance importante des
propriétaires, et plus récemment des locataires. Le parc HLM reste
relativement faible en Midi-Pyrénées (par rapport au niveau national) et plus
de 70 % du parc social a plus de 25 ans. Cette caractéristique régionale
s’explique en partie par la faible densité de population en Midi-Pyrénées.
Au niveau de l’implantation résidentielle des habitants, le développement
pavillonnaire dans le périurbain montre des limites à l’égard des populations
modestes : dans le cas de l’aire urbaine toulousaine, l’installation de certains
ménages relèvent en effet d’une localisation « contrainte » et non pas d’un
véritable choix. En effet, ces « captifs du périurbain » se trouvent renvoyés à
la périphérie en raison de la forte augmentation des valeurs foncières et
immobilières dans les communes centres. La forte dépendance de ces
populations aux transports n’est pas sans poser un certain nombre de
questions au regard de la crise énergétique structurelle.
La perspective de croissance démographique et de vieillissement met en avant
des enjeux quantitatifs et qualitatifs auxquels devront répondre les acteurs
publics et privés :
- la poursuite du développement du parc de logements régional permettant
de résorber la demande (croissance démographique et décohabitation des
ménages) ;
- une évolution qualitative de l’offre de logements intégrant le phénomène
de vieillissement, de réduction de la taille des ménages et la demande
sociale ;
18 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
- la maîtrise de la consommation foncière notamment en lien avec la
périurbanisation.
• La question de l’accessibilité et du renouvellement permanent de
l’offre de services
L’offre de services et d’équipements s’organise globalement autour des
bassins de vie et de l’armature urbaine régionale. Les territoires qui ont gardé
une vocation rurale, souvent les plus enclavés et peu attractifs
démographiquement, sont confrontés à une dévitalisation profonde de leur
offre de services. Cette dévitalisation concerne notamment les commerces de
proximité mais également de nombreux services publics en milieu rural dans
le cadre de décisions nationales.
Au niveau de l’armature urbaine régionale, hormis le pôle toulousain, aucune
ville de Midi-Pyrénées ne dépasse les 100 000 habitants, d’où la difficulté sur
ces pôles de développer de grands équipements structurants. Par ailleurs, les
comportements actuels, les dynamiques démographiques et sociales, et le
développement des infrastructures recomposent la relation hommeterritoires : les relations domicile / travail, études, achats, loisirs … sont
souvent déconnectées. En outre, le mode de vie rural et des pratiques ou des
aspirations de plus en plus urbaines cohabitent sur certains espaces de MidiPyrénées.
Face à ce paysage en recomposition, forcément complexe, et des disparités
réelles, la question d’un accès facilité à l’offre de services est souvent mise en
avant. Le maillage de l’offre de services et une articulation de cette offre avec
l’armature constitue une réponse à la question de l’accessibilité. L’accessibilité
des personnes à mobilité réduite aux services, équipements et activités est
une dimension de plus en plus intégrée dans les différents projets portés par
les pouvoirs publics, notamment en matière d’aménagement du territoire.
Cette problématique renvoie tant à la l’adaptation des équipements et services
qu’à l’intégration des publics handicapés dans le monde socioprofessionnel.
Le recensement des équipements sportifs, sites et lieux de pratique dresse un
état des lieux exhaustif de la situation en Midi-Pyrénées. Il a repéré près de
22 000 équipements sportifs, soit un ratio de 85 établissements pour 10 000
habitants, alors que la moyenne nationale n'est qu' à 55.
Toutefois, certains équipements sont peu implantés (piscines, « équipements
annexes » aux équipements sportifs et salles spécialisées permettant de
« désengorger » les gymnases).
Depuis quelques années, les élus locaux ont intégré l'offre de services
éducatifs et sportifs à leur stratégie locale, comme levier possible d'attractivité
et de développement de leur territoire Le développement de ces politiques
éducatives territoriales par les collectivités permet de prendre en charge
l’éducation des enfants et des jeunes en dehors des temps scolaires (148
Contrats Educatifs Locaux en Midi-Pyrénées). Les besoins prioritaires
concernent, quel que soit le territoire, la garde des enfants et la prise en
compte des pré-ados et adolescents.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 19
Il est important de noter que cet objectif de favoriser les loisirs pour tous est
très souvent rendu très difficile en milieu rural, du fait du manque de moyens
de transport en commun, souvent seul mode de transport possible pour les
jeunes ne possédant pas le permis de conduire.
Ainsi, l’accès aux équipements sportifs et de loisirs en Midi-Pyrénées est
déséquilibré territorialement.
20 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
La carte ci-dessus caractérise l’hétérogénéité des bassins de vie du point de
vue de leurs poids démographiques. Peu d’entre eux présentent un masse
suffisante pour pouvoir prétendre à l’accueil d’équipements et de services de
niveau métropolitain (gamme supérieure).
Par ailleurs, les dynamiques et les perspectives démographiques (notamment
le vieillissement) mais aussi les mutations de l’espace et les disparités sociales
qu’elles engendrent mettent en avant :
- des logiques de ré-organisation et de mutualisation de l’offre facilitant
l’accès ;
- un renouvellement voire une reconversion de l’offre de services en lien avec
une demande changeante et plutôt vieillissante.
• L’offre d’éducation sur le territoire de Midi-Pyrénées : une demande
croissante mais concentrée géographiquement
Du point de vue de l’enseignement, aujourd’hui en Midi-Pyrénées, ce sont par
exemple plus de 110 000 jeunes qui fréquentent un établissement
d’enseignement secondaire ; l’ensemble des besoins du territoire en
enseignement général est couvert. Si ces effectifs apparaissent relativement
stables au niveau régional ils révèlent de grandes disparités entre la grande
agglomération toulousaine, où la croissance est forte, et les autres territoires
de la région (y compris le sud de la Haute-Garonne), qui voient les effectifs
diminuer.
Un enjeu fort pour la région est de maintenir la qualité de cette offre sur tout
le territoire, de garantir l’égalité d’accès aux moyens éducatifs et d’entretenir
cette richesse au plus près des besoins des jeunes.
• La santé et le médico-social face aux disparités des besoins et aux
évolutions des territoires
Ces secteurs sont directement confrontés aux évolutions sociales et
des modes de vie. Si c’est le plus souvent dans les zones rurales (parfois
enclavées) que se cumulent différents facteurs de risque (sur-représentation
des personnes en situation sociale précaire, des personnes isolées, des faibles
niveaux de formation et de revenu), soulignons que la zone urbaine
toulousaine est également très directement concernée. Par ailleurs les besoins
des populations se diversifient et évoluent dans le domaine social, médicosocial et sanitaire.
Ensuite, les évolutions liées au vieillissement de la population ne sont
pas sans conséquence sur l’évolution des besoins de la population en termes
de soins et d’aides. En effet, la prise en charge de la dépendance des
personnes âgées est l’un des enjeux majeurs à venir.
La question des services et équipements de santé
En Midi-Pyrénées, la densité de médecins libéraux est nettement supérieure à
la moyenne nationale. On peut faire la même observation pour ce qui
concerne les médecins spécialistes. Cependant, cette offre est localisée
de manière très inégale sur le territoire et on relève un réel écart
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 21
entre les espaces urbains et les espaces ruraux. En 2005, une vingtaine
de territoire ruraux en Midi-Pyrénées sont déficitaires en médecins
généralistes libéraux et font l’objet d’aides à l’installation.
Les évolutions liées au chômage, à la pauvreté et à la précarité ont
également des conséquences fortes sur le contenu des métiers du sanitaire et
du social. Si le maintien, voire l’augmentation du nombre de ces
professionnels apparaît comme nécessaire pour maintenir le lien social et
éviter d’accroître les exclusions, cette problématique ne se limite pas à la
question des effectifs. Elle renvoie également à la question de la
professionnalisation et de la qualification de ces personnels afin d’offrir un
service de qualité dans un contexte de durcissement des relations sociales.
Une nouvelle dimension mérite aussi d’être prise en compte en terme d’équité
sociale et professionnelle : l’égalité femmes-hommes.
22 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
2. Les ressources du territoire au regard des problématiques
de consommation et de préservation
2.1 Des consommations énergétiques fortement caractérisées par
la croissance des déplacements routiers
A travers le bilan énergétique régional réalisé récemment par l’OREMIP
(Observatoire Régional de l’Energie de Midi-Pyrénées), on observe certains
impacts très concrets de la croissance démographique, des activités et de
l’intensification des mobilités sur le plan énergétique :
- une augmentation de 18% de la consommation d’énergie finale entre 1990
et 2005. Cette augmentation concerne l’ensemble des énergies : +1,3%
/an pour les produits pétroliers (contre +0,1% /an en France), +2,1% /an
pour l’électricité (taux identique au niveau national) et +0,3% /an pour le
gaz naturel (+2,8% /an en France) ;
- des évolutions contrastées selon les secteurs d’activités : augmentation
dans les transports et les bâtiments résidentiels/tertiaires, et une baisse
dans le secteur industriel liée à l’arrêt d’unités fortement consommatrices
(AZF, textile) et qui doit donc être nuancée ;
- une augmentation de 19% des émissions de dioxyde de carbone.
