SCHEMA REGIONAL D’AMENAGEMENT ET DE DEVELOPPEMENT DURABLE DU TERRITOIRE MIDI-PYRENEES • PARTIE 1 – LE DIAGNOSTIC DYNAMIQUE • 2 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Sommaire Introduction 1. 5 Les grandes évolutions socio-démographiques en Midi-Pyrénées : caractéristiques et perspectives 1.1 1.2 1.3 Les évolutions et les perspectives démographiques Caractéristiques sociologiques L’évolution des besoins et des attentes sociales 2. Les ressources du territoire au regard des problématiques de consommation et de préservation 7 7 14 18 23 2.1 2.2 2.3 2.4 Les consommations énergétiques La ressource foncière face à la pression résidentielle Le patrimoine naturel marqué par la diversité Une offre culturelle riche et diversifiée 23 25 27 31 3. L’économie et l’emploi en Midi-Pyrénées : mutations et potentiels de développement 32 3.1 3.2 3.3 3.4 La formation, un outil d’aménagement et d’équilibre social de l’espace régional Evolution des activités de production et des principales filières régionales Le développement des activités de services : le poids important de l’économie résidentielle en Midi-Pyrénées Des bassins d’emplois en recomposition avec des évolutions très contrastées 4. L’organisation institutionnelle du territoire régional 4.1 4.2 Un paysage complexe Les freins et les contraintes à l’optimisation de la dynamique des territoires 5. L’organisation fonctionnelle de Midi-Pyrénées 5.1 5.2 5.3 5.4 L’armature urbaine Les transports et les mobilités face à la crise énergétique Le développement du numérique et l’accessibilité aux réseaux Les solidarités et les interdépendances entre les territoires Conclusion 32 36 46 48 51 51 54 55 55 57 64 66 68 SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 3 4 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Introduction Ce diagnostic dynamique constitue la première partie du SRADDT de la Région MidiPyrénées. Non exhaustif mais destiné à faire émerger les dynamiques majeures et les évolutions actuelles, il vise à dégager et à projeter les tendances lourdes observées ces dernières années en Midi-Pyrénées, notamment en ce qui concerne les différents processus et dynamiques qui impactent le développement et l’organisation du territoire. Au-delà d’un simple état des lieux, il s’agit donc de mettre en perspective la région MidiPyrénées et ses processus endogènes, non seulement au regard des principales évolutions prospectives globales d’une part (tendances lourdes exogènes), mais aussi par rapport à son environnement proche d’autres part (dynamiques interrégionales et transfrontalières). Ainsi, la finalité de ce diagnostic dynamique est d’arriver à dégager un certain nombre de problématiques et de questions prospectives qui permettent ensuite de construire des scénarios de développement. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 5 6 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE 1. Les grandes évolutions socio-démographiques en MidiPyrénées : caractéristiques et perspectives 1.1 Les évolutions et les perspectives démographiques • Données de cadrage Au niveau national, Midi-Pyrénées se situe parmi les régions les plus attractives sur le plan démographique, avec un taux de variation annuel moyen de + 0,8% entre 1990 et 2005 (2ème taux régional). Ce dynamisme démographique repose essentiellement sur les apports migratoires, autrement dit sur la capacité de la région à attirer de nouvelles populations. En effet, l’excédent dû au solde naturel est faible : + 0,1% en moyenne annuelle depuis 1999. A contrario, le solde migratoire est fort. Dans les années 1990, l’apport migratoire s’élevait à 11 000 personnes par an en moyenne. Depuis 1999, cet apport s’est amplifié : Midi-Pyrénées a ainsi accueilli près de 16 000 nouveaux habitants chaque année. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 7 Par ailleurs, la région connaît une accélération de son rythme de croissance démographique : avec un gain de près de 230 000 habitants entre 1999 et 2007 (période de 8 ans), elle gagne autant d’habitants qu’entre 1982 et 1999 (période de 17 ans). Même si cette croissance tend à gagner l’ensemble du territoire régional, elle est fortement concentrée autour de l’aire urbaine toulousaine et le long d’un axe Pamiers/Toulouse/Montauban/Cahors. A partir de 1999, selon une récente étude de l’INSEE, les nouveaux arrivants en MidiPyrénées se caractérisent par : - une population jeune : 70% des nouveaux arrivants ont moins de 40 ans (contre 45% pour la population régionale) ; - une population diplômée : 41% des nouveaux arrivants sont diplômés de l’enseignement supérieur (contre 22% pour la population régionale) ; - une population active : 51% des nouveaux arrivants ont un emploi (contre 49% pour la population régionale). Si l’on prend le cas de l’aire urbaine toulousaine, on observe que : - les 15/29 ans représentent 40% des entrants ; - les 15/39 ans représentent 60,5% des entrants, cette tranche regroupant en 1999 près de 41% de la population totale de l’aire urbaine ; - environ 30% des entrants âgés de 40/59 ans ont un statut de cadre et de profession intellectuelle supérieure. 8 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE • Le desserrement démographique ou l’étalement urbain En parallèle de cette forte attractivité régionale s’ajoute une dynamique de desserrement démographique dans les aires urbaines, et essentiellement au niveau de l’aire métropolitaine toulousaine. Depuis 20 ans la tendance à la métropolisation s’est accentuée, les villes s’étalent, les espaces périurbains se développent autour des pôles régionaux, entraînant ainsi la régression et le mitage des espaces naturels. Cependant, environ 40% de la population de Midi-Pyrénées vit encore en milieu rural, contre 27% en France. Si la région garde encore globalement un caractère rural, le mode de vie et la culture urbaine se diffusent et s’imposent peu à peu en Midi-Pyrénées. Au-delà des chiffres, le renouveau démographique se traduit par des transformations profondes qui aboutissent à l’émergence d’une nouvelle société rurale, très différente de la société paysanne car moins coupée de la vie urbaine, plus ouverte sur l’extérieur et particulièrement accueillante. Et pour cause, l’augmentation de la population rurale n’est pas le fait d’un solde naturel positif mais résulte de l’arrivée de nouveaux habitants originaires de la ville, au sein desquels plusieurs profils ont pu être identifiés tels que les jeunes familles, les retraités ou encore la nouvelle génération d’entrepreneurs ruraux. Les attentes et les modes d’intégration de ces populations sont bien sûr différents, mais elles ont toutes en commun d’accompagner la transformation du regard que l’ensemble de la société porte sur la ruralité. Autrefois essentiellement assimilé à un lieu de villégiature, le monde rural est désormais perçu comme attractif et comme un moyen de mener une vie active plus équilibrée et plus épanouissante. Au regard de ces évolutions, l’usage de la terminologie « urbain/rural » et l’opposition de ces deux notions apparaissent donc trop caricaturales voire insuffisantes dans le cadre d’une lecture et d’une approche sociologique des territoires de l’espace régional de demain. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 9 Saint-Gaudens Source : DRE Midi-Pyrénées, Diagnostic prospectif de Midi-Pyrénées – Réalisation : RCT La carte ci-dessus illustre une double dynamique : apports migratoires et desserrement des pôles urbains 10 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE • Les perspectives socio-démographiques La première perspective est celle d’une croissance démographique accompagnée d’un vieillissement de la pyramide des âges et de nouvelles disparités sociales. 2005 2020 2030 Variation 2005-2020 Variation 2005-2030 Hypothèse 1 : Population totale 2 734 954 3 196 650 3 504 550 + 461 700 + 769 500 Hypothèse 2 : Population totale 2 734 954 3 085 740 3 327 050 + 350 790 + 592 100 Les 20-60 ans 1 458 592 1 512 010 1 572 370 + 53 420 + 113 770 Hypothèse 3 : Population totale 2 734 954 2 937 090 3 059 330 + 202 140 + 324 380 Les 20-60 ans 1 458 592 1 439 180 1 423 443 - 19 420 - 35 150 Source : INSEE (pour les hypothèses 2 et 3) Hypothèse 1 : elle reconduit des tendances 1999-2005 ou maintien de l’attractivité actuelle. En l’état actuel, ce scénario est à intégrer dans la réflexion avec précaution. Hypothèse 2 (ou scénario central de l’INSEE) : il reconduit les tendances migratoires observées entre 1990-2005 et met à jour les taux de fécondité et de mortalité. Hypothèse 3 (ou scénario alternatif de l’INSEE) : il reconduit les tendances migratoires observées entre 1975 et 1990. En 2005, les 20/60 ans sont 1 456 000 et représentent 53 % de la population totale. Dans son scénario central à l’horizon 2030, l’INSEE prévoit une croissance de + 113 000 habitants de 20/60 ans : ils représenteraient ainsi près de 47 % de la population totale. Cette évolution de la pyramide n’est pas sans conséquence sur la dynamique économique et des emplois en MidiPyrénées. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 11 Plus globalement, la projection des tendances démographiques selon le scénario central de l’INSEE (reproduisant les tendances 1990-2005) ferait croître la région Midi-Pyrénées de près de 592 000 habitants à horizon 2030. Or cette croissance démographique liée au solde migratoire ne permettrait pas de compenser le vieillissement naturel de la population régionale : en effet à horizon 2020, près d’un actif sur deux aurait plus de 50 ans. Le vieillissement démographique risque alors de recomposer la demande sociale et cela de manière différenciée en fonction des territoires, puisque certains seront plus ou moins impactés par ce phénomène. Ce vieillissement différencié entre les territoires de Midi-Pyrénées peut ainsi engendrer, à travers un accroissement des disparités générationnelles, un renforcement des disparités territoriales et sociales. La seconde perspective démographique qui se profile est celle de la concentration des actifs autour de l’aire métropolitaine. 12 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE En effet, la progression régionale des « actifs potentiels » (les 20/60 ans) cache de fortes disparités géographiques. Seule la Haute-Garonne à travers l’aire urbaine toulousaine connaîtrait une progression de cette classe d’âge qui compenserait un solde négatif dans l’ensemble des autres départements de la région. La dynamique démographique future se caractérise donc tendanciellement par une concentration de la population et une croissance des actifs potentiels autour d’un axe Nord Sud de l’Ariège au Lot, puis à horizon 2030 autour de l’aire métropolitaine. Cette tendance traduit bien une reproduction du processus d’étalement urbain observé au cours de ces trente dernières années. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 13 1.2 Caractéristiques sociologiques • Une croissance de la richesse produite en Midi-Pyrénées La croissance démographique, induite par l’attractivité s’accompagne d’une croissance importante du PIB régional. régionale, Cela signifie, au-delà du fait que la région attire aussi des capitaux et des activités, que les nouveaux arrivants contribuent à l’enrichissement régional et entraînent une recomposition de la structure sociale vers des catégories supérieures, tendance que l’on peut notamment vérifier par une croissance du PIB par habitant. Ainsi, on constate en Midi-Pyrénées des évolutions du PIB et du PIB par habitant particulièrement importantes par rapport au niveau national. 