Gestion des pelouses calcicoles sur le territoire transmanche

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P A R C
N A T U R E L
R É G I O N A L
D E S
C A P S
E T
M A R A I S
D ’ O P A L E
Gestion des pelouses calcicoles
sur le territoire transmanche
Recueil d’expériences
Faune - Flore Histoire des coteaux Gestion conservatoire Pâturage
D écem b re
2 0 1 1
Éditorial
Les
coteaux calcaires constituent
des éléments de diversité paysagère
contribuant à la qualité du cadre de vie et
à l’intérêt touristique du territoire.
Ils hébergent des habitats naturels qui
comptent parmi les plus riches en nombre
d’espèces animales et végétales mais aussi
parmi les plus menacés actuellement en France et en Europe.
Ils ont une valeur inestimable. 80% des pelouses calcicoles de
la région sont sur le territoire du Parc naturel régional.
Afin de préserver le patrimoine naturel du territoire comme
inscrit dans sa Charte, le Parc a donc lancé en 2004, en
concertation avec ses partenaires, un plan d’actions en faveur
des pelouses calcicoles, qui concourt à l’établissement de la
Trame verte et bleue voulue par le Conseil Régional Nord-Pas
de Calais afin de stopper la perte de biodiversité.
Dans le Kent, la volonté est la même. C’est pourquoi depuis de
nombreuses années le PNR des Caps et Marais d’Opale et le
Kent Downs AONB se sont associés pour mettre en œuvre des
moyens de préservation de la biodiversité de leur territoire
dans le cadre des programmes Interreg. La préservation des
pelouses calcicoles en sont le fil rouge !
Daniel Percheron
Président du PNR
Avec leur géologie commune, les Kent
Downs et le PNR des Caps et Marais
d’Opale détiennent d’importantes superficies de coteaux crayeux. C’est l’un
de nos habitats vitaux pour la faune et
la flore. Le Kent détient environ 5% des
pelouses calcicoles du Royaume-Uni et
les Kent Downs environ 78% des pelouses calcicoles du Kent.
Le programme Interreg IVa LNA a permis d’acquérir
une meilleure connaissance du patrimoine des pelouses
calcicoles, en favorisant le partage des connaissances et
des compétences techniques. Il a également soutenu la
conservation et la valorisation des milieux naturels. Un des
principaux outils offerts par les partenaires LNA est ce guide
technique qui examine les questions de gestion des pelouses
calcicoles afin de diffuser les expériences du territoire
réunissant l’AONB des Kent Downs et le Parc naturel régional
des Caps et Marais d’Opale.
Il est important que nous diffusions les résultats du projet
LNA. Nous vous encourageons à utiliser cette publication
pour développer la conservation des pelouses calcicoles.
Chris Raynold
Président du KDAONB
Rédacteurs : Pierre Levisse (Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale),
Josie Newman (White Cliff Countrysite Project)
Suivi d’édition : François Mulet, Claire-Hélène Garreau.
Crédits photos : John Holyday, Julie-Anne Jorant, Pierre Levisse, François Mulet, Gaëtan Rey,
Benoît Fritsch, Benoît Gallet, Xavier Douard, Hubert Brabant, Sébastien Mézière, Biotope.
Remerciements à : Hubert Brabant, Xavier Douard, John Holyday, Gaëtan Rey, Benoît Gallet, Cédric
Vanappelghem, Sue Young, John Shelton, Naomi Vincent, Christophe Blondel,
Julien Moutaud.
2
Sommaire
I -Les coteaux calcaires du Kent DOWNS AONB
ET DU PNR. un patrimoine naturel et des
enjeux de biodiversité communs.....................P. 4
1. Géologie des coteaux du détroit..............................P. 5
2. Le Patrimoine naturel des coteaux calcaires..........P. 6
3. Historique des usages, l’exploitation des coteaux....P.10
4. Protection et gestion conservatoire
depuis les années 1980 ...........................................P.11
5. Les menaces et les enjeux
(sites majeurs, corridors..., espèces)......................P.12
II -LA Gestion conservatoire des sites : approche
transmanche de la conduite technique des
opérations de gestion........................................P.13
1. Les opérations de restauration
des pelouses calcicoles............................................P.14
2. Gestion conservatoire des pelouses calcicoles.......P. 15
3. Opérations spécifiques de création de pelouses
calcicoles et d’introduction d’espèces.....................P. 19
4. Évaluation de la gestion et valorisation des sites.....P. 20
5. Actions de restauration de corridors écologiques....P. 22
III -LES Fiches d’expériences de gestion
par site...................................................................P. 23
Sites du territoire du Kent downs aonb :
Hills Reservoir..........................................................P. 24
Samphire Hoe...........................................................P. 26
Ladd’s Farm.............................................................P. 28
High Meadow............................................................P. 30
Ranscombe Farm – Brockles..................................P. 32
Down Bank...............................................................P. 34
South Foreland Valley..............................................P. 36
Western Heights.......................................................P. 38
Blue Bell Hill............................................................P. 40
Sites du territoire du PNR :
Monts d’Audrehem...................................................P. 42
Blanc-Nez.................................................................P. 44
Coteaux de Dannes-Camiers...................................P. 46
Motte Castrale de Nesles........................................P. 48
Mont Pelé-Mont Hulin.............................................P. 50
Molinet......................................................................P. 52
Côte de Breuil...........................................................P. 54
Coteau de Wavrans-sur-l’Aa....................................P. 56
Annexes........................................................................P. 58
Programme Interreg LNA (Landscape and nature for all)
Un levier prépondérant pour la connaissance et
la préservation franco-anglaise des pelouses calcicoles
Le programme Interreg LNA regroupe 18
partenaires français et anglais acteurs
de la préservation des paysages et de la
biodiversité du territoire transmanche.
Le PNR CMO, chef de file s’est associé
au Kent Downs AONB pour développer
un programme permettant de renforcer
la préservation des différents milieux
naturels du territoire transmanche.
Pour assurer une diffusion large des
expériences et des échanges techniques
du programme Interreg, le Parc naturel
régional a souhaité synthétiser dans ce
guide technique, facile d’accès par ses
nombreuses illustrations techniques,
les retours d’expériences des acteurs de
la préservation des pelouses calcicoles
de chaque côté de la Manche afin
d’apporter les différentes approches,
solutions et résultats pour inspirer de
nouveaux projets.
Territoires des coteaux calcaires du programme Interreg LNA
3
Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR
I.
Un patrimoine naturel
et des enjeux
de biodiversité communs
4
Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR
1. Géologie des coteaux du détroit
Le Sud-Est de l’Angleterre et le Nord-Ouest de la France ont été unifiés par un grand dôme
de craie (un anticlinal) formé il y a plus de 30 millions d’années qui s’étend sur plus de
200 km. Le processus d’érosion a mis à nu les couches les plus anciennes au cœur de la
boutonnière : les zones du bassin du Weald en Angleterre et le Boulonnais en France. En
Angleterre seul le jurassique terminal a été atteint car les formations du crétacé inférieur
sont très épaisses tandis que dans le Boulonnais, ces formations étant moins épaisses,
l’érosion a entamé tout le jurassique.
L’escarpement qui représente les coteaux résulte
de l’érosion plus ou moins profonde du plateau
crayeux qui s’est produite durant le quaternaire
(moins de 2 millions d’années) notamment lors des
phases de déglaciation. Côté Boulonnais l’érosion
a été plus profonde jusqu’à l’assise jurassique, en
témoigne les falaises du Cap Gris-Nez.
Il semble qu’une crête de craie reliant les régions de Calais et de Douvres s’est maintenue
jusqu’à il y a environ 10 000 ans.
Sur la roche très perméable, se développe un sol
calcaire généralement peu épais. Il s’agit d’une
couche enrichie en matière organique sur des
affleurements calcaires bien drainés. Le sol est
pauvre en éléments nutritifs ou oligotrophe. Il est
appelé rendzine ou rendosol. Il existe différents
types de rendzine caractérisés par la pente et donc
la profondeur du sol.
Le sommet des cuestas Nord et Sud de l’extrémité orientale de la boutonnière WealdBoulonnais est constitué par les craies dures à silex du Turonien supérieur-Coniacien.
Le North Downs est un escarpement de craie, avec des versants souvent exposés au sud,
de larges vallées alluviales et de nombreuses vallées sèches plus discrètes. Sur la côte,
des sections, de basse, de moyenne et de craie supérieure peuvent être aperçues.
Sol et sous-sol des coteaux
Le territoire comprend deux complexes principaux de pelouses calcicoles (d’après
BOULLET, 1986), que nous détaillerons par la suite, se développant sur des niveaux
géologiques différents :
- un complexe sur craie du Sénonien,
- un complexe sur craie marneuse du Turonien.
Cette craie a pour origine des dépôts marins successifs datant de 65 à 97 millions d’années.
Le Boulonnais connaît une singularité géographique par rapport aux autres territoires
du Nord de la France. Dans sa morphologie générale, il se présente comme une demiboutonnière, vaste dépression (le Bas Boulonnais), dominée vers l’intérieur par le rebord
escarpé du plateau crayeux (le Haut Boulonnais).
L’escarpement bordier forme un versant de type cuesta. Des boutonnières élémentaires
échancrent le plateau crayeux, le Pays de Licques ou « Petit-Boulonnais », le bassin du
Bléquin et la vallée de l’Aa.
Cartes géologiques de la boutonnière du Boulonnais
5
Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR
2. Le Patrimoine naturel des coteaux calcaires
2.1. Paysages des coteaux
Le North Down domine les Kent Downs AONB offrant une vue sur
les vallées fluviales, les villes et les villages, les zones boisées et
les terres arables. Les North Downs se terminent à l’Est sur le
littoral par les célèbres falaises blanches de Douvres.
Les pelouses étaient autrefois répandues dans la presque totalité
des Kent Downs où de grandes superficies étaient en permanence
pâturées par des moutons et du bétail.
Depuis le début du 19ème siècle, de nombreuses prairies ont été
converties en terres arables.
Les coteaux calcaires du territoire du Parc naturel régional
peuvent se distinguer par leur géomorphologie et leur emprise
dans le paysage. Ils se répartissent sur près de 70 km par entité
locale avec la longue chaîne de la cuesta du Boulonnais, la
Vallée de la Course plus étroite, le cirque du Pays de Licques,
les coteaux de l’Aa et de ses affluents. Tous dominent un paysage
généralement bocager, un contrefort en culture et des fortes
pentes pâturées ou localement boisées.
Château Funquet à Boursin
Folkestone Warren
Côte de Breuil à Samer
Mont de Bonningues-les-Ardres
Les coteaux calcaires offrent aux promeneurs une variété de
couleurs au fil des saisons de par la diversité des végétations
et de leurs variations. Ils contituent l’un des éléments les plus
marquants du territoire transmanche offrant les meilleurs points
de vue du littoral à l’arrière-pays.
Aycliffe Dover
6
Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR
2.2. Un peu de phytosociologie
Les pelouses calcicoles qui se développent sur les coteaux existent dans une grande partie
de l’Europe, depuis la côte ouest de l’Irlande jusqu’à la frontière germano-polonaise et
depuis le sud de la Scandinavie jusqu’aux montagnes Nord-Méditerranéennes. Dans les
régions plus septentrionales, ces formations deviennent rares. Elles sont progressivement
remplacées par des pelouses steppiques vers l’est du continent européen et par des
pelouses xérophiles dans la région méditerranéenne.
Les pelouses calcicoles, végétations rases sur les coteaux, qui comptent parmi les habitats
naturels européens les plus riches en nombre d’espèces animales et végétales, sont
devenues relativement rares.
Dans le Nord de la France on observe les transitions entre les pelouses Nord-Ouest
européennes du Gentianello amarellae-Avenulion pratensis et les pelouses Centre-Ouest
européennes du Mesobromion erecti W.(…) Ces dernières sont largement plus répandues
en France. La présence du Gentianello amarellae-Avenulion pratensis dans le Nord de la
France n’a été reconnue que récemment (V. BOULLET, 1986) ; deux associations endémiques
y ont été décrites : le Thymo britannici-Festucetum hirtulae (mésoxérophile à mésophile
sur craie sèche) et le Succiso pratensis-Brachypodietum pinnati (mésohygrophile sur craie
marnicole).
Dans le secteur de l’audomarois, subsiste plutôt un noyau intérieur thermophile que l’on
peut rattacher au Mesobromion erecti, que l’on rencontre de manière mieux exprimée
en vallée de l’Authie (nous sommes en limite nord d’extinction de ce groupement plutôt
Thermophile). Plusieurs espèces telles qu’Hippocrépide en ombelle (Hippocrepis comosa)
ou Epipactis brun-rouge (Epipactis atrorubens) marquent ce caractère thermophile.
Deux associations se retrouvent donc dans ces secteurs : la pelouse mésoxérophile de
l’Avenulo pratensis-Festucetum lemanii et la pelouse mésohygrophile du Parnassia
palustris-Thymetum praecocis.
Les groupements de dégradation trophique de ces pelouses et pelouses-ourlets ont été
également décrits. Il s’agit des prés calcicoles méso-eutrophes, des prairies eutrophes
(amendées, surpâturées) et des arrhénathéraies. Ils sont apparemment communs aux
deux zones géographiques et aux deux systèmes d’hygrophilie.
L’étude typologique des pelouses du Boulonnais, du Pays de Licques et de l’Audomarois,
menée dans le cadre des opérations agri-environnementales (Toussaint et al., 1995 et
Choisnet et al., 1995), a permis de mieux comprendre et d’affiner la compréhension des
enchaînements entre végétations.
Les associations de pelouses et d’ourlets retenues dans cette présentation se répartissent
comme suit :
« Sur la façade maritime (Boulonnais et Pays de Licques) l’alliance du Gentianello
amarellae-Avenulion pratensis y tranche par son caractère boréal : il y manque de
nombreuses espèces méridionales. L’action des embruns y atténue la sécheresse des
substrats calcaires et permet la présence de quelques espèces prairiales et acidoclines. Il
s’observe généralement en haut des coteaux au niveau des affleurements de craie blanche.
Ce système méso-xérophile est relayé en bas de pente, sur les marnes ou sur les craies
marneuses en exposition nord, par un système méso-hygrophile » (Choisnet et al., 1995).
Relevé phytosociologique
7
Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR
Les habitats remarquables
HABITAT
STATUT
CODE NATURA
2000
CODE
CORINE
Biotopes
Pelouse à Succise des prés et Brachypode penné
(Succiso pratensis - Brachypodietum pinnati)
Habitat assez rare (AR) et vulnérable en région
Nord - Pas de Calais, mais considéré comme
exceptionnel sur le plan national et européen
6210
34.321
Pelouse ouverte à Thym occidental et Fétuque
hérissée (Thymo britannici-Festucetum hirtulae)
endémique du Boulonnais.
Habitat très rare (RR) et en danger en région
Nord - Pas de Calais et sur le plan national.
Considéré comme exceptionnel en Europe
6210
34.321
Ourlet à Séneçon à feuilles spatulées et Succise des
prés (Senecioni helenitis - Succisetum pratensis)
Habitat très rare (RR) et vulnérable en région
Nord - Pas de Calais et sur le plan national.
Considéré comme exceptionnel en Europe
6210
(si associé à la pelouse)
34.42
Ourlet à Brachypode penné et Eupatoire chanvrine
(Groupement à Brachypodium pinnatum et
Eupatorium cannabinum / Trifolion medii).
Habitat rare (R) en région Nord – Pas de Calais
6210
(si associé à la pelouse)
34.42
Ourlet à Centaurée des bois et Origan commun
(Centaureo nemoralis – Origanetum vulgaris).
Habitat peu commun (PC) en région Nord –
Pas de Calais
6210
(si associé à la pelouse)
34.42
Pelouse à Parnassie des marais et Thym couché
(Parnassio palustris - Thymetum praecocis)
Habitat très rare (RR) et gravement menacé
d'extinction en région Nord - Pas de Calais
6210
34.3225
Pelouse à Avenule des prés et Fétuque de Léman
(Avenulo pratensis- Festucetum lemanii subass.
blackstonietosum perfoliatae)
Habitat très rare (RR) et vulnérable en région
Nord - Pas de Calais
6210
34.3225
Fourré à Ronce à feuilles d'orme et Genévrier
commun (Rubo ulmifolii-Juniperetum communis)
Habitat assez rare (AR) et quasiment menacé
en région Nord - Pas de Calais
5130
31.881
Flore des pelouses
8
Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR
2.3. La connaissance naturaliste des coteaux calcaires
Il n’existe pas de synthèse faune-flore du territoire transmanche. Cependant voici quelques
informations qui permettent d’illustrer l’effort entrepris pour la connaissance du milieu naturel.
Dans le Kent, la densité du réseau des observateurs naturalistes permet d’assurer un niveau
d’inventaire élevé.
La flore, les oiseaux, les lépidoptères, les petits mammifères et l’herpétofaune des zones naturelles
accessibles au public sont bien documentées dans la majeure partie du Kent. Les plantes inférieures,
les champignons et de nombreux groupes d’invertébrés sont généralement insuffisamment
recensés. Les descriptions de l’habitat au sens large (milieu naturel) sont beaucoup plus souvent
utilisées que les descriptions de communautés végétales telles qu’effectuées en phytosociologie.
Côté français, depuis plus de 30 ans la description des végétations s’est considérablement affinée.
Grâce aux études des sites Natura 2000 et à la réalisation de relevés phytosociologiques et des
cartographies pour les plans de gestion, environ 75% des coteaux calcaires sont bien décrits.
L’avifaune est également bien connue.
La connaissance des papillons de jour est assez ancienne dans la région, et a été récemment
réactualisée permettant d’évaluer la dégradation des peuplements de papillons de jour sur le
réseau de coteaux mais également de mieux préciser la distribution de certaines espèces. Les
orthoptères bénéficient d’une connaissance plus récente. Le jeu des Atlas réalisé pour la région
par le Groupe ornithologique et naturaliste du Nord-Pas de Calais (GON) permet de dynamiser la
collecte de ces informations.
Les autres groupes sont étudiés de manière localisée par les naturalistes de la Société
entomologique du Nord de la France (SENF) et du GON mais rarement sur les coteaux. Il existe
des inventaires localisés de papillons de nuit (Ohrant, 1997), des coléoptères coprophages (Hubert,
2010), etc
Il est vrai qu’une plus grande diversité d’espèces est présente sur le continent, on peut citer par
exemple le Stenobothre nain (Stenobothrus stigmaticus) absent du Kent.
Certaines espèces semblent cependant plus communes dans le Kent, quelques exemples pour les
orchidées comme l’Orchis homme-pendu (Aceras anthropophora), l’Orchis pyramidal (Anacampis
pyramidalis), l’Orchis brûlé (Orchis ustulata).
Les raisons peuvent être multiples : soit par la gestion conservatoire ciblée déjà ancienne de ces
espèces, soit en raison des particularités climatiques et édaphiques, ou un état de conservation
du milieu globalement meilleur du fait de la gestion menée. Il est difficile de tirer des conclusions
puisqu’il n’existe pas d’étude comparative précise.
En complément des démarches Natura 2000, le programme Interreg LNA a contribué à
l’amélioration récente de la connaissance par le développement des diagnostics des plans de
gestion et des études ciblées menées sur certains groupes d’espèces ou espèces : mollusques,
fonge, Vipère péliade (Vipera berus). Chaque spécialiste a entrepris de consulter les données
britanniques pour initier des comparaisons.