Ainsi, le profil énergétique de Midi-Pyrénées en 2005 se caractérise
par :
- un poids considérable de l’activité résidentielle et des mobilités : les seuls
secteurs du transport et des bâtiments résidentiels/tertiaires représentent
81% de la consommation totale d’énergie ;
- une moyenne d’émission de CO2 par habitant de 5 tonnes par an (contre 6
tonnes par an au niveau national). Plus de la moitié des émissions totales
de CO2 dans la région est liée aux transports ;
- en matière de production énergétique primaire, Midi-Pyrénées a produit 6,3
millions de tep en 2005 (dont 77% d’électricité d’origine nucléaire), soit
4,6% de la production nationale.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 23
Evolution 1990-2005 de la consommation d’énergie finale
Evolution 1990-2005 par secteurs d’activités
(Source OREMIP, bilan énergétique de Midi-Pyrénées 2005-2006)
24 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
2.2 La ressource foncière face à la pression résidentielle
Le foncier constitue depuis longtemps une véritable ressource pour la plus
vaste région française qui se trouve directement confrontée au
développement à l’œuvre en Midi-Pyrénées, fortement consommateur de
surfaces.
La disponibilité de foncier constitue un véritable facteur d’attractivité de la
région Midi-Pyrénées.
Il apparaît au niveau de l’espace régional :
- la poursuite et le renforcement de la pression foncière notamment sur les
axes ouest et nord de la métropole toulousaine ;
- une évolution de la consommation d’espace plus forte dans les pôles
urbains que dans les couronnes périurbaines. Les agglomérations de
Montauban, Albi et Rodez sont celles qui connaissent les plus fortes
croissances (hormis Toulouse) ;
- une évolution plus importante des permis de construire dans les communes
rurales que dans les communes urbaines ou périurbaines ;
Ainsi, la pression urbaine autour des agglomérations et des voies de
circulation impacte directement les paysages de Midi-Pyrénées, son patrimoine
naturel et forestier, l’évolution de son agriculture (notamment en milieu
périurbain).
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 25
Cette carte est issue de l’étude Etablissement Public Foncier Régional
26 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
2.3 Le patrimoine naturel marqué par la diversité
La diversité des sols, des reliefs, des influences climatiques (océanique,
méditerranéenne, montagnarde) et des pratiques agricoles font de MidiPyrénées une espace à fort potentiel naturel, ce qui contribue à conforter son
attractivité et son potentiel touristique : 21% du territoire s’inscrit dans une
gestion concertée dans le cadre des Parcs Naturels Régionaux, du Parc
National des Pyrénées et du réseau NATURA 2000, et 26% du territoire
régional est couvert par la forêt".
La qualité et la diversité d’ensemble des espaces naturels, des
paysages et de la biodiversité est à préserver mais également à
valoriser (notamment à travers les réserves naturelles régionales).
La forêt et le bois mériteront de faire l’objet d’une approche globale
et intégrée reposant sur la multifonctionnalité de la forêt : ils
présentent la particularité assez rare d’être au carrefour de plusieurs politiques
selon que l’on vise la production forestière, la protection des sols, la
biodiversité, les paysages, l’aménagement du territoire, le plan climat
(énergies renouvelables et fixation du carbone dans la construction) ou
l’activité industrielle.
Par ailleurs, la région dispose de ressources naturelles riches mais
relativement sensibles :
- l’eau : si Midi-Pyrénées apparaît comme le château d’eau du Sud-Ouest
(bassins de l’Adour et de la Garonne), l’accès à l’eau est très inégal au sein
de la région (problématique des rivières de Gascogne, bassins du Lot et du
Tarn,…) alors même que son utilisation est fondamentale pour de
nombreux secteurs : énergie, industrie, agriculture, production d’eau
potable, tourisme et loisirs, maintien de la qualité environnementale et de
la biodiversité.
- un potentiel riche en matière d’énergies renouvelables, qui peut
être développé à l’avenir autour de différentes filières : bois (avec le souci
de l’équilibre avec les autres filières de valorisation), hydroélectricité,
solaire, et dans une moindre mesure l’éolien.
Il convient cependant de noter que le développement des Espaces Naturels
Régionaux ne suffira pas à répondre aux enjeux. Il est indispensable de
maîtriser les consommations et de réduire les besoins énergétiques.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 27
(Source : ARPE-Conseil Régional Midi-Pyrénées, Agenda 21 de Midi-Pyrénées)
28 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Actuellement, Midi-Pyrénées représente 10% de la production nationale
d’énergies
renouvelables,
notamment
grâce
aux
670
centrales
hydroélectriques qui produisent environ 1/6ème de la production nationale
« d’électricité verte ».
En premier lieu le développement durable, même dans sa composante
environnementale, est une politique transversale qui rencontre une limite
territoriale : le périmètre d’action reste régional, donc artificiel au regard de
certaines zones naturelles et de certaines problématiques comme l’eau
(logique de bassin qui renvoie à une dimension interrégionale) ou encore les
déchets.
Il pose aussi la question de la forte dépendance de la région vis-à-vis des
énergies fossiles, il existe une « sous-exploitation » des potentiels
énergétiques : en Midi-Pyrénées, on produit plus d’énergie que l’on en
consomme (grâce à l’hydroélectricité et à Golfech), sans en tirer de réels
bénéfices (pas de revente à l’étranger par exemple).
Enfin, il met en avant le « paradoxe » de la transversalité qui implique un
principe de croissance raisonnée. Ce principe est mis en œuvre dans
beaucoup de zones rurales classées ou protégées mais il n’est pas appliqué
dans les zones urbaines et de forte métropolisation, qui constituent pourtant
les sources les plus importantes de pollution, de consommation
d’énergies…d’où un enjeu fort, au niveau des politiques urbaines, d’inclure
réellement l’action environnementale et d’affirmer la place des espaces
naturels en milieu urbain.
Le projet de loi dite « Grenelle 1 » prévoit que « dans chaque région, un
schéma régional des énergies renouvelables définira, par zones
géographiques, sur la base des potentiels de la région, et en tenant compte
des objectifs nationaux, des objectifs qualitatifs et quantitatifs de la région en
matière de valorisation du potentiel énergétique renouvelable et fatal de son
territoire ». A terme, le SRADDT devra être cohérent avec ce schéma.
Ainsi, la question d’une gestion « patrimoniale des ressources naturelles
régionales » met le développement durable au centre de la problématique et
de la métropolisation, et pose cinq principaux éléments de prospective :
- une ressource en eau qui sera de plus en plus rare et donc stratégique
pour de nombreux usages (agricole, touristique, résidentiel…) ;
- un potentiel d’énergies renouvelables à développer au regard de la crise
énergétique globale, et qui renvoie avant tout à un enjeu de maîtrise des
consommations et de réduction des besoins ;
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 29
- des dispositifs de prévention concertés des risques naturels, notamment les
inondations ;
- des espaces naturels et des paysages qui, face à l’étalement urbain,
régressent d’un point de quantitatif et qualitatif (altération du
fonctionnement écologique)
- la mise en évidence de corridors écologiques garants d’une sauvegarde de
la biodiversité régionale
Ces quatre éléments intègreront en tant que de besoin les recherches de
cohérence avec une approche globale de la gestion durable de la forêt dont
environ la moitié de la production biologique n’est pas récoltée et valorisée1 !
1
La forêt a un rôle épurateur et régulateur dans le cycle de l’eau. Le bois énergie est la 2° ENR
après l’hydraulique. Les forêts de protection représentent plusieurs dizaines de milliers d’ha en
région. La forêt est un espace (perçu comme) naturel.
30 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
2.4 Une offre culturelle riche et diversifiée
L’offre culturelle est majoritairement concentrée au niveau de l’agglomération
toulousaine. Par ailleurs, cette offre toulousaine manque de lisibilité : seule la
communauté d’agglomération du SICOVAL a mené à terme une étude sur le
schéma de développement culturel.
Au niveau des villes moyennes, aucune ne dépasse les 100.000
habitants et les équipements ne peuvent être que des équipements culturels
de petite ou moyenne envergure souvent appréhendés par ailleurs à l’échelle
de la ville (peu de communautés d’agglomération disposent de la compétence
culture). Cependant des potentiels de rayonnement régional voire national
existent, notamment à travers une valorisation des musées, des pôles
patrimoniaux et archéologiques, des arts vivants (musiques, arts de rue et du
cirque) et des arts plastiques (maillage complet de la région par les centres
d’art).
Au niveau de l’espace rural, des atouts patrimoniaux, associatifs et festivaliers,
leviers d’une économie culturelle et d’une animation locale facteur de cohésion
sociale, participent au rééquilibrage régional et à son attractivité. La question
de l’avenir de ces sites et événements reste cependant en suspens.
(renouvellement de la programmation, des équipes et des publics, de la mise
en réseau, de la valorisation et de la pérennité des ressources). Toutefois des
structures culturelles conventionnées assurent non seulement un maillage
complémentaire du territoire au niveau des pôles urbains mais aussi
représentent un potentiel de renouvellement et de développement de l’offre
culturelle régionale dans une recherche de rayonnement qui peut se traduire
par des partenariats avec des salles et équipements relais sur le territoire. .