14 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE • Un niveau de vie et de richesse à conforter Cependant, cette croissance du PIB ne permet pas encore à Midi-Pyrénées d’atteindre le niveau national moyen en terme de PIB par habitant. En outre, la région présente également des faiblesses en matière de niveau de revenu des habitants : le revenu médian des ménages en Midi-Pyrénées s’élève à 23 658 € (contre 25 136 € au niveau national) - le niveau de revenu des ménages du 1er décile se situe parmi les plus bas de France - Midi-Pyrénées connaît également, en parallèle d’une croissance économique régionale, le développement de phénomènes de précarité : - une situation d’exclusion sociale par rapport à l’emploi puisqu’en 2003, 311 900 personnes soit 12 % de la population vivent avec un revenu inférieur au seuil de précarité (719 €/mois). Le RMI reste la principale prestation versée (33% des allocataires, soit 146 600 allocataires en 2005), suivie de l’AAH (28%) et de l’AS. Environ 251 000 personnes sont couvertes par l’un des minima sociaux, soit près de 9,4 % de la population régionale. - un développement de la précarité professionnelle, qui touche plus de 78 000 actifs cumulant bas salaires, contrat de travail courts et emplois à temps partiel subis. Moins de la moitié des offres de l’ANPE propose un emploi stable (plus de 6 mois) et le nombre de personnes en emploi SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 15 précaire (+ de 78h dans le mois précédant) qui recherche un emploi à durée indéterminé à temps plein (catégorie 6 de l’ANPE) ne cesse d’augmenter. L’accès à une qualification reconnue est une des meilleures garanties d'aboutir à un emploi qualifié et durable. • La disparité entre les individus et les territoires, traduction d’un desserrement social Au niveau local, les flux migratoires extérieurs viennent modifier les équilibres sociaux sur la plupart des territoires de la région : - concentration des populations à revenus les plus élevés autour de la métropole régionale ; - concentration des catégories supérieures dans les centres urbains et croissance des travailleurs pauvres dans les quartiers sensibles, dans le périurbain et dans les zones rurales ; - arrivée de nouveaux résidents de culture urbaine ou anglo-saxonne dans les zones à forte attractivité de villégiature ; - délocalisation de populations en difficulté des centres urbains vers les zones rurales et certaines zones périurbaines. 16 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Au regard de l’augmentation actuelle de coûts de transport et des perspectives de crise énergétique, on peut s’interroger sur la poursuite des tendances qui caractérisent aujourd’hui les flux migratoires internes à la région, notamment en ce qui concerne les populations en difficulté. En effet, ces ménages auront-ils encore la possibilité de s’implanter dans les zones rurales ou périurbaines et d’assumer les futurs coûts de déplacement ? Cette perspective viendrait donc, quelque part, renforcer l’hypothèse formulée précédemment (dans la partie concernant les perspectives démographiques) en matière de localisation future des habitants en Midi-Pyrénées : vers une concentration de la population autour de l’aire métropolitaine (recherche de proximité avec l’emploi et les services) et des axes de communication routier et ferré les mieux connectés à l’aire urbaine. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 17 1.3 L’évolution des besoins et des attentes sociales Les dynamiques démographiques et sociales précédemment décrites renvoient à l’activation et à la recomposition de besoins, notamment en matière d’accueil, de services et de qualifications professionnelles. • Des besoins en foncier et en logements croissants d’un point vue quantitatif et qualitatif : L’arrivée ménages soit plus durant la de nouveaux habitants et le phénomène de décohabitation des ont généré une croissance de + 30 % des résidences principales, du double de la croissance démographique (+ 12,5 %) observée même période. Ainsi, la consommation de foncier par le développement résidentiel a fortement augmenté ces dix dernières années : en 1993, 2 750 ha ont été destinés à l’habitat dans l’ensemble de la région, contre 4 500 ha en 2003. Entre 2000 et 2005, la construction de maisons individuelles a été multipliée par 2,5. Par ailleurs, la consommation d’espace par les résidences principales demeure importante en Midi-Pyrénées, puisque la surface moyenne des parcelles avoisine les 2 590 m², cette valeur pouvant atteindre près de 4500 m² sur certains territoires. Au niveau du statut d’occupation du parc de logement, l’évolution de la structure de ce dernier met en avant une croissance importante des propriétaires, et plus récemment des locataires. Le parc HLM reste relativement faible en Midi-Pyrénées (par rapport au niveau national) et plus de 70 % du parc social a plus de 25 ans. Cette caractéristique régionale s’explique en partie par la faible densité de population en Midi-Pyrénées. Au niveau de l’implantation résidentielle des habitants, le développement pavillonnaire dans le périurbain montre des limites à l’égard des populations modestes : dans le cas de l’aire urbaine toulousaine, l’installation de certains ménages relèvent en effet d’une localisation « contrainte » et non pas d’un véritable choix. En effet, ces « captifs du périurbain » se trouvent renvoyés à la périphérie en raison de la forte augmentation des valeurs foncières et immobilières dans les communes centres. La forte dépendance de ces populations aux transports n’est pas sans poser un certain nombre de questions au regard de la crise énergétique structurelle. La perspective de croissance démographique et de vieillissement met en avant des enjeux quantitatifs et qualitatifs auxquels devront répondre les acteurs publics et privés : - la poursuite du développement du parc de logements régional permettant de résorber la demande (croissance démographique et décohabitation des ménages) ; - une évolution qualitative de l’offre de logements intégrant le phénomène de vieillissement, de réduction de la taille des ménages et la demande sociale ; 18 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE - la maîtrise de la consommation foncière notamment en lien avec la périurbanisation. • La question de l’accessibilité et du renouvellement permanent de l’offre de services L’offre de services et d’équipements s’organise globalement autour des bassins de vie et de l’armature urbaine régionale. Les territoires qui ont gardé une vocation rurale, souvent les plus enclavés et peu attractifs démographiquement, sont confrontés à une dévitalisation profonde de leur offre de services. Cette dévitalisation concerne notamment les commerces de proximité mais également de nombreux services publics en milieu rural dans le cadre de décisions nationales. Au niveau de l’armature urbaine régionale, hormis le pôle toulousain, aucune ville de Midi-Pyrénées ne dépasse les 100 000 habitants, d’où la difficulté sur ces pôles de développer de grands équipements structurants. Par ailleurs, les comportements actuels, les dynamiques démographiques et sociales, et le développement des infrastructures recomposent la relation hommeterritoires : les relations domicile / travail, études, achats, loisirs … sont souvent déconnectées. En outre, le mode de vie rural et des pratiques ou des aspirations de plus en plus urbaines cohabitent sur certains espaces de MidiPyrénées. Face à ce paysage en recomposition, forcément complexe, et des disparités réelles, la question d’un accès facilité à l’offre de services est souvent mise en avant. Le maillage de l’offre de services et une articulation de cette offre avec l’armature constitue une réponse à la question de l’accessibilité. L’accessibilité des personnes à mobilité réduite aux services, équipements et activités est une dimension de plus en plus intégrée dans les différents projets portés par les pouvoirs publics, notamment en matière d’aménagement du territoire. Cette problématique renvoie tant à la l’adaptation des équipements et services qu’à l’intégration des publics handicapés dans le monde socioprofessionnel. Le recensement des équipements sportifs, sites et lieux de pratique dresse un état des lieux exhaustif de la situation en Midi-Pyrénées. Il a repéré près de 22 000 équipements sportifs, soit un ratio de 85 établissements pour 10 000 habitants, alors que la moyenne nationale n'est qu' à 55. Toutefois, certains équipements sont peu implantés (piscines, « équipements annexes » aux équipements sportifs et salles spécialisées permettant de « désengorger » les gymnases). Depuis quelques années, les élus locaux ont intégré l'offre de services éducatifs et sportifs à leur stratégie locale, comme levier possible d'attractivité et de développement de leur territoire Le développement de ces politiques éducatives territoriales par les collectivités permet de prendre en charge l’éducation des enfants et des jeunes en dehors des temps scolaires (148 Contrats Educatifs Locaux en Midi-Pyrénées). Les besoins prioritaires concernent, quel que soit le territoire, la garde des enfants et la prise en compte des pré-ados et adolescents. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 19 Il est important de noter que cet objectif de favoriser les loisirs pour tous est très souvent rendu très difficile en milieu rural, du fait du manque de moyens de transport en commun, souvent seul mode de transport possible pour les jeunes ne possédant pas le permis de conduire. Ainsi, l’accès aux équipements sportifs et de loisirs en Midi-Pyrénées est déséquilibré territorialement. 20 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE La carte ci-dessus caractérise l’hétérogénéité des bassins de vie du point de vue de leurs poids démographiques. Peu d’entre eux présentent un masse suffisante pour pouvoir prétendre à l’accueil d’équipements et de services de niveau métropolitain (gamme supérieure). Par ailleurs, les dynamiques et les perspectives démographiques (notamment le vieillissement) mais aussi les mutations de l’espace et les disparités sociales qu’elles engendrent mettent en avant : - des logiques de ré-organisation et de mutualisation de l’offre facilitant l’accès ; - un renouvellement voire une reconversion de l’offre de services en lien avec une demande changeante et plutôt vieillissante. • L’offre d’éducation sur le territoire de Midi-Pyrénées : une demande croissante mais concentrée géographiquement Du point de vue de l’enseignement, aujourd’hui en Midi-Pyrénées, ce sont par exemple plus de 110 000 jeunes qui fréquentent un établissement d’enseignement secondaire ; l’ensemble des besoins du territoire en enseignement général est couvert. Si ces effectifs apparaissent relativement stables au niveau régional ils révèlent de grandes disparités entre la grande agglomération toulousaine, où la croissance est forte, et les autres territoires de la région (y compris le sud de la Haute-Garonne), qui voient les effectifs diminuer. Un enjeu fort pour la région est de maintenir la qualité de cette offre sur tout le territoire, de garantir l’égalité d’accès aux moyens éducatifs et d’entretenir cette richesse au plus près des besoins des jeunes. • La santé et le médico-social face aux disparités des besoins et aux évolutions des territoires Ces secteurs sont directement confrontés aux évolutions sociales et des modes de vie. Si c’est le plus souvent dans les zones rurales (parfois enclavées) que se cumulent différents facteurs de risque (sur-représentation des personnes en situation sociale précaire, des personnes isolées, des faibles niveaux de formation et de revenu), soulignons que la zone urbaine toulousaine est également très directement concernée. Par ailleurs les besoins des populations se diversifient et évoluent dans le domaine social, médicosocial et sanitaire. Ensuite, les évolutions liées au vieillissement de la population ne sont pas sans conséquence sur l’évolution des besoins de la population en termes de soins et d’aides. En effet, la prise en charge de la dépendance des personnes âgées est l’un des enjeux majeurs à venir. La question des services et équipements de santé En Midi-Pyrénées, la densité de médecins libéraux est nettement supérieure à la moyenne nationale. On peut faire la même observation pour ce qui concerne les médecins spécialistes. Cependant, cette offre est localisée de manière très inégale sur le territoire et on relève un réel écart SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 21 entre les espaces urbains et les espaces ruraux. En 2005, une vingtaine de territoire ruraux en Midi-Pyrénées sont déficitaires en médecins généralistes libéraux et font l’objet d’aides à l’installation. Les évolutions liées au chômage, à la pauvreté et à la précarité ont également des conséquences fortes sur le contenu des métiers du sanitaire et du social. Si le maintien, voire l’augmentation du nombre de ces professionnels apparaît comme nécessaire pour maintenir le lien social et éviter d’accroître les exclusions, cette problématique ne se limite pas à la question des effectifs. Elle renvoie également à la question de la professionnalisation et de la qualification de ces personnels afin d’offrir un service de qualité dans un contexte de durcissement des relations sociales. Une nouvelle dimension mérite aussi d’être prise en compte en terme d’équité sociale et professionnelle : l’égalité femmes-hommes. 