Pour la fonge, les prospections récentes ont permis de belles découvertes précisant la répartition
de certaines espèces caractéristiques des coteaux. Par rapport aux données britanniques, les
pelouses du territoire du PNR semblent se distinguer par la richesse en certaines espèces comme
Cuphophyllus colemannianus et Entoloma bloxamii surtout, et pour le site du Blanc-Nez pour
Hygrocybe fornicata ; toutes sont des espèces très rares de l’autre côté de la Manche. A l’inverse
une espèce donnée souvent comme commune, est absente au Nord-Pas de Calais, il s’agit de
Cuphophyllus russocoriaceus ; elle est présente dans les départements de la Manche et de Haute
Normandie (Huart, 2010).
L’étude des mollusques n’avait été testée que sur quelques sites comme Wavrans-sur-l’Aa.
Désormais un spectre plus large de coteaux a été prospecté mettant en évidence 39 espèces
vivantes de mollusques continentaux. Seule une espèce d’intérêt patrimonial a été observée.
Il s’agit de Zenobiella subrufescens, observée sur les Monts d’Audrehem. Majoritairement,
la malacofaune des pelouses sèches étudiées est dominée par des espèces mésophiles,
traduisant un embroussaillement des pelouses, et les espèces thermophiles et sub-thermophiles
caractéristiques sont très localisées sur les sites. En revanche, certaines espèces observées sont
jugées caractéristiques des pelouses sèches rases et/ou écorchées (Pupilla muscorum, Candidula
gigaxii) et des pré-ourlets à Brachypode (Monacha cantiana). Helicella itala itala est la seule espèce
inféodée aux habitats xériques qui semble avoir disparue des sites étudiés puisque retrouvée
uniquement à l’état de coquille (Cucherat, 2009).
La composition en espèces observées ici avec celles observées en Grande-Bretagne peut être
comparée. Les espèces qui ont été observées par Cameron & Morgan-Huws (1975) dans 10 sites
de pelouses sèches dans le South Down, l’ont également été ici. L’étude indique la présence de
limaces et de quelques espèces introduites, non considérées par les auteurs précédemment cités.
Globalement, la faune diffère peu entre ces deux travaux, même s’ils sont distants de plusieurs
dizaines d’années.
La Vipère péliade est le reptile menacé à l’échelle régionale lié en grande partie aux coteaux
calcaires. Sa présence constitue un enjeu de conservation. Elle fait l’objet de nombreuses mesures
de gestion dans le Kent et semble se porter par ailleurs bien mieux. L’étude des populations de
Vipère péliade est menée depuis plus de 20 ans par le KRAG (Kent reptile and amphibian group).
9
Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR
Côté français, les études sont rares (Fracchia, 1997), Cependant les prospections se renforcent
avec une étude animée par le Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) qui permettra de faire
un point sur sa distribution, de mieux comprendre les relations entre les populations actuelles
et de déterminer les priorités d’action en vue de leur conservation. Le programme Interreg LNA
a permis de partager l’expérience des gestionnaires français et du GON avec le Kent Reptile
Amphibian Group (KRAG). Le CEN a entrepris l’étude génétique des populations et la coordination
d’un plan d’actions régional.
Au vu des différentes synthèses réalisées, parmi les espèces patrimoniales qui font partie des
enjeux du territoire transmanche en raison de leur statut de rareté ou de menace, on peut citer
pour illustration :
3.Historique des usages :
l’exploitation des coteaux
Il faut attendre le développement de l’agriculture au Néolithique pour voir s’affirmer le
rôle de l’homme dans la modification du milieu naturel. Il s’agissait sans doute alors
d’exploitations très extensives qui se sont probablement maintenues jusqu’aux grands
défrichements du Moyen Age.
Si nos ancêtres conservaient de vastes pâturages, on devine que ceux-ci devaient remplir
une fonction essentielle dans l’économie rurale.
En raison des faibles rendements agricoles et des techniques peu évoluées, les meilleures
terres étaient réservées à la culture, tandis que les fonds de vallées humides étaient
occupés par des prés de fauche, fournissant l’indispensable fourrage d’hiver pour le
bétail. Ce dernier paissait les terres ingrates, pauvres ou au sol trop superficiel. Le bétail,
essentiellement composé de moutons et de chèvres, était capable d’exploiter les maigres
ressources fournies par les pelouses sèches.
Au printemps, par temps sec et légèrement venteux, les bergers et autres exploitants
allumaient des feux courants (écobuage) appelé bourdi dans le Pas-de-Calais. Le feu
détruisait la litière sèche et libérait les sels minéraux contenus dans les fanes, ce qui
favorisait la repousse printanière de l’herbe. Il détruisait sans doute aussi les jeunes
plantules ligneuses et freinait la recolonisation forestière. Le berger était ainsi responsable
de l’entretien du paysage ouvert, propre aux régions connaissant ce type d’activité.
Herminium monorchis
Plebejus argus
Flore
Herminium monorchis, Gentianella amarella, Ophrys
sphegodes ssp aranela, Spiranthes spiralis...
Fonge
Hygrocybe punicea, aurantiosplendens,
Entoloma bloxamii, Microglossum olivaceum...
Insectes, Orthoptères
Decticus verrucivorus, Stenobothrus stigmaticus,
Stenobothrus lineatus, Omocestus viridulus...
Insectes,
Rhopalocères
Euphydryas aurinia, Plebejus argus, Cupido minimus,
Polyommatus bellargus, Spiala sertorius...
Reptiles
Vipera berus….
Mollusques
Helicella itala itala
Pâturage itinérant à Audrehem
avant 1950
10
Azuré de l’ajonc (Plebejus argus) - Photographie de Gaëtan Rey
Pâturage à Folkestone en 1925
Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR
4.Protection et gestion conservatoire
depuis les années 1980
Dans le Nord de la France, la mise en évidence du patrimoine naturel des coteaux s’est renforcée dans les années
1980 avec une description fine par les botanistes et phytosociologues de la région et la connaissance grandissante
de la faune lépidoptérique.
Les premières opérations menées côté français l’ont été par Espace naturel régional (ENR). Celles-ci visaient les
sites prioritaires bien décrits au début des années 1980 (Géhu, 1981) tels que les coteaux de Wavrans-sur-l’Aa,
aujourd’hui en réserve naturelle nationale ou le site du Mont Dubert.
Coteau de Licques vers 1900
Les anciens se souviennent des troupeaux de moutons parcourant les
talus et les monts au printemps ainsi que les chaumes après la moisson.
Jusque dans les années 1990, les derniers bergers emmenaient leur
troupeau sur les rietz. Les anciens bergers ne sont plus que quelquesuns à pouvoir témoigner de la pratique ancestrale du pâturage itinérant
(Carré, 2007). Ils étaient souvent fins connaisseurs des plantes et de
leurs vertus.
Mis en culture parfois, mais généralement non mécanisables, les
coteaux restent en marge des exploitations. Depuis cinquante ans, le
pâturage séculaire est progressivement abandonné car peu rentable
ou intensifié par apports de fertilisants pour les sites mécanisables.
Les troupeaux de moutons ont disparu peu à peu. Là où le pâturage
a persisté, les moutons ont été généralement remplacés par des
génisses Holstein.
Plusieurs raisons vont provoquer la régression puis la disparition de ce
mode d’exploitation des ressources naturelles hérité des Celtes et des
Romains. L’utilisation des engrais chimiques, à partir de 1860-1870, et
le droit d’enclosure a permis la création de pâturages permanents aux
dépens des anciens parcours. L’importation de laines produites outremer et l’apparition de nouvelles fibres textiles (coton) ont également
précipité la disparition des troupeaux de moutons. Les activités de
production se sont concentrées sur les sols les plus propices et les
terrains les plus ingrats ont été abandonnés. Les contraintes de grands
pâturages et les entraves que les règlements locaux apportent trop
souvent à l’exercice de la vaine pâture, comme la suppression presque
générale des jachères, stoppent malheureusement le commerce de la
laine et forcent les cultivateurs à renoncer à l’élevage (Coll., 1996).
Il existe 2000 ha de milieux ouverts sur coteaux. Les usages principaux : 55 % de pâturage intensif, 32 % de sites
enfrichés et 10 % de pâturage extensif. Les grands ensembles sont reconnus au titre des Zone Naturelle d’intérêt
écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) et certains coteaux, environ 75 % sont en Natura 2000 classés en
Zone spéciale de conservation (ZSC).
Seuls 840 ha de sites à pelouses et habitats associés persistent dont environ 53 % de sites protégés que ce soit en
réserve naturelle, arrêté de protection de biotope (APB) ou sous maîtrise foncière.
Une vingtaine de sites est également gérée et/ou protégée. Actuellement Eden 62, le Conservatoire des espaces
naturels du Nord et du Pas-de-Calais et le Parc travaillent à la préservation de plus de 450 ha de pelouses calcicoles.
Le Kent concentre environ 5% des pelouses calcicoles britanniques. Seul un tiers est désigné en tant que site
d’intérêt scientifique (SSSI). Cependant, quand on examine les pelouses calcicoles au sein de l’AONB des Kent Downs
on s’aperçoit que le nombre de sites désignés comme SSSI s’élève à 60%. Ces sites ont été identifiés depuis 1949
par le Nature Conservancy Council et sont désormais juridiquement protégés au niveau national par le Wildlife and
Countryside Act (1981), le Countryside and Rights of Way Act (2000), et le Natural England and Rural Communities
Act (2006). A ce jour, il n’existe plus que 700 ha de pelouses
calcicoles au sein de l’AONB des Kent Downs.
Il existe un réseau d’organismes de gestion de la campagne
à travers le Kent (countryside project) et une partie de leurs
attributions consiste à préserver la biodiversité. Egalement
prépondérant dans la gestion des pelouses calcicoles du
Kent sont des organisations comme le Kent Wildlife Trust
et le the National Trust. Tous ces organismes comptent
sur le soutien de bénévoles locaux ; sur des subventions
d’organismes publics et, plus récemment de propriétaires
terriens et du Natural England’s Higher Level Stewardship,
équivalent des mesures agro-environnementales (MAE)
françaises.
Les différents intervenants de la protection et de la gestion
des pelouses calcicoles sont présentés en annexe.
Panneau d’information de la réserve naturelle
régionale de Dannes-Camiers
11
Les coteaux calcaires du Kent Downs AONB et du PNR
5.Les menaces et les enjeux
(sites majeurs, corridors, espèces...)
5.1. Les principales menaces
5.2. Les enjeux de conservation
La perte de ces milieux naturels est due principalement à l’abandon du pâturage, ce qui
occasionne le retour de la dynamique naturelle de colonisation par les arbustes et les
arbres. Elle est due également aux plantations. Les pelouses calcicoles sont alors de plus
en plus morcelées.
Les pelouses calcicoles représentent à la fois un intérêt paysager, écologique et historique.
Pour leur préservation, il s’agit de concilier les différents usages, élevage, chasse et parfois
d’autres activités de loisir.
Sur les parcelles encore exploitées, la fertilisation minérale ou organique, souvent
employée lorsque les pentes sont accessibles, entraîne la perte des espèces calcicoles
caractéristiques.
Outre la question agricole, dans le Nord de la France, depuis quelques années les coteaux
sont des terrains de chasse très appréciés. L’apport financier important que représente la
location de chasse pour les propriétaires est sans commune mesure avec les revenus du
fermage, ce qui a pour conséquence d’écarter les éleveurs. La gestion cynégétique consiste
parfois à laisser l’embroussaillement se développer, stoppé simplement par l’entretien de
layons.
En résumé, la perte de biodiversité est due à :
La fragmentation de l’habitat : qui représente sans doute la plus grande menace. De
nombreux sites petits et / ou mal connectés sont désormais des zones difficiles à gérer et
très fragiles face aux variations de l’environnement.
L’invasion par des broussailles : des coteaux entiers ont été perdus suite à l’envahissement
par les broussailles, en raison de la modification de l’utilisation traditionnelle des terres.
Le manque de pâturage : les parcelles petites ou éloignées des exploitations, peu rentables,
présentent peu d’intérêt pour les agriculteurs.
Les intrants : au contraire, les parcelles qui sont gérées intensivement (fertilisation, surpâturage, traitements phytosanitaires) perdent toutes leurs qualités.
Le changement climatique : pose un véritable défi pour les espèces des pelouses calcicoles,
qui devront s’adapter pour survivre. Mais ceci est compromis par le manque de connectivité
entre les sites (BRANCH Report, 2007).
Les problèmatiques de conservation
Connaissance : l’un des défis est d’améliorer la connaissance du milieu pour mieux cibler
la préservation de certaines espèces et prioriser les actions de renforcement de corridors.
Valorisation : des efforts sont faits pour faire connaître le patrimoine et argumenter de
l’intérêt de préserver ces milieux, notamment en zone périurbaine dans le Kent, comme
zone « récréative » du cadre de vie.
e débroussaillement : le défi est de gérer l’embroussaillement. Cela peut être très coûteux
L
et il peut être difficile de gérer la perception de ce processus, en particulier concernant les
opérations de grande envergure où celà peut prendre plusieurs années avant de retrouver
des milieux de qualité.
’approche éco-corridor : cette approche vise à relier des habitats en utilisant des schémas
L
tels que le KWT’s Roadside Nature Reserves pour créer des corridors adaptés à un large
éventail d’espèces. Comme l’on s’attend à l’expansion généralisée des villes et villages
dans les décennies à venir (en particulier dans le Kent qui subit l’influence de Londres),
le défi pour les écologues est de s’assurer que la démarche d’éco-corridor fait partie
intégrante des nouveaux aménagements urbains.
’évaluation de la gestion : attester de la réussite
L
ou non de la conservation de sites naturels est
un défi pour tous les gestionnaires afin d’assurer
l’efficacité technique et financière. Ceci est
important afin de pouvoir bien utiliser les fonds
(limités) disponibles. Cependant le recueil des
données et l’analyse de celles-ci ont également
des coûts non négligeables.
Coteau planté
12
La gestion conservatoire des sites
II.
approche transmanche de
la conduite technique des
opérations de gestion.
13
La gestion conservatoire des sites
Il s’agit ici d’illustrer les techniques et moyens employés sur nos territoires pour
la gestion des pelouses calcicoles par un retour d’expériences locales. En fin de
document, les gestionnaires présentent différents sites illustrant les thématiques de
gestion développées ci-dessous.
Les principales notions qui ont fondé les orientations de gestion ne sont pas détaillées.
Elles sont à rechercher dans les nombreux ouvrages publiés sur ce thème dont
quelques références se trouvent dans la bibliographie.
Les sites évoqués dans le texte sont pour la plupart repris dans la partie III.
1.Les opérations de restauration des
pelouses calcicoles
1.1. Mise en œuvre du débroussaillage
Le débroussaillage est envisagé lorsque le taux de recouvrement est très important
et en raison des enjeux faune-flore identifiés localement. De manière arbitraire, il est
possible d’établir une valeur seuil ou un seuil d’alerte d’embroussaillement de 15% du
coteau. L’environnement du site ou des parcelles gérées doit être bien sûr considéré.
Le maintien d’une certaine dynamique de végétation est à intégrer dans la gestion afin
de ne pas figer à moyen ou long terme la physionomie du site.
L’intervention doit se mesurer afin de préserver une certaine mosaïque d’habitats entre
strates de végétation ou au sein de la strate herbacée en raison notamment des besoins
des Orthoptères. Ces habitats pouvant révéler des enjeux pour d’autres espèces dont la
distribution n’est pas spécifiquement liée aux coteaux, la connaissance des populations
locales ou de l’habitat favorable est à considérer.
Des précautions sont à prendre pour maintenir un réseau de bosquets. Pour les passereaux
(Pipit des arbres, Bruant jaune, Hypolais polyglotte,..) maintenir des arbres isolés en poste de
chant est également utile.
Certains papillons y sont aussi associés tel que le Thécla du bouleau qui a besoin de couvert
arbustif, comme la Vipère péliade.
La principale question est celle de la mécanisation ou du niveau d’action. Faut-il agir
massivement ou par tâches ponctuelles ?
Les actions massives de débroussaillage se révèlent difficiles à gérer les années suivantes en
raison des rejets de souche à contenir, à moins de disposer d’importants moyens d’entretien.
Certains gestionnaires ont eu recours à des traitements chimiques de souches au sulfate
d’ammonium. Les traitements sont désormais proscrits.
Comme astuce, la réalisation de saignées dans les souches lors du tronçonnage favorise le
pourrissement et la diminution des rejets, notamment pour l’aubépine.
La planification d’interventions mécaniques ponctuelles et la bonne conduite du pâturage
suffisent généralement et permettent de rationnaliser les coûts.
Chantier bénévole de réduction de
l’embroussaillement
Valorisation des broussailles
en broyat
1.2. Déboisement de coteaux
Thécla du bouleau
14
Vipère péliade
La restauration de pelouses par une opération de déboisement peut s’imposer notamment
pour renforcer les corridors biologiques. Les acteurs du Kent développent ce type d’actions de
grande ampleur (KSCP, WCCP, VOV...).
Ces opérations impliquent des procédures réglementaires (reboisement éventuel), des
compétences techniques particulières et la prise en compte de la valorisation des produits à
l’échelle locale.
Avant tout déboisement, la prise en compte des lisières forestières et leur bonne gestion
peuvent être utiles au renforcement de la trame écologique des pelouses calcicoles.
La gestion conservatoire des sites
2.Gestion conservatoire des pelouses
calcicoles
2.1. Fauche
La fauche reste généralement une action de restauration sur les terrains enfrichés pour
faciliter une exportation rapide de la matière, dans le cas d’un taux de recouvrement
important et d’une forte densité de Bachypode penné (Brachypodium pinnatum) ou à un
stade supérieur de Fromental élevée (Arrhenaterium eliatoris).
Celle-ci est pratiquée de préférence par secteur les premières années de remise en
gestion avant la première mise à l’herbe. La fauche se déroule à l’automne afin d’exporter
un maximum de matière, ou en fin d’hiver pour maintenir le couvert végétal favorable à la
petite faune.
La période d’intervention est tributaire des usages du site. Lorsque celui-ci est chassé, le
gestionnaire français attend parfois la fermeture de la chasse, fin janvier, pour intervenir.
En gestion conservatoire courante, la fauche est utilisée quand le pâturage est impossible
ou non autorisé comme sur les sites de captage d’eau comme au Molinet ou à Reservoir
Hills (réglementation spécifique sur le périmètre rapproché).
Sur de petites surfaces, la fauche apporte cependant une certaine finesse d’intervention.
Elle peut être utilisée sur des talus par exemple ou sur une station d’espèce patrimoniale
mise hors pâturage.
Sur des surfaces de coteaux importantes, celle-ci ne peut se pratiquer en raison de la pente
qui ne permet pas la mécanisation et induit une forte pénibilité d’exécution en technique
manuelle (débroussailleuse à dos).
De plus, la fauche est coûteuse, en prestation ou en régie (temps et matériel), et a tendance
à homogénéiser la végétation en maintenant essentiellement des ourlets.