En terme d’emplois, l’activité artistique et culturelle de Midi-Pyrénées constitue
par ailleurs un réel enjeu avec une augmentation de l’offre de 32,8 % de 2006
à 2007 dans des domaines d’activités riches et diversifiés (activités artistiques
et de spectacle, production et distribution de films, prestations techniques,
gestion de salles de spectacles, édition, industries manufacturières …) et un
secteur associatif culturel qui place la région à la cinquième place après l’Ile
de France, Rhône-Alpe, PACA et Pays de la Loire.
La recomposition de la pyramide des âges en Midi-Pyrénées concomitante à
une mutation de la demande ainsi que l’accueil de nouvelles populations dans
certaines périphéries urbaines posent la question du renouvellement de l’offre
à venir et de la préservation du patrimoine.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 31
3. L’économie et l’emploi en Midi-Pyrénées : mutations et
potentiels de développement
3.1 Une offre éducative riche qui irrigue l’ensemble du territoire,
mais une demande sociale en formation professionnelle en
décalage avec la demande économique
32 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Midi-Pyrénées est l’une des régions les plus attractives de France notamment
pour les populations actives jeunes. L’appareil éducatif de la région produit
comparativement à d’autres régions très peu de sortie sans qualification
(3,2% contre 6,2 pour la métropole), un nombre de bachelier équivalent à la
moyenne nationale (62,6% en 2005) et conduit une proportion importante de
jeunes vers l’enseignement supérieur. Il est à noter cependant que si le taux
de bacheliers est équivalent à la moyenne nationale, il diminue régulièrement
depuis 2003. Dans ce contexte, l’offre de formation professionnelle se
développe dans le secondaire et le supérieur ; l’apprentissage occupe dans ce
paysage une place modérée mais croissante et concerne surtout des
formation de niveau V.
En Midi-Pyrénées, le niveau de formation des sortants du système éducatif est
parmi les plus élevé de France. Pourtant, l’entrée dans la vie active n’est pas
des plus faciles. Les jeunes débutants sont vraisemblablement victimes de
l’attractivité de la région qui exacerbe les effets de la concurrence sur le
marché du travail.
Au-delà des éléments démographiques (vieillissement, …), l’appareil
de formation régional dans son ensemble se doit de répondre aux
grands défis du contexte régional :
- des situations territoriales diverses et marquées par la
prépondérance de l’aire métropolitaine : la diversité socioéconomique
et démographique des territoires, pour ne pas dire l’hétérogénéité des
contextes locaux, parallèlement à la poursuite de la concentration de la
population régionale sur la métropole toulousaine, qui compte une
population plus jeune que sur le reste du territoire régional mais dont le
taux de chômage est plus élevé et les besoins en formation plus
importants ;
- des situations paradoxales entre demande et offre d’emploi :
difficultés pour recruter les collaborateurs dont les entreprises ont besoin,
métiers en tension pour lesquels le nombre d’offres d’emploi est égal ou
supérieur à celui des demandeurs d’emploi, taux de chômage qui restent
élevés sur la quasi totalité des territoires de la région…. Le système de
formation régional propose une offre de formation très diversifiée, du CAP
au diplôme d’ingénieur. Cependant certaines formations, notamment celles
liées à la production agricole et à la production industrielle, manquent de
candidats intéressés. Ceci montre la nécessité de travailler en étroite
collaboration avec les branches professionnelles, les entreprises locales et
les acteurs de l’emploi et de la formation professionnelle pour construire
des réponses ciblées et territorialisées qui permettront un accès durable à
l’emploi qualifié ;
- l’émergence de secteurs d’emplois en croissance : c’est le cas des
emplois dans le secteur sanitaire et social qui représente aujourd’hui 15%
de l’emploi régional, à mettre en lien avec les évolutions sociales et
générationnelles de Midi-Pyrénées qui sont amenées à se poursuivre dans
les années à venir, une croissance potentielle dont il faut cependant suivre
et accompagner la qualité des emplois (précarité) et leur
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 33
professionnalisation. A noter également les potentialités offertes par
l’économie sociale et solidaire et le tissu associatif.
• Les grandes tendances à
d’aménagement du territoire
prendre
en
compte
en
matière
Le maintien d’une offre équilibrée de formation sur le territoire (hors
Toulouse) est confronté à l’attractivité des pôles de formation : problèmes
d’accueil (faiblesse de l’offre en logement et en services) et d’accessibilité
(transports, mobilités), demande sociale variable en fonction des domaines de
formation, … En matière d’apprentissage par exemple, de nombreuses offres
situées en dehors de la Haute-Garonne ne trouvent pas preneur. En terme
d’insertion par l’emploi, les 16/25 ans sont nombreux dans les petits
établissements et les secteurs à forte pénibilité ou faible qualification requise
(IAA, BTP, commerce, hôtellerie, restauration).
La zone d’emploi de Toulouse, qui concentre une large part des forces de
travail de la région (plus de 4 salariés sur 10), emploie comparativement
moins de jeunes et autant de seniors que les autres zones d’emploi. De plus,
les jeunes de 15 à 30 ans rencontrent de plus en plus de difficultés pour
accéder à un logement décent. La majorité d'entre eux oriente leurs
recherches vers le locatif privé du fait de la faiblesse du locatif public.
Enfin, la FOAD (réseau Pyramide) peut être dans certains cas, pour certaines
filières et secteurs d’activités, une solution alternative intéressante et efficace,
même si elle ne résout pas les problèmes de transports et qu’elle implique
également une bonne couverture du territoire par les réseaux haut-débit.
• Le poids et l’évolution de l’enseignement supérieur et de la
recherche
Par ailleurs la région Midi-Pyrénées dispose d'un fort potentiel en matière
d'enseignement et de recherche avec la présence d'universités reconnues au
plan national et d'un grand nombre d'étudiants (le pôle toulousain est le
troisième en accueil des étudiants derrière Paris et Lyon).
Or, à l'instar de la situation française, les universités en Midi-Pyrénées perdent
des étudiants ces dernières années. Les raisons de cette baisse sont multiples,
en lien certainement avec un déficit de lisibilité internationale. L’enjeu du
niveau d’attractivité de l’enseignement supérieur régional pour les années à
venir est posé dans un contexte de concurrence accrue d’autres pôles
universitaires nationaux et européens.
Le nombre de bacheliers admis en Midi-Pyrénées passe respectivement de
18 053 en 1991 à 21 666 en 2007 et montre une croissance de 17,8 %.
Néanmoins, pendant cette même période le nombre de bacheliers généraux
admis baisse de 658 élèves soit - 5,4 %. En revanche, les autres bacheliers
(professionnels et technologiques) enregistrent une très forte augmentation
(+65,3%). Sur la période 2003-2007, la proportion d'élèves d'une génération
obtenant le baccalauréat est en baisse régulière. Elle s'établit en 2007 à 63%
alors qu'elle était de 66% en 2003. Elle est de 64% au niveau national. Cette
34 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
baisse des bacheliers généraux est d’autant plus remarquable que leur
proportion en région a toujours été importante. Cette tendance est à observer
de près car , les études tendent à démontrer que dans une logique
économique, il faudrait d’ici 5 ans 70% de bacheliers dans une génération.
Au niveau de l’enseignement supérieur, on comptait 86 153 étudiants 1990 et
110 257 en 2007 soit une croissance proche de + 30 %. Mais, ces 17 années,
la croissance n’est pas continue et on observe différents cycles d’évolution ;
hausse significative entre 1990 et 1995, baisse modérée entre 1995 et 1997,
hausse modérée entre 1997 et 2004 et une baisse modérée de 3 500
étudiants soit - 3,1% entre 2005 et 2007. Si l’on analyse l’évolution du poids
des effectifs par type d’enseignement (universitaire, IUT, écoles, d’ingénieur,
écoles de commerce…), on constate que le poids des universités
d’enseignement supérieur diminue. En effet, elles concentraient 68 % des
étudiants en 1990 contre 57 % en 2007. L’analyse de l’évolution du
positionnement de Midi-Pyrénées sur le plan national montre que la structure
de la population étudiante de Midi-Pyrénées change, la part des inscrits en
université diminue pour ce rapprocher du niveau national.
La situation est aussi marquée par la faiblesse de la « recherche et
développement » privée, pourtant à la base de l'innovation dans les industries
de haute technologie (manque de coopération entre recherche et industries
dans les secteurs traditionnels et l'agroalimentaire). En outre, en termes de
développement équilibré du territoire, l'extrême concentration des activités sur
la métropole toulousaine atrophie une partie substantielle du reste de la
région, dont le tissu des PME qui ne bénéficie pas assez d'un effet
d'entraînement conséquent.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 35
3.2 Evolution des activités de production et des principales filières
régionales
• Aéronautique et spatial : un système mondialisé mais avec des PME
ancrées sur les territoires régionaux
La constitution à Toulouse depuis les années 50 d’un pôle aéronautique (siège
mondial d’Airbus) de construction d'avions, de satellites, de conception et
exploitation de systèmes spatiaux est consacrée en 2005 par le pôle de
compétitivité mondial « Aéronautique, Espace et Systèmes Embarqués », mis
en place par les acteurs des régions Midi-Pyrénées et Aquitaine.
Fortement médiatisée, cette filière fait l’image de la région : facteur
d’attractivité (installation d’entreprises, services de haut niveau, centres de
recherche et de formation), d’ouverture et de reconnaissance.