22 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE 2. Les ressources du territoire au regard des problématiques de consommation et de préservation 2.1 Des consommations énergétiques fortement caractérisées par la croissance des déplacements routiers A travers le bilan énergétique régional réalisé récemment par l’OREMIP (Observatoire Régional de l’Energie de Midi-Pyrénées), on observe certains impacts très concrets de la croissance démographique, des activités et de l’intensification des mobilités sur le plan énergétique : - une augmentation de 18% de la consommation d’énergie finale entre 1990 et 2005. Cette augmentation concerne l’ensemble des énergies : +1,3% /an pour les produits pétroliers (contre +0,1% /an en France), +2,1% /an pour l’électricité (taux identique au niveau national) et +0,3% /an pour le gaz naturel (+2,8% /an en France) ; - des évolutions contrastées selon les secteurs d’activités : augmentation dans les transports et les bâtiments résidentiels/tertiaires, et une baisse dans le secteur industriel liée à l’arrêt d’unités fortement consommatrices (AZF, textile) et qui doit donc être nuancée ; - une augmentation de 19% des émissions de dioxyde de carbone. Ainsi, le profil énergétique de Midi-Pyrénées en 2005 se caractérise par : - un poids considérable de l’activité résidentielle et des mobilités : les seuls secteurs du transport et des bâtiments résidentiels/tertiaires représentent 81% de la consommation totale d’énergie ; - une moyenne d’émission de CO2 par habitant de 5 tonnes par an (contre 6 tonnes par an au niveau national). Plus de la moitié des émissions totales de CO2 dans la région est liée aux transports ; - en matière de production énergétique primaire, Midi-Pyrénées a produit 6,3 millions de tep en 2005 (dont 77% d’électricité d’origine nucléaire), soit 4,6% de la production nationale. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 23 Evolution 1990-2005 de la consommation d’énergie finale Evolution 1990-2005 par secteurs d’activités (Source OREMIP, bilan énergétique de Midi-Pyrénées 2005-2006) 24 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE 2.2 La ressource foncière face à la pression résidentielle Le foncier constitue depuis longtemps une véritable ressource pour la plus vaste région française qui se trouve directement confrontée au développement à l’œuvre en Midi-Pyrénées, fortement consommateur de surfaces. La disponibilité de foncier constitue un véritable facteur d’attractivité de la région Midi-Pyrénées. Il apparaît au niveau de l’espace régional : - la poursuite et le renforcement de la pression foncière notamment sur les axes ouest et nord de la métropole toulousaine ; - une évolution de la consommation d’espace plus forte dans les pôles urbains que dans les couronnes périurbaines. Les agglomérations de Montauban, Albi et Rodez sont celles qui connaissent les plus fortes croissances (hormis Toulouse) ; - une évolution plus importante des permis de construire dans les communes rurales que dans les communes urbaines ou périurbaines ; Ainsi, la pression urbaine autour des agglomérations et des voies de circulation impacte directement les paysages de Midi-Pyrénées, son patrimoine naturel et forestier, l’évolution de son agriculture (notamment en milieu périurbain). SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 25 Cette carte est issue de l’étude Etablissement Public Foncier Régional 26 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE 2.3 Le patrimoine naturel marqué par la diversité La diversité des sols, des reliefs, des influences climatiques (océanique, méditerranéenne, montagnarde) et des pratiques agricoles font de MidiPyrénées une espace à fort potentiel naturel, ce qui contribue à conforter son attractivité et son potentiel touristique : 21% du territoire s’inscrit dans une gestion concertée dans le cadre des Parcs Naturels Régionaux, du Parc National des Pyrénées et du réseau NATURA 2000, et 26% du territoire régional est couvert par la forêt". La qualité et la diversité d’ensemble des espaces naturels, des paysages et de la biodiversité est à préserver mais également à valoriser (notamment à travers les réserves naturelles régionales). La forêt et le bois mériteront de faire l’objet d’une approche globale et intégrée reposant sur la multifonctionnalité de la forêt : ils présentent la particularité assez rare d’être au carrefour de plusieurs politiques selon que l’on vise la production forestière, la protection des sols, la biodiversité, les paysages, l’aménagement du territoire, le plan climat (énergies renouvelables et fixation du carbone dans la construction) ou l’activité industrielle. Par ailleurs, la région dispose de ressources naturelles riches mais relativement sensibles : - l’eau : si Midi-Pyrénées apparaît comme le château d’eau du Sud-Ouest (bassins de l’Adour et de la Garonne), l’accès à l’eau est très inégal au sein de la région (problématique des rivières de Gascogne, bassins du Lot et du Tarn,…) alors même que son utilisation est fondamentale pour de nombreux secteurs : énergie, industrie, agriculture, production d’eau potable, tourisme et loisirs, maintien de la qualité environnementale et de la biodiversité. - un potentiel riche en matière d’énergies renouvelables, qui peut être développé à l’avenir autour de différentes filières : bois (avec le souci de l’équilibre avec les autres filières de valorisation), hydroélectricité, solaire, et dans une moindre mesure l’éolien. Il convient cependant de noter que le développement des Espaces Naturels Régionaux ne suffira pas à répondre aux enjeux. Il est indispensable de maîtriser les consommations et de réduire les besoins énergétiques. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 27 (Source : ARPE-Conseil Régional Midi-Pyrénées, Agenda 21 de Midi-Pyrénées) 28 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Actuellement, Midi-Pyrénées représente 10% de la production nationale d’énergies renouvelables, notamment grâce aux 670 centrales hydroélectriques qui produisent environ 1/6ème de la production nationale « d’électricité verte ». En premier lieu le développement durable, même dans sa composante environnementale, est une politique transversale qui rencontre une limite territoriale : le périmètre d’action reste régional, donc artificiel au regard de certaines zones naturelles et de certaines problématiques comme l’eau (logique de bassin qui renvoie à une dimension interrégionale) ou encore les déchets. Il pose aussi la question de la forte dépendance de la région vis-à-vis des énergies fossiles, il existe une « sous-exploitation » des potentiels énergétiques : en Midi-Pyrénées, on produit plus d’énergie que l’on en consomme (grâce à l’hydroélectricité et à Golfech), sans en tirer de réels bénéfices (pas de revente à l’étranger par exemple). Enfin, il met en avant le « paradoxe » de la transversalité qui implique un principe de croissance raisonnée. Ce principe est mis en œuvre dans beaucoup de zones rurales classées ou protégées mais il n’est pas appliqué dans les zones urbaines et de forte métropolisation, qui constituent pourtant les sources les plus importantes de pollution, de consommation d’énergies…d’où un enjeu fort, au niveau des politiques urbaines, d’inclure réellement l’action environnementale et d’affirmer la place des espaces naturels en milieu urbain. Le projet de loi dite « Grenelle 1 » prévoit que « dans chaque région, un schéma régional des énergies renouvelables définira, par zones géographiques, sur la base des potentiels de la région, et en tenant compte des objectifs nationaux, des objectifs qualitatifs et quantitatifs de la région en matière de valorisation du potentiel énergétique renouvelable et fatal de son territoire ». A terme, le SRADDT devra être cohérent avec ce schéma. Ainsi, la question d’une gestion « patrimoniale des ressources naturelles régionales » met le développement durable au centre de la problématique et de la métropolisation, et pose cinq principaux éléments de prospective : - une ressource en eau qui sera de plus en plus rare et donc stratégique pour de nombreux usages (agricole, touristique, résidentiel…) ; - un potentiel d’énergies renouvelables à développer au regard de la crise énergétique globale, et qui renvoie avant tout à un enjeu de maîtrise des consommations et de réduction des besoins ; SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 29 - des dispositifs de prévention concertés des risques naturels, notamment les inondations ; - des espaces naturels et des paysages qui, face à l’étalement urbain, régressent d’un point de quantitatif et qualitatif (altération du fonctionnement écologique) - la mise en évidence de corridors écologiques garants d’une sauvegarde de la biodiversité régionale Ces quatre éléments intègreront en tant que de besoin les recherches de cohérence avec une approche globale de la gestion durable de la forêt dont environ la moitié de la production biologique n’est pas récoltée et valorisée1 ! 1 La forêt a un rôle épurateur et régulateur dans le cycle de l’eau. Le bois énergie est la 2° ENR après l’hydraulique. Les forêts de protection représentent plusieurs dizaines de milliers d’ha en région. La forêt est un espace (perçu comme) naturel. 30 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE 2.4 Une offre culturelle riche et diversifiée L’offre culturelle est majoritairement concentrée au niveau de l’agglomération toulousaine. Par ailleurs, cette offre toulousaine manque de lisibilité : seule la communauté d’agglomération du SICOVAL a mené à terme une étude sur le schéma de développement culturel. Au niveau des villes moyennes, aucune ne dépasse les 100.000 habitants et les équipements ne peuvent être que des équipements culturels de petite ou moyenne envergure souvent appréhendés par ailleurs à l’échelle de la ville (peu de communautés d’agglomération disposent de la compétence culture). Cependant des potentiels de rayonnement régional voire national existent, notamment à travers une valorisation des musées, des pôles patrimoniaux et archéologiques, des arts vivants (musiques, arts de rue et du cirque) et des arts plastiques (maillage complet de la région par les centres d’art). Au niveau de l’espace rural, des atouts patrimoniaux, associatifs et festivaliers, leviers d’une économie culturelle et d’une animation locale facteur de cohésion sociale, participent au rééquilibrage régional et à son attractivité. La question de l’avenir de ces sites et événements reste cependant en suspens. (renouvellement de la programmation, des équipes et des publics, de la mise en réseau, de la valorisation et de la pérennité des ressources). Toutefois des structures culturelles conventionnées assurent non seulement un maillage complémentaire du territoire au niveau des pôles urbains mais aussi représentent un potentiel de renouvellement et de développement de l’offre culturelle régionale dans une recherche de rayonnement qui peut se traduire par des partenariats avec des salles et équipements relais sur le territoire. . En terme d’emplois, l’activité artistique et culturelle de Midi-Pyrénées constitue par ailleurs un réel enjeu avec une augmentation de l’offre de 32,8 % de 2006 à 2007 dans des domaines d’activités riches et diversifiés (activités artistiques et de spectacle, production et distribution de films, prestations techniques, gestion de salles de spectacles, édition, industries manufacturières …) et un secteur associatif culturel qui place la région à la cinquième place après l’Ile de France, Rhône-Alpe, PACA et Pays de la Loire. La recomposition de la pyramide des âges en Midi-Pyrénées concomitante à une mutation de la demande ainsi que l’accueil de nouvelles populations dans certaines périphéries urbaines posent la question du renouvellement de l’offre à venir et de la préservation du patrimoine. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 31 3. L’économie et l’emploi en Midi-Pyrénées : mutations et potentiels de développement 3.1 Une offre éducative riche qui irrigue l’ensemble du territoire, mais une demande sociale en formation professionnelle en décalage avec la demande économique 32 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Midi-Pyrénées est l’une des régions les plus attractives de France notamment pour les populations actives jeunes. L’appareil éducatif de la région produit comparativement à d’autres régions très peu de sortie sans qualification (3,2% contre 6,2 pour la métropole), un nombre de bachelier équivalent à la moyenne nationale (62,6% en 2005) et conduit une proportion importante de jeunes vers l’enseignement supérieur. Il est à noter cependant que si le taux de bacheliers est équivalent à la moyenne nationale, il diminue régulièrement depuis 2003. Dans ce contexte, l’offre de formation professionnelle se développe dans le secondaire et le supérieur ; l’apprentissage occupe dans ce paysage une place modérée mais croissante et concerne surtout des formation de niveau V. En Midi-Pyrénées, le niveau de formation des sortants du système éducatif est parmi les plus élevé de France. Pourtant, l’entrée dans la vie active n’est pas des plus faciles. Les jeunes débutants sont vraisemblablement victimes de l’attractivité de la région qui exacerbe les effets de la concurrence sur le marché du travail. Au-delà des éléments démographiques (vieillissement, …), l’appareil de formation régional dans son ensemble se doit de répondre aux grands défis du contexte régional : - des situations territoriales diverses et marquées par la prépondérance de l’aire métropolitaine : la diversité socioéconomique et démographique des territoires, pour ne pas dire l’hétérogénéité des contextes locaux, parallèlement à la poursuite de la concentration de la population régionale sur la métropole toulousaine, qui compte une population plus jeune que sur le reste du territoire régional mais dont le taux de chômage est plus élevé et les besoins en formation plus importants ; - des situations paradoxales entre demande et offre d’emploi : difficultés pour recruter les collaborateurs dont les entreprises ont besoin, métiers en tension pour lesquels le nombre d’offres d’emploi est égal ou supérieur à celui des demandeurs d’emploi, taux de chômage qui restent élevés sur la quasi totalité des territoires de la région…. Le système de formation régional propose une offre de formation très diversifiée, du CAP au diplôme d’ingénieur. Cependant certaines formations, notamment celles liées à la production agricole et à la production industrielle, manquent de candidats intéressés. Ceci montre la nécessité de travailler en étroite collaboration avec les branches professionnelles, les entreprises locales et les acteurs de l’emploi et de la formation professionnelle pour construire des réponses ciblées et territorialisées qui permettront un accès durable à l’emploi qualifié ; - l’émergence de secteurs d’emplois en croissance : c’est le cas des emplois dans le secteur sanitaire et social qui représente aujourd’hui 15% de l’emploi régional, à mettre en lien avec les évolutions sociales et générationnelles de Midi-Pyrénées qui sont amenées à se poursuivre dans les années à venir, une croissance potentielle dont il faut cependant suivre et accompagner la qualité des emplois (précarité) et leur SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 33 professionnalisation. A noter également les potentialités offertes par l’économie sociale et solidaire et le tissu associatif. • Les grandes tendances à d’aménagement du territoire prendre en compte en matière Le maintien d’une offre équilibrée de formation sur le territoire (hors Toulouse) est confronté à l’attractivité des pôles de formation : problèmes d’accueil (faiblesse de l’offre en logement et en services) et d’accessibilité (transports, mobilités), demande sociale variable en fonction des domaines de formation, … En matière d’apprentissage par exemple, de nombreuses offres situées en dehors de la Haute-Garonne ne trouvent pas preneur. En terme d’insertion par l’emploi, les 16/25 ans sont nombreux dans les petits établissements et les secteurs à forte pénibilité ou faible qualification requise (IAA, BTP, commerce, hôtellerie, restauration). La zone d’emploi de Toulouse, qui concentre une large part des forces de travail de la région (plus de 4 salariés sur 10), emploie comparativement moins de jeunes et autant de seniors que les autres zones d’emploi. De plus, les jeunes de 15 à 30 ans rencontrent de plus en plus de difficultés pour accéder à un logement décent. La majorité d'entre eux oriente leurs recherches vers le locatif privé du fait de la faiblesse du locatif public. Enfin, la FOAD (réseau Pyramide) peut être dans certains cas, pour certaines filières et secteurs d’activités, une solution alternative intéressante et efficace, même si elle ne résout pas les problèmes de transports et qu’elle implique également une bonne couverture du territoire par les réseaux haut-débit. • Le poids et l’évolution de l’enseignement supérieur et de la recherche Par ailleurs la région Midi-Pyrénées dispose d'un fort potentiel en matière d'enseignement et de recherche avec la présence d'universités reconnues au plan national et d'un grand nombre d'étudiants (le pôle toulousain est le troisième en accueil des étudiants derrière Paris et Lyon). Or, à l'instar de la situation française, les universités en Midi-Pyrénées perdent des étudiants ces dernières années. Les raisons de cette baisse sont multiples, en lien certainement avec un déficit de lisibilité internationale. L’enjeu du niveau d’attractivité de l’enseignement supérieur régional pour les années à venir est posé dans un contexte de concurrence accrue d’autres pôles universitaires nationaux et européens. Le nombre de bacheliers admis en Midi-Pyrénées passe respectivement de 18 053 en 1991 à 21 666 en 2007 et montre une croissance de 17,8 %. Néanmoins, pendant cette même période le nombre de bacheliers généraux admis baisse de 658 élèves soit - 5,4 %. En revanche, les autres bacheliers (professionnels et technologiques) enregistrent une très forte augmentation (+65,3%). Sur la période 2003-2007, la proportion d'élèves d'une génération obtenant le baccalauréat est en baisse régulière. Elle s'établit en 2007 à 63% alors qu'elle était de 66% en 2003. Elle est de 64% au niveau national. Cette 34 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE baisse des bacheliers généraux est d’autant plus remarquable que leur proportion en région a toujours été importante. Cette tendance est à observer de près car , les études tendent à démontrer que dans une logique économique, il faudrait d’ici 5 ans 70% de bacheliers dans une génération. Au niveau de l’enseignement supérieur, on comptait 86 153 étudiants 1990 et 110 257 en 2007 soit une croissance proche de + 30 %. Mais, ces 17 années, la croissance n’est pas continue et on observe différents cycles d’évolution ; hausse significative entre 1990 et 1995, baisse modérée entre 1995 et 1997, hausse modérée entre 1997 et 2004 et une baisse modérée de 3 500 étudiants soit - 3,1% entre 2005 et 2007. Si l’on analyse l’évolution du poids des effectifs par type d’enseignement (universitaire, IUT, écoles, d’ingénieur, écoles de commerce…), on constate que le poids des universités d’enseignement supérieur diminue. En effet, elles concentraient 68 % des étudiants en 1990 contre 57 % en 2007. L’analyse de l’évolution du positionnement de Midi-Pyrénées sur le plan national montre que la structure de la population étudiante de Midi-Pyrénées change, la part des inscrits en université diminue pour ce rapprocher du niveau national. La situation est aussi marquée par la faiblesse de la « recherche et développement » privée, pourtant à la base de l'innovation dans les industries de haute technologie (manque de coopération entre recherche et industries dans les secteurs traditionnels et l'agroalimentaire). En outre, en termes de développement équilibré du territoire, l'extrême concentration des activités sur la métropole toulousaine atrophie une partie substantielle du reste de la région, dont le tissu des PME qui ne bénéficie pas assez d'un effet d'entraînement conséquent. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 35 3.2 Evolution des activités de production et des principales filières régionales • Aéronautique et spatial : un système mondialisé mais avec des PME ancrées sur les territoires régionaux La constitution à Toulouse depuis les années 50 d’un pôle aéronautique (siège mondial d’Airbus) de construction d'avions, de satellites, de conception et exploitation de systèmes spatiaux est consacrée en 2005 par le pôle de compétitivité mondial « Aéronautique, Espace et Systèmes Embarqués », mis en place par les acteurs des régions Midi-Pyrénées et Aquitaine. Fortement médiatisée, cette filière fait l’image de la région : facteur d’attractivité (installation d’entreprises, services de haut niveau, centres de recherche et de formation), d’ouverture et de reconnaissance. L’agglomération de Toulouse concentre les ¾ des bureaux d’études, sociétés de services (informatique) et des unités d’assemblage de la filière. Dans le reste de la région, sont surtout localisés les sous-traitants de sous-ensembles (Mecanic Valley et Métaladour en particulier). Le poids des activités aéronautiques et spatiales dépasse largement les seuls constructeurs : 350 entreprises et 200 prestataires de services travaillent pour l’aéronautique et l’espace, soit 50 000 emplois directs et 75 000 emplois induits. Le contexte de la filière est à l’évidence marqué aujourd’hui par l’accélération du processus de mondialisation, que ce soit sur le plan industriel ou sur le plan financier. Cette évolution caractérise tout particulièrement le secteur aéronautique mondial, notamment dans sa dimension industrielle. Les groupes (Airbus, Boeing,) cherchent à se positionner sur l’amont (R-D, conception, management) et l’aval (commercialisation, relations à la clientèle,…) de la filière ainsi que sur le contrôle des technologies clés de la filière (systèmes électroniques de vol, matériaux composites,…). Cette évolution conduit les grands constructeurs mais aussi les systémiers (Thalès, Rockwell-Collins,….) et les équipementiers (Liebherr, Latécoère,….) à externaliser de manière radicale les tâches les moins créatrices de valeur ajoutée (aujourd’hui elles tendent à sous-traiter 70% de leur activité). On assiste à une concurrence territoriale féroce entre sites spécialisés dans l’aéronautique. Ainsi sur l’aire toulousaine, les activités clés sont les études et la R-D (systèmes embarqués tout particulièrement), le montage-assemblage et la commercialisation. Ces mutations technologiques industrielles et organisationnelles ont des impacts considérables sur la « supply-chain », c’est-à-dire la pyramide de sous-traitance. En effet, Airbus va approfondir ses relations de coopération avec les « sous-traitants » de rang 1 (systémiers, firmes-pivots, équipementiers) et développer des relations de sous-traitance classique (recherche du prix le plus faible possible) pour la plupart des sous-traitants de rang de niveau supérieur ou égal à 2. Le risque existe donc de manière très vive, de voir bon nombre de sous-traitants menacés par les entreprises des pays émergents ou à tradition industrielle ancienne mais à coût de main d’œuvre faible (Maghreb, pays de l’Est européen, Asie du Sud-Est, ….) . 