L’une des contraintes de la fauche est la valorisation des
foins. Autant que possible, il est nécessaire de sortir les
produits du site que ce soit à destination d’un compost ou
pour le bétail d’un exploitant agricole local. L’andainage
est rarement possible mais il doit être réalisé dès que
possible pour exporter en ballots. Le ratissage manuel
est le préalable nécessaire après quelques jours de
séchage…. Le brûlage parfois inévitable, pour des
questions techniques d’accès, n’est pas satisfaisant.
Fauche mécanique
2.2. R
enaturation de sites anthropisés et sites historiques
Sur nos territoires où l’exploitation de la craie a été et reste une activité industrielle
importante, la renaturation de site industriel peut constituer une opportunité. Les sites
se recolonisent par le simple jeu de la dynamique naturelle. Parfois un coup de pouce est
donné pour favoriser la création de milieux et favoriser une intégration paysagère plus
grande de l’ancien site industriel, comme au Mont Pelé.
On compte actuellement deux cimenteries en activité sur le territoire du Parc naturel
régional ; deux sites ont été fermés dans les années 1980. D’autres carrières plus petites ont
rapidement perdu leur rentabilité au 20ème siècle. À Dannes-Camiers cohabite une carrière en
activité et une décharge avec une réserve naturelle régionale. Des mesures compensatoires à
ces activités ont permis d’acquérir des terrains privés gérés aujourd’hui par le Conservatoire
des espaces naturels.
La réapparition de pelouses calcicoles efface parfois une partie des traces du passé comme
sur d’anciennes décharges. C’est le cas dans le Pays de Licques : au pied des coteaux
persistent ou affleurent d’anciennes décharges communales utilisées avant la mise en
place du ramassage des déchets ménagers dans les années 1970.
Même si leur emprise reste limitée à 1500 m² en moyenne, leur effet à long terme est difficile à
juger et il se peut que leur présence soit peu à peu oubliée. Bien souvent celle-ci ont été recouvertes et la végétation a recolonisé le site avec parfois l’expression d’une flore caractéristique.
Sur le territoire du détroit chargé d’histoire, les coteaux ont constitué des promontoires
naturels utiles aux opérations militaires du Moyen-Âge jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale
comme la motte féodale de Nesles ou les coteaux de Douvres. Les trous de bombes du
Blanc-Nez ou du Mont de Couple témoignent de ces heures sombres.
On sait que l’occupation des coteaux de Wavrans et Elnes a débuté à l’époque du
Paléolithique avec l’implantation de villages préhistoriques au sommet du Mont Carrière.
Il subsiste à cet endroit des vestiges sous forme de « mardelles » qui sont des excavations
profondes de 3 à 4 mètres correspondant au fond des huttes. Les coteaux ont été exploités
ensuite par le pâturage.
Motte castrale de Nesles
15
La gestion conservatoire des sites
2.4. A
ménagements des enclos de pâturage
Certaines zones (sommets et pentes plus
douces) ont été épisodiquement cultivées,
comme en témoigne ici et là, la persistance
de plantes messicoles dans les pelouses.
Quoiqu’il en soit, il est alors nécessaire de
concilier le patrimoine historique avec la
gestion des habitats naturels.
La valorisation de l’histoire des sites est
un argument pour leur préservation et la
sensibilisation des habitants.
Trous de bombes au cap Blanc-Nez
2.3. Modalités de gestion par pâturage
Le pâturage représente la solution traditionnelle de gestion des pelouses calcicoles.
Dans le Nord de la France, tous les troupeaux utilisés appartiennent à des éleveurs qui, par
convention avec le propriétaire et le gestionnaire, doivent respecter un cahier des charges.
Même maigre, la production en herbe est valorisable en élevage d’autant plus que les
gestionnaires réduisent alors les coûts au minimum pour l’éleveur.
De nombreux sites nécessitent le réaménagement des éléments nécessaires au pâturage.
Bien que difficile, le travail dans la craie est un atout pour renforcer la tenue des clôtures
et des barrières parfois très lourdes comme les barrières traditionnelles en bois massif.
L’une des causes de l’abandon des sites étant la difficulté à garantir l’abreuvement du
bétail, en condition d’exploitation par un agriculteur local, il est nécessaire d’apporter une
solution pratique et durable :
- l’eau du réseau : solution la plus simple en fonction du réseau en place ;
- la citerne enterrée de 3000 à 5000L : solution peu coûteuse ;
- un forage : solution onéreuse et très réglementée mais qui réduit totalement les contraintes ;
- la
pompe solaire : coût modéré à étudier en fonction de la topographie et de la source
(à partir du réseau ou d’un forage).
Quelques astuces existent pour garantir la pérennité des clôtures. La qualité de la pose est
primordiale : alignement des piquets, tension (au tracteur ou au tire-fort), inversement des
mailles des ursus pour faciliter la circulation de la faune (Lapin, Lièvre…), piquets de coin
en chêne avec croisillon au pied….
Les accords entre les gestionnaires des sites et les éleveurs peuvent varier. Certains
resteront informels et d’autres seront plus formels. Les conventions de pâturage
formelles sont renouvelées périodiquement. Des problèmes peuvent survenir lorsque les
gestionnaires n’ont pas d’influence sur la gestion du pâturage. Par exemple, des sites sont
parfois sur-pâturés parce que l’éleveur ne respecte par les chargements préconisés.
Côté anglais, certains gestionnaires possèdent
leurs propres animaux. Par exemple, le Kent
Wildlife Trust possède une diversité d’animaux
qui peuvent être transportés de site en site.
Les éleveurs extérieurs ne sont pas toujours
des agriculteurs. Le WCCP, entre autres,
fait pâturer certains sites par des poneys
Konik du Wildwood Trust, un organisme de
bienfaisance engagé dans la conservation et
la réintroduction de mammifères en GrandeBretagne.
Parc de contention, un aménagement
nécessaire à bien positionner
16
Technique de pose de barrière boulonnaise sans béton, travaux APRT.
La gestion conservatoire des sites
2.5. Les races utilisées
Le choix de la race de bétail est important localement pour la bonne gestion des sites.
Lorsque l’éleveur est en place, notamment dans le cadre d’un bail agricole avec le
propriétaire, la marge de manœuvre du gestionnaire est limitée. Si le terrain est libre
d’occupation, le gestionnaire peut tester différentes solutions comme ça a été le cas depuis
20 ans sur les coteaux du territoire transmanche.
Bétail
Ovin
Race
Boulonnais
Gestionnaire
Eden 62,
PNR, CEN
Effets
positifs
Bémol
Ligneux
Herbe sèche
Faire attention à l’uniformisation
de la strate herbacée
Les informations sur l’effet des différentes races sont valables en cas de conduite en faible
pression de pâturage, adaptée aux caractéristiques du site naturel et aux orientations de
gestion.
Quel que soit le bétail, le surpâturage ou l’hétérogénéité spatiale du pâturage au niveau de
la parcelle reste un risque à prévenir.
En raison de son statut de race locale menacée, le mouton Boulonnais a été largement
soutenu par les organismes publics dans le Nord de la France. Cependant le bovin de race
Holstein, majoritaire sur les pâturages, n’est pas inintéressant. Ce sont généralement les
génisses qui parcourent les coteaux. Une bonne pression permet de bien gérer la strate
herbacée en maintenant une certaine hétérogénéité. La consommation des ligneux reste
la principale faiblesse des bovins. Les équins apparaissent comme les moins efficaces sur
les broussailles et les formations herbacées...
Romney
Bovin
Equin
Caprin
Hebridean
VOV
Scottish
black face
PNR
Très rustique
Une expérience en pâturage intégral (stoppée en 1995) mauvais
résultats sur Wavrans-sur-l’Aa
Suffolk
WCCP
Ligneux
Herbe sèche
Faire attention à l’uniformisation
de la strate herbacée
Tête noire
PNR
Ligneux
Herbe sèche
Holstein
(génisses)
PNR,
Eden 62
Permet le
maintien d’une
strate herbacée
hétérogène sur
les pentes fortes
Vaches Dexter
Peu adapté aux très fortes
pentes
Pelouses rases plus difficiles
Consommation des ligneux
faible
Dexter
WCCP
Petit gabarit agile Trop sélectif,
sur les pentes
peu d’effet sur la broussaille
Highland
Eden 62,
WCCP
Grande rusticité
Trop lourd
Konik
WCCP
Rusticité
Pâturage trop hétérogène
PNR,
Eden 62,
CEN, KWT,
KSCP
Consommation
des ligneux
efficace
Difficile à contenir
Clôtures à adapter
Moutons Boulonnais
Chèvres
2.6. Prophylaxie et suivi sanitaire
Le suivi sanitaire est à la charge de l’éleveur mais les techniciens peuvent interpeler celuici en cas de problème.
Le cahier des charges que l’éleveur doit suivre indique la nécessité de respecter des
périodes pour le traitement vétérinaire des bêtes et seuls certains produits sont conseillés.
Une enquête (Brasseur, 2007) a permis de préciser les pratiques des éleveurs. Les
coteaux sont des milieux dits sains d’un point de vue parasitaire. En réalité, la plupart des
traitements sont réalisés en fin de saison lors du retour à l’étable ou à la bergerie. Seules
les tiques représentent parfois une inquiétude pour les éleveurs.
L’Ivermectine, utilisée en vermifuge, est la molécule qui pose le plus de problèmes en
raison de sa rémanence. La moxidectine, moins rémanente, est conseillée en cas de
nécessité.
Le WCCP bénéficie du soutien de ses volontaires qui, sur certains sites comme à Douvres,
effectuent une visite de contrôle des sites et des animaux chaque jour.
17
La gestion conservatoire des sites
2.7. Calendrier de pâturage et conduite des animaux
Des approches différentes émanent des expériences anglaises et françaises de conduite de
pâturage. Côté français, la clé d’entrée habitat naturel est le plus souvent retenue quand,
côté anglais, certaines espèces phares sont ciblées, comme c’est le cas des orchidées ou
parfois d’une espèce de papillon. Ceci influence alors le calendrier de pâturage.
La pression de pâturage s’exprime de différentes manières : en UGB (Unité gros bétail) ou
«Livestock unit» en Angleterre, normes issues de l’élevage.
Le plus simple à manier est le nombre de bêtes à l’hectare par semaine et par an, en
prenant bien en compte le gabarit de chaque race et la durée de pâturage.
Nous ne disposons pas d’analyse comparée sur l’état de conservation des habitats en
fonction des pressions de pâturage.
Les expérimentations menées par les gestionnaires ont été nombreuses pour développer un
pâturage extensif assurant un bon état de conservation des pelouses. Le pâturage intégral
a montré ses limites en raison du suivi sanitaire nécessaire (cas du site de Wavrans-surl’Aa dans les années 1990) et de la dégradation des pelouses en hiver.
Le pâturage uniquement hivernal est parfois privilégié côté Kent avec un effet différent sur
la strate herbacée et la physionomie de végétation.
En France, le pâturage tournant est désormais privilégié dès que possible (surface du site,
accord local…) entre avril et novembre. L’absence de pâturage sur une partie de saison,
voire sur une saison, peut renforcer l’expression de certaines espèces.
Le rôle du technicien est primordial pour ajuster au mieux les pressions de pâturage
en fonction des préconisations théoriques, du comportement du bétail, de la quantité
d’herbe disponible et des enjeux faune-flore. La perception de l’éleveur doit être écoutée.
La prise en charge par les éleveurs constitue une forme de continuité de l’exploitation
ancestrale de ces milieux et une intégration des enjeux de biodiversité au-delà du réseau
des gestionnaires et des collectivités.
Il s’agit de trouver l’équilibre entre pression instantanée et temps de pâturage.
Moutons du Blanc-Nez
Cas unique, la restauration d’un pâturage conduit par un berger d’Eden 62 permet au
Blanc-Nez l’entretien depuis 2009 de près de 300 ha en une dizaine d’enclos. L’atout du
berger est de diriger le troupeau sur les zones à restaurer en priorité notamment celles
qui sont généralement délaissées car peu appétentes comme les zones à forte densité de
Brachypode penné (Brachypodium pinnatum).
Enclos de pâturage du Blanc-Nez, Eden 62 - 2011
18
La gestion conservatoire des sites
3.Opérations spécifiques de création de
pelouses calcicoles et d’introduction
d’espèces
3.1. Création de pelouses calcicoles
3.2. Réintroduction d’espèces
Le terme de création correspond aux opérations visant à reconstituer l’habitat sur des sites
dégradés ou « neufs ».
L’apparition spontanée d’une pelouse calcicole est biensûr courante et souvent
« involontaire ». Il s’agit d’une recolonisation naturelle de substrats crayeux mis à nu dans
des espaces de carrières ou sur des bords de route.
Dans le Nord de la France, il n’existe pas d’exemple de réintroduction d’espèces. À court
terme, cette solution sera peut-être à envisager pour des espèces dont les populations
locales semblent avoir disparu comme celle du Damier de la Succise (Euphrydryas aurinia)
non revue depuis 2008 (GON, 2011).
Les créations volontaires constituent généralement une mesure compensatoire à des
surfaces détruites par des aménagements ou infrastructures linéaires de transports.
Deux exemples particuliers sur le territoire transmanche sont décrits dans la seconde
partie du guide. En premier lieu, les sites jumeaux de Samphire Hoe et du Fond Pignon,
sites d’envergures (une trentaine d’hectares chacun), créés à partir des craies extraites
lors de la réalisation du tunnel sous la Manche.
Le cas de l’ancienne RN43 est un exemple des mesures liées à la réalisation de routes,
puisque l’ensemble de l’opération a été conduit pour établir de nouvelles pelouses
calcicoles sur des talus d’une déviation. Des récoltes de graines et leur multiplication ont
été nécessaires avant leur semis (Dhainne, 1998).
Dans le Kent, les expériences existent. Certains papillons en ont fait l’objet comme l’Azuré
bleu céleste (Lysandra bellargus) ou une sauterelle, le Dectique verrucivore (Decticus
verrucivorus), réintroductions menées par le KWT.
Le cas du Genévrier commun est intéressant à South Foreland Valley.
Cette solution envisagée côté français n’a pas été mise en œuvre (Szwab, 2000). Il fut
projeté de développer les populations afin de valoriser les baies pour le Genièvre local !
Systématiquement le porteur de projet doit s’associer avec les organismes spécialisés
notamment pour établir la listes des espèces à semer et si nécessaire programmer une
récolte de graines sur des sites sources.
Ce type de procédé pourrait être renouvelé pour permettre le renforcement du réseau de sites.
Ancienne carrière de craie en cours de recolonisation naturelle
Talus de la RN43 (RD) ensemencé en 1998
19
La gestion conservatoire des sites
4.Évaluation de la gestion et valorisation des
sites
4.1. Suivi de la biodiversité et suivi de gestion
Les particularités mises en évidence dans ce thème ne sont pas propres aux pelouses
calcicoles. Les plans de gestion par site doivent permettre d’orienter et d’établir des
moments d’évaluation.
Dans le Kent, seules certaines espèces bénéficient d’un suivi annuel particulier. Une
attention particulière est portée aux orchidées.
Côté français, la plupart des suivis s’inspirent d’expériences nationales (réseau des
réserves naturelles), régionales et des partenariats scientifiques locaux. Le Conservatoire
botanique national de Bailleul privilégie un suivi phytosociologique tous les 4 à 5 ans.
Certaines espèces végétales bénéficient de suivis particuliers, c’est le cas du Sysimbre couché
(Sysimbrium supinum), espèce de la directive européenne habitats, à Dannes-Camiers.
Le suivi du pâturage doit permettre d’analyser l’utilisation des sites par les troupeaux et
leur effet au regard des objectifs de gestion.
Certaines techniques de suivi s’inspirent notamment des travaux réalisés par l’INRA
(Agreil, 2004) qui visent à optimiser la gestion des parcours embroussaillés et la conduite
des troupeaux de manière extensive aux habitudes alimentaires du bétail.
La prise en compte des habitudes du bétail comme les passages, les traces de broutage,
les places de ruminage, permet d’ajuster les opérations de gestion que ce soit la fauche
ou le débroussaillage.
Au-delà du suivi de l’effet du pâturage pour l’entretien et la restauration des pelouses
calcicoles, une attention toute particulière est également apportée sur les zones ayant subi
des opérations conséquentes de débroussaillage. La mise à nu des sols provoque le reveil
et la colonisation par des espèces opportunistes très dynamiques tels que les chardons.
Ceci est à suivre pour être le plus réactif.
Zone débroussaillée dénudée
20
Les évaluations de l’état de conservation des
pelouses calcicoles par Natural England
Les sites d’intérêt scientifique particulier (SSSI) engagé en Environmental
Stewardship (ES) (équivalent au MAE) doivent être en état favorable ou récupérable
tel qu’évalué par Natural England. L’état favorable des pelouses calcicoles défini
par Natural England (tel qu’initialement prévu par le Nature Conservancy Council)
se base sur des critères structurels. Ce sont les suivants :
- Pas de perte de superficie de l’habitat
- 30 à 90% de surface en herbe
- Hauteur moyenne de végétation entre 2 et 20 cm
- La litière ne doit pas couvrir plus de 25%
- Le terrain nu ne doit pas couvrir plus de 10%
-A
u moins deux indicateurs positifs d’espèces devraient être fréquents (41 –
60% de fréquence) et trois occasionnels (21 - 40% de fréquence) à travers
la pelouse.
- L’abondance des espèces caractéristiques ne doit pas diminuer.
-L
es espèces « négatives » doivent couvrir moins de 5% de la surface en
herbe.
-L
es arbustes et arbres indigènes (excluant le Juniperus communis), et la
fougère devraient représenter 5% ou moins de couverture de la surface en
herbe.
Ces indicateurs sont un guide que Natural England peut affiner suivant les
conditions locales. Si les SSSI se révèlent être en état défavorable, des objectifs
et des échéances seront fixés par Natural England quant à la restauration de
l’état favorable. En l’absence de résultats, Natural England peut prendre des
mesures coercitives. De même, si le terrain, classé SSSI engagé en Environmental
Stewardship se révèle être dans un état défavorable, après un laps de temps
sous ES, le titulaire du contrat peut être tenu de rembourser tout ou partie
des paiements reçus sous contrat.
La gestion conservatoire des sites
4.2. Mise en valeur des sites et accessibilité au public
Commune : Audrehem
Surface site : 2,5
Surface herbacée : 2 à 2,3
Objectif de gestion : restauration des pelouses calcicoles
Composition du troupeau :
éleveur :
bélier : 1
bétail : moutons boulonnais
brebis : 18
à remplir
Etat sanitaire du troupeau
à la mise à l'herbe :
Résultats charge de pâturage
bon
surface pâturée
(en ha)
2,3
nombre de bêtes
19
UGB par bête
0,19
nbre de
semaines de
pâturage
19
charge
instantanée
UGB/ha
1,6
animaux
semaine/ha/an
156,96
UGB-an
UGB-saison
Etat sanitaire du troupeau
en fin de saison :
bon
0,83
0,57
Traitement vermifuge :
Date de traitement :
20 - sept
Produit :
Synanthic
préconisations : - réduire les rejets
- 4 semaines par enclos
Contre les tiques :
La plupart des sites naturels est fréquentée essentiellement par les habitants et les
naturalistes. Seuls les sites en périphérie des agglomérations ou les sites très touristiques
connaissent une forte affluence. Les dégradations y sont bien souvent plus importantes et
la divagation du public cause certains dommages.