L’agglomération de Toulouse concentre les ¾ des bureaux d’études, sociétés
de services (informatique) et des unités d’assemblage de la filière. Dans le
reste de la région, sont surtout localisés les sous-traitants de sous-ensembles
(Mecanic Valley et Métaladour en particulier). Le poids des activités
aéronautiques et spatiales dépasse largement les seuls constructeurs : 350
entreprises et 200 prestataires de services travaillent pour l’aéronautique et
l’espace, soit 50 000 emplois directs et 75 000 emplois induits.
Le contexte de la filière est à l’évidence marqué aujourd’hui par l’accélération
du processus de mondialisation, que ce soit sur le plan industriel ou sur le
plan financier. Cette évolution caractérise tout particulièrement le secteur
aéronautique mondial, notamment dans sa dimension industrielle. Les groupes
(Airbus, Boeing,) cherchent à se positionner sur l’amont (R-D, conception,
management) et l’aval (commercialisation, relations à la clientèle,…) de la
filière ainsi que sur le contrôle des technologies clés de la filière (systèmes
électroniques de vol, matériaux composites,…).
Cette évolution conduit les grands constructeurs mais aussi les systémiers
(Thalès, Rockwell-Collins,….) et les équipementiers (Liebherr, Latécoère,….) à
externaliser de manière radicale les tâches les moins créatrices de valeur
ajoutée (aujourd’hui elles tendent à sous-traiter 70% de leur activité).
On assiste à une concurrence territoriale féroce entre sites spécialisés dans
l’aéronautique. Ainsi sur l’aire toulousaine, les activités clés sont les études et
la R-D (systèmes embarqués tout particulièrement), le montage-assemblage
et la commercialisation.
Ces mutations technologiques industrielles et organisationnelles ont des
impacts considérables sur la « supply-chain », c’est-à-dire la pyramide de
sous-traitance. En effet, Airbus va approfondir ses relations de coopération
avec les « sous-traitants » de rang 1 (systémiers, firmes-pivots,
équipementiers) et développer des relations de sous-traitance classique
(recherche du prix le plus faible possible) pour la plupart des sous-traitants de
rang de niveau supérieur ou égal à 2. Le risque existe donc de manière très
vive, de voir bon nombre de sous-traitants menacés par les entreprises des
pays émergents ou à tradition industrielle ancienne mais à coût de main
d’œuvre faible (Maghreb, pays de l’Est européen, Asie du Sud-Est, ….) .
36 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Par ailleurs, les dynamiques technologiques déterminantes aujourd’hui à
l’œuvre tendent à bouleverser les logiques industrielles pré-existantes. On
assiste en effet à l’émergence de technologies transversales à plusieurs
secteurs ( par exemple les systèmes électroniques embarqués pour l’aire
toulousaine développés aussi bien pour l’aéronautique que pour le spatial,
l’automobile, voire le ferroviaire ).
Enfin, le développement des activités industrielles s’organise aujourd’hui sur
des sites où jouent à plein des relations de proximité notamment entre
science et industrie ; certains territoires sont ainsi devenus des espaces de
recomposition sectorielle, technologique et industrielle.
• Filières à haute valeur ajoutée : des secteurs en croissance et en lien
avec les pôles de recherche
La filière électronique des « semi conducteurs aux produits finis » constitue un
facteur de renouveau de l’industrie midi-pyrénéenne. Si son essor est
aujourd’hui modéré, elle bénéficie du potentiel de recherche-développement
et du dynamisme de l’activité des systèmes embarqués.
Dopées par des marchés porteurs (aéronautique et spatial très
consommateurs de TIC), l’informatique et les télécommunications sont en
croissance. Midi-Pyrénées est la deuxième région après l'Île-de-France tant en
conseil en systèmes informatiques et services informatiques qu’en terme
d'effectifs salariés informatiques. Cette dynamique s’appuie notamment sur
une synergie entre industrie et des laboratoires de recherche d’importance
(IRIT, LAAS, ONERA). Pourtant, bien qu’1 étudiant sur 10 en informatique est
formé en Midi-Pyrénées, la région n’a pas une image TIC (hors aéronautique
et spatial).
Ces secteurs sont confrontés à une forte concurrence internationale,
européenne (région de Munich ou Italie autour de l’embarqué) et aussi
nationale (Ile de France autour du pôle de compétitivité SYSTEMATIC, Rhône
Alpes et Grenoble autour du MINATEC pour l’électronique, PACA pour le
spatial).
Les industries de la chimie, plastique, pharmacie sont moins présentes en
région, des grands noms de ce secteur ont ancré leurs activités en MidiPyrénées : Pierre Fabre, Sanofi, … dans un environnement mondial fortement
concurrentiel. Midi-Pyrénées est le troisième pôle national de recherche
publique en chimie : microbiologie, génie enzymatique, biotechnologies
végétales sur la génétique des plantes. La région dispose d’un pôle
d’excellence en génie des procédés.
Des débouchés dans de nombreux secteurs industriels : pharmacie et
cosmétologie, agroalimentaire, semences et amélioration génétique des
plantes, énergie et environnement.
L’implantation du Canceropôle sur le site de Langlade et la labelisation du pôle
de compétitivité « Cancer Bio Santé » en 2005 constituent des atouts pour ce
secteur.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 37
• L’agriculture, un secteur au cœur de l’économie des territoires
Première région française pour le nombre d’exploitations (souvent familiales et
plutôt petites), Midi-Pyrénées vient en cinquième position par sa production
agricole : à 80% issue de l’agriculture conventionnelle et 20% de l’agriculture
de niche (productions de qualité, circuit court…).
L’agriculture régionale se caractérise par :
- une grande diversité des productions avec une spécialisation qui répond
aux contraintes des conditions pédoclimatiques de chaque terroir ;
- une place importante de l’élevage notamment sur les zones n’ayant qu’une
vocation « herbe » ;
- une image « gastronomie et qualité» liée à des produits régionaux de
renommée mondiale, renforcée par une politique volontariste de mise en
valeur de productions agricoles locales ;
- la première place en France pour la production sous signe officiel de qualité
avec 108 références mais qui restent peu lisibles et insuffisamment
promues ;
- première région française de production biologique.
Ceci dit, des tensions et des faiblesses existent :
- une agriculture en déprise dans certaines zones difficiles ;
- les conséquences de certaines pratiques agricoles intensives ;
- les revenus et rendements par exploitation sont inférieurs à la moyenne
nationale ;
- les chefs d’exploitation vieillissent et 50% d’entre eux ont plus de 50 ans ;
- 60% du revenu agricole provient des aides européennes (près du double
de la moyenne nationale) ;
- une économie peu intégrée entre agriculture, industrie de transformation,
services, grande distribution, restauration : peu de transformation locale
malgré des efforts dans le domaine des produits carnés (ex. charcuterie,
salaisons, palmipèdes gras) et un marché local étroit du fait de l’absence
de grands pôles de consommation à l’exception de Toulouse.
L’industrie agroalimentaire est le premier employeur industriel de la région.
Cependant, la valeur ajoutée brute en région de l’agroalimentaire (2,5%) est
inférieure à celle de la France de province (3,2%).
En ce qui concerne l’agriculture des circuits courts et l’agriculture pastorale,
deux enjeux prospectifs sont à mettre en avant :
- une politique de l’herbe (élevage) pour compenser la baisse des prix
mondiaux de la viande concernant le piémont, les Pyrénées, les zones de
Causses et la zone de montagne de l’Aveyron et du Tarn où se pose
également la question de la rémunération d’activités non directement
productives. Plus globalement la protection de zones pastorales en
montagne et dans les piémont constituent des enjeux d’aménagement du
territoire particulièrement forts en Midi-Pyrénées.
- l’appui aux circuits de commercialisation de proximité fonctionne mais reste
limitée en termes d’impacts et ne règle qu’une petite partie des problèmes
d’écoulement des produits régionaux (la saturation des marchés de
proximité est rapide) qui passent à plus de 80% par les grands circuits et
38 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
les filières longues. Le développement de systèmes de commercialisation
sera un enjeu important pour ces produits.
L’agriculture régionale connaît les évolutions du niveau national :
vieillissement de la population agricole, problème de succession/transmission,
métiers à contraintes qui évoluent avec des jeunes qui délaissent des modes
de production lourds en présence (lait), des difficultés d’accès au capital
foncier de plus en plus important à mobiliser et qui rend les politiques
d’installation complexes, enfin des évolutions liées à celle de la PAC et de sa
réforme et aux négociations de l’OMC (liberté des prix, avenir du soutien
public à l’agriculture…).
D’autres problèmes sont plus spécifiques à Midi-Pyrénées : la politique de
l’eau, les nombreuses zones de contact entre le rural et l’urbain, les paysages
et leur entretien.
Enfin, au niveau macroéconomique, beaucoup d’incertitudes existent :
difficulté à mesurer l’impact de l’évolution des prix des produits agricoles au
niveau mondial sur l’agriculture régionale, évolutions de la PAC, évolutions de
la démographie agricole, problèmes fonciers dans une région qui connaît de
fortes pressions liées à l’attractivité résidentielle.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 39
• La filière forêt bois : une ressource sous-exploitée riche en
potentiels de développement
La forêt et le bois se retrouvent dans chacune des trois thématiques
prioritaires des politiques publiques pour 2007-2013 affichées aux niveaux
régional, national et européen : compétitivité et attractivité des territoires,
dimension environnementale du développement durable, cohésion sociale et
territoriale.