36 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Par ailleurs, les dynamiques technologiques déterminantes aujourd’hui à l’œuvre tendent à bouleverser les logiques industrielles pré-existantes. On assiste en effet à l’émergence de technologies transversales à plusieurs secteurs ( par exemple les systèmes électroniques embarqués pour l’aire toulousaine développés aussi bien pour l’aéronautique que pour le spatial, l’automobile, voire le ferroviaire ). Enfin, le développement des activités industrielles s’organise aujourd’hui sur des sites où jouent à plein des relations de proximité notamment entre science et industrie ; certains territoires sont ainsi devenus des espaces de recomposition sectorielle, technologique et industrielle. • Filières à haute valeur ajoutée : des secteurs en croissance et en lien avec les pôles de recherche La filière électronique des « semi conducteurs aux produits finis » constitue un facteur de renouveau de l’industrie midi-pyrénéenne. Si son essor est aujourd’hui modéré, elle bénéficie du potentiel de recherche-développement et du dynamisme de l’activité des systèmes embarqués. Dopées par des marchés porteurs (aéronautique et spatial très consommateurs de TIC), l’informatique et les télécommunications sont en croissance. Midi-Pyrénées est la deuxième région après l'Île-de-France tant en conseil en systèmes informatiques et services informatiques qu’en terme d'effectifs salariés informatiques. Cette dynamique s’appuie notamment sur une synergie entre industrie et des laboratoires de recherche d’importance (IRIT, LAAS, ONERA). Pourtant, bien qu’1 étudiant sur 10 en informatique est formé en Midi-Pyrénées, la région n’a pas une image TIC (hors aéronautique et spatial). Ces secteurs sont confrontés à une forte concurrence internationale, européenne (région de Munich ou Italie autour de l’embarqué) et aussi nationale (Ile de France autour du pôle de compétitivité SYSTEMATIC, Rhône Alpes et Grenoble autour du MINATEC pour l’électronique, PACA pour le spatial). Les industries de la chimie, plastique, pharmacie sont moins présentes en région, des grands noms de ce secteur ont ancré leurs activités en MidiPyrénées : Pierre Fabre, Sanofi, … dans un environnement mondial fortement concurrentiel. Midi-Pyrénées est le troisième pôle national de recherche publique en chimie : microbiologie, génie enzymatique, biotechnologies végétales sur la génétique des plantes. La région dispose d’un pôle d’excellence en génie des procédés. Des débouchés dans de nombreux secteurs industriels : pharmacie et cosmétologie, agroalimentaire, semences et amélioration génétique des plantes, énergie et environnement. L’implantation du Canceropôle sur le site de Langlade et la labelisation du pôle de compétitivité « Cancer Bio Santé » en 2005 constituent des atouts pour ce secteur. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 37 • L’agriculture, un secteur au cœur de l’économie des territoires Première région française pour le nombre d’exploitations (souvent familiales et plutôt petites), Midi-Pyrénées vient en cinquième position par sa production agricole : à 80% issue de l’agriculture conventionnelle et 20% de l’agriculture de niche (productions de qualité, circuit court…). L’agriculture régionale se caractérise par : - une grande diversité des productions avec une spécialisation qui répond aux contraintes des conditions pédoclimatiques de chaque terroir ; - une place importante de l’élevage notamment sur les zones n’ayant qu’une vocation « herbe » ; - une image « gastronomie et qualité» liée à des produits régionaux de renommée mondiale, renforcée par une politique volontariste de mise en valeur de productions agricoles locales ; - la première place en France pour la production sous signe officiel de qualité avec 108 références mais qui restent peu lisibles et insuffisamment promues ; - première région française de production biologique. Ceci dit, des tensions et des faiblesses existent : - une agriculture en déprise dans certaines zones difficiles ; - les conséquences de certaines pratiques agricoles intensives ; - les revenus et rendements par exploitation sont inférieurs à la moyenne nationale ; - les chefs d’exploitation vieillissent et 50% d’entre eux ont plus de 50 ans ; - 60% du revenu agricole provient des aides européennes (près du double de la moyenne nationale) ; - une économie peu intégrée entre agriculture, industrie de transformation, services, grande distribution, restauration : peu de transformation locale malgré des efforts dans le domaine des produits carnés (ex. charcuterie, salaisons, palmipèdes gras) et un marché local étroit du fait de l’absence de grands pôles de consommation à l’exception de Toulouse. L’industrie agroalimentaire est le premier employeur industriel de la région. Cependant, la valeur ajoutée brute en région de l’agroalimentaire (2,5%) est inférieure à celle de la France de province (3,2%). En ce qui concerne l’agriculture des circuits courts et l’agriculture pastorale, deux enjeux prospectifs sont à mettre en avant : - une politique de l’herbe (élevage) pour compenser la baisse des prix mondiaux de la viande concernant le piémont, les Pyrénées, les zones de Causses et la zone de montagne de l’Aveyron et du Tarn où se pose également la question de la rémunération d’activités non directement productives. Plus globalement la protection de zones pastorales en montagne et dans les piémont constituent des enjeux d’aménagement du territoire particulièrement forts en Midi-Pyrénées. - l’appui aux circuits de commercialisation de proximité fonctionne mais reste limitée en termes d’impacts et ne règle qu’une petite partie des problèmes d’écoulement des produits régionaux (la saturation des marchés de proximité est rapide) qui passent à plus de 80% par les grands circuits et 38 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE les filières longues. Le développement de systèmes de commercialisation sera un enjeu important pour ces produits. L’agriculture régionale connaît les évolutions du niveau national : vieillissement de la population agricole, problème de succession/transmission, métiers à contraintes qui évoluent avec des jeunes qui délaissent des modes de production lourds en présence (lait), des difficultés d’accès au capital foncier de plus en plus important à mobiliser et qui rend les politiques d’installation complexes, enfin des évolutions liées à celle de la PAC et de sa réforme et aux négociations de l’OMC (liberté des prix, avenir du soutien public à l’agriculture…). D’autres problèmes sont plus spécifiques à Midi-Pyrénées : la politique de l’eau, les nombreuses zones de contact entre le rural et l’urbain, les paysages et leur entretien. Enfin, au niveau macroéconomique, beaucoup d’incertitudes existent : difficulté à mesurer l’impact de l’évolution des prix des produits agricoles au niveau mondial sur l’agriculture régionale, évolutions de la PAC, évolutions de la démographie agricole, problèmes fonciers dans une région qui connaît de fortes pressions liées à l’attractivité résidentielle. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 39 • La filière forêt bois : une ressource sous-exploitée riche en potentiels de développement La forêt et le bois se retrouvent dans chacune des trois thématiques prioritaires des politiques publiques pour 2007-2013 affichées aux niveaux régional, national et européen : compétitivité et attractivité des territoires, dimension environnementale du développement durable, cohésion sociale et territoriale. Quel est le constat pour Midi-Pyrénées ? o o o o o Une filière assurant plus de 20000 emplois, dont 15600 salariés en 2004, principalement dans les zones rurales. Une forêt régionale de 1,2 millions d'hectares (1° rang français pour sa superficie), produisant annuellement 4,7 millions de m3 de bois dont 42 %, soit 1,95 Mm3 ne sont pas récoltés. Un secteur, la première transformation (scieries), qui est confronté de plein fouet à la concurrence internationale, ce qui conduit la majorité des entreprises à se cantonner à des marchés de niches ou de proximité. Si une dizaine d'entreprises parviennent à prendre le virage imposé par la nouvelle donne internationale, une accélération de la disparition des petites unités rurales est à craindre. Un secteur papetier en difficulté où l'usine Tembec de Saint-Gaudens trouve en Région moins de 40 % de ses besoins en bois (1 200 000 T par an) et se trouve davantage confrontée à des concurrences d'approvisionnement par les nouveaux opérateurs du bois énergie. La pénétration croissante du bois dans le secteur de la construction, lui-même en plein développement, mais l'incapacité de l'offre à satisfaire la demande : de 1996 à 2004, les importations régionales de charpentes et menuiseries ont été multipliées par cinq. En résumé, une situation paradoxale : les marchés finaux de Midi-Pyrénées consomment majoritairement, et ceci de manière croissante, des bois venant de l'extérieur (autres régions et, surtout, autres pays) alors que 42 % de sa production forestière annuelle n'est pas mobilisée. Or la forêt offre une ressource naturelle, renouvelable, dont l'exploitation est génératrice d'emploi (1 à 2 emplois créés pour 1 000 m3 de bois supplémentaires mobilisés par an, selon les usages) et de profits pour l'environnement (dans un bâtiment, 1 m3 de bois fixe 1 tonne de CO2 et, lorsqu'il est brûlé en chaufferie, il économise 200 litres de pétrole). Pour son développement, il conviendra de faire bénéficier cette filière de l’approche intégrée et globale proposée par le SRDE : le «Plan Bois Carbone Durable. Ce Plan s'articule autour de 3 axes sectoriels, bois-énergie, boisconstruction, bois-papier et d'un quatrième axe de structuration et gouvernance du sytème acteurs-filière-territoires. Ce quatrième axe coordonne les trois premiers et les situe dans une démarche intégrée de développement durable. 