Pour le gestionnaire, la conciliation des enjeux de préservation avec l’accessibilité au
grand public se fait non sans poser des problèmes techniques notamment en raison de la
présence d’animaux en pâturage.
Le Blanc-nez constitue l’exemple majeur du Nord de la France avec des milliers de visiteurs
par an qui viennent apprécier la vue sur la baie de Wissant, Calais et surtout sur la mer et
les côtes anglaises.
Ainsi des aménagements conséquents aux normes PMR (Personne à mobilité réduite) ont
été réalisés dans le cadre de l’Opération grand site (OGS) : création d’un sentier stabilisé
d’une pente faible (5%), places de parking…
Le sentier est réalisé en enrobé à base de liant végétal. Celui-ci a une espérance de vie
largement supérieure à un sentier en sable fillérisé. De plus, il n’y a plus de problème
d’entretien (nids de poule, ravines dues au ruissellement..). Il est large de 3 m ce qui
permet d’aborder le flux de visiteurs lors des pics de fréquentation qui sont de plus en plus
fréquents (estimation : 1 million de visteurs par an).
non
Etat du site
à la mise à l'herbe :
date de mis en pâturage : 30-avr
date de retrait final : 05-sept
commentaires : zones dénudées persistantes
partie Nord beaucoup
de rejets ligneux
Agnelage fin août /
début septembre :
2 agnelages sur site mi-mai
Présence de refus :
rejets ligneux : réduits 60 %
Niveau chardons par rapport
à l'année précédente :
-20%
Exemple de fiche de suivi du pâturage (PNR)
Chemin PMR du Cap Blanc-Nez
Portillon pour randonneurs passant
en enclos pâturé
21
La gestion conservatoire des sites
5. Actions de restauration de corridors
écologiques
La réflexion sur les réseaux de pelouses calcicoles ou sous-trame pelouses calcicoles est
active depuis les années 2000. Le KWT a notamment travaillé sur les espaces d’opportunités
pour le renforcement des trames. Des travaux communs ont été menés depuis 2006 sur
le sujet pour comparer les méthodes d’analyse. La bibliographie anglaise est relativement
riche sur le sujet (KWT, 2010).
Les gestionnaires du Kent possèdent une expérience particulière. La prise en compte
d’enjeux spécifiques bien renseignés a permis d’expérimenter des opérations remarquables.
À Down bank, le KSCP a initié la création d’une ouverture d’un massif boisé pour permettre
la connexion entre deux sites de pelouses calcicoles.
Point de vue du Mont de Couple
Vue sur le terminal ferry de Douvres
Des coteaux de Douvres, il est possible d’apprécier la vue sur le ballet incessant des ferries
vers la France. Les points de vue remarquables pour la découverte des paysages sont
parfois matérialisés par des tables d’orientations ou d’autres moyens d’interprétation du
paysage. À long terme, les aménagements nécessitent un entretien qu’il faut prévoir.
Leur valorisation via des visites guidées ou des projets pédagogiques avec les acteurs
locaux, en premier lieu les scolaires, est un plus pour l’appropriation du patrimoine local
par les habitants.
Désormais l’interprétation peut se faire par des moyens dématérialisés comme le renvoi à
des informations sur des sites internet par flashcodes.
Les bords de route constituent un apport particulier au renforcement de la continuité du
milieu. La gestion écologique de ces délaissés de voirie, de surfaces très variables, se fait
suite à l’interpellation du gestionnaire en raison de la présence de populations d’espèces
patrimoniales ou directement pour renforcer le maillage comme sur les accotements de la
RN42 près de Boulogne-sur-mer.
Des inventaires y ont été menés en 2010. Ceux-ci ont démontré la présence d’orchidées ou
encore de Réglisse (Astragalus glycyphyllos), de la Gesse sans feuille (Lathyrus aphaca) et de
la Gesse des bois (Lathyrus sylvestris). Trois espèces protégées dans le Nord-Pas de Calais.
Une note de gestion a permis de préciser à la Direction
interrégionale des routes, la gestion à adopter pour maintenir
ces espèces et favoriser des zones de pelouses calcioles. Les
préconisations portent essentiellement sur la conduite des
opérations de gestion, en fonction du matériel à disposition, en
favorisant au maximum l’exportation des produits du broyage.
Le KWT a une grande expérience de la prise en compte
des bords de route en tant que corridor pour les pelouses
calcicoles. Il gère actuellement près de 55 miles soit 130
«Réserves naturelles de bord de route» avec l’appui de
nombreux bénévoles comme à Blue bell Hill.
Réglisse sauvage
22
Fiches d’expériences
III.
Fiches
d’expériences
de gestion par site*
*Pour plus d’informations, chaque gestionnaire peut-être contacté.
23
Fiches d’expériences
HILLS RESERVOIR
Localisation : Folkestone, Royaume-Uni
Propriétaire du terrain : Veolia Eau
Superficie : 2,1 ha
Statuts de protection ou d’inventaire : L
ocal Wildlife Site
IntervenantS : propriétaires fonciers, WCCP, les bénévoles
Gestionnaires : White Cliffs Countryside Project
En gestion conservatoire depuis : 2003
Accès : Aucun accès public autorisé
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
- Les six espèces d’orchidées trouvées sur le site incluent notamment l’Orchis homme
pendu (Orchis anthropophora) et l’orchis moucheron (Gymnadenia conopsea).
- La Vipère péliade (Vipera berus) et la Couleuvre à collier (Natrix natrix) sont également
présentes sur le site.
- Aspitates gilvaria, papillon dont la présence est très limitée au Royaume-Uni se trouve en
grand nombre sur ce site. Cette espèce est dépendante des pelouses calcicoles avec des
hauteurs variées et des espaces de sol nu.
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Flore
136
Reptiles
4
Papillons
20
Mammifères
4
Papillons de nuit
110
* Nombre d’espèces recensées
Couleuvre à collier
Les papillons de nuit, les plantes et les reptiles ont fait l’objet d’une étude détaillée sur ce
site, tandis que les autres espèces n’ont été l’objet que d’études ponctuelles.
Description
Ce site se compose de trois zones distinctes : le toit du réservoir couvert, un petit triangle
de prairie crayeuse et des broussailles dispersées au sein d’une zone de forme irrégulière.
L’intérêt principal provient de la biodiversité présente dans la prairie non aménagée et
sur le toit du réservoir, d’une végétation établie depuis 1930 lorsque le toit fut installé et
couvert de craie directement prise sur le site. Cette zone est riche en flore caractéristique
des pelouses calcicoles, avec la présence de plantes telles que la Brize intermédiaire
(Briza media), la Pimprenelle (Sanguisorba minor), et le Lin purgatif (Linum catharticum).
Les arbustes et les broussailles forment une ligne de démarcation au Nord et à l’Ouest. Du
cotonéaster s’est établi sur la pelouse.
24
Problématiques de gestion
- L’embroussaillement
- L’interdiction de mettre en pâturage
- Le manque de suivi de la biodiversité.
Fiches d’expériences
Historique de gestion
Comme la zone ne peut pas être pâturée, parallèlement à la gestion des fourrés, chaque
années des sections de prairie sont fauchées à la main pour créer une mosaïque d’herbes
de hauteurs différentes. Le fait de ne pas avoir de bétail permet un contrôle total de la
gestion.
Auparavant, il n’existait aucun programme de suivi mis en place pour ce site, bien que celuici ait été de façon générale évalué sur une base annuelle afin de maintenir un régime de
gestion approprié. La surveillance a maintenant été augmentée, notamment en établissant
un recensement annuel des orchidées depuis 2009. Les orchidées de l’ensemble du site
sont identifiées, comptabilisées et dans une zone spécifique la taille des orchidées est
mesurée. L’enquête est effectuée à la même période chaque année et des photographies
du site sont prises au même moment aux fins de suivi. L’Azuré bleu (Polyommatus
icarus) avec sa plante hôte ont également été surveillés annuellement depuis 2009. Une
enquête des papillons de nuit a été réalisée en 2010 grâce au financement du projet par
LNA. Ceci comprenait des visites nocturnes avec l’aide de pièges à lumière ainsi que des
visites pendant la journée. Une évaluation de la population de reptiles présents sur le site
effectuée par un bénévole passionné débuta en mars 2010 et s’est poursuivie jusqu’au
début de l’automne.
Plus d’une centaine d’espèces de papillons de nuit, dont plusieurs espèces remarquables,
ont été répertoriées au cours de l’étude et ce, malgré les conditions défavorables à
l’époque de l’enquête. Cette connaissance accrue de la biodiversité présente a permis aux
propriétaires d’adapter les horaires et dans certains cas, les lieux ou les méthodes de
travail afin de réduire l’impact sur les espèces présentes. Par exemple, en 2010, WCCP
a aidé le propriétaire au piégeage et au déplacement des reptiles pour les protéger de
travaux d’entretien essentiels devant avoir lieu.
Perspectives
- La gestion du toit du réservoir
- Le pâturage excessif des lapins dans une zone connue pour la présence de l’Orchis
homme-pendu
Coût de la gestion
Coût moyen annuel : £ 2,500 (fauche)
Contact : [email protected], 01304 241806
Résultats des opérations de gestion
Une mosaïque de pelouses de hauteurs différentes a
été obtenue et les zones peuvent être spécifiquement
entretenues afin de favoriser certaines espèces.
Par exemple, la zone principale d’Anthyllide
vulnéraire (Anthyllis vulneraria) peut être maintenue
relativement courte, ce qui stimule la population
d’Argus bleu.
Les divers recensements ont permis de mieux
connaître les espèces présentes sur le site.
Celui sur les orchidées a permis d’identifier les
problèmes sur place, tel le broutage excessif causé
par les lapins dans une zone riche en orchidées.
L’étude des reptiles a mis en évidence le fait que
le site était utilisé par quatre espèces de reptiles
et potentiellement en hibernation par les Vipères.
Argus frêle
Chantier de fauche par les volontaires
25
Fiches d’expériences
Samphire Hoe
Localisation : Douvres, Royaume-Uni
Propriétaire du terrain : Eurotunnel
Superficie : 35 ha
Statuts de protection ou d’inventaire: SSSI
Heritage Coast (Patrimoine du Littoral)
Country Park (Parc rural)
intervenants : les bénévoles, les visiteurs, les éleveurs, Natural England
Gestionnaires : White Cliffs Countryside Project
En gestion CONSERVATOIRE depuis : 1997
Accès : S
ite privé, accès public sur le sentier entre l’aube et le crépuscule.
Aires de stationnement prévues pour les véhicules.
Spécificité écologique / espèces patrimoniales à prendre en compte :
-U
ne végétation pionnière se diversifiant en pelouses calcicoles.
- Les zones humides et les mares.
-S
tation d’Ophrys araignée (Ophrys sphegodes) et de l’Inule perce pierre (Inula crithmoides).
Samphire Hoe
Inventaire du
patrimoine naturel
Description
Ce site, à l’Ouest de Douvres, a été construit à l’aide de 4,9 millions de mètres cubes de
craie bleue provenant de l’excavation du tunnel sous la Manche. Hoe est situé à la base
des falaises de Douvres, mais séparé d’elles par la voie ferrée qui la longe. Le site est
entouré coté bord de mer par un rideau de palplanches métalliques de 1,7 km de long et
une digue en béton. 5 ha de ce site sont occupés par le complexe comprenant le système
de refroidissement et de renouvellement d’air du tunnel sous la Manche.
26
NBR*
Flore
200
Oiseaux nicheurs
25
Reptiles
3
Mollusques
14
Papillons
30
Papillons de nuit
230
Libellules et demoiselles
12
Sauterelles et criquets
8
Champignons
+20
* Nombre d’espèces recensées
Ophrys araignée
Fiches d’expériences
Problématiques de gestion
La création de pelouse calcicole
Historique de gestion
Hoe a été conçu dans l’optique de créer une zone vallonnée en pente douce semblable à
celle du Warren de Folkestone résultant d’un glissement de terrain : et élévation du terrain
coté bord de mer et abaissement coté falaise. Avec les conseils et la participation de Wye
Collège, les bords du terrain tournés vers la mer ont été ensemencés avec un mélange
totalisant 31 plantes différentes. Le milieu du terrain a été ensemencé avec du ray-grass
annuel afin d’agir comme culture-abri et rien n’a été semé autour des zones humides.
Sur les surfaces ensemencées, de l’engrais NPK a été ajouté dans une proportion de
15:15:15 60 g/m². Toutes les graines utilisées étaient de provenance locale. La majorité des
semis a été achevée en 1993. En 1997, Hoe a été ouvert au public. D’autres travaux ont été
nécessaires à l’extrémité ouest, où depuis 1999 des touffes de Chiendent maritime ont été
plantées et la zone recouverte de fibres de coco et de nattes en polypropylène pour tenter
de réduire l’érosion.
Le développement de la végétation est passé par trois phases. Après l’ensemencement initial,
il a fallu au moins cinq ans pour que la végétation se développe de manière significative.
Lors de la deuxième phase, les surfaces ensemencées sont devenues bien végétalisées
et la Bugrane rampante (Ononis repens) est devenue très abondante. La troisième phase
fut l’arrivée d’espèces ligneuses, le Nerprun cathartique (Rhamnus catharticus), la ronce
commune (Rubus fruticosus), et l’Aubépine monogyne (Crataegus monogyna). Les zones
non ensemencées sont en train de développer un couvert végétal complet.
Pour tenter d’encourager la prolifération des espèces
de plantes calcicoles, le pâturage fut alors introduit.
En 2003, le premier cycle de pâturage démarra avec
un très faible nombre de moutons dans de petits
enclos avec clôture électrique. En 2004, le site ce
joint au programme Countryside Stewardship (MAE)
et le nombre de moutons passa à 40. En 2008, une
clôture permanente fut installée et le pâturage
d’automne se composa alors de bovins (6) introduits
avec les moutons. Durant l’hiver 2010, une fauche
complémentaire fut réalisée. La repousse des ligneux
fut chimiquement traitée avec Roundup et triptic. Le
cirse commun et le séneçon furent coupés, pulvérisés
ou arrachés.
Résultats des opérations de gestion
La colonisation de la végétation de Hoe a été réussie.
Depuis l’ensemencement initial de 31 espèces,
Mouton suffolk
aujourd’hui plus de 200 espèces de plantes ont été
recensées. Les végétations développent une flore
typique de pelouses calcicoles, y compris une importante population d’Ophrys araignée
(Ophrys sphegodes).
Perspectives
Les espèces ligneuses commencent à prendre racine, et durant les mois d’hiver le
Nerprun cathartique (Rhamnus catharticus), est supprimé. Le développement de Bugrane
rampante (Ononis repens) reste un défi, car comme plante fixatrice d’azote, elle enrichit
le sol et permet à certaines herbes plus compétitives de s’imposer. La ronce commune
(Rubus fruticosus), peut être très envahissante.
Maintenir l’équilibre entre la fréquentation des visiteurs et la faune est la philosophie
essentielle de Hoe.
Coût de la gestion
Coût moyen annuel : £ 21,000
Contact : [email protected]
Création de Samphire Hoe
Pelouses en formation
27
Fiches d’expériences
LADD’S FARM
LOCALISATION : E
ntre Crookhorn Wood, Hanginghill Wood et Mount Ephraim, à l’Ouest de Snodland,
dans le Kent, au Royaume-Uni.
Propriétaire du terrain : Lafarge Cement UK
Superficie : 24,5 hectares
Statuts de protection ou d’inventaire : ZSC, SSSI
intervenants : Lafarge Cement UK
Natural England
Les éleveurs locaux
Les bénévoles locaux d’inspection du bétail
Gestionnaire : Valley of Visions Landscape
En gestion conservatOIRE depuis : 2007
Accès : Accès public dans un seul champ, de nombreux sentiers sont adjacents à certains champs.
Cependant au cours des 60 dernières années, le pâturage fut abandonné. Le site succomba
à l’embroussaillement dense dominé par la Viorne lantane (Viburnum lantana), le
Cornouiller sanguin (Cornus sanguinea), l’Aubépine monogyne (Crateagus monogyna) et la
ronce commune (Rubus fruticosus). Le site est divisé en neuf sous-sites.
Spécificité écologique / espèces patrimoniales à prendre en compte :
-U
ne mosaïque de pelouses calcicoles, parsemées de broussailles et bordées de fourrés
ou l’on trouve aussi bien des Hêtres communs (Fagus sylvatica) que des Ifs communs
(Taxus baccata),
-L
a flore inclus l’Orchis musc (Herminium monorchis), le Bugle petit pin, (Ajuga
chamaepitys), et la Campanule agglomérée (Campanula glomerata),
-L
a Vipère péliade (Vipera berus) et le Lézard vivipare (Lacerta vivipara),
-L
es papillons tels que l’Hespérie de la mauve (Pyrgus malvae), et l’Argus bleu-nacré
(Lysandra Coridon).
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Flore
143
Oiseaux
40
Mammifères
4
Reptiles
3
Invertébrés
29
* Nombre d’espèces recensées
Problématiques de gestion
Description
Ladd’s Farm est située sur l’escarpement calcaire principalement exposé au Sud qui
fait partie des collines calcaires du North Down allant de Trottiscliffe à Halling. En
conséquence, la topographie générale comporte une série de collines et de vallons avec
quelques sections de pentes raides. Jusque dans les années 1940 et 1950 de nombreuses
pelouses calcicoles de Ladd’s Farm étaient pâturées.
28
Argus bleu-nacré
- Débroussaillage à grande échelle
- Elimination des déchets verts (résidus de coupe) aucun feu n’étant permis sur le site
- L’approvisionnement en eau
Fiches d’expériences
Historique de gestion
Dans le passé les prairies calcaires étaient pâturées par le cheptel des agriculteurs locaux,
mais depuis le début des années 1950, le pâturage semble avoir cessé et l’empiètement
des broussailles est devenu prédominant.
Au cours des 60 dernières années, le travail de gestion a été peu entrepris et le site n’a
probablement été utilisé que par des promeneurs, des amateurs de faune, et des gardeschasses locaux.
Certaines parties du site ont précédemment été consacrées à l’élevage et au tir au faisan.
Il existe encore un certain nombre d’enclos destinés à l’élevage de faisans sur les terrains
adjacents.
La restauration des pelouses calcicoles a commencé en 2009. Environ 50% du site fut
débroussaillé entre janvier et mars de la première année, et les 50% restants, début 2010.
Le débroussaillage fut effectué au moyen de diverses méthodes comprenant l’abattage
mécanique, l’utilisation de faucheuses et de presses confectionnant des balles de fagots,
et de grands broyeurs déchiqueteurs de branches produisant des copeaux.
Bilan : 1 200 balles de broussaille compactées, 100 tonnes de fagots et 100 tonnes de
copeaux de bois. Tout le matériau ainsi récupéré fut utilisé pour produire de «l’énergie
verte» dans une usine voisine.
Transport des fagots
Depuis 2011, les champs sont en contrat agri-environnemental et les pelouses en
restauration sont pâturées par 100 moutons des îles Hébrides. Les moutons devraient
aider à contrôler la régénération des broussailles. L’eau est fournie aux brebis par des
citernes mobiles.