Quel est le constat pour Midi-Pyrénées ?
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Une filière assurant plus de 20000 emplois, dont 15600 salariés en 2004,
principalement dans les zones rurales.
Une forêt régionale de 1,2 millions d'hectares (1° rang français pour sa
superficie), produisant annuellement 4,7 millions de m3 de bois dont 42 %,
soit 1,95 Mm3 ne sont pas récoltés.
Un secteur, la première transformation (scieries), qui est confronté de plein
fouet à la concurrence internationale, ce qui conduit la majorité des entreprises
à se cantonner à des marchés de niches ou de proximité. Si une dizaine
d'entreprises parviennent à prendre le virage imposé par la nouvelle donne
internationale, une accélération de la disparition des petites unités rurales est à
craindre.
Un secteur papetier en difficulté où l'usine Tembec de Saint-Gaudens trouve en
Région moins de 40 % de ses besoins en bois (1 200 000 T par an) et se
trouve davantage confrontée à des concurrences d'approvisionnement par les
nouveaux opérateurs du bois énergie.
La pénétration croissante du bois dans le secteur de la construction, lui-même
en plein développement, mais l'incapacité de l'offre à satisfaire la demande :
de 1996 à 2004, les importations régionales de charpentes et menuiseries ont
été multipliées par cinq.
En résumé, une situation paradoxale : les marchés finaux de Midi-Pyrénées
consomment majoritairement, et ceci de manière croissante, des bois venant de
l'extérieur (autres régions et, surtout, autres pays) alors que 42 % de sa
production forestière annuelle n'est pas mobilisée. Or la forêt offre une ressource
naturelle, renouvelable, dont l'exploitation est génératrice d'emploi (1 à 2 emplois
créés pour 1 000 m3 de bois supplémentaires mobilisés par an, selon les usages)
et de profits pour l'environnement (dans un bâtiment, 1 m3 de bois fixe 1 tonne
de CO2 et, lorsqu'il est brûlé en chaufferie, il économise 200 litres de pétrole).
Pour son développement, il conviendra de faire bénéficier cette filière de
l’approche intégrée et globale proposée par le SRDE : le «Plan Bois Carbone
Durable. Ce Plan s'articule autour de 3 axes sectoriels, bois-énergie, boisconstruction, bois-papier et d'un quatrième axe de structuration et
gouvernance du sytème acteurs-filière-territoires. Ce quatrième axe
coordonne les trois premiers et les situe dans une démarche intégrée de
développement durable.
40 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
• Le tourisme : un lien très fort avec le patrimoine naturel, culturel et
bâti de la région
Le tourisme s’affirme désormais dans notre région, comme une activité
économique majeure, essentielle pour le développement de nos territoires et
la valorisation de ses richesses, naturelles, culturelles, patrimoniales et
humaines.
Quelques chiffres clés sont là pour en témoigner :
- Le poids économique du tourisme en Midi-Pyrénées, c’est 80,6 millions de
nuitées (dont 15 % de clientèles étrangères), 16 millions de séjours, près
d’un million de lits en capacité d’accueil, ce qui représente un chiffre
d’affaires de 4,2 milliards d’euros, soit 7,2 % du PIB,
- Midi-Pyrénées se situe au 2ème rang des régions intérieures sur le marché
national et au 6ème rang des régions françaises sur le marché international,
- En terme d’emplois, ce sont 45 000 personnes (dont 29 000 salariés
permanents) qui travaillent dans ce secteur.
L’économie touristique Midi-Pyrénéenne se caractérise par une offre
extrêmement diversifiée et adaptée à de nombreux segments de clientèles :
• Tourisme cultuel,
1re région française de pèlerinage (Lourdes et Saint Jacques de
Compostelle)
dont plus de 5 millions de nuitées à Lourdes
• Tourisme de sports d’hiver,
28 stations, dont 25 dans les Pyrénées, qui réalisent un chiffre d’affaires
annuel d’environ 50 millions d’euros
• Tourisme culturel : une offre patrimoniale très riche ainsi qu‘une
reconnaissance au plan international ou national :
Grands Sites tels que Lourdes, Toulouse, Viaduc de Millau, Pic du Midi,
Gavarnie, Rocamadour, Albi, Figeac, Cahors, Montségur, Marciac, Cordes
Moissac …
1ère région des Plus Beaux Village de France (Najac, Conques, St Cirq
Lapopie, Bruniquel…)
Musées prestigieux (Toulouse-Lautrec, Ingres, Goya…)
Festivals où s’expriment toutes les formes de l’art, tels que Rio Loco ou
Jazz in Marciac (de renommée internationale)
3 sites inscrits à l’UNESCO : le Canal du Midi, le Cirque de Gavarnie Mont
Perdu ainsi que les sites classés ou inscrits sur les chemins de St Jacques
de Compostelle.
• Tourisme de découverte scientifique et technique,
deux sections d’activités en pointe : l’industriel et le technique (Airbus,
Viaduc de Millau, Pic du Midi…), l’agro-alimentaire (Roquefort…), l’artisanat
(Coutellerie de Laguiole)
• Thermalisme et remise en forme,
Les stations thermales de Midi-Pyrénées accueillent près de 71 000 curistes
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 41
thérapeutiques
Quatrième région thermale française, derrière l'Aquitaine, LanguedocRoussillon et Rhône-Alpes
Le thermoludisme représente aujourd'hui une activité à part entière tout au
long de l'année avec 462 000 entrées-journées
• Tourisme d’affaires,
Activité essentielle pour l’hôtellerie régionale, notamment sur
l’agglomération toulousaine,
Offre en développement : la clientèle d’affaires compte pour un tiers des
nuitées des hôtels de la région
• Tourisme fluvial,
Aménagement de nombreuses voies navigables : Canal du Midi, Canal
latéral à la Garonne, Lot, Baïse
• Tourisme de randonnées, de découverte de sites naturels et de
loisirs de pleine nature,
4 Parcs Naturels Régionaux, le Parc National des Pyrénées, des sites
naturels de grande qualité,
Patrimoine naturel régional incontestable (3éme forêt de France, un quart du
territoire en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique,
un Parc National, trois Parcs Naturels Régionaux et un quatrième en
prévision….)
• Fort potentiel de tourisme rural et agro-touristique.
L’agritourisme constitue
régionale à part entière.
également
une
activité
économique
Souvent définie comme une économie de substitution ou une opportunité de
diversification pour les unités agricoles régionales, l’activité agritouristique
impacte pourtant de plus en plus le chiffre d’affaire des exploitations agricoles
et le développement économique des territoires.
Bon nombre de démarches territorialisées structurent et professionnalisent les
prestataires locaux qui s’organisent peu à peu sous le signe de prestations
certifiées. Ces démarches confortent la lisibilité régionale des produits et des
territoires.
Ainsi, le développement de l’agritourisme conduit à parler de marché et de
filière agritouristique soumise comme toute autre à des enjeux d’adaptation à
une demande changeante, d’innovation et de performance économique. Le
développement de cette activité peut consolider les circuits courts de produits
agricoles avec des incidences sur l’affectation du foncier mais qui restent
limitées en terme de débouchés.
En outre, le développement des hébergements « agritouristiques » participe à
une évolution de la demande au détriment de l’offre classique notamment les
hôtels. Par ailleurs, la pression résidentielle en milieu rural limite les
potentiels de développement de ce type d’hébergement voire parfois
l’installation de jeunes agriculteurs.
42 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
• Le thermalisme
L’offre thermale constitue un secteur économique important en Midi-Pyrénées,
avec 45 millions d’euros de CA et trois fois plus de consommation induite sur
les pôles thermaux. Le thermalisme représente 2 600 emplois directs et 3800
emplois indirects.
Ces stations sont amenées à se diversifier et elles ont développé d’importants
projets autour du bien être et du thermo-ludisme qui représente aujourd’hui
près de 10% de leur activité. Le thermo-ludisme constitue aujourd’hui une
attractivité réelle en terme de destination Station. Il s’agit d’une nouvelle
génération de l’offre thermale qui renouvelle l’image des stations, témoigne de
leur modernité et traduit un vrai dynamisme.
Face à la concurrence accrue et au regard des potentiels et des lignes de
produits spécifiques de Midi Pyrénées, les acteurs régionaux sont confrontés à
trois principaux enjeux :
la nécessité de développer la fréquentation en toutes saisons pour
conforter l’économie touristique des territoires et éviter la monoactivité/mono-saisonnalité
la question de la reconnaissance de la région à l’échelle européenne
en tant que destination touristique lisible, connue et reconnue pour ses
atouts
l’évolution de l’offre et des acteurs vers un développement
touristique qualitatif et durable
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 43
•
La filière TIC : un haut niveau de spécialisation de Midi-Pyrénées
Remarque : Le poids de la filière TIC en
Midi-Pyrénées a été calculé en fonction
de son coefficient de spécialisation.