40 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE • Le tourisme : un lien très fort avec le patrimoine naturel, culturel et bâti de la région Le tourisme s’affirme désormais dans notre région, comme une activité économique majeure, essentielle pour le développement de nos territoires et la valorisation de ses richesses, naturelles, culturelles, patrimoniales et humaines. Quelques chiffres clés sont là pour en témoigner : - Le poids économique du tourisme en Midi-Pyrénées, c’est 80,6 millions de nuitées (dont 15 % de clientèles étrangères), 16 millions de séjours, près d’un million de lits en capacité d’accueil, ce qui représente un chiffre d’affaires de 4,2 milliards d’euros, soit 7,2 % du PIB, - Midi-Pyrénées se situe au 2ème rang des régions intérieures sur le marché national et au 6ème rang des régions françaises sur le marché international, - En terme d’emplois, ce sont 45 000 personnes (dont 29 000 salariés permanents) qui travaillent dans ce secteur. L’économie touristique Midi-Pyrénéenne se caractérise par une offre extrêmement diversifiée et adaptée à de nombreux segments de clientèles : • Tourisme cultuel, 1re région française de pèlerinage (Lourdes et Saint Jacques de Compostelle) dont plus de 5 millions de nuitées à Lourdes • Tourisme de sports d’hiver, 28 stations, dont 25 dans les Pyrénées, qui réalisent un chiffre d’affaires annuel d’environ 50 millions d’euros • Tourisme culturel : une offre patrimoniale très riche ainsi qu‘une reconnaissance au plan international ou national : Grands Sites tels que Lourdes, Toulouse, Viaduc de Millau, Pic du Midi, Gavarnie, Rocamadour, Albi, Figeac, Cahors, Montségur, Marciac, Cordes Moissac … 1ère région des Plus Beaux Village de France (Najac, Conques, St Cirq Lapopie, Bruniquel…) Musées prestigieux (Toulouse-Lautrec, Ingres, Goya…) Festivals où s’expriment toutes les formes de l’art, tels que Rio Loco ou Jazz in Marciac (de renommée internationale) 3 sites inscrits à l’UNESCO : le Canal du Midi, le Cirque de Gavarnie Mont Perdu ainsi que les sites classés ou inscrits sur les chemins de St Jacques de Compostelle. • Tourisme de découverte scientifique et technique, deux sections d’activités en pointe : l’industriel et le technique (Airbus, Viaduc de Millau, Pic du Midi…), l’agro-alimentaire (Roquefort…), l’artisanat (Coutellerie de Laguiole) • Thermalisme et remise en forme, Les stations thermales de Midi-Pyrénées accueillent près de 71 000 curistes SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 41 thérapeutiques Quatrième région thermale française, derrière l'Aquitaine, LanguedocRoussillon et Rhône-Alpes Le thermoludisme représente aujourd'hui une activité à part entière tout au long de l'année avec 462 000 entrées-journées • Tourisme d’affaires, Activité essentielle pour l’hôtellerie régionale, notamment sur l’agglomération toulousaine, Offre en développement : la clientèle d’affaires compte pour un tiers des nuitées des hôtels de la région • Tourisme fluvial, Aménagement de nombreuses voies navigables : Canal du Midi, Canal latéral à la Garonne, Lot, Baïse • Tourisme de randonnées, de découverte de sites naturels et de loisirs de pleine nature, 4 Parcs Naturels Régionaux, le Parc National des Pyrénées, des sites naturels de grande qualité, Patrimoine naturel régional incontestable (3éme forêt de France, un quart du territoire en Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique, un Parc National, trois Parcs Naturels Régionaux et un quatrième en prévision….) • Fort potentiel de tourisme rural et agro-touristique. L’agritourisme constitue régionale à part entière. également une activité économique Souvent définie comme une économie de substitution ou une opportunité de diversification pour les unités agricoles régionales, l’activité agritouristique impacte pourtant de plus en plus le chiffre d’affaire des exploitations agricoles et le développement économique des territoires. Bon nombre de démarches territorialisées structurent et professionnalisent les prestataires locaux qui s’organisent peu à peu sous le signe de prestations certifiées. Ces démarches confortent la lisibilité régionale des produits et des territoires. Ainsi, le développement de l’agritourisme conduit à parler de marché et de filière agritouristique soumise comme toute autre à des enjeux d’adaptation à une demande changeante, d’innovation et de performance économique. Le développement de cette activité peut consolider les circuits courts de produits agricoles avec des incidences sur l’affectation du foncier mais qui restent limitées en terme de débouchés. En outre, le développement des hébergements « agritouristiques » participe à une évolution de la demande au détriment de l’offre classique notamment les hôtels. Par ailleurs, la pression résidentielle en milieu rural limite les potentiels de développement de ce type d’hébergement voire parfois l’installation de jeunes agriculteurs. 42 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE • Le thermalisme L’offre thermale constitue un secteur économique important en Midi-Pyrénées, avec 45 millions d’euros de CA et trois fois plus de consommation induite sur les pôles thermaux. Le thermalisme représente 2 600 emplois directs et 3800 emplois indirects. Ces stations sont amenées à se diversifier et elles ont développé d’importants projets autour du bien être et du thermo-ludisme qui représente aujourd’hui près de 10% de leur activité. Le thermo-ludisme constitue aujourd’hui une attractivité réelle en terme de destination Station. Il s’agit d’une nouvelle génération de l’offre thermale qui renouvelle l’image des stations, témoigne de leur modernité et traduit un vrai dynamisme. Face à la concurrence accrue et au regard des potentiels et des lignes de produits spécifiques de Midi Pyrénées, les acteurs régionaux sont confrontés à trois principaux enjeux : la nécessité de développer la fréquentation en toutes saisons pour conforter l’économie touristique des territoires et éviter la monoactivité/mono-saisonnalité la question de la reconnaissance de la région à l’échelle européenne en tant que destination touristique lisible, connue et reconnue pour ses atouts l’évolution de l’offre et des acteurs vers un développement touristique qualitatif et durable SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 43 • La filière TIC : un haut niveau de spécialisation de Midi-Pyrénées Remarque : Le poids de la filière TIC en Midi-Pyrénées a été calculé en fonction de son coefficient de spécialisation. Exemple de calcul de l’indice de spécialisation (I) d’une région (mp) MidiPyrénées, pour une activité donnée (s), les TIC : Xsmp= effectifs salariés dans l’activité TIC en Midi-Pyrénées Xs = effectifs salariés du secteurs en France Xmp = effectifs salariés totaux de MidiPyrénées Xf = effectifs salariés totaux en France I = (Xsmp/Xs) / (Xmp/Xf) On admet qu’un territoire affiche une spécialisation quand I ³1. Cela signifie qu’il affiche un poids dans l’emploi du secteur plus important que son poids dans l’emploi total. S’agissant de calculs qui se référent à une moyenne nationale, un indice réputé faible lorsque la formule intègre les effectifs Ile-deFrance, peut devenir significatif lorsqu’ils ne sont pas comptabilisés. (Source : Conseil Régional MidiPyrénées, la société de l’information en Midi-Pyrénées – diagnostic 2007) Midi-Pyrénées est la deuxième région française après l’Ile-de-France en matière de coefficient de spécialisation du secteur TIC (filière TIC, filière informatique et des services informatiques). Elle est donc un acteur majeur au niveau national. Cette sur-spécialisation de la région s’accompagne d’une représentation importante du secteur TIC dans l’emploi régional comparée à la structure nationale de l’emploi. Aujourd’hui, la filière offre 38 750 salariés en Midi-Pyrénées, représente 4 % de la valeur ajoutée régionale et 13 000 nouveaux emplois créés en 15 ans. Elle est caractérisée par une des emplois de haute technicité ainsi, les cadres y sont représentés à 46 % contre 15 % dans les autres secteurs économiques. Le développement de l'aéronautique et du spatial a été un levier déterminant pour la croissance du secteur en Midi-Pyrénées. 44 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Fort de ce socle commun, nos grands industriels et nos équipes de recherche ont su anticiper de nouveaux usages et services, et se diversifier vers des domaines tels que : - la modélisation et la réalité virtuelle, l’architecture des systèmes complexes, l’avionique, l’ingénierie linguistique, l’interface homme-machine, le grid computing et la sûreté des systèmes, le traitement du signal, le travail coopératif… Autant de compétences-clés développées par plus de 3 000 établissements performants visibles à l'international. Ce dynamisme diffuseur d'innovations a permis l'émergence d'une filière transversale de maîtrise de la complexité. Elle prend appui sur les grands systémiers de l'automobile (Siemens VDO), du ferroviaire (Alstom), de l'aéronautique et de l'espace (Airbus, EADS Socata, Thales Alenia Space, Astrium...). SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 45 3.3 Le développement de activités de services : un poids important de l’économie résidentielle en Midi-Pyrénées On assiste à la transformation progressive de la structure socioéconomique régionale avec l’avènement d’une économie résidentielle et touristique. En effet, l’économie rurale développe une nouvelle fonction résidentielle et connaît ainsi une profonde reconversion, qui se caractérise par une diminution des emplois agricoles et artisanaux au profit d’une croissance des emplois salariés privés dans le secteur des services. Cette mutation de l’économie régionale engendre une dissociation entre la géographie de la production et la géographie des revenus, entre territoires de production et territoires de consommation. Composition du revenu basique des ménages dans les pays de Midi-Pyrénées (2000) 19% 17% Basique productif privé Salaires publics 9% Salaires résidentiels importés Revenu des retraites 28% 15% Dépenses touristes Source : ACADIE/SGAR Midi-Pyrénées Une étude récemment réalisée par le cabinet Acadie pour le SGAR de MidiPyrénées montre que dans leur ensemble, les Pays de Midi-Pyrénées sont fortement alimentés par les revenus d’origine résidentielle . Pour l’ensemble des pays (hors unités urbaines), les deux premières sources de revenu sont : - les retraites (28% du revenu) ; - les dépenses touristiques (19%). Dans les Pays périurbains, les ménages disposent d’un revenu caractérisé (par rapport à la moyenne des Pays) par une proportion supérieure de salaires importés, touchés dans les pôles d’emplois (villes centre notamment) et « ramenés » au domicile, du fait de la dissociation entre domicile et travail. La composition du revenu basique n’est qu’un indicateur partiel, il ne permet pas de définir le lieu de consommation qui est en partie extérieur au territoire. 46 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Cependant, il est intéressant d’observer la permanence de pays ruraux dont l’économie est essentiellement productive. La grande périphérie régionale, celle qui est faiblement sous influence métropolitaine, continue d’être un territoire de production, soit industriel, soit agricole, soit les deux. Grâce à une industrie agroalimentaire très importante (1er employeur industriel en MidiPyrénées) mais aussi grâce à une activité industrielle qui s’est maintenue, voire développée dans les espaces ruraux (par exemple dans le pays de la vallée de la Dordogne lotoise), tous les pays de Midi-Pyrénées ne sont pas uniquement voués aux revenus résidentiels. 7 pays sur 32 présentent ce profil productif. Ceci dit, l’économie résidentielle joue un rôle prépondérant dans l’alimentation des Pays en revenus, y compris pour ceux qui présente une composante productive importante. Ce modèle de développement économique, qui génère essentiellement des créations d’emplois domestiques et de services, peut d’ailleurs jouer un rôle de levier pour attirer des activités productives. Il convient de noter cependant, que le poids de l’économie résidentielle ne constitue pas forcément une garantie de bonne santé pour l’ensemble des territoires. Par ailleurs, ce modèle de développement présente un certain nombre de limites : - il ne génère pas forcément des qualifications ni des revenus élevés, pose la question de la formation des hommes face à la croissance d’emplois peu qualifiés et/ou des catégories en difficulté ; - mal maîtrisé, il favorise l’étalement urbain et la consommation foncière ; - il spécialise les espaces au lieu de les diversifier et présente un risque de standardisation de l’économie régionale sur des activités à faible valeur ajoutée : aujourd’hui déjà, seules quelques zones d’emploi présentent encore une spécificité au regard d’un réel savoir-faire industriel ; - il constitue un modèle économique qui n’est pas autonome : l’économie résidentielle n’est pas seule suffisante pour un territoire, il faut en parallèle un apport de taxe professionnelle et d’emplois pour arriver à assumer les dépenses induites par l’accueil de nouveaux habitants ;il ne bénéficie pas à l’ensemble des territoires, d’où un risque d’accroissement des inégalités pour ceux qui se retrouvent exclus de cette dynamique et qui poursuivent un processus de dévitalisation démographique, des services et de l’économie locale. Enfin, le développement de l’économie résidentielle est fondé sur une forte mobilité de la population, rendue possible jusqu’à présent par des coûts de déplacement et de transport relativement faibles. A l’aune d’une crise énergétique importante, on peut alors s’interroger sur la durabilité de ce modèle à l’avenir. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 47 3.4 Des bassins d’emplois en recomposition avec des évolutions très contrastées Globalement, l’accueil démographique a participé à la création de 200 000 emplois dans les services. Il a fortement participé à la reconversion voire à la recomposition socioéconomique des territoires de Midi-Pyrénées, en générant le développement d’une économie portée par les activités de construction et surtout de services, qui ont fait plus que compenser les fortes pertes d’emplois agricoles et une dynamique cyclique de l’emploi industriel aujourd’hui fortement connectée à l’activité aéronautique. Aujourd’hui, près de la moitié des emplois se concentre sur l’aire urbaine toulousaine et cette dynamique se renforce dans le temps. Si l’occupation agricole des actifs demeure encore importante sur une grande partie de la région (territoires du Gers, de l’Aveyron et du Tarn-et-Garonne), seuls quelques bassins d’emploi développent une dynamique de création d’emplois industriels : il s’agit soit de territoires qui optimisent la proximité toulousaine en captant les effets du « turn-over d’entreprises métropolitaines », soit de quelques bassins d’emploi lotois et aveyronnais qui ont valorisé des savoir-faire industriels traditionnels en les articulant à la dynamique aéronautique régionale et des filières motrices. L’avenir de l’emploi industriel 48 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE dans ces territoires demeure à ce jour fragile compte tenu des incertitudes qui peuvent peser sur ces filières. La majorité des zones d’emplois connaissent une dynamique positive de l’emploi total mais perdent des emplois industriels, ce qui renvoie bien au développement important de l’économie résidentielle décrit précédemment. Les perspectives d’évolution démographiques, différenciées en fonction des territoires, auront forcément un impact sur la structure de l’emploi en MidiPyrénées et sur les activités à venir. Un pan de l’activité économique de la Région devrait continuer à être portée par la croissance démographique, mais le vieillissement de la population et la stabilisation ou la baisse du nombre d’actifs amènent à reconsidérer le système socio-économique et l’appareil de production régional. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 49 Le graphique ci-dessous positionne les zones d’emplois de MidiPyrénées au regard de deux dynamiques : d’une part l’évolution de l’emploi salarié total, et d’autre part l’évolution de l’emploi salarié industriel. Exceptées quelques zones d’emploi qui parviennent à maintenir une structure productive et industrielle, la tendance globale au niveau de la structure de l’économie des territoires régionaux relève d’un développement des emplois et activités de services portés en partie par la dynamique résidentielle. Cette dynamique permet de créer des emplois, ces derniers sont globalement peu créateurs de richesse et ne pourront pas à eux seuls assurer la croissance durable de l’économie régionale, notamment au regard du contexte actuel de mise en concurrence des territoires et du contexte de crise économique et financière mondiale. La performance de l’appareil productif et des filières régionales ainsi que le positionnement des atouts industriels et technologiques régionaux dans la compétition internationale restent des enjeux majeurs pour des emplois qualifiés et durables. 50 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE 4. L’organisation institutionnelle du territoire régional 4.1 Un paysage complexe SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 51 A travers la difficile lisibilité de ces cartes, c’est la complexité et la multiplicité des dispositifs, des périmètres et des territoires qui apparaissent. Bien entendu, cette situation n’est pas spécifique à la région Midi-Pyrénées. La Région Midi-Pyrénées compte en effet trente deux Pays, huit Communautés d’Agglomération, trois Parcs Naturels Régionaux, deux projets de Parcs Naturels Régionaux ainsi qu’une quinzaine de SCOT en cours d’élaboration. Ceci étant dit, le bilan des démarches territoriales est positif. Il met en avant le fait que la région est totalement couverte par des stratégies de développement territorial que ce soit au niveau des Pays ou des agglomérations. Ces dernières sont mises en œuvre par des équipes plus ou moins étoffées en fonction des territoires et souvent par les collectivités locales. 52 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Les projets développés et les financements se concentrent essentiellement sur la mise en place d’infrastructures économiques et de services. Par ailleurs, peu de projets ont traité efficacement l’articulation ville-campagne ou PaysAgglomération à l’exception de quelques conventions globales. Les démarches SCOT prennent davantage en considération cette articulation ville-campagne. Les huit Communautés d’Agglomération sont d’ailleurs engagées dans l’élaboration d’un SCOT ainsi que les territoires périurbains compris dans le périmètre de l’aire métropolitaine toulousaine (territoires compris entre l’agglomération toulousaine et les pôles d’équilibre situés à 1h de l’agglomération toulousaine). Ces territoires sont soumis à une pression foncière importante et doivent organiser leur développement. La définition du périmètre des SCOT doit répondre à un souci de cohérence spatiale prenant en compte les réalités de fonctionnement des bassins de vie, d’habitat, d’emploi et des systèmes de déplacement, mais aussi de cohérence institutionnelle prenant en compte les démarches et projets à l’œuvre sur le territoire. Dans la mesure où son périmètre est pertinent, le SCOT est un outil à privilégier, comme le prévoit le Grenelle de l’environnement qui renforce considérablement son rôle. Par rapport à ces démarches locales, une partie importante de l’action régionale est aujourd’hui mise en perspective et en œuvre à travers un certain nombre d’outils de développement et d’aménagement : SRDE, PRDF, SRIT, Agenda 21. Ces derniers positionnent la Région comme l’institution coordonnatrice des actions et des partenaires au niveau régional. Notons que la gouvernance constitue un axe stratégique à part entière dans le PRDF et le SRDE, qui proposent la mise en place de ressources partagées et d’une organisation commune des acteurs autour d’objectifs de développement. L’Agenda 21 garde une vocation transversale. Enfin, rappelons que l’évolution de ce paysage institutionnel local est fortement conditionnée par les politiques impulsées au niveau national. Depuis quelques années déjà, on a pu observer un changement du mode opératoire de l’Etat en direction des territoires, caractérisé par : - un recentrage sur des thématiques et des priorités relevant de l’intérêt national, fortement influencé par les objectifs de la politique européenne ; - une logique de compétitivité entre les territoires soutenue par la généralisation des appels à projets. Ainsi, ce nouveau positionnement de l’Etat vis-à-vis des politiques d’aménagement et de développement territorial réoriente les politiques régionales sur des choix stratégiques dans leur espace d’intervention. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 53 4.2 Les freins et les contraintes à l’optimisation de la dynamique des territoires Une première grande difficulté découle de la complexité et de l’enchevêtrement des compétences entre les différents acteurs publics. On retrouve ici les limites engendrées par une décentralisation « inachevée ». Tant que le partage des compétences entre l’Etat et les collectivités locales, puis entre les collectivités locales elles-mêmes, ne sera pas clarifié, la décentralisation ne sera pas achevée. Une seconde difficulté réside dans la capacité financière des collectivités locales, qui se trouve impactée par plusieurs facteurs. Tout d’abord, une perte d’autonomie sur le plan fiscal, engendrée par la substitution d’une partie des ressources fiscales par des dotations versées par l’Etat, et qui rigidifie alors la gestion des budgets des collectivités (diminution des marges de manœuvre). Ensuite, les récents transferts de compétences de l’Etat aux collectivités locales ne se sont pas réalisés de manière équilibrée : les nouvelles charges transférées aux collectivités n’ont pas été accompagnées par des moyens suffisants. Cette insuffisance de compensation des charges transférées par l’Etat et les collectivités territoriales est récurrente depuis le début de la décentralisation. Toutefois, les transferts de l’Acte II de la décentralisation ont aggravé cette situation. Enfin, le désengagement de l’Etat dans certains secteurs et son repositionnement politico-organisationnel en cours aujourd’hui à travers le chantier de la RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques) impliquent pour les collectivités locales d’assumer une part croissante des financements publics. Afin d’optimiser les ressources et de répondre le plus pertinemment possible aux enjeux de Midi-Pyrénées, la coordination de l’action des acteurs intervenant en matière d’aménagement et de développement est nécessaire. 54 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE 5. L’organisation fonctionnelle de Midi-Pyrénées 5.1 L’armature urbaine SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 55 La région Midi-Pyrénées est caractérisée par un nombre important d’aires urbaines. Elles constituent des potentiels de cristallisation et de diffusion d’un développement régional fortement dépendant de l’aire toulousaine. Contrairement à Aquitaine et même à Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées présente une armature urbaine peu équilibrée (au regard de l’hétérogénéité des aires urbaines en matière de poids démographique) et fortement marquée par l’aire urbaine toulousaine qui concentre près de 50 % de la population et des emplois de la région. 56 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE 5.2 Les transports et les mobilités face à la crise énergétique Le fait d’inverser la carte du Sud-Ouest Européen permet de visualiser la notion d’isthme qui concerne Midi-Pyrénées et montre son enclavement, accentué par la barrière naturelle des Pyrénées, par rapport aux grands réseaux de circulation européens. Cependant, cet enclavement ne remet aucunement en cause l’attractivité démographique régionale. L’accessibilité au territoire régional se décline à plusieurs échelles et en fonction des différents modes de déplacements. A l’échelle européenne, la région est plutôt bien positionnée comme espace d’échanges entre les deux façades atlantique et méditerranéenne, à proximité de l’Espagne, mais à l’écart des deux principaux corridors d’accès à la péninsule ibérique. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 57 Cette centralité sud-européenne se traduit par la réalité des temps d’accès respectifs des modes routiers et ferroviaires aux grands pôles régionaux limitrophes considérés comme « villes européennes » : - le rail est concurrentiel par rapport au routier pour le transport de voyageurs sur l’axe Toulouse/Bordeaux et Toulouse/Montpellier/MarseilleLyon (donc dans le cadre de relations franco-françaises sur un axe Est/Ouest) ; - en revanche sur les axes reliant les autres pôles régionaux on constate le déficit de performance du rail, que ce soit vers Barcelone, Bayonne, Limoges ou Clermont Ferrand (donc des difficultés sur le transfrontalier et l’axe Nord/Sud). A ce titre, le projet de LGV reliant la façade atlantique à la façade méditerranéenne devrait permettre : - à l’échelle du Sud-Ouest Européen, un repositionnement de la région MidiPyrénées grâce à une meilleure connexion aux axes ferroviaires européens à grande vitesse ; - à l’échelle régionale, une opportunité de développer un pôle d’échange autour des gares LGV et de l’aéroport Toulouse-Blagnac et d’améliorer ainsi l’interconnectibilité des différents systèmes de transport. 