Résultats des opérations de gestion
Les moutons des Hébrides se sont révélés être efficaces pour limiter les broussailles. Ces
moutons de race rustique sont contrôlés tous les deux jours.
Perspectives
-C
ontrôler la repousse des broussailles et la pression de pâturage.
Coût de gestion
- Débroussaillement et élimination des déchets verts : 15 ha, £ 75 000
- Clôtures : 10 000 m = £ 73.000
- Système de pâturage : 100 moutons et équipements d’élevage associés : £ 13 000
- Gestion
supplémentaire dans les années 1 et 2 : La coupe = £ 13,000 + le contrôle
du Séneçon de Jacob = £ 8,000
Opération d’abattage
Contact : [email protected] ou [email protected]
29
Fiches d’expériences
HIGH MEADOW
LOCALISATION : Douvres, Royaume-Uni
Propriétaire du terrain : Dover Town Council
Superficie : 10 ha
Statuts de protection ou d’inventaire : R
éserve Naturelle Locale, SSSI
INTERVENANTS : Les résidents locaux et les propriétaires de chevaux, les bénévoles, le Wildwood
Trust, le Dover Town Council, l’équipe de sécurité communautaire
Gestionnaire : White Cliffs Countryside project
En gestion conservatoire depuis : 2003
Accès : Droit d’itinérance en vertu de la Loi CROW, accès à pied uniquement.
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
- Des prairies calcicoles récemment ensemencées
- Un espace boisé et broussailleux
Un certain nombre d’indicateurs d’espèces de prairies calcicoles incluant la marjolaine
(Origanum vulgare) et la Piloselle (Hieracium pilosella). Des orchidées sont également
présentes.
-L
’Argus frêle (Cupido minimus) est présent sur le site parmi d’autres papillons
caractéristiques des pelouses calcicoles.
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Flore
62
Coléoptères
15
Reptiles
3
Papillons
17
Mammifères
3
Flore
* Nombre d’espèces recensées
Les observations naturalistes ont été peu nombreuses et les chiffres sont purement
indicatifs.
Problématiques de gestion
Description
Ce site est adjacent de la réserve naturelle de Whinless Down et comprend un enclos. Elle
est entourée par un paysage très urbain à moins de 100 mètres du centre-ville de Douvres
à l’Est, et offre une vue à 360 degrés sur Douvres et la campagne environnante. Ce site
agit comme zone tampon pour les pelouses calcicoles et procure également un espace
naturel pour les habitants de la périphérie. Il est constitué de 9 ha de prairie calcicole non
améliorée dont 6 ha n’ont pas été pâturés durant des décennies notamment en raison de la
présence d’une décharge, les trois autres ayant été broutés intensivement par des chevaux
domestiques.
30
- Reconversion de la décharge
- L’accès public
- Le vandalisme
Historique de gestion
High Meadow a été acquis par Dover Town Council en 2003 au profit des populations locales
et de l’environnement. Le WCCP a été invité à participer à la gestion. Le site avait déjà été
utilisé pour diverses activités au fil des ans, en particulier un domaine (0.8ha) ayant servi
comme casse de véhicules usagés. Dans certains cas, les pièces avaient été enterrées sur
place et il semble y avoir eu contamination de certaines zones du sol avec de l’huile et de
l’essence.
Fiches d’expériences
Près de 6 tonnes de déchets y compris de grands appareils électriques ménagers ainsi
que quelques carcasses de voitures oubliées depuis longtemps et cachées dans les
broussailles ont été retirées du site. Avec le concours des bénévoles et des entrepreneurs le
débroussaillage a été réalisé et les sentiers ont été améliorés. En février 2009, un troupeau
d’élevage de huit chevaux Konik a été introduit sur le site.
Grâce au financement d’Interreg, de Natural England et de Dover Town Council cette zone
a été déblayée et de grandes quantités de débris, y compris des carcasses de voitures, de
l’amiante et du verre brisé, ont été retirés.
L’emplacement a reçu un léger raclage du sol. Ensuite le site n’a pas subi d’intervention
pendant une durée de deux ans jusqu’en 2007, où il fut fauché et passé au motoculteur. Des
graines de graminées et de fleurs sauvages y ont été semées et la zone entière passée
au rouleau. Le mélange de fleurs ensemencées se composait de Centaurée commune
(Centaurea nigra.), de Knautie scabieuse (Knautia arvensis), de marguerite (Leucanthemum
vulgare), de Millepertuis perforé (Hypericum perforatum), de pimprenelle (Sanguisorba
minor), de Carotte sauvage (Daucus carota), de Marjolaine sauvage (Orignanum vulgare), et
de Rhinante (Rhinanthus minor). La zone a été fauchée et ratissée à deux reprises en 2008.
Coût de la gestion
Coût moyen annuel : £ 10,000
renaturation de la décharge de 0.8 ha : £ 30,000
Contact : [email protected], 01304 241806
Résultats des opérations de gestion
Toutes les plantes semées se sont développées au cours des deux premières années.
Certaines zones sont restées complètement nues, là où le sol semblait être le plus
fortement contaminé, mais ces zones dénudées avaient complètement disparu dès
la troisième année. La moutarde des champs (Sinapis arvensis) domina au cours de la
première année, mais il en reste peu depuis 2009.
Les koniks ont été très populaires auprès du grand public bien qu’il y ait eu des
problèmes lors des conditions météorologiques hivernales défavorables. Les difficultés
d’approvisionnement en eau n’ont pas permis de faire pâturer l’ensemble des 10 ha. Il
est important d’effectuer la rotation du pâturage afin de permettre aux zones concernées
de fleurir tous les deux ans. Le troupeau est partagé avec Whinless Down ce qui offre un
total de cinq zones compartimentées et permet des rotations de pâturage tout au long
de l’année. Une équipe régulière de bénévoles contrôle les chevaux chaque jour et aide à
maintenir l’approvisionnement en eau courante lors de conditions extrêmes.
Perspectives
- Améliorer la connexion entre cette réserve et la réserve voisine de Whinless Down
- Maintenir et améliorer la concertation et l’animation locale
Chevaux Konik
31
Fiches d’expériences
RANSCOMBE FARM - BROCKLES
localisation : Cuxton, près de Rochester
Propriétaire du terrain : Plantlife
Superficie : 23 ha
Statuts de protection ou d’inventaire : Kent Downs AONB
intervenants : les randonneurs locaux, les cavaliers
Gestionnaire : Plantlife
En gestion conservat depuis : 2010
Accès : Pas d’accès public
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
-D
’autres espèces végétales remarquables telles le Salsifis (Tragopogon porrifolius),
et l’ Astragale réglisse (Astragalus glycyphyllos).
Groupe d’espèces NBR*
Flore
70
Papillons
5
* Nombre d’espèces recensées sur le site
Seul des recensements ponctuels ont été
possibles à ce jour.
Problèmes de gestion
- La reconversion des terres cultivées
- L’embroussaillement
- L’accès
Bugle Petit Pin
Historique de la gestion
Les cartes historiques indiquent que Brockles a été essentiellement géré comme un
champ depuis au moins 1641. Le terrain a été géré en tant que prairie, pâturé par les
moutons dans les années 1960, avant d’être remis en culture pendant plusieurs décennies.
Il a ensuite été mis hors production et géré en tant que jachère par le fermier du début des
années 1990 jusqu’en 2007. L’entretien se limitait simplement à un broyage.
Description
Situé sur une pente raide orientée sud avec des sols minces, Brockles est une ancienne
culture en reconversion qui abrite de petites populations d’au moins deux espèces végétales
prioritaires britanniques (BAP) ; le Bugle petit pin (Ajuga chamaepitys) et l’Homme pendu
(Orchis anthropophorum), tout en étant riche, ainsi que d’autres espèces en déclin de
pelouses calcicoles. Les Alouettes des champs (Alauda arvensis) menacées d’extinction
dans le Kent s’y reproduisent également. Le site est bordé au Nord et à l’Est par la forêt et
au Sud par une voie ferrée.
32
Suite à la fin de la gestion d’entretien de la jachère, Brockles fut de plus en plus envahi
par des arbustes tels l’aubépine (Crataegus monogyna), le saules (Salix caprea), et le
Buddleia de David (Buddleja davidii). Tout ceci était alors devenu fermement établi lors
de l’acquisition du terrain par Plantlife en avril 2010 devenant alors partie intégrante de la
grande réserve de 252 ha de Ranscombe farm.
Fiches d’expériences
La première tâche entreprise par Plantlife fut le débroussaillage en septembre 2010. Les
broussailles furent coupées puis retirées. Début 2011, 2300 m de clôture furent installés
sur le pourtour, afin de permettre au site de Brockles d’être à nouveau pâturé par le bétail.
Les barrières installées permettent à la fois aux randonneurs et aux cavaliers d’accéder
au terrain.
En 2011, cinq bandes expérimentales de terrain mises à nu jusqu’à la craie ont été créées
afin de fournir un habitat potentiel pour les plantes rares caractéristiques, y compris les
lichens. Ces bandes mesurent environ 200 m² chacune, et sont créées par simple grattage
de la terre arable avec une pelle mécanique afin de mettre à nu la couche de craie. Cellesci seront étroitement surveillées chaque année, ainsi que la faune, afin d’évaluer les
changements au fil du temps.
Résultat des opérations de gestion
Les perspectives
- La repousse des broussailles dans les premières années
-L
’équilibre entre le pâturage et l’accès public, en particulier concernant les promeneurs
avec chiens et les cavaliers
- Un régime de pâturage correct, tant en termes de races utilisées que de pression.
Coût de la gestion
Coût du débroussaillage :
Coûts de coupe du foin en 2011:
Coût de raclage du sol :
Coût des clôtures & barrières :
£ 3800
£ 3400
£ 3600
£ 20,500
Contact : [email protected]
Le fauchage de la parcelle mise en jachère a créé un habitat précieux, mais l’héritage laissé
par la culture arable et la gestion de base des mises en jachère ont laissé une végétation
des prairies améliorées, dominées par le fromental (Arrhenatherum elatius), Ray-grass
(Lolium perenne), mais avec des espèces plus caractéristiques tels que le Brachypode
penné (Brachypodium pinnatum) devenant progressivement plus fréquent. Des espèces
plus typiques telle que l’Hélianthème commun (Helianthemum nummularium) ont survécu
au fil du temps en bordure de terrain, celles-ci devraient se développer progressivement
avec l’aide d’une gestion optimisée. Les populations d’orchidées sont actuellement faibles,
mais devraient augmenter dans les prochaines années.
L’obectif est que la réintroduction du pâturage crée des connexions écologiques avec
d’autres parties de Ranscombe Farm Reserve et les régions voisines afin de conserver
un certain nombre d’espèces rares et menacées, notamment la Sauge commune (Salvia
pratensis).
La gestion consiste désormais en une fauche en fin d’été, lorsque les plantes sont en
graines. Ensuite le bétail pâture le champ durant l’automne et l’hiver afin de réduire encore
plus la végétation et de maximiser la distribution des semences. Il est ensuite retiré
avant le printemps une fois que les plantes commencent à émerger de nouveau. Le type
d’animaux et la densité de peuplement sont expérimentaux et peuvent changer en fonction
des résultats. Il est prévu d’utiliser du bétail appartenant à des éleveurs locaux.
Étrépage de l’ancienne culture
33
Fiches d’expériences
DOWN BANK
Localisation : Chilham
Propriétaire DU TERRAIN : Mr. Swire
Superficie : 5,8 hectares
Statuts de protection ou d’inventaire : Site d’intérêt scientifique spécial (SSSI)
intervenants : Natural England
Kent Wildlife Trust (MRT)
Kentish Stour Countryside Partnership (KSCP)
Butterfly Conservation (conservation des papillons)
Gestionnaire : Kent Wildlife Trust (Kentish Stour Countryside Partnership to 2008)
gestion conservatOIRE depuis : 1993
Accès : A
l’exception du circuit de promenade à pied de Stour Valley qui traverse l’extrémité
sud-ouest du site, pas d’accès public.
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
-L
es papillons récemment trouvés sur le site
comprennent ; le Point-de-Hongrie (Erynnis tages), Le
Robert-le-Diable (Polygonia c-album), La Piéride du
Navet (Pieris napi), et la Sylvaine (Ochlodes venatus)
-L
a population de Divisées (Siona lineata) bien que
menacée à l’échelle nationale du Royaume-Uni, se
trouve en grand nombre sur ce site.
-L
es Orchidées, l’Homme pendu (Orchis anthropophora)
l’Épipactis à larges feuilles (Epipactis helleborine) et la
Céphalanthère blanche (Cephalanthera damasonium).
-L
es reptiles confirmés sur le site incluent la Vipère
péliade (Vipera berus).
- Des fauvettes et des rossignols nichent sur le site.
Inventaire du patrimoine naturel
Pas d’inventaire par groupe
Description
Le site se trouve sur une pente raide exposée sud-est, constituée de pelouses calcicoles
à la fois et de prairies avec des zones de broussailles et la lisière d’une ancienne forêt de
feuillus. Une importante population d’orchidées l’Homme pendu (Orchis anthropophora)
a été répertoriée au moment de sa classification comme SSSI en 1990, une des plus
importante dans le Kent, dénombrant plusieurs centaines de plantes disséminées entre
les prairies et la lisière du bois.
Le site contient également des plantes qui présentent un intérêt particulier tel le petit
gaillet (Galium pumilum) nationalement très rare, et l’Euphorbe faux cyprès (Euphorbia
cyparissias) qui est rare dans le Kent. La lisière du bois contient du Hêtre (Fagus sylvatica),
de l’if (Taxus baccata) et de l’Alisier blanc (Sorbus aria), formant un bois alternant avec des
espaces de prairies calcicoles. Le site est divisé en trois enclos.
34
Pâturage par des chèvres, KWT 2004
Orchis Homme pendu
Fiches d’expériences
Problématiques de gestion
- L’embroussaillement
-L
a gestion du pâturage et l’approvisionnement en eau. Le pâturage d’automne est
privilégié pour la population de Divisées.
- Contrôler la population de lapins
Historique de gestion
Dans les années 1990, le site était dans un état déplorable, largement envahi par les
broussailles. KSCP commença à gérer les broussailles de Down Bank en 1993, alors que le
site était la propriété de Howletts Wildlife Park. KSCP posa alors 1,6 km de clôtures en 1995,
puis en collaboration avec un agriculteur local mis des bovins de race Sussex sur le site.
D’autres travaux de fauchage, de débroussaillement et des travaux d’accès furent
également entrepris.
En 2003 un accord fut mis en œuvre avec Countryside Stewardship (MAE) pour débroussailler
et soutenir le pâturage.
En 2004, collaborant avec KWT le site fut brouté par des chèvres pour la première fois, et
depuis lors, par le bétail de KWT comprenant des chèvres, des moutons de race rustique
et des poneys.
Fauche des rejets
Résultats des opérations de gestion
KSCP a contribué à la construction d’un couloir clôturé de 30m de large et 200m de long qui
relie Down Bank SSSI à Broadham sur l’autre versant séparé par un boisement.
Un suivi annuel des populations de Divisées est effectué par Butterfly Conservation, pour
le compte de Natural England.
Un rapport publié par Clancy en 2009 sur les populations de Divisées confirme que ce
corridor clôturé, doté d’une gestion active de contrôle des broussailles et de coupes des
taillis, constitue un circuit viable et attrayant pour les Divisées. Il indique également que la
rotation des pâturages devrait être immédiatement suspendue en raison de la présence de
zones sur-pâturées; et ne devait reprendre que strictement sur la base d’une rotation sur
trois saisons. Les nouveaux propriétaires de Down Bank ont été informés des obligations,
des stratégies de gestion et des objectifs à atteindre.
Perspectives
- La gestion des brouissailles
- L’application stricte de la rotation du pâturage afin d’éviter le surpâturage
- Le maintien d’un large couloir ouvert reliant les deux sites
Contact : [email protected] ou Kent Wildlife Trust au 01622 662012.
Pose de clôture par le KSCP
Chantier de création de corridor
35
Fiches d’expériences
SOUTH FORELAND VALLEY
Localisation : St Margaret’s Bay, Douvres
Propriétaire du terrain : St Margaret’s Parish Council
Superficie : 25 ha
Statuts de protection ou d’inventaire : ZSC, SSSI, Village Green, Country Park, Heritage Coast
intervenants : Les résidents locaux, les utilisateurs à des fins récréatives, les volontaires locaux,
les propriétaires terriens, Natural England et National Trust (WCCP)
Gestionnaire : White Cliffs Countryside Project (WCCP)
En gestion conservatoire depuis : 1997 (4 ha), 2004 (La totalité du site)
Accès : D
roit d’itinérance, en vertu de la Loi CROW, permettant de traverser à pied la totalité du site.
À présent, le bétail Dexter et les chevaux konik paissent ce site en enclos tournant. Le site
était jadis accessible, mais au fil des ans, les buissons, arbres et arbustes l’ont envahi,
laissant seulement quelques poches isolées de pelouses.
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
-L
a présence du Genévrier (Juniperus communis) du Calament des champs (Acinos
arvensis), pourtant extrêmement rares à l’échelle nationale (GB) et de la Campanule à
feuilles rondes (Campanula rotundifolia).
- Une grande diversité de papillons des pelouses calcicoles.
-L
a présence du papillon Phyllonorycter comparella qui mine le peuplier blanc (Populus
alba), une rareté au niveau national (GB).
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Flore
151
Oiseaux
33
Mammifères
4
Reptiles
1
Papillons
29
* Nombre d’espèces recensées
Campanule à feuilles rondes
Les oiseaux sont bien répertoriés sur ce site et historiquement les espèces de papillons
l’ont été également. Le suivi des plantes a lieu chaque année. D’autres relevés ont lieu de
manière ponctuelle.
Description
Le site est un vallon constitué de prairies avec une végétation entremêlée de broussailles
et de taillis. Ce site est relié à plusieurs autres sites importants, y compris le flanc de la
falaise par une longue bande étroite pelousaire. Celui-ci est également un important site
pour les oiseaux en halte migratoire. Il est divisé en quatre, dont trois zones pâturables et
une non-pâturable.
36
Problématiques de gestion
-L
’empiètement des broussailles.
-L
e manque de connectivité avec les
pelouses voisines.
-L
a préservation du genévrier en voie de
disparition dans le Sud de la GrandeBretagne.
Genévrier commun
Fiches d’expériences
Historique de gestion
L’ensemble du site a été pâturé par des bovins de race Dexter depuis 2004, animaux
appartenant à un agriculteur local.
Les poneys konik ont été introduits en 2010. Les troupeaux sont contrôlés chaque jour par
des bénévoles locaux coordonnés par le WCCP.
L’ampleur prise par les broussailles suite à une mauvaise pression de pâturage était tel
qu’il devenait trop difficile à contrôler avec la seule action des chantiers de bénévoles.
Un vaste programme de défrichement à grande échelle fut donc entrepris et s’étendit
de l’hiver 2008 à mars 2010. Des grues outillées furent utilisées pour déchiqueter les
arbustes et les buissons. Les résidus ont été ratissés et retirés du site. Dans les zones
sensibles, le ratissage a été effectué à la main. Le reste des débris fut ensuite utilisé pour
faire du compost.
En 2000, des genévriers ont été plantés pour renforcer les quelques pieds qui subsistaient
à l’époque.