Exemple de calcul de l’indice de
spécialisation (I) d’une région (mp) MidiPyrénées, pour une activité donnée (s),
les TIC :
Xsmp= effectifs salariés dans l’activité
TIC en Midi-Pyrénées
Xs = effectifs salariés du secteurs en
France
Xmp = effectifs salariés totaux de MidiPyrénées
Xf = effectifs salariés totaux en France
I = (Xsmp/Xs) / (Xmp/Xf)
On admet qu’un territoire affiche une
spécialisation quand I ³1. Cela signifie
qu’il affiche un poids dans l’emploi du
secteur plus important que son
poids dans l’emploi total. S’agissant de
calculs qui se référent à une moyenne
nationale, un indice réputé faible lorsque
la formule intègre les effectifs Ile-deFrance, peut devenir significatif lorsqu’ils
ne sont pas comptabilisés.
(Source : Conseil Régional MidiPyrénées, la société de l’information
en Midi-Pyrénées – diagnostic 2007)
Midi-Pyrénées est la deuxième région française après l’Ile-de-France en
matière de coefficient de spécialisation du secteur TIC (filière TIC, filière
informatique et des services informatiques). Elle est donc un acteur majeur au
niveau national. Cette sur-spécialisation de la région s’accompagne d’une
représentation importante du secteur TIC dans l’emploi régional comparée à la
structure nationale de l’emploi.
Aujourd’hui, la filière offre 38 750 salariés en Midi-Pyrénées, représente 4 %
de la valeur ajoutée régionale et 13 000 nouveaux emplois créés en 15 ans.
Elle est caractérisée par une des emplois de haute technicité ainsi, les cadres
y sont représentés à 46 % contre 15 % dans les autres secteurs
économiques.
Le développement de l'aéronautique et du spatial a été un levier déterminant
pour la croissance du secteur en Midi-Pyrénées.
44 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Fort de ce socle commun, nos grands industriels et nos équipes de recherche
ont su anticiper de nouveaux usages et services, et se diversifier vers des
domaines tels que :
-
la modélisation et la réalité virtuelle,
l’architecture des systèmes complexes,
l’avionique,
l’ingénierie linguistique,
l’interface homme-machine,
le grid computing et la sûreté des systèmes,
le traitement du signal,
le travail coopératif…
Autant de compétences-clés développées par plus de 3 000 établissements
performants visibles à l'international. Ce dynamisme diffuseur d'innovations a
permis l'émergence d'une filière transversale de maîtrise de la complexité. Elle
prend appui sur les grands systémiers de l'automobile (Siemens VDO), du
ferroviaire (Alstom), de l'aéronautique et de l'espace (Airbus, EADS Socata,
Thales Alenia Space, Astrium...).
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 45
3.3 Le développement de activités de services : un poids important
de l’économie résidentielle en Midi-Pyrénées
On assiste à la transformation progressive de la structure socioéconomique
régionale
avec
l’avènement
d’une
économie
résidentielle et touristique. En effet, l’économie rurale développe une
nouvelle fonction résidentielle et connaît ainsi une profonde reconversion, qui
se caractérise par une diminution des emplois agricoles et artisanaux au profit
d’une croissance des emplois salariés privés dans le secteur des services.
Cette mutation de l’économie régionale engendre une dissociation entre la
géographie de la production et la géographie des revenus, entre territoires de
production et territoires de consommation.
Composition du revenu basique des ménages dans les
pays de Midi-Pyrénées (2000)
19%
17%
Basique productif privé
Salaires publics
9%
Salaires résidentiels
importés
Revenu des retraites
28%
15%
Dépenses touristes
Source : ACADIE/SGAR Midi-Pyrénées
Une étude récemment réalisée par le cabinet Acadie pour le SGAR de MidiPyrénées montre que dans leur ensemble, les Pays de Midi-Pyrénées sont
fortement alimentés par les revenus d’origine résidentielle .
Pour l’ensemble des pays (hors unités urbaines), les deux premières sources
de revenu sont :
- les retraites (28% du revenu) ;
- les dépenses touristiques (19%).
Dans les Pays périurbains, les ménages disposent d’un revenu caractérisé (par
rapport à la moyenne des Pays) par une proportion supérieure de salaires
importés, touchés dans les pôles d’emplois (villes centre notamment) et
« ramenés » au domicile, du fait de la dissociation entre domicile et travail. La
composition du revenu basique n’est qu’un indicateur partiel, il ne permet pas
de définir le lieu de consommation qui est en partie extérieur au territoire.
46 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Cependant, il est intéressant d’observer la permanence de pays ruraux dont
l’économie est essentiellement productive. La grande périphérie régionale,
celle qui est faiblement sous influence métropolitaine, continue d’être un
territoire de production, soit industriel, soit agricole, soit les deux. Grâce à une
industrie agroalimentaire très importante (1er employeur industriel en MidiPyrénées) mais aussi grâce à une activité industrielle qui s’est maintenue,
voire développée dans les espaces ruraux (par exemple dans le pays de la
vallée de la Dordogne lotoise), tous les pays de Midi-Pyrénées ne sont pas
uniquement voués aux revenus résidentiels. 7 pays sur 32 présentent ce profil
productif.
Ceci dit, l’économie résidentielle joue un rôle prépondérant dans l’alimentation
des Pays en revenus, y compris pour ceux qui présente une composante
productive importante. Ce modèle de développement économique, qui génère
essentiellement des créations d’emplois domestiques et de services, peut
d’ailleurs jouer un rôle de levier pour attirer des activités productives.
Il convient de noter cependant, que le poids de l’économie résidentielle ne
constitue pas forcément une garantie de bonne santé pour l’ensemble des
territoires. Par ailleurs, ce modèle de développement présente un certain
nombre de limites :
- il ne génère pas forcément des qualifications ni des revenus élevés, pose la
question de la formation des hommes face à la croissance d’emplois peu
qualifiés et/ou des catégories en difficulté ;
- mal maîtrisé, il favorise l’étalement urbain et la consommation foncière ;
- il spécialise les espaces au lieu de les diversifier et présente un risque de
standardisation de l’économie régionale sur des activités à faible valeur
ajoutée : aujourd’hui déjà, seules quelques zones d’emploi présentent
encore une spécificité au regard d’un réel savoir-faire industriel ;
- il constitue un modèle économique qui n’est pas autonome : l’économie
résidentielle n’est pas seule suffisante pour un territoire, il faut en parallèle
un apport de taxe professionnelle et d’emplois pour arriver à assumer les
dépenses induites par l’accueil de nouveaux habitants ;il ne bénéficie pas à
l’ensemble des territoires, d’où un risque d’accroissement des inégalités
pour ceux qui se retrouvent exclus de cette dynamique et qui poursuivent
un processus de dévitalisation démographique, des services et de
l’économie locale.
Enfin, le développement de l’économie résidentielle est fondé sur une forte
mobilité de la population, rendue possible jusqu’à présent par des coûts de
déplacement et de transport relativement faibles. A l’aune d’une crise
énergétique importante, on peut alors s’interroger sur la durabilité de ce
modèle à l’avenir.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 47
3.4 Des bassins d’emplois en recomposition avec des évolutions
très contrastées
Globalement, l’accueil démographique a participé à la création de 200 000
emplois dans les services.
Il a fortement participé à la reconversion voire à la recomposition socioéconomique des territoires de Midi-Pyrénées, en générant le développement
d’une économie portée par les activités de construction et surtout de services,
qui ont fait plus que compenser les fortes pertes d’emplois agricoles et une
dynamique cyclique de l’emploi industriel aujourd’hui fortement connectée à
l’activité aéronautique.
Aujourd’hui, près de la moitié des emplois se concentre sur l’aire
urbaine toulousaine et cette dynamique se renforce dans le temps.
Si l’occupation agricole des actifs demeure encore importante sur une grande
partie de la région (territoires du Gers, de l’Aveyron et du Tarn-et-Garonne),
seuls quelques bassins d’emploi développent une dynamique de création
d’emplois industriels : il s’agit soit de territoires qui optimisent la proximité
toulousaine en captant les effets du « turn-over d’entreprises métropolitaines
», soit de quelques bassins d’emploi lotois et aveyronnais qui ont valorisé des
savoir-faire industriels traditionnels en les articulant à la dynamique
aéronautique régionale et des filières motrices. L’avenir de l’emploi industriel
48 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
dans ces territoires demeure à ce jour fragile compte tenu des incertitudes qui
peuvent peser sur ces filières.
La majorité des zones d’emplois connaissent une dynamique positive de
l’emploi total mais perdent des emplois industriels, ce qui renvoie bien au
développement important de l’économie résidentielle décrit précédemment.
Les perspectives d’évolution démographiques, différenciées en fonction des
territoires, auront forcément un impact sur la structure de l’emploi en MidiPyrénées et sur les activités à venir.
Un pan de l’activité économique de la Région devrait continuer à être portée
par la croissance démographique, mais le vieillissement de la population et la
stabilisation ou la baisse du nombre d’actifs amènent à reconsidérer le
système socio-économique et l’appareil de production régional.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 49
Le graphique ci-dessous positionne les zones d’emplois de MidiPyrénées au regard de deux dynamiques : d’une part l’évolution de l’emploi
salarié total, et d’autre part l’évolution de l’emploi salarié industriel.
Exceptées quelques zones d’emploi qui parviennent à maintenir une structure
productive et industrielle, la tendance globale au niveau de la structure de l’économie
des territoires régionaux relève d’un développement des emplois et activités de
services portés en partie par la dynamique résidentielle.
Cette dynamique permet de créer des emplois, ces derniers sont globalement peu
créateurs de richesse et ne pourront pas à eux seuls assurer la croissance durable de
l’économie régionale, notamment au regard du contexte actuel de mise en
concurrence des territoires et du contexte de crise économique et financière mondiale.
