Recommandation n°12
Le développement du PMSI pour les Services de Suite et de Réadaptation (SSR) apporte des informations utiles à la
connaissance épidémiologique du moyen séjour, mais il ne permet pas encore la valorisation de son coût, en raison
d'un manque de données sur les coûts unitaires. L'échelle provisoire de coûts n'est pas considérée comme fiable. On
peut appliquer au nombre de journées par pathologie issu du PMSI-SSR, les prix de journée établis par la CNAMTS
pour les disciplines repos-convalescence, rééducation fonctionnelle et réadaptation ou utiliser des enquêtes ad hoc sur
des établissements spécialisés.
Recommandation n° 13
En matière hospitalière, toute étude portant sur le coût des transports doit tenir compte de la distinction transports
primaire (domicile-hôpital) / secondaire (entre établissements) et du régime de financement de l’établissement
(dotation globale/prix de journée). Le cas échéant, une enquête devra être réalisée auprès des établissements en
complément de l’interrogation des systèmes d’information de l’Assurance Maladie.
Une étude sur le coût des transports devra également prendre en compte les caractéristiques de l’activité (urgence, par
exemple) ou des pathologies (chroniques, notamment) étudiées.
Recommandation n°14
Il est recommandé d’utiliser les tarifs conventionnels et les dernières données publiées par les caisses d'Assurance
Maladie comme base de valorisation des coûts en médecine de ville, en leur ajoutant, si une perspective sociétale est
choisie, les parts non remboursées et les dépassements d’honoraires. On pourra utiliser une nouvelle nomenclature :
la classification commune des Actes Médicaux (CCAM) qui se substitue à celle du catalogue des Actes Médicaux
(CDAM) et à la Nomenclature Générale des Actes Professionnels (NGAP).
Recommandation n° 15
La maladie et son traitement peuvent induire des coûts directs non médicaux supportés par les patients et leurs
familles. Ces coûts peuvent correspondre soit à des dépenses pour l’acquisition de biens, ou s’assimiler à du temps. La
mesure de ces coûts directs doit se faire par des enquêtes ad hoc dont il faut s’assurer de la rigueur, compte tenu
notamment de potentiels effets revenus. La prise en compte du temps hors travail peut se faire de trois façons. Soit un
bilan temps est effectué, mais n’est pas intégré dans le ratio coût-résultats. Soit il est valorisé au coût horaire
correspondant au coût d’une ressource équivalente sur le marché. Soit, dans une approche coût-bénéfice, il est pris en
compte par la propension à payer des patients. A titre subsidiaire, on pourra valoriser le nombre d’heures de travail
auxquelles l’aidant doit renoncer.
Recommandation n° 16.
L'impact de la maladie et de son traitement sur le fonctionnement de l'économie doit être pris en compte dans
l'évaluation d'une action de soins, lorsqu'il y a de bonnes raisons de penser que cet impact est important, soit par le
nombre de personnes concernées, soit par la durée des conséquences de la maladie dans la vie des patients. La mesure
du volume des journées de travail perdues se fait par des enquêtes ad hoc. La valorisation par l'approche dite du
capital humain est simple à mettre en œuvre, mais peu réaliste. Les fondements de l'approche dite des coûts de
friction est plus réaliste, mais doit donner lieu à un travail empirique important avant son application en France.
L'une et l'autre de ces approches ne permettent pas de valoriser le temps perdu des personnes qui ne travaillent pas.
Enfin, la théorie du bien-être recommande de prendre en compte la valeur du temps perdu dans l'évaluation des
résultats d'une action de soins, et pas dans les coûts. En tout état de cause, la prise en compte des coûts indirects doit
donner lieu à une analyse spécifique avec étude de son impact sur les résultats de l'évaluation, en fonction de la
méthode retenue.
Recommandation n° 17
La valeur de la vie humaine peut se mesurer de deux façons : selon l’approche dite du capital humain, par le calcul du
revenu per capita actualisé sur l’espérance de vie de la population française, et selon l’approche de la théorie du bien-
être, par la valorisation faite par les individus des années de vie gagnées.
Recommandation n°18
La valorisation des coûts (bénéfices) intangibles ne se justifie pas dans la mesure où l’impact humain et psychologique
de la prise en charge peut être étudié au travers des indicateurs de qualité de vie, de mesures d'utilité ou par des
méthodes d'évaluation contingente (voir section 10.4).
© Collège des Économistes de la Santé – Juillet 2003 4