58 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 59 Enfin, le transport aérien en Midi-Pyrénées est caractérisé par : - un trafic en croissance ces dernières années : 6,6 millions de passagers en 2006, soit une hausse de 2,1% entre 2005 et 2006 ; - l’importance de l’aéroport de Toulouse-Blagnac, qui concentre l’essentiel du trafic aérien régional ; - une offre à bas coût relativement faible sur Midi-Pyrénées en comparaison avec les régions limitrophes, mais qui est cependant en cours de développement sur les principales plates-formes de Midi-Pyrénées. • Evolution des flux En matière de trafic routier, le phénomène marquant est bien la saturation des entrées d’agglomérations, liée à une utilisation prépondérante de la voiture (+3,3% entre 2005 et 2006) au niveau de l’aire métropolitaine qui génère une croissance importante des flux. En matière de transport ferroviaire de voyageurs, on note une augmentation de 5,8% du nombre de voyages entre 2005 et 2006, essentiellement liée à la hausse du trafic infra-régional (TER). Cette augmentation de la fréquentation du TER est fortement liée à la mise en œuvre du Plan Régional des Transports 2000-2006 et à ses actions phares : hiérarchisation, simplification et augmentation de l’offre régionale permettant le cadencement de ces lignes. Le succès du cadencement du TER est tel qu’il génère une saturation des parkings de certaines gares situées dans l’aire métropolitaine de Toulouse. 60 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Ainsi, entre 2005 et 2006, le trafic ferroviaire a davantage progressé que le trafic routier. Il doit cependant faire face à deux contraintes majeures : - une faible pratique de l’intermodalité (qui découle d’un déficit de coordination des offres de transport) ; - la vétusté de l’infrastructure performances du TER. du réseau ferré régional qui impacte les En matière de transports de marchandises, la route demeure le mode dominant avec 95 % des marchandises transportées contre 5 % pour le fer. Cette économie génère des flux infra-régionaux à 70 %. Enfin, en ce qui concerne le transport aérien de passagers, on observe une intensification des flux sur l’aéroport de ToulouseBlagnac. Pour la première fois, le seuil des 6 millions de passagers a été dépassé en 2007. Son trafic a ainsi augmenté de 3,5% par rapport à l’année 2006 (contre une augmentation de 2,7% entre 2005 et 2006). SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 61 Cette croissance est essentiellement due au trafic international (+8% en 2007), tandis que le trafic national reste stable (+1%). Selon une étude de prévision de trafic pour la période 2008-2015, l’aéroport Toulouse-Blagnac devrait atteindre 7 millions de passagers en 2011 et 8 millions en 2014, soit un taux de croissance moyen annuel de 3,8%. Le trafic aérien depuis l’aéroport de Toulouse-Blagnac en 2006 Source : DRE Midi-Pyrénées • Les mobilités face à la crise énergétique annoncée La crise énergétique, autrement dit la fin de l’énergie pas chère, constitue la principale tendance à prendre en compte en matière de prospective sur la question des mobilités. Selon les estimations, avec 2% de croissance annuelle des consommations énergétiques mondiales, la totalité des ressources en énergie fossile possibles (pétrole, gaz et charbon) serait épuisée à l’horizon 2100 (hypothèse moyenne). Mais la crise énergétique aura lieu avant, à cause de différents facteurs : - mécanisme de marché, 62 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE - tensions géopolitiques, - nécessaire lutte contre le changement climatique : une probable augmentation choisie, par les pouvoirs publics, du prix des énergies fossiles et taxes carbones. Les énergies de substitutions (nucléaires et renouvelables) seront plus chères (production, transformation, transport, plus faible rendement) et devront couvrir la totalité des besoins : bâtiments (habitat et tertiaire), activités de production (industrielle et agricole), déplacements et transports. Ce sont les déplacements sur lesquels les marges de manœuvre seront les plus faibles, renvoyant ainsi à l’avenir probable d’une société de mobilité restreinte. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 63 5.3 Le développement du numérique et l’accessibilité aux réseaux Le numérique est en constant développement dans les foyers de MidiPyrénées : en 2007, 1 foyer sur 2 est connecté à internet et 39% des foyers sont connectés en haut-débit. Le domicile reste le lieu privilégié pour se connecter à internet : 83% des internautes se connectent depuis chez eux. Les usages sont pratiquement stables mais l’utilisation d’internet s’étend sur plusieurs domaines (loisirs, météo, presse, musique, chat …) et les internautes deviennent de plus en plus acteurs à travers la création de blogs, l’achat et la vente en ligne . Au niveau des entreprises, on assiste à un développement important du PDA (Personnal Digital Assistant). Le PDA, comme le PC portable, renforcent l’équipement de la personne pour un usage à l’intérieur mais aussi à l’extérieur de l’entreprise. Ainsi, le nomadisme, considéré comme une désynchronisation des temps de travail et des temps personnels, se trouve renforcé. Il participe à la globalisation de l’espace de travail et devient une tendance lourde pour l’individu et l’entreprise. La Société de l’Information s’enrichit en même temps qu’elle se complexifie. Les services numériques imprègnent de plus en plus de secteurs d’activités : santé, éducation, formation, développement économique, culture, tourisme. Il convient de veiller à la qualité du service ainsi qu’à son accessibilité. En effet la politique régionale de développement du haut-débit est établie selon le principe de discrimination positive. La stratégie du Conseil Régional consiste à répondre à la pénurie d’offre privée sur les zones blanches. Si cette politique évite un décrochage définitif d’une partie de l’espace régional, le retard n’est au final jamais comblé. En effet, les technologies deviennent très rapidement obsolètes et sont vite remplacées par de nouvelles technologies (3G, très haut-débit…), qui systématiquement se concentrent uniquement dans les zones urbaines denses. Dans le cadre de la modernisation des services (administration électronique, dématérialisation de procédures, services en ligne), la promotion de la société de l’information se heurte à des limites : il faut gérer le paradoxe entre la volonté de rapprocher le service de l’usager (par la dématérialisation et les services en ligne) et le phénomène de concentration des activités qui peut en découler et qui s’oppose à une logique de maillage du territoire. Par ailleurs les lieux « physiques » ont toujours de l’importance car ils constituent des lieux de sociabilisation. 64 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE (Source : Conseil Régional Midi-Pyrénées, la société de l’information en Midi-Pyrénées – diagnostic 2007) En matière de réseau, le territoire a globalement bénéficié d’un accroissement de la couverture ADSL ces dernières années : en 2007, le taux de couverture de la population atteint ainsi 95,8%. Malgré cela, la région compte 4% de sa population en zone blanche, ce qui la place au 20ème rang du classement national : ce résultat s’explique par la démographie et l’étendue du territoire. Face à cette problématique, la Région et certains départements se sont engagés dans une politique de résorption des zones blanches. Après cette phase de déploiement de réseaux à forte capacité et de résorption des zones mal desservies, il semble maintenant prioritaire de porter l'effort sur la qualité de la production et de la diffusion des services publics en ligne, sur leur accessibilité et sur le développement du potentiel humain. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 65 5.4 Les solidarités et les interdépendances entre les territoires La carte ci-dessus représente les solidarités fonctionnelles et les interdépendances entre les territoires de Midi-Pyrénées et également avec certains territoires frontaliers. 66 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE Ces solidarités désignent les relations et les échanges existants entre différents pôles régionaux : migrations domicile/travail, attractivité de certains services, équipements ou commerces… La plupart de ces solidarités renvoient à des enjeux de structuration institutionnelle. La carte permet également de mettre en lumière les risques de « décrochage » de certains territoires, qui apparaissent relativement isolés, notamment Rodez, Auch et dans une moindre mesure Castres/Mazamet. Notons que ces pôles sont ceux qui sont aujourd’hui les moins bien reliés au réseau routier régional. Le pôle industriel de Figeac/Decazeville, qui se trouve également dans cette situation, parvient pourtant à maintenir une dynamique industrielle créatrice d’emplois. SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE / 67 Conclusion Le diagnostic montre à notre sens 4 principales problématiques territoriales en matière de d’aménagement et de développement durable de Midi Pyrénées : - des territoires urbains, ceux de la métropole régionale et des principales agglomérations de Midi Pyrénées qui combinent aujourd’hui dynamisme démographique et présence d’activités à valeur ajoutée (industrielle, des services, équipements culturels …). Ces territoires, , développent des stratégies de concentration de cette valeur ajoutée tout en re-localisant progressivement leurs activités à plus faible valeur ajoutée vers les périphéries de leur centre urbain, à la manière d’un tapis roulant. L’enjeu est pour ces territoires de capter ces délocalisations infra–régionales. Il s’agit finalement d’aménager ces territoires pour équilibrer le développement économique à différentes échelles locales et métropolitaine, dans une logique de développement durable ? - des territoires qui connaissent un dynamisme démographique mais qui perdent ou ont perdu leurs fondamentaux économiques à travers la mutation de économie traditionnelle vers une dynamique résidentielle. Sur ces espaces en contact avec les zones métropolisées, la gestion et l’optimisation de cette nouvelle forme d’économie résidentielle pour créer des activités à plus forte valeur ajoutée constituent l’enjeu déterminant. - des territoires en maintien ou en légère croissance démographique mais où les activités économiques fondamentales restent ancrées (l’agriculture notamment mais aussi le tissu artisanal et commercial dense…). Ils sont également interpellés par la composante résidentielle de l’économie mais aussi par un déploiement des secteurs fondamentaux sur des activités dégageant plus de valeur ajoutée par exemple dans l’agriculture, l’environnement ou encore les loisirs et le tourisme. (Consistant en des logiques d’articulation et de mutualisation des activités : agri-tourisme par exemple susceptibles de conforter et de développer des produits, des revenus, et l’attractivités du territoire) - enfin des territoires qui connaissent un dynamisme démographique de part leur attractivité naturelle et touristique en terme de cadre de vie et qui aujourd’hui n’ont plus que la mono-activité touristique comme moteur du développement. Sur ces territoires, l’activité agricole reste un élément de maintien des équilibres environnementaux et socioéconomiques indispensables à la qualification/diversification de l’activité touristique dans les années à venir. 68 / SRADDT MIDI-PYRENEES • PARTIE I DIAGNOSTIC DYNAMIQUE