La performance de l’appareil productif et des filières régionales ainsi que le
positionnement des atouts industriels et technologiques régionaux dans la compétition
internationale restent des enjeux majeurs pour des emplois qualifiés et durables.
50 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
4. L’organisation institutionnelle du territoire régional
4.1 Un paysage complexe
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 51
A travers la difficile lisibilité de ces cartes, c’est la complexité et la multiplicité
des dispositifs, des périmètres et des territoires qui apparaissent.
Bien entendu, cette situation n’est pas spécifique à la région Midi-Pyrénées.
La Région Midi-Pyrénées compte en effet trente deux Pays, huit Communautés
d’Agglomération, trois Parcs Naturels Régionaux, deux projets de Parcs
Naturels Régionaux ainsi qu’une quinzaine de SCOT en cours d’élaboration.
Ceci étant dit, le bilan des démarches territoriales est positif. Il met en avant
le fait que la région est totalement couverte par des stratégies de
développement territorial que ce soit au niveau des Pays ou des
agglomérations. Ces dernières sont mises en œuvre par des équipes plus ou
moins étoffées en fonction des territoires et souvent par les collectivités
locales.
52 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Les projets développés et les financements se concentrent essentiellement sur
la mise en place d’infrastructures économiques et de services. Par ailleurs, peu
de projets ont traité efficacement l’articulation ville-campagne ou PaysAgglomération à l’exception de quelques conventions globales.
Les démarches SCOT prennent davantage en considération cette articulation
ville-campagne. Les huit Communautés d’Agglomération sont d’ailleurs
engagées dans l’élaboration d’un SCOT ainsi que les territoires périurbains
compris dans le périmètre de l’aire métropolitaine toulousaine (territoires
compris entre l’agglomération toulousaine et les pôles d’équilibre situés à 1h
de l’agglomération toulousaine). Ces territoires sont soumis à une pression
foncière importante et doivent organiser leur développement.
La définition du périmètre des SCOT doit répondre à un souci de cohérence
spatiale prenant en compte les réalités de fonctionnement des bassins de vie,
d’habitat, d’emploi et des systèmes de déplacement, mais aussi de cohérence
institutionnelle prenant en compte les démarches et projets à l’œuvre sur le
territoire. Dans la mesure où son périmètre est pertinent, le SCOT est un outil
à privilégier, comme le prévoit le Grenelle de l’environnement qui renforce
considérablement son rôle.
Par rapport à ces démarches locales, une partie importante de l’action
régionale est aujourd’hui mise en perspective et en œuvre à travers un certain
nombre d’outils de développement et d’aménagement : SRDE, PRDF, SRIT,
Agenda 21.
Ces derniers positionnent la Région comme l’institution coordonnatrice des
actions et des partenaires au niveau régional. Notons que la gouvernance
constitue un axe stratégique à part entière dans le PRDF et le SRDE, qui
proposent la mise en place de ressources partagées et d’une organisation
commune des acteurs autour d’objectifs de développement. L’Agenda 21
garde une vocation transversale.
Enfin, rappelons que l’évolution de ce paysage institutionnel local est
fortement conditionnée par les politiques impulsées au niveau national. Depuis
quelques années déjà, on a pu observer un changement du mode opératoire
de l’Etat en direction des territoires, caractérisé par :
- un recentrage sur des thématiques et des priorités relevant de l’intérêt
national, fortement influencé par les objectifs de la politique européenne ;
- une logique de compétitivité entre les territoires soutenue par la
généralisation des appels à projets.
Ainsi, ce nouveau positionnement de l’Etat vis-à-vis des politiques
d’aménagement et de développement territorial réoriente les politiques
régionales sur des choix stratégiques dans leur espace d’intervention.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 53
4.2 Les freins et les contraintes à l’optimisation de la dynamique
des territoires
Une première grande difficulté découle de la complexité et de
l’enchevêtrement des compétences entre les différents acteurs publics. On
retrouve ici les limites engendrées par une décentralisation « inachevée ».
Tant que le partage des compétences entre l’Etat et les collectivités locales,
puis entre les collectivités locales elles-mêmes, ne sera pas clarifié, la
décentralisation ne sera pas achevée.
Une seconde difficulté réside dans la capacité financière des collectivités
locales, qui se trouve impactée par plusieurs facteurs.
Tout d’abord, une perte d’autonomie sur le plan fiscal, engendrée par la
substitution d’une partie des ressources fiscales par des dotations versées par
l’Etat, et qui rigidifie alors la gestion des budgets des collectivités (diminution
des marges de manœuvre).
Ensuite, les récents transferts de compétences de l’Etat aux collectivités
locales ne se sont pas réalisés de manière équilibrée : les nouvelles charges
transférées aux collectivités n’ont pas été accompagnées par des moyens
suffisants. Cette insuffisance de compensation des charges transférées par
l’Etat et les collectivités territoriales est récurrente depuis le début de la
décentralisation. Toutefois, les transferts de l’Acte II de la décentralisation ont
aggravé cette situation.
Enfin, le désengagement de l’Etat dans certains secteurs et son
repositionnement politico-organisationnel en cours aujourd’hui à travers le
chantier de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) impliquent
pour les collectivités locales d’assumer une part croissante des financements
publics.
Afin d’optimiser les ressources et de répondre le plus pertinemment possible
aux enjeux de Midi-Pyrénées, la coordination de l’action des acteurs
intervenant en matière d’aménagement et de développement est nécessaire.
54 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
5. L’organisation fonctionnelle de Midi-Pyrénées
5.1 L’armature urbaine
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 55
La région Midi-Pyrénées est caractérisée par un nombre important d’aires
urbaines.
Elles constituent des potentiels de cristallisation et de diffusion d’un
développement régional fortement dépendant de l’aire toulousaine.
Contrairement à Aquitaine et même à Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées
présente une armature urbaine peu équilibrée (au regard de l’hétérogénéité
des aires urbaines en matière de poids démographique) et fortement marquée
par l’aire urbaine toulousaine qui concentre près de 50 % de la population et
des emplois de la région.
56 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
5.2 Les transports et les mobilités face à la crise énergétique
Le fait d’inverser la carte du Sud-Ouest Européen permet de visualiser la
notion d’isthme qui concerne Midi-Pyrénées et montre son enclavement,
accentué par la barrière naturelle des Pyrénées, par rapport aux grands
réseaux de circulation européens. Cependant, cet enclavement ne remet
aucunement en cause l’attractivité démographique régionale.
L’accessibilité au territoire régional se décline à plusieurs échelles et en
fonction des différents modes de déplacements. A l’échelle européenne, la
région est plutôt bien positionnée comme espace d’échanges entre les deux
façades atlantique et méditerranéenne, à proximité de l’Espagne, mais à
l’écart des deux principaux corridors d’accès à la péninsule ibérique.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 57
Cette centralité sud-européenne se traduit par la réalité des temps d’accès
respectifs des modes routiers et ferroviaires aux grands pôles régionaux
limitrophes considérés comme « villes européennes » :
- le rail est concurrentiel par rapport au routier pour le transport de
voyageurs sur l’axe Toulouse/Bordeaux et Toulouse/Montpellier/MarseilleLyon (donc dans le cadre de relations franco-françaises sur un axe
Est/Ouest) ;
- en revanche sur les axes reliant les autres pôles régionaux on constate le
déficit de performance du rail, que ce soit vers Barcelone, Bayonne,
Limoges ou Clermont Ferrand (donc des difficultés sur le transfrontalier et
l’axe Nord/Sud).
A ce titre, le projet de LGV reliant la façade atlantique à la façade
méditerranéenne devrait permettre :
- à l’échelle du Sud-Ouest Européen, un repositionnement de la région MidiPyrénées grâce à une meilleure connexion aux axes ferroviaires européens
à grande vitesse ;
- à l’échelle régionale, une opportunité de développer un pôle d’échange
autour des gares LGV et de l’aéroport Toulouse-Blagnac et d’améliorer ainsi
l’interconnectibilité des différents systèmes de transport.
58 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 59
Enfin, le transport aérien en Midi-Pyrénées est caractérisé par :
- un trafic en croissance ces dernières années : 6,6 millions de passagers en
2006, soit une hausse de 2,1% entre 2005 et 2006 ;
- l’importance de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, qui concentre l’essentiel du
trafic aérien régional ;
- une offre à bas coût relativement faible sur Midi-Pyrénées en comparaison
avec les régions limitrophes, mais qui est cependant en cours de
développement sur les principales plates-formes de Midi-Pyrénées.
• Evolution des flux
En matière de trafic routier, le phénomène marquant est bien la saturation
des entrées d’agglomérations, liée à une utilisation prépondérante de la
voiture (+3,3% entre 2005 et 2006) au niveau de l’aire métropolitaine qui
génère une croissance importante des flux.
En matière de transport ferroviaire de voyageurs, on note une
augmentation de 5,8% du nombre de voyages entre 2005 et 2006,
essentiellement liée à la hausse du trafic infra-régional (TER). Cette
augmentation de la fréquentation du TER est fortement liée à la mise en
œuvre du Plan Régional des Transports 2000-2006 et à ses actions phares :
hiérarchisation, simplification et augmentation de l’offre régionale permettant
le cadencement de ces lignes. Le succès du cadencement du TER est tel qu’il
génère une saturation des parkings de certaines gares situées dans l’aire
métropolitaine de Toulouse.
