
Extrême droite,  
fausses questions, mauvaises réponses...
— Ligue des droits de l’Homme 
LdH
dupes pensent naïvement qu’elles seront « préférées  
nationalement ». 
Mais… Si  l’on part  du principe  que  le  chômage  résulte 
d’un trop‑plein de main‑d’œuvre, on est tenté d’éliminer le 
maximum de concurrents : étrangers, mais aussi femmes, 
Français  d’une  autre  région, Français  de  « fraîche » date… 
Problèmes : cette élimination des concurrents ne crée ni 
emploi,  ni dynamique de relance. Elle n’incite pas les en‑
treprises à moderniser – pourquoi le feraient‑elles puisque la 
main‑d’œuvre reste bon marché et s’élimine elle‑même ? – et 
contribue à appauvrir la demande intérieure, donc à relancer 
le chômage… 
Indépendamment de son incapacité totale à solutionner 
le moindre problème, la préférence nationale enracine la na‑
tion dans un passé mythique où la France serait supposée 
chrétienne, blanche et homogène. Autant de fantasmes au 
regard d’une histoire marquée par les échanges, les mé‑
langes et les fusions, à la fois de territoires, de cultures, de 
langues et de populations. 
Pour la République, la nation est une idée, bâtie autour 
des valeurs de la devise républicaine en partage. Pour l’ex‑
trême droite, la nation est marquée par le territoire et la tra‑
dition, le « sang », voire la « race » des soi‑disant « préférés ». 
Dans les faits, la fameuse « préférence » afchée est donc 
surtout une machine à exclure. Ce qui n’est pas préféré est 
renvoyé à soi même et exclu de toutes les mécaniques de 
socialisation et de solidarité, mais pas des impôts. Il s’agit 
donc en fait de minoriser des personnes en les exploitant 
jusqu’à ce qu’elles quittent le pays. Problème : ces per‑
sonnes que les « préférés » estiment en trop sont souvent… 
de nationalité française. Mais dans ce processus de stigma‑
tisation, la question « raciale » se confond très vite avec la 
dimension sociale. 
L’étranger est en trop et le chômeur également. Si ce der‑
nier n’est pas étranger, il n’en est que plus suspect car il 
atteste de par  son  seul état de l’inefcacité  de la fameuse 
préférence. 
Ainsi, la préférence nationale est‑elle bien par antiphrase 
une tentative de mise en détestation d’une partie de la na‑
tion par une autre. L’antithèse absolue de la « devise liberté, 
égalité,  fraternité ». 
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