Résultats des opérations de gestion
La réaction du public au débroussaillage a été mitigée, certains satisfaits par l’ouverture
du paysage, d’autres estimaient que la rapidité et les méthodes de travail avaient été trop
sévères.
Les jeunes genévriers sont maintenus et ont très rapidement poussé de plusieurs
centimètres. Malheureusement, deux d’entre eux ont été piétinés par le bétail et n’ont pas
survécu ; les deux autres continuent à bien se porter et sont protégés du piétinement par
une simple structure en bois. Ni les koniks, ni les dexters ne semblent être intéressés par
le broutage des genévriers eux-mêmes. C’est la structure fragile de ces plantes qui semble
demeurer la plus grande menace à leur survie. WCCP travaille en collaboration avec le
National Trust et Samphire Hoe pour se procurer des boutures de provenance locale qui
finiraient par être plantées à South Forelandl Valley afin d’améliorer le stock génétique et
de faciliter une régénération naturelle.
Perspectives
- Le genévrier doit continuer à être protégé du piétinement.
- La gestion «des mauvaises herbes» et des broussailles.
Coût de la gestion
Le coût moyen annuel : £ 20 000, pour une journée de personnel salarié par semaine et un
total de quinze jours de bénévolat par mois.
Le coût du défrichement : £ 68 000
Contact : [email protected], 01304 241806
Le débroussaillement lui-même fut un succès, créant de meilleures connexions écologiques
avec les pelouses du littoral. Généralement les petites zones défrichées progressent vers
l’état de pelouses dans les deux ans. Les plus grandes zones restent nues colonisées par
des espèces comme le Fraisier des bois (Fragaria vesca), l’Inule conyze (Inula conyzae) et
le Clinopode commun (Clinopodium vulgare).
Chaque année, avec un bon entretien, de nouvelles espèces de plantes calcicoles
apparaissent.
Une partie cruciale de ce projet a été la gestion du suivi. Des plantes opportunistes comme
la Grande Ciguë (Conium maculatum) et le Cirse commun (Cirsium vulgare) devaient
être coupées aux bons moments (juin et juillet, respectivement) afin d’empêcher leur
dissémination. L’ampleur de ce projet et le manque de ressources de suivi fit que certaines
zones n’ont toujours pas été entretenues. La plupart, cependant l’ont été, et cela, en partie
grâce à un groupe de bénévoles qui, inspiré par le débroussaillement initial, ont formé une
équipe travaillant sur le site au moins une fois par mois.
Opération de broyage
Matériel de broyage d’arbres
37
Fiches d’expériences
WESTERN HEIGHTS
Localisation : Douvres
Propriétaire du terrain : Dover District Council
Superficie : 40 ha
Statuts de protection ou d’inventaire : Local Nature Reserve (LNR), Schedule Monument (SM)
intervenants : Résidents locaux et bénévoles, Western Heights Preservation Society,
Wildwood (propriétaires des poneys Konik), Agriculteurs locaux (propriétaire des
bovins Dexter), English Heritage, Randonneurs.
Gestionnaire : Project White Cliffs Countryside
En gestion conservatoire depuis : 1989
Accès : Accès libre, uniquement à pied
Description
Ce grand site est un endroit surprenant
qui, pour sa plus grande partie, est
classé en tant que Scheduled Monument.
Sculptée à même la colline, se trouve
l’une des plus grandes forteresses du
pays, entourée de plus de 40 hectares
de prairies et de broussailles. Le site
est directement en contact avec de deux
secteurs urbanisés.
À son extrémité la plus au nord, il atteint
le centre-ville, et au sud surplombe les
quais du Western Docks.
Ses pentes abruptes constituées de
craie sont dominées par le Brachypode
penné, et une variété de broussailles et
du Chêne vert très envahissant.
Éventail d’habitats et espèces présentes
- Une mosaïque de pelouses et pelouses-ourlets, parsemée de broussailles et taillis.
-L
a flore comprend notamment l’Orchis de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), le Chou sauvage
ou « Chou des falaises » (Brassica oleracea), et le Silène penché (Silene nutans).
-L
es papillons dont l’Azuré bleu céleste (Lysandra bellargus), l’Argus frêle (Cupido
minimus) et le Point-de-Hongrie (Erynnis tages).
38
Groupe d’espèces
NBR*
Oiseaux nicheurs
31
Reptiles et Amphibiens
5
Papillons
29
Chauves-souris
7
* Nombre d’espèces recensées
Les oiseaux et les espèces de papillons
sont régulièrement répertoriés par des
bénévoles, les autres groupes n’ont pas
connu d’inventaire complet.
Silène penché
Les problématiques de gestion
-L
e pâturage de ce site a été irrégulier conduisant à un sous-pâturage. Cela a été dû en
partie à un manque d’entretien des clôtures et des barrières et en partie à la réticence
de la population locale à accepter un troupeau.
Des actes de vandalisme sur les clôtures et les barrières ont provoqué à leur tour une
réticence des éleveurs potentiels à faire paître leurs troupeaux sur le site.
- L’accès au public
-L
’embroussaillement
Ainsi, certaines zones du site n’ont pas été broutées du tout pendant un certain nombre
d’années.
Historique de gestion
Le site possède une longue histoire militaire remontant à l’époque romaine, les périodes
d’activité notables incluent les époques napoléoniennes et la Seconde Guerre mondiale.
De longue date, ce site était pâturé par des bovins et des moutons, et l’on pense que cela a
cessé entre les deux guerres mondiales. WCCP a repris la gestion des pentes herbeuses en
1989 et a utilisé des bovins de race Dexter pour pâturer Western Heights à partir de 1994.
En 2009, grâce au financement du Countryside Stewardship Scheme (MAE) un projet
Fiches d’expériences
ambitieux de renouvellement des clôtures a démarré, remplaçant toutes celles qui
n’étaient plus adéquates.
Sitôt qu’une nouvelle section de pâturage était clôturée, un troupeau y était introduit. Les
vaches sont généralement préférées par WCCP pour le pâturage, essentiellement pour
des raisons d’efficacité mais aussi en raison de la vulnérabilité des moutons exposés aux
chiens.
Cependant, dans les zones les plus fortement fréquentées du site, là où le plus grand
nombre de protestations s’étaient produites à l’origine, des poneys konik ont été utilisés
en partenariat avec Wildwood Trust, en partie parce qu’aucun autre éleveur n’était prêt à
faire paître son troupeau sur ce site.
Les Poneys Konik descendent du Tarpan, présent en Europe avant son extinction au 19ème
siècle, et n’avaient pas pâturé en Grande-Bretagne depuis plus d’un millier d’années. Les
poneys Konik sont particulièrement robustes avec un bon tempérament et sont tout à fait
capables de faire face aux chiens. Sur d’autres domaines des bovins Dexter ont été utilisés.
La race Dexter est une race ancienne d’Irlande robuste et compacte.
plus de succès que prévu résultant en un
doublement du nombre d’animaux au cours des
mois d’été. Cela a conduit à endommager les
sentiers en automne et en hiver car il ne fut pas
possible de réduire leur nombre à temps avant
l’arrivée de la saison plus humide.
La pelouse loin des sentiers est maintenant
en bien meilleur état avec une hauteur globale
d’herbe réduite, bénéfique au developpement
d’espèces de pelouses calcicoles.
Résultat des opérations de gestion
Coût de gestion
Les poneys Konik se sont avérés être beaucoup plus adaptés que les bovins. Le contrôle
quotidien des animaux est assuré par des
bénévoles pendant les périodes de pâturage
de printemps et d’été.
Le pâturage par les Dexters peut maintenant
être concentré sur plus de la moitié du site,
afin d’obtenir un meilleur résultat.
Cependant, ces derniers ne semblent pas
être aussi populaires auprès du grand public,
avec peu de volontaires se présentant pour
inspecter ces animaux.
Le troupeau de Koniks faisait partie d’un
programme d’élevage qui a obtenu beaucoup
Perspectives de gestion
-L
a protection des chemins et des marches
endommagés par les animaux
-L
’adaptation de la pression de pâturage des koniks
Vache Dexter
Coût annuel de gestion: £ 26,000
Contact : [email protected]
Cohabitation des randonneurs
et des vaches
39
Fiches d’expériences
BLUE BELL HILL
localisation : Adjacent à la chaussée à deux voies A229, près de Maidstone, Kent
Propriétaire du terrain: Kent Highway Services
Superficie : 0,5 ha
Statuts de protection ou d’inventaire : Roadside Nature Reserve, Local Wildlife Site
intervenants : Les bénévoles, Le Kent County Council, Kent Highways Services et le Kent Wildlife
Trust
Gestionnaire : Kent Wildlife Trust
En gestion conservatoire depuis : 2003
Accès : Sentier public longeant le site.
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Flore
148
Reptiles
3
Papillons
10
Mammifères
4
* Nombre d’espèces recensées
Description :
L’accotement routier de Blue Bell Hill
Nature Reserve, est un complexe composé
de six accotements distincts totalisant 0,95
ha. Le complexe s’étend sur une longueur
d’environ un kilomètre et sur une largeur
variant de cinq à vingt mètres. La route est
essentiellement une chaussée à double voie
très fréquentée formant un lien important
entre Maidstone et Chatham. Le site
comprend une mosaïque de pelouses et de
fourrés, le tout bordé par un fossé.
-L
es orchidées sont répertoriées chaque année par les bénévoles ; les papillons et les
reptiles le sont deux ou trois fois par an.
Problématique de gestion
En général, la gestion des réserves naturelles en bordure de routes à travers tout le comté
devrait être effectuée par des sous-traitants du gestionnaire des voiries, sur la base d’un
cahier des charges type. Cependant, de nombreux sites de pelouses calcicoles ont décliné
en raison de la coupe insuffisante ou en raison d’un broyage inadéquat. Le profil long et
étroit de ce site ne permettant pas l’introduction du pâturage, des opérations de gestion
spécifique s’avèrent nécessaires.
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
-P
armi les espèces clés de plantes on compte l’Ophrys mouche (Ophrys insectifera), l’Orchis
homme pendu (Orchis anthropophorum), la Céphalanthère blanche (Cephalanthera
damasonium) et l’Orchis de Fuchs (Dactylhoriza fuchsii).
-D
es mammifères comme le blaireau (Meles meles) et le Crossope aquatique (Neomys
fodiens)
-L
es papillons répertoriés incluent l’Argus bleu nacré (Lysandra coridon) et l’Argus brun
(Aricia agestis)
40
Orchis de Fuchs
Chantier de bénévoles du KWT
Fiches d’expériences
Historique de gestion
Les travaux initiaux de restauration de Blue Bell Hill ont été en partie financés par RLCI
Rail link Corridor Initiative et MVCP (Medway Valley Countryside partnership).
La gestion annuelle du site est assurée par une équipe de bénévoles du Kent Wildlife Trust.
Le site reçoit sur sa totalité une coupe des zones herbeuses et une coupe de contrôle des
broussailles chaque automne.
Les résidus de coupe sont ensuite ratissés et enlevés, certains mis dans une benne et
d’autres laissés sur place et empilés en tas afin de créer des habitats longeant la bordure
du fossé, fournissant ainsi des zones d’abris pour les petits mammifères, les oiseaux et
les reptiles.
Une coupe sélective d’arbres et d’arbustes fut entreprise en 2009-2010 de manière à ouvrir
des clairières favorisant l’implantation de la prairie. Kent Highways Services effectuent
deux fois par an une coupe de sécurité (d’un mètre de large).
En 2010, après le fauchage, le foin a été recueilli et étendu sur un site voisin (Nashenden
Farm) en guise de support à la restauration de pelouse calcicole.
Le suivi est assuré chaque année, ce dernier inclut l’examen des refuges de reptiles, le
comptage des populations d’orchidées et de papillons
Résultat des opérations de gestion
Les pelouses calcicoles se sont diversifiées suite à l’amélioration de la gestion. Le site
abrite maintenant plus de dix-huit espèces végétales caractéristiques, y compris une large
population de quatre espèces d’orchidées qui ont augmenté en nombre et en répartition.
Perspectives de gestion
Il existe certaines sections du site où il n’est pas prudent de travailler avec des bénévoles
le long d’une route très fréquentée, particulièrement là où la zone tampon entre le site
et la route est insuffisante. Dans ces zones, des sous-traitants interviennent, ce qui peut
entraîner des problèmes de mise en œuvre comme une mauvaise exportation des débris
de fauche.
Coût de la gestion
Coût annuel moyen : £ 1.900, ceci inclut le travail des bénévoles qualifiés ou non, ainsi que
le temps des employés salariés.
Contact : Gill Tysoe, Kent Wildlife Trust Roadside Nature Reserve Officer.
[email protected]
Fauche mécanique du talus
41
Fiches d’expériences
MONTS D’AUDREHEM
Localisation : Audrehem
Propriétaire du terrain: Commune
Superficie : 84 ha dont 20 en pelouses calcicoles ou habitats associés
Statut de protection ou d’inventaire : ZSC (FR3100498), Znieff type 1.
Usages : élevage ovin
élevage bovin
chasse (société communale)
Gestionnaire du site : Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
Date des premières opérations de gestion : 2005
Accès : sur autorisation uniquement
Description
Ce vaste coteau communal de 84 ha, orienté
ouest/sud-ouest, est remarquable dans le
paysage du Pays de Licques et de la Vallée de
la Hem. Le site est divisé en plusieurs parcelles
pâturées différemment, ce qui entraîne la
formation d’une grande diversité d’habitats
allant de prairies améliorées à des pelouses, des
pelouses-ourlets, des fourrés et des boisements.
Il constitue le site majeur pour les coteaux de la
Vallée de la Hem.
Seules les parties les plus pentues (environ 20
ha) offrent des végétations intéressantes, ainsi
qu’un habitat rare au niveau régional : la pelouse
à Parnassie des marais (Parnassia palustris)
et Succise des près (Succisa pratensis),
des pelouses rases xéro-thermophiles à
Hippocrépide en ombelle (Hippocrepis comosa)
et des pelouses dominées par le Brachypode
penné (Brachypodium pinnatum).
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Espèces végétales
154
Oiseaux nicheurs
45
Reptiles
3
Mollusques
18
Papillons de jours
16
Criquets-sauterelles
6
Champignons
24**
* Nombre d’espèces recensées.
Données 2005-2010
** (espèces calcicoles uniquement)
Orchis bouffon
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
- Pelouse à Parnassie et Succise des prés, surface faible
- Présence d’Orchis bouffon (Anacamptis morio) et d’Ophrys araignée (Ophrys sphegodes)
- Population de Gentiane d’Allemagne (Gentianella germanica) bien représentée
- Argus bleu céleste (Lysandra bellargus)
- Vipère péliade (Vipera berus)
- Muscardin (Muscardinus avellanarius)
-B
onne connaissance des champignons des pelouses calcicoles (Entoloma bloxamii,
Hygrocybe….).
Problématique de gestion
- Forte densité d’embroussaillement en 2005,
- Différents usages à concilier
- Site étendu sans accès à l’eau garanti pour l’abreuvement du bétail.
Historique de gestion
Par le passé, on sait que le site a été pâturé par un troupeau itinérant de moutons jusque
dans les années 1950. Jusqu’à 300 bêtes étaient menées sur les Monts. A l’arrêt de
cette activité, les clôtures ont fait leur apparition pour le pâturage bovin. Le bourdi était
également utilisé, le dernier incendie aurait eu lieu dans les années 1970.
42
Fiches d’expériences
La partie basse du coteau ouest est en gestion conservatoire depuis 2005 pour environ
2,5 ha entretenus par des moutons boulonnais.
En 2010, 7 ha qui étaient en entretien très extensif par des bovins et en voie
d’embroussaillement ont été aménagés pour l’accueil des ovins boulonnais.
Depuis 2005, seuls des petits chantiers nature de débroussaillage ont été mis en place
avec l’association les Blongios et des équipes en insertion.
3 chantiers conséquents ont été menés pour la pose de clôtures par une équipe d’insertion
locale.
Détails de mise en œuvre :
• 1400 m de clôtures posés en deux phases
• 14 chantiers en 5 ans, dont 3 en insertion
•1
journée test de matériel thermique auto tracté non renouvelée
= environ 1ha débroussaillé
• pose d’une pompe solaire pour l’abreuvement
Focus : l’accès à l’eau
Résultats des opérations de gestion
Le débroussaillage progressif par tâches avec entretien par pression de pâturage
instantanée forte ont permis de mieux maîtriser les rejets de cornouiller sanguin, de
prunellier et d’aupébines.
Les premiers relevés phytosociologiques datent de 2006. L’ensemble du site communal a
ensuite été cartographié en 2009.
On remarque une ouverture intéressante de la strate herbacée et une diversification des
pelouses par secteur. Largement dominant en 2005, le brachypode penné se réduit en
densité. Des zones de pelouses rases se forment, renforcées par l’action du lapin, avec
le développement de faciès à Hélianthème nummulaire (Helianthemum nummularium).
Perspectives de gestion
- Développer la prise en compte de la population de Vipère
- Affiner le suivi des papillons de jours
- Poursuivre les débroussaillages localisés
Contact : PNR Caps et Marais d’Opale / [email protected]
4 troupeaux différents ont besoin d’un accès à l’eau.
L’eau d’abreuvement arrive du château d’eau par gravité avec peu de pression en bout de
site ce qui ne garantit pas le maintien du pâturage à long terme.
La mise en place d’une pompe solaire s’est révélée la solution technique la mieux
adaptée. En effet, la solution des citernes nécessite un long trajet de réapprovisionnement
contraignant pour les éleveurs.
La pompe installée permet de relancer l’eau à plus
de 400 m sur un faux-plat montant. Son utilisation
est relativement aisée mais nécessite un bon niveau
de maintenance.
La pression de pâturage est de 18 ovins / ha en
moyenne de mai à août avec alternance sur les deux
enclos tous les 4 semaines.
L’intervention du PNR se concentre sur uniquement
13 ha où le coteau présente le plus fort potentiel en
pelouses calcicoles. 3 ha sont en contrat MAE.
Pose de tuyau d’amenée d’eau
Panneau solaire
Monts d’Audrehem
43
Fiches d’expériences
BLANC-NEZ
Localisation : Escalles et Sangatte-Blériot
Surface : 307ha
Propriétaires : C
onservatoire de l’Espace Littoral et des Rivages Lacustres, communes d’Escalles
et de Sangatte
StatutS de protection ou d’inventaire : Site classé, ENS, ZSC (FR3100477), Znieff type 1
Usages : Pâturage ovin itinérant, Pâturage bovin, Conventions cynégétiques entre le syndicat mixte
Eden 62, et les sociétés de chasse communales, randonnée
Gestionnaire du site : Syndicat mixte Eden 62
Date des premières opérations de gestion : 1987
Accès : Sur les sentiers ouverts au public
De nombreuses galeries et constructions souterraines abritent des colonies de chauvessouris. La forte pression touristique non contrôlée induit un piétinement très important
des pelouses, qui menace les habitats naturels fragiles du site. Des aménagements en
cours dans le cadre de l’opération Grand site national pilotée par le département du Pasde-Calais permettent progressivement d’organiser la fréquentation du site et de réduire
ses impacts négatifs.