60 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Ainsi, entre 2005 et 2006, le trafic ferroviaire a davantage progressé
que le trafic routier.
Il doit cependant faire face à deux contraintes majeures :
- une faible pratique de l’intermodalité (qui découle d’un déficit de
coordination des offres de transport) ;
- la vétusté de l’infrastructure
performances du TER.
du réseau ferré régional qui impacte les
En matière de transports de marchandises, la route demeure le mode
dominant avec 95 % des marchandises transportées contre 5 % pour le fer.
Cette économie génère des flux infra-régionaux à 70 %.
Enfin, en ce qui concerne le transport aérien de passagers, on
observe une intensification des flux sur l’aéroport de ToulouseBlagnac.
Pour la première fois, le seuil des 6 millions de passagers a été dépassé en
2007. Son trafic a ainsi augmenté de 3,5% par rapport à l’année 2006 (contre
une augmentation de 2,7% entre 2005 et 2006).
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 61
Cette croissance est essentiellement due au trafic international (+8% en
2007), tandis que le trafic national reste stable (+1%).
Selon une étude de prévision de trafic pour la période 2008-2015, l’aéroport
Toulouse-Blagnac devrait atteindre 7 millions de passagers en 2011 et 8
millions en 2014, soit un taux de croissance moyen annuel de 3,8%.
Le trafic aérien depuis l’aéroport
de Toulouse-Blagnac en 2006
Source : DRE Midi-Pyrénées
• Les mobilités face à la crise énergétique annoncée
La crise énergétique, autrement dit la fin de l’énergie pas chère, constitue la
principale tendance à prendre en compte en matière de prospective sur la
question des mobilités. Selon les estimations, avec 2% de croissance annuelle
des consommations énergétiques mondiales, la totalité des ressources en
énergie fossile possibles (pétrole, gaz et charbon) serait épuisée à l’horizon
2100 (hypothèse moyenne). Mais la crise énergétique aura lieu avant, à cause
de différents facteurs :
- mécanisme de marché,
62 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
- tensions géopolitiques,
- nécessaire lutte contre le changement climatique : une probable
augmentation choisie, par les pouvoirs publics, du prix des énergies fossiles
et taxes carbones.
Les énergies de substitutions (nucléaires et renouvelables) seront plus chères
(production, transformation, transport, plus faible rendement) et devront
couvrir la totalité des besoins : bâtiments (habitat et tertiaire), activités de
production (industrielle et agricole), déplacements et transports. Ce sont les
déplacements sur lesquels les marges de manœuvre seront les plus faibles,
renvoyant ainsi à l’avenir probable d’une société de mobilité restreinte.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 63
5.3 Le développement du numérique et l’accessibilité aux réseaux
Le numérique est en constant développement dans les foyers de MidiPyrénées : en 2007, 1 foyer sur 2 est connecté à internet et 39% des foyers
sont connectés en haut-débit.
Le domicile reste le lieu privilégié pour se connecter à internet : 83% des
internautes se connectent depuis chez eux. Les usages sont pratiquement
stables mais l’utilisation d’internet s’étend sur plusieurs domaines (loisirs,
météo, presse, musique, chat …) et les internautes deviennent de plus en plus
acteurs à travers la création de blogs, l’achat et la vente en ligne .
Au niveau des entreprises, on assiste à un développement important du PDA
(Personnal Digital Assistant). Le PDA, comme le PC portable, renforcent
l’équipement de la personne pour un usage à l’intérieur mais aussi à
l’extérieur de l’entreprise. Ainsi, le nomadisme, considéré comme une
désynchronisation des temps de travail et des temps personnels, se trouve
renforcé. Il participe à la globalisation de l’espace de travail et devient une
tendance lourde pour l’individu et l’entreprise.
La Société de l’Information s’enrichit en même temps qu’elle se complexifie.
Les services numériques imprègnent de plus en plus de secteurs d’activités :
santé, éducation, formation, développement économique, culture, tourisme. Il
convient de veiller à la qualité du service ainsi qu’à son accessibilité.
En effet la politique régionale de développement du haut-débit est établie
selon le principe de discrimination positive. La stratégie du Conseil Régional
consiste à répondre à la pénurie d’offre privée sur les zones blanches. Si cette
politique évite un décrochage définitif d’une partie de l’espace régional, le
retard n’est au final jamais comblé. En effet, les technologies deviennent très
rapidement obsolètes et sont vite remplacées par de nouvelles technologies
(3G, très haut-débit…), qui systématiquement se concentrent uniquement
dans les zones urbaines denses.
Dans le cadre de la modernisation des services (administration électronique,
dématérialisation de procédures, services en ligne), la promotion de la société
de l’information se heurte à des limites : il faut gérer le paradoxe entre la
volonté de rapprocher le service de l’usager (par la dématérialisation et les
services en ligne) et le phénomène de concentration des activités qui peut en
découler et qui s’oppose à une logique de maillage du territoire. Par ailleurs
les lieux « physiques » ont toujours de l’importance car ils constituent des
lieux de sociabilisation.
64 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
(Source : Conseil Régional Midi-Pyrénées, la société de l’information en Midi-Pyrénées – diagnostic 2007)
En matière de réseau, le territoire a globalement bénéficié d’un accroissement
de la couverture ADSL ces dernières années : en 2007, le taux de
couverture de la population atteint ainsi 95,8%.
Malgré cela, la région compte 4% de sa population en zone blanche, ce
qui la place au 20ème rang du classement national : ce résultat
s’explique par la démographie et l’étendue du territoire.
Face à cette problématique, la Région et certains départements se sont
engagés dans une politique de résorption des zones blanches.
Après cette phase de déploiement de réseaux à forte capacité et de résorption
des zones mal desservies, il semble maintenant prioritaire de porter l'effort sur
la qualité de la production et de la diffusion des services publics en ligne, sur
leur accessibilité et sur le développement du potentiel humain.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 65
5.4 Les solidarités et les interdépendances entre les territoires
La carte ci-dessus représente les solidarités fonctionnelles et les
interdépendances entre les territoires de Midi-Pyrénées et également avec
certains territoires frontaliers.
66 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
Ces solidarités désignent les relations et les échanges existants entre
différents pôles régionaux : migrations domicile/travail, attractivité de certains
services, équipements ou commerces…
La plupart de ces solidarités renvoient à des enjeux de structuration
institutionnelle.
La carte permet également de mettre en lumière les risques de
« décrochage » de certains territoires, qui apparaissent relativement isolés,
notamment Rodez, Auch et dans une moindre mesure Castres/Mazamet.
Notons que ces pôles sont ceux qui sont aujourd’hui les moins bien reliés au
réseau routier régional.
Le pôle industriel de Figeac/Decazeville, qui se trouve également dans cette
situation, parvient pourtant à maintenir une dynamique industrielle créatrice
d’emplois.
SRADDT MIDI-PYRENEES
• PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 67
Conclusion
Le diagnostic montre à notre sens 4 principales problématiques territoriales en
matière de d’aménagement et de développement durable de Midi Pyrénées :
- des territoires urbains, ceux de la métropole régionale et des principales agglomérations
de Midi Pyrénées qui combinent aujourd’hui dynamisme démographique et présence
d’activités à valeur ajoutée (industrielle, des services, équipements culturels …). Ces
territoires, , développent des stratégies de concentration de cette valeur ajoutée tout en
re-localisant progressivement leurs activités à plus faible valeur ajoutée vers les
périphéries de leur centre urbain, à la manière d’un tapis roulant.
L’enjeu est pour ces territoires de capter ces délocalisations infra–régionales. Il s’agit
finalement d’aménager ces territoires pour équilibrer le développement économique à
différentes échelles locales et métropolitaine, dans une logique de développement durable
?
- des territoires qui connaissent un dynamisme démographique mais qui perdent ou ont
perdu leurs fondamentaux économiques à travers la mutation de économie traditionnelle
vers une dynamique résidentielle. Sur ces espaces en contact avec les zones
métropolisées, la gestion et l’optimisation de cette nouvelle forme d’économie résidentielle
pour créer des activités à plus forte valeur ajoutée constituent l’enjeu déterminant.
- des territoires en maintien ou en légère croissance démographique mais où les activités
économiques fondamentales restent ancrées (l’agriculture notamment mais aussi le tissu
artisanal et commercial dense…). Ils sont également interpellés par la composante
résidentielle de l’économie mais aussi par un déploiement des secteurs fondamentaux sur
des activités dégageant plus de valeur ajoutée par exemple dans l’agriculture,
l’environnement ou encore les loisirs et le tourisme. (Consistant en des logiques
d’articulation et de mutualisation des activités : agri-tourisme par exemple susceptibles de
conforter et de développer des produits, des revenus, et l’attractivités du territoire)
- enfin des territoires qui connaissent un dynamisme démographique de part leur
attractivité naturelle et touristique en terme de cadre de vie et qui aujourd’hui n’ont plus
que la mono-activité touristique comme moteur du développement. Sur ces territoires,
l’activité agricole reste un élément de maintien des équilibres environnementaux et socioéconomiques indispensables à la qualification/diversification de l’activité touristique dans
les années à venir.
68 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE
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