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Flore
335
Oiseaux
75
Batraciens
6
Champignons
50
Mammifères
15
Reptiles
2
Lépidoptères
30
Diptères
17
Coléoptères
4
Gentiane amère
* Nombre d’espèces recensées.
Données 2002 : étude des milieux ouverts dans la cadre de Natura 2000.
Description
La falaise crayeuse marque une limite imposante entre le domaine terrestre et marin
sur plus de 5 km de linéaire. La végétation de la falaise est exceptionnelle au niveau
régional. Par ailleurs, les populations d’oiseaux marins nicheurs (Mouette tridactyle,
Goéland argenté, Fulmar boréal…) montrent par leur présence, l’intérêt du site. Le site
est également remarquable par la diversité en habitats naturels, notamment les sources
pétrifiantes et surtout les pelouses calcicoles dont la rareté au niveau régional, national
et européen est à souligner. Il constitue le site naturel en coteau calcaire le plus vaste de
la région. Fortement bombardée lors de la Seconde Guerre Mondiale, la partie située en
arrière de la falaise a été abandonnée par l’agriculture et comprend aujourd’hui 276 ha en
pelouses calcicoles (de la pelouse rase à la pelouse ourlet).
44
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte
-V
égétation à Thym occidental et Fétuque hérissée (Thymo britannici – Festucetum
hirtulae) endémique du Boulonnais.
-P
armi les espèces végétales patrimoniales pour certaines protégées sont présentes
notamment : Gentiane amère (Gentianella amarella), Polygala du calcaire (Polygala
calcarea), Euphraise à quatre angles (Euphrasia tetraquetra), Hippocrépide chevelu
(Hippocrepis comosa), Genévrier commun (Juniperus communis), Carotte porte-gomme
(Daucus carotta ssp.gummifer), Brunelle découpée (Prunella laciniata), Chou sauvage
(Brassica oleracea),…
-N
idification de la Mouette trydactile (Rissa tridactyla), du Fulmar boréal (Fulmarus
glacialis) et du Faucon pèlerin (Falco peregrinus) sur les falaises
-H
ibou des marais (Asio flammeus) en hivernage
Fiches d’expériences
Problématique de gestion
La fréquentation anarchique (piétonne, 4X4, motos, VTT) et l’embroussaillement induisent
une baisse globale de la valeur patrimoniale des milieux ouverts.
Historique de gestion
Une gestion conservatoire est menée sur les terrains du Conservatoire du Littoral au
niveau du Mont d’Hubert depuis 1987 (pâturage ovin). Un pâturage équin a existé sur ce
secteur dans les années 1990 avec des effets négatifs sur les pelouses. Un pâturage bovin
a été instauré sur les communaux de Sangatte également dans les années 90 ainsi qu’au
Fond du Guet et au Fond Pignon (propriétés du Conservatoire du littoral).
En 2009, 150 moutons boulonnais ont entretenu le Mont d’Hubert et le Fond Pignon suite à
la signature d’une convention entre l’Association Mouton Boulonnais et Eden 62.
En 2010, un pâturage itinérant a démarré avec 320 moutons sur l’ensemble du Blanc-Nez
puis 530 moutons en 2011, suite à l’acquisition de l’ensemble du site par le Conservatoire.
Il s’agit du seul exemple de restauration de pâturage itinérant de cette importance dans le
Nord de la France. Cette option de gestion comporte de nombreux avantages. Tout d’abord
de limiter les clôtures puis d’affiner la conduite de pâturage. Eden 62 a recruté un berger
dont le poste est financé via un contrat Natura 2000. L’objectif est de parvenir à faire passer
les moutons sur les 13 entités de pâturage.
Perspectives de gestion
-F
auche exportatrice du secteur dit du Mont Roty sur 5 ans par le biais d’un contrat Natura
2000
-P
érenniser le pâturage itinérant comme mode de gestion majeur des pelouses
-A
ccompagner le pâturage de débroussaillages localisés
-R
édiger un plan de gestion et définir des indicateurs de suivi
Fond Pignon
L’originalité de l’ensemble naturel est constituée aussi par le Fond Pignon qui correspond
à un site de stockage des matériaux issus de la construction du tunnel sous la Manche
tout comme Samphire Hoe près de Douvres. Un plan d’eau saumâtre s’est ainsi formé,
attirant une faune et une flore originales. La dynamique évolutive permet la différenciation
d’habitats exceptionnels régionalement. L’intérêt des végétations est par ailleurs doublé
d’un intérêt ornithologique avec la nidification probable de plusieurs couples d’Oedicnème
criard. L’entretien des pentes de la digue, qui avaient fait l’objet d’un semis d’espèces
locales, est fait par une fauche exportatrice financée par un contrat Natura 2000.
Contact : Eden 62
[email protected]
Pour la remise en pâturage, les principales tâches ont été : la dépose de 6000ml de vieilles
clôtures, la réalisation de 10000 ml de clôtures (3 enclos totalisant 40ha), la réfection des
points d’eau création d’un parc de contention pour un coût global 300000 euros sur 2 ans
(2009, 2010). Pour le débroussaillage localisé, une association d’insertion intervient. La
fauche de restauration des enclos est assurée par un tracteur de pente suisse AEBI d’une
valeur de 17000e.
Résultats des opérations de gestion
Le pâturage bovin a permis d’arrêter l’enfrichement, voire de restaurer des pelouses
ourlets. Le pâturage ovin sur le Mont d’Hubert a amélioré la qualité des pelouses du
versant sud.
Le pâturage itinérant a joué son rôle dans la mesure où le berger cantonnait le troupeau sur
des secteurs bien précis, obligeant les animaux à consommer une partie des végétations,
même peu appétentes.
Cependant, il est clair que la réalisation de fauches de restauration des ourlets à Brachypode
en hiver reste nécessaire.
Pose de clôture
45
Fiches d’expériences
COTEAUX DE DANNES-CAMIERS
Nom du site : R
NR des dunes et coteaux de Dannes-Camiers- sous site des Coteaux du Fond des
Barges
Surface : 13,40 ha
Localisation géographique : Dannes
Propriétaire : Société Sita Nord
Statuts de protection ou d’inventaire : Z
SC (Site FR3100483), Classement en cours en RNR,
Znieff type 1.
Usages : élevage bovin
chasse (contrat de chasse avec un propriétaire privé)
Gestionnaire du site : Conservatoire des espaces naturels du Nord et du Pas de Calais
Date des premières opérations de gestion : 2010
Accès : site non accessible (site non ouvert au public)
Description
Le Coteau du Fond des Barges appartient
au complexe de pelouses calcicoles de
la cuesta Sud du Boulonnais (linéaire de
falaises fossiles), faisant la jonction entre
les Coteaux de Dannes-Camiers au sud et
ceux de Nesles et Verlincthun au nord.
Le Coteau du Fond des Barges est dominé
sur sa partie nord-est par de la pelouse
rase non amendée, pâturée de manière
extensive par des bovins. Certaines zones
dites écorchées laissent encore apparaître
la roche mère sous-jacente (craie
marneuse).
Les autres secteurs ne sont plus exploités
de manière extensive et ont été colonisés
par de la pelouse ourlifiée accompagnée
d’imposants fourrés d’épineux ; quelques
zones écorchées subsistent au-dessus
des tunnels. Ces derniers, au nombre de
quatorze, datent de la Seconde Guerre
Mondiale et mesurent approximativement
80 m de longueur chacun.
46
L’autre partie du site se situe au niveau du lieu-dit « Les Cressonnières » et est séparé du
reste du site par un chemin agricole (ancienne voie ferrée de la Seconde Guerre Mondiale). Il
s’agit d’un remblai issu du creusement des tunnels datant de la Seconde Guerre Mondiale.
Cette partie du site se présente sous la forme d’une vaste butte calcaire aux pentes plus ou
moins abruptes et surmontée d’un plateau ; celle-ci a été colonisée par une flore calcicole
diversifiée. On y trouve une large mosaïque de milieux, comme des secteurs écorchés, des
pelouses rases, des zones ourlifiées et buissonnantes.
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Flore
168
Oiseaux
33 dont 28 nicheurs
Mammifères
20
Reptiles
2
Amphibiens
4
Mollusques
27
Rhopalocères
34
Orthoptères
10
Odonates
1
Sysimbre couché
* Nombre d’espèces recensées. Données 2001-2011
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
-P
résence de tunnels qui accueillent 8 espèces de chiroptères dont le Grand Rhinolophe
(Rhinolophus ferrumequinum) et le Murin à oreille échancrées (Myotis emarginatus) en
hivernage.
-P
elouses calcicoles appartenant à l’alliance du Gentianello-Avenulion, se distinguant
en deux associations phytosociologiques qui peuvent être considérées comme quasiendémiques : Pelouse mésoxérophile à Serpolet occidental et Fétuque hérissée (Thymo
britannici-Festucetum pinnati) et la pelouse mésohygrophile à Parnassie et Succise des
prés (Succiso pratensis brachypodietum pinnati)
Fiches d’expériences
-B
elle population d’Azuré de l’ajonc (Plebejus argus)
-C
oteaux marneux comportant de belles stations d’Epipactis des marais (Epipactis
palustris) et de Tetragonolobe siliqueux (Tetragonolobus maritimus)
Problématique de gestion
- Gestion de l’embroussaillement
- Problématique de gestion des populations de lapins du site
- Problème de fréquentation
Historique de gestion
Perspectives de gestion
- Création de nouveaux parcs de pâturage
- Adaptation du pâturage en cours
- Garantir la tranquillité des tunnels pour les chiroptères
- Réalisation de fauches exportatrices sur une partie des pelouses du site
- Débroussaillages
- Limiter la fréquentation du site
Contact : Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais
[email protected]
Ce coteau a été façonné par une agriculture plus extensive que celle pratiquée aujourd’hui.
Avant la Seconde Guerre Mondiale, le coteau a été cultivé de manière extensive et
traditionnelle. Plusieurs chevaux boulonnais restaient à l’attache toute l’année sur le
coteau et pâturaient les secteurs semés de sainfoin et d’autres légumineuses. Les autres
parcelles étaient plantées de céréales printanières.
Les crottins de chevaux boulonnais étaient l’unique amendement apporté à ces cultures.
Ce type d’exploitation s’est peu à peu arrêté avec l’arrivée et le développement de la
mécanisation. Au cours des siècles précédant ces cultures, il est possible que le site ait
servi au pastoralisme ovin extensif auquel était associée une mise à feu des refus de bétail,
réalisée par les bergers.
Cette pratique était très courante sur les coteaux du Pas-de-Calais. Le coteau a subi de
nombreuses modifications lors de la Seconde Guerre Mondiale avec le creusement des
tunnels. Ensuite le site a été pâturé par des bovins et l’exploitant avait signé une MAE.
Premières opérations de gestion:
-D
ébroussaillage des abords du site pour limiter les dégâts de lapin sur les cultures
environnantes.
Résultats des opérations de gestion
Pas de résultats pour le moment car les premières grosses opérations de gestion seront
mises en œuvre fin 2011-début 2012.
Coteau du fond des barges
47
Fiches d’expériences
MOTTE CASTRALE DE NESLES
Localisation : Nesles
Surface : 1,9 ha
Propriétaire : Commune
Statuts de protection ou d’inventaire : Znieff de type 1
Usages : élevage ovin et caprin
randonnée
archéologie
Gestionnaire du site : Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale
Date des premières opérations de gestion : 2007
Accès : libre
Description
La motte castrale, ou Mont romain, est érigée
sur une butte artificielle en craie sur un
promontoire naturel des coteaux calcaires
de la cuesta Sud du Boulonnais. En cela,
le site est un maillon essentiel du réseau
local de sites des pelouses calcicoles, non
loin du coteau de Dannes-Camiers dans un
environnement agricole de grande culture.
La site reste un très bel exemple de motte
castrale pour la région malgré les différentes
occupations du site au cours du temps, dont
la mise en place d’une batterie durant la
Seconde Guerre Mondiale.
La pelouse calcicole qui s’y est développé se
caractérise par la présence de : Serpolet,
Laîche glauque, Piloselle, Brachypode,
Centaurées, Pimprenelle, Polygale, etc…
Certaines espèces, protégées au niveau
régional, sont présentes comme le Genévrier
commun ou l’Ophrys abeille. Ces pelouses
s’ourlifiant progressivement, une gestion était
nécessaire.
48
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Espèces végétales
131
Oiseaux nicheurs
20
Reptiles
1
Mollusques
16
Papillons de jours
18
Criquets - sauterelles
5
Champignons
6
Demi-deuil
* Nombre d’espèces recensées.
Spécificité écologique/ espèces patrimoniales à prendre en compte :
-S
ite représentatif des habitats marnicoles nord-atlantiques (pelouse, ourlet, tonsure et
éboulis)
-P
résence de 4 espèces d’orchidées : l’Ophrys abeille (Ophrys apifera), l’Epipactis
des Marais (Epipactis palustris), la Dactylhorize de Fuchs (Dactylorhiza fuchsii), la
Gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea)
- Population de Gentiane d’Allemagne
- Présence du criquet marginé (Chortippus albomarginatus)
-P
résence du Demi-deuil (Melanargia galathea) et de l’Argus Bleu céleste (Lysandra
bellargus), reproduction sur le site à confirmer.
Problématique de gestion
- Conserver les complexes pelousaires de végétation rase
- Double enjeu historique et naturel
- Conciliation de la randonnée et de la préservation du patrimoine naturel.
Historique de gestion
L’entretien du site a longtemps été en relation avec son seul intérêt archéologique. Les
espaces étaient davantage entretenus dans une simple perspective d’accessibilité et de
découverte des vestiges de cette motte d’origine pré-celtique par des fauches ponctuelles.
Des aménagements paysagers et pédagogiques de découverte du patrimoine archéologique
ont été mis en place.
Fiches d’expériences
Premières opérations
Le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale et la commune de Nesles ont convenu
d’une convention partenariale en 2007.
Dès l’année 2008 des travaux de pose de clôture ont été entrepris en vue d’introduire un
pâturage extensif conduit par des ovins.
En partenariat avec un éleveur local, le pâturage est devenu effectif dès le printemps
suivant. Quelques chèvres ont été associées au troupeau de moutons afin de faciliter le
débroussaillage.
Parallèlement des travaux de fauche et de débroussaillage ont été conduits pour contenir
la progression des ligneux. Ainsi l’espace circulaire que représente la motte catrale a été
fauché, tandis que certains fourrés étaient éliminés.
Focus : Qu’est-ce qu’une motte castrale ?
En Europe, les châteaux apparaissent au Xeme siècle avec l’affaiblissement du pouvoir
central et la lutte entre les premiers seigneurs féodaux. La motte castrale est alors un
type de château répandu où une butte artificielle est surplombée d’un édifice en bois
ou en pierre.
C’est un lieu d’habitation, un retranchement militaire et surtout un lieu de pouvoir
administratif et judiciaire qui symbolise la puissance du seigneur sur la campagne
environnante et ses habitants.
La motte est le symbole de la domination seigneuriale sur les hommes et la terre. A
Nesles, cette motte surplombe l’ensemble du site par 8 mètres de hauteur. Il offre une
vue à la fois sur le littoral et les voies principales d’accès par le Sud au territoire du
Boulonnais.
Détails de mise en œuvre :
• 590 m de clôtures posées
•P
ose d’une barrière boulonnaise et d’une chicane portillon pour permettre l’accès des
randonneurs.
• 15 journées d’intervention pour la pose de clôture
• Environ 3500m² fauchés
Autour de la motte de Nesles, on retrouve les vestiges d’une basse-cour et d’habitats
paysans.
Pression de pâturage :
A partir de 2008, en phase de restauration 24 bêtes de 0,15UGB ont été disposées sur le site
de mai à août En 2010, la charge a été revue à 15 ovins.
En 2011 elle était de 10 bêtes en enclos à partir du début de mois de mai.
Un ajustement du pâturage est prévu à partir de 2012, avec la mise en place d’un pâturage
tardif pour permettre les floraisons d’espèces vernales.
Perspectives de gestion
Résultats des opérations de gestion
- Coût de la pose de clôture : 2275 €
- Coût débroussaillage et fauche : 5000 €
Globalement, on a vu une forte réduction de l’ourlet à Brachypode penné puis un
développement des habitats de pelouses rases. Les pelouses à Thym et Gentiane
d’Allemagne tiennent bonne place. Une vigilance particulière sera à apporter dans les
années suivantes quant au suivi d’espèces comme l’Epipactis des Marais, pour laquelle
le pâturage semble problématique. Un ajustement des charges et des périodes est
envisagé pour permettre à nouveau la floraison et la reproduction de plusieurs espèces
patrimoniales non revues ces dernières années.
De par sa situation géographique, la motte castrale de Nesles domine l’entré dans le
pays du Boulonnais. Aussi, il s’agit d’un site original, où sur la base d’un site d’intérêt
archéologique repose une représentative biodiversité.
- Ajuster le pâturage
- Compléter la connaissance entomologique
- Poursuivre les débroussaillages localisés
Coût de la gestion
Contact : PNR Caps et Marais d’Opale
[email protected]
Orchis moucheron
49
Fiches d’expériences
MONT PELÉ-MONT HULIN
Localisation : Desvres et Menneville
Surface : 62ha 81
Propriétaire :
Conseil Général du Pas-de-Calais (au titre de sa compétence « Espace Naturel Sensible »)
Statuts de protection ou d’inventaire :
Arrêté Préfectoral de Protection du Biotope : créé en 1987, pour partie du site uniquement.
ZSC (FR3100484), Znieff type 1.
Usages : Les vocations du site sont inhérentes à son statut (Espace Naturel Sensible) :
- Accueil du public.
- Pâturage
Gestionnaire du site : Syndicat Mixte EDEN62.
Date des premières opérations de gestion : 1990
Accès : À partir de la Maison de la faïence, deux sentiers en boucle autour de chaque mont.
Description
Le Mont Pelé est un ancien site industriel, une
carrière où la craie a été exploitée jusqu’en
1982. Le Mont Hulin, quant à lui, peut être
qualifié de friche militaire… Certes cet usage
est ancien mais pendant plus d’un siècle, de
1544 (François 1er) jusque 1678 (Louis XIV),
une garnison occupa un, puis deux forts,
qui abritèrent jusqu’à 300 soldats. Pareille
garnison nécessitait une logistique importante
(moulin, chapelle, magasins…) constituant un
village satellite de Desvres. La destruction de la
forteresse a généré moult débris sur lesquels
on marche encore en grimpant le versant le
plus raide.
Suivant le degré d’anthropisation et suivant
la gestion conservatoire récente, différents
paysages caractérisent le site : craie nue
(anciens fronts de taille, pentes fortes avec érosion active, pelouses écorchées sur les
zones pâturées) ; pelouses (surtout présentes sur le Mont Pelé, très ponctuellement sur les
douves de la forteresse du Mont Hulin) ; prairies et ourlets calcicoles (paysage dominant sur
le Mont Hulin, en particulier sur la partie sommitale au passé agricole intensif) ; lisières ou
jeunes peuplements de Saule marsault ; plantations ligneuses (traces de la requalification
en fin d’exploitation de la carrière) ; bois calcicoles.
50
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Flore
270
Oiseaux
77
Amphibiens
4
Reptiles
2
Arachnides
43
Mollusques
10
Insectes
177
Mammifères
19
Champigons
21
Ancolie vulgaire
* Nombre d’espèces recensées.
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
Plusieurs habitats relevant de la « Directive Habitats » : Hêtraie-Chênaie calcicole
atlantique à Lauréole ; milieu transitoire entre Aulnaie-Frênaie alluviale et boisement
calcicole pionnier ; sources pétrifiantes et formations tuffeuses ; pelouse mésohygrophile
à Parnassie et Succise des prés ; pelouse-ourlet à Succise des prés ; prairie de fauche
atlantique méso-eutrophe ou eutrophe à Fromental et Grande Berce.
Flore : Euphraise quadrangulaire (Euphrasia tretraquetra), Pyrole des dunes (Pyrolia
rotundifolia subsp arenaria), Saule des dunes (Salix arenaria), Grand boucage à feuilles
pennées, Vesce à folioles ténues, Noix de terre (Bunium bulbocastanum), Laurier des bois
(Daphne laureola), Gymnadénie moucheron (Gymnadenia conopsea), Pommier sauvage
(Malus sylvestris), Platanthère des montagnes (Platanthera chlorantha), Alouchier (Sorbus
aria), Trèfle intermédaire (Trifolium medium), Séneçon à feuilles spatulées (Tephroseris
helenitis),
- Faune :
Une espèce d’Arachnide nouvelle pour la région.
Deux espèces (au moins) de Rhopalocères patrimoniales : Plebejus argus et Cupido
minimus.
Site d’hibernation de Chiroptères (jusqu’à 68 individus de 6 espèces dont le Murin à oreilles
échancrées ; présence du Muscardin.
Fiches d’expériences
Problématique de gestion
- Contenir la dynamique ligneuse.
- Restaurer des lisières structurées.
Historique de gestion
1980 : Fin de la remise en état du site : remodelages paysagers, plantations (limitées à des
écrans arbustifs en périphérie de la carrière).
Tous les stades de cicatrisation végétale depuis la craie nue des fronts de taille autogérés
par érosion gravitaire, jusqu’aux boisements type Aulnaie-Frênaie pour le Mont Pelé en
passant par des pelouses sèches tertiaires. L’exploitation profonde au Culouvet, a généré
d’intéressants habitats : tufs et travertins. Cette friche industrielle n’a pas fait l’objet
d’importantes plantations et les remodelages paysagers des terrasses d’exploitation
laissent encore apparaître, dans certaines circonstances, les traces des engins de travaux
publics…
Premières acquisitions publiques en 1989-1990 : inventaires et premiers aménagements ;
1991 : mise en place de la gestion par pâturage mixte (bovins/ovins) ; 1992 : début de la
fauche exportatrice.
Perspectives de gestion
- Maintien des pelouses calcicoles, poursuite du pâturage
-L
e défi du prochain plan de gestion sera la reconquête des lisières : retrouver des lisières
structurées avec manteau-ourlet ; les lisières actuelles montrant majoritairement un
contact abrupt strate arboresente-strate herbacée.
Contact : EDEN62: [email protected]
Détails de la gestion actuelle :
-M
ont Pelé (30ha) 5 enclos : 50 ovins du 15/04 à fin mai puis en septembre-octobre et 4
génisses du 15/04 à fin octobre.
-M
ont Hulin : enclos Ouest (7ha) : 60 ovins de juillet à mi-août ; enclos Est (2ha) : 40 ovins
en août.
-F
auche des zones où passe le sentier sur le Mont Pelé en octobre (projet de l’avancer en
septembre voire août).
Echardonnage et contrôle des rejets de souches et ronciers sur les zones débroussaillées
ces 5 dernières années.
Résultats des opérations de gestion
Les exclos du Mont Pelé se révèlent très riches en espèces patrimoniales (Ophrys mouche,
Gymnadénie moucheron, Ancolie…).
Les opérations de débroussaillement dans les années 2000 au Mont Hulin sont, par contre,
très décevantes les premières années : explosion de chardons 2 ans après intervention
et large dominance, 5 ans encore après, des espèces rudérales (avec, heureusement,
quelques indicateurs positifs : Ancolie, Ophrys abeille, Orchis pourpre, Réglisse sauvage…).
Végétation du Mont Hulin après débroussaillage
51
Fiches d’expériences
MOLINET
Localisation : Samer
Propriétaire : Communauté d’agglomération du Boulonnais (CAB)
Statuts de protection ou d’inventaire : ZSC (Site FR3100484),
classement en cours en RNR, périmètre de protection immédiat de captage d’eau, Znieff type 1.
Usages : Gestion conservatoire (fauche et débroussaillage)
Entretien des servitudes (ligne électrique et voie ferré)
Entretien d’un captage d’eau
Gestionnaire du site : Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais/Véolia
Date des premières opérations de gestion : 1987 (PNR)
Accès : site non accessible (site non ouvert au public)
Surface : 6,72 ha
Description
La Réserve Naturelle du Molinet, située en
bordure sud de cuesta boulonnaise, est assise
sur deux types de substrats géologiques bien
différenciés, de par et d’autre de la voie ferrée qui
traverse le site d’est en ouest, avec au nord de la
Localisation
craie argileuse à marneuse, et au sud des marnes
non fournie.
blanc verdâtre et blanc crème.
Mesures
La réserve abrite un captage en eau potable
réglementaires
depuis les années 1980. L’exploitation de cette
ressource a contribué à façonner le site de part
les infrastructures aménagées mais également la
réglementation en vigueur.
Le Molinet est constitué majoritairement d’un
ensemble de boisements au nord-ouest et de
prairies neutrocalcicoles dans sa partie sud et de
pelouses.
Suite à l’abandon des pratiques pastorales dans les années 60-80 et les travaux de gestion
menés depuis 1987, l’ensemble des stades dynamiques sur sol calcaire est représenté sur
le site.
Ces conditions diversifiées confèrent au Molinet une faune et une flore originales, pour la
plupart caractéristiques des prairies calcaires marneuses avec pas moins de 189 espèces
végétales recensées entre 1984 et 2010 dont 24 patrimoniales à l’échelle régionale.
52
En 1987, le site du Molinet, alors classé Réserve Naturelle volontaire est géré par le PNR des
Caps et Marais d’Opale. Suite à son reclassement en 2009 au titre des Réserves Naturelles
régionales, le Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais, s’est vu
confié sa gestion par convention avec la Communauté d’agglomération du boulonnais et
Véolia eau, respectivement propriétaire et exploitant du site.
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Flore
189
Oiseaux
39
Mammifères
6
Amphibiens- reptiles
5
Hétérocères
163
Rhopalocères
21
Orthoptères
8
Coléoptères
27
Odonates
2
Parnassie des marais
* Nombre d’espèces recensées. (données 1989-2010)
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
-L
a pelouse à Succise des prés et Sénéçon à feuilles spatulées (Senecioni helenitis
succisetum pratensis) est un habitat en danger et très rare au niveau régional ;
-L
a Parnassie des marais (Parnassia palustris) : les effectifs sont restreints au niveau de
la butte ;
-L
a population de Sénéçon à feuilles spatulées, espèce en danger et très rare en région,
est l’une des plus importantes dans le Nord - Pas de Calais ;
- Il subsiste quelques stations de Céphalanthère à grandes fleurs (Cephalanthera
damosonium) dans les lisières ;
-L
e Sorbier alouchier (Sorbus aria), rare en Nord - Pas de Calais et quasi-menacé au
niveau régional.
Fiches d’expériences
Historique des usages
De 1850 à nos jours : de par la nature ingrate des terrains de la cuesta, seul l’élevage
du mouton se développe dans ce secteur malgré des tentatives de mise en culture par
apports de phosphates et autres engrais. Au début du XXème siècle commencent
les travaux de construction des galeries captantes du Molinet dont l’exploitation sera
effective vers les années 1930. Suite à la Seconde Guerre Mondiale et la mécanisation des
procédés d’exploitation agricole, la plupart des coteaux pentus du secteur sont laissés à
embroussaillement, au profit de surfaces plus planes comme sur les pourtours du site qui
sont converties en cultures agricoles intensives.
Opérations de gestion :
Débroussaillages et fauches à fréquences variables selon les secteurs :
- fauche bisannuelle sur la pelouse ;
- fauche annuelle sur l’ourlet, la pelouse-ourlet et les prairies et les zones débroussaillées
au cœur du site ;
- fauche triennale sur l’ourlet, la pelouse-ourlet et les prairies et les zones débroussaillées
en lisière du site.
Résultats des opérations de gestion :
-A
ugmentation de la diversité structurelle et floristique augmentation de la diversité de
l’état structural de ces bandes boisées ;
- Diversification des structures de haies périphériques.
Perspectives de gestion
-C
onserver et restaurer les habitats ouverts des espèces patrimoniales par des fauches
et débroussaillages à fréquences variables selon les secteurs
-F
avoriser une mosaïque d’habitats favorables à la biodiversité par de la non-intervention
et la conservation de zones de fourrés
Contact : Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais
[email protected]
CAB, [email protected]
Les opérateurs et les moyens mis en œuvre pour cette gestion ne sont pas systématiques.
- Débroussaillage 2011
Opérateur : Maison Familiale et Rurale de Samer (Lycée d’enseignement agricole)
Matériel : coupe branches et scies
- Fauche 2011
Opérateur : Eurêka (Association d’insertion)
Matériel : débroussailleuse à dos
Coût de la fauche : 2 753,13 euros pour 1,5365 ha
Problématique de gestion
La problématique principale constitue de savoir comment optimiser la gestion par fauche
permettant à la fois le maintien et la diversification des végétations de pelouse calcicole et
pelouse ourlet et la préservation des espèces faunistiques patrimoniales.
Sténobothre de la Palène
Gentiane d’Allemagne
Les produits de coupe sont exportés si possible ; sinon, dans certains secteurs, les produits
sont laissés en tas sur place dans le sous-bois.
53
Fiches d’expériences
CÔTE DE BREUIL
Localisation : Samer
Surface : 5 ha
Propriétaire : M. Martel
Statuts de protection ou d’inventaire : ZSC (FR3100484), Znieff type 1.
Usages : élevage bovin
chasse privée
Gestionnaire du site : M. Martel / PNR
Date des premières opérations de gestion : 2005
Accès : sur autorisation du propriétaire uniquement
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Espèces végétales
156
Oiseaux
26
Reptiles
3
Lépidoptères, rhopalocères
19
Orthoptères
11
Description
Champignons
10
La côte de Breuil constitue l’un des rares coteaux
« ouvert » du Sud du Boulonnais présentant
l’ensemble de la succession végétale caractéristique
de la dynamique naturelle vers le boisement.
Les deux parcelles, distantes de quelques
centaines de mètres, se situent essentiellement
sur des terrains du Turonien inférieur et moyen,
représentées surtout par des marnes blanches.
Les déblais des terriers de blaireau, visibles sur
la parcelle Nord, témoignent de craies blanches
probablement moins compactes. Vers le haut des
parcelles, les sols s’enrichissent des formations de
limons de plateau, caractérisés par des cultures
intensives.
En 2003, une cartographie du site a été réalisée
pour le document d’objectifs Natura 2000. Les
parcelles très enfrichées présentaient de rares
secteurs pelousaires à Parnassie des marais.
Le coteau est d’intérêt régional pour la présence
de deux lépidoptères : Azuré de l’Ajonc (Plebejus
argus) et le Damier de la Succise (Euphyrdryas aurinia), même si celui n’est plus contacté
depuis plusieurs années.
54
* Nombre d’espèces recensées.
Données 2005-2010
Ophrys mouche
Spécificité écologique/ espèces patrimoniales à prendre en compte :
-P
elouse mésohygrophile à Parnassie et Succise des prés (Succiso pratensisBrachypodietum pinnati)
-P
elouses-ourlets à Succise (Trifolion medii à Succiso pratensis),
-P
armi la flore partimoniale, on peut citer l’Ancolie commune (Ancolia vulgaris),
l’Hélianthème mummulaire (Helianthemum mummularium), la laîche printanière (Carex
caryophyllea), la Parnassie des marais (Parnassia palustris)et le Séneçon à feuilles
spatulées (Tephroseris helenitis).
-D
eux espèces de rhopalocères d’intérêt patrimonial et de quatre espèces d’orthoptères
d’intérêt patrimonial dont l’Azuré de l’Ajonc (Plebejus argus) et le Criquet verdelet
(Omocestus viridulus).
-C
hampignons des pelouses calcicoles (Entoloma bloxamii, Hygrocybe….)
Problématique de gestion
- Forte densité d’embroussaillement en 2005
- Gestion privée pour la chasse
- Site étendu sans accès à l’eau pour l’abreuvement du bétail.
Fiches d’expériences
Historique du site
Le site a été occupé durant la Seconde Guerre Mondiale comme poste de surveillance,
création de tranchées.
Le pâturage a été très ponctuel jusque dans les années 1990.
Premières opérations
La parcelle a fait l’objet de déboisements et
débroussaillements relativement importants
de 2004 à 2006. 18 jours de travaux d’une
équipe de travailleurs en insertion ont été
consacrés à la pose de clôtures, la coupe des
aubépines, à l’abattage d’une plantation de
frênes et à la fauche de restauration.
Ces éclaircies ont surtout concerné les
secteurs de prairie calcicole au sud et les
pelouses-ourlets au Nord.
L’exploitant
coupe
régulièrement
les
repousses arbustives au sein des secteurs
débroussaillés.
Un point d’eau (pompe et cuve) a également
été créé en bas de la parcelle pour permettre
Parcelle sud en 2004
le pâturage.
Le pâturage est extensif à l’échelle de l’année
avec une moyenne de 6 génisses sur la parcelle pendant quelques semaines (plus ou moins
en alternance avec la parcelle Sud).
Perspectives de gestion
- Poursuite du pâturage extensif en veillant à la charge instantanée (à titre indicatif, ne pas
dépasser 10 bêtes en parcelle Sud et 6 en parcelle Nord).
- Limiter, voire supprimer le pâturage de la parcelle Nord à partir du début juillet jusque
mi-septembre (situation favorable aux objectifs cynégétiques des usagers par ailleurs).
- Poursuivre l’alternance entre les deux parcelles en dehors de cette période estivale.
- Fauche des refus denses éventuels tous les deux à trois ans.
Contact : PNR Caps et Marais d’Opale [email protected]
Parcelle sud en 2007
Résultats des opérations de gestion
Il ressort clairement qu’une ouverture importante des milieux a été réalisée au profit de
groupements de grande valeur patrimoniale (pelouses, pelouses ourlets mésohygrophiles).
Les déboisements ont ouvert des zones largement ourlifiées, voire déjà occupées par
un manteau arbustif ponctuellement dense. Dans la parcelle sud, il est clair que cette
ouverture a permis au bétail de favoriser la restauration des pelouses-ourlets, voire
d’ébaucher le retour de pelouses mésohygrophiles qui restent largement potentielles.
La charge de pâturage est satisfaisante au regard de l’état du milieu mais pourrait être
ponctuellement affinée en terme de périodicité.
Pelouse à Parnassie des marais et Succise des près
55
Fiches d’expériences
COTEAU DE WAVRANS-SUR-L’AA
LOCALISATION : Wavrans-sur-l’Aa
Surface : 24 ha
Propriétaire : Commune
Statuts de protection ou d’inventaire : R
éserve Naturelle Nationale / ZSC (FR3100487),
Znieff type 1
Usages : Élevage ovin, Chasse (société communale), Sylviculture (boisement soumis au régime
forestier), Randonnée
Gestionnaire du site : C
onservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais depuis 2005
Date des premières opérations de gestion : 1984 (commune et PNR)
Inventaire du
patrimoine naturel
NBR*
Flore
231
Oiseaux nicheurs
39**
Reptiles
2
Batraciens
3
Accès : libre sur le sentier de randonnée / sur autorisation uniquement pour le reste du site
Mollusques
29
Orthoptères
15
Papillons de jours
37
Papillons de nuit
95
Coléoptères
191
Arachnofaune
77
Champignons
34
Description
Les Monts d’Elnes et de Wavrans-sur-l’Aa
représentent la partie méridionale du promontoire
crayeux au pied duquel serpente l’Aa à partir
de Remilly-Wirquin. Milieu aux pentes abruptes
couvertes d’une mosaïque de pelouses voilées de
genévriers et d’arbustes divers, ils constituent un
remarquable complexe paysager.
De grandes formations herbeuses pâturées ou
abandonnées piquetées de genévriers côtoient
ainsi les fourrés et boisements calcicoles, témoins
de la déprise agricole dont font l’objet la plupart
des coteaux, mais aussi les carrières ou grottes,
témoins de l’exploitation de la craie et de la marne.
Cet ensemble de milieux constitue un des noyaux
majeurs d’extension de la race « artésienne »
des pelouses marnicoles du Parnassio palustrisThymetum praecocis et peut ainsi être considéré
comme exemplaire et représentatif, même
si certains éléments n’en présentent plus
aujourd’hui toutes les caractéristiques floristiques.
Actuellement les pelouses calcicoles ou habitats
associés couvrent 14 ha du site.
Epipactis brun rouge
* Nombre d’espèces recensées. Données 2005-2010
(attention, ensemble du périmètre RNN)
**(milieux boisés inclus)
Spécificité écologique/espèces patrimoniales à prendre en compte :
-P
elouse marnicole du Parnassio palustris-Thymetum praecocis, pelouse mésophile de
l’Avenulo pratensis- Festucetum lemanii, ourlet du Bunio bulbocastani-Brachypodietum
pinnati...)
-P
résence d’espèces végétales à très fort enjeu patrimonial en région voire national (Galium
fleuroti, Epipactis atrorubens, Ophrys sphegodes araneola, Aceras anthropophorum,
Spiranthes spiralis...)
- Seule station régionale de Decticus verrucivorus
-D
iversité lépidoptérique intéressante (Spialia sertorius, Thymelicus acteon, Erynnis
tages, Cupido minimus, etc...)
Problématique de gestion
- Forte dynamique d’ourlification et d’embroussaillement en 2005;
- Différents usages à concilier et fréquentation parfois importante (randonnée).
56
Fiches d’expériences
Historique du site
L’occupation des coteaux de Wavrans et Elnes a débuté à l’époque du Paléolithique avec
l’implantation de villages préhistoriques au sommet du Mont Carrière. Il subsiste à cet
endroit des vestiges sous forme de « mardelles » qui sont des excavations profondes de 3
à 4 mètres correspondant au fond des huttes.
Les coteaux ont été exploités ensuite par le pâturage. Certaines zones (sommets et pentes
plus douces) ont été épisodiquement cultivées comme en témoigne ici et là, la persistance
de plantes messicoles dans les pelouses.
Il faut attendre le milieu du XIXème pour que les écrits mentionnent des pratiques agricoles
sur les coteaux : pour Elnes, un premier texte relate en 1898 l’existence de six gardiens de
vaches et de chèvres (…) qui surveillaient leurs troupeaux paissant sur les monts à la belle
saison... Les derniers moutonniers de l’entre-deux guerres faisaient paître des troupeaux
de 30 à 60 brebis.
Pendant la Seconde Guerre Mondiale, un projet de création de base V1 a été défini en bas
du Mont Carrière. Ce début d’aménagement explique l’importance des bombardements de
la Montagne et la présence de cratères encore visbles.
En 1952, à la demande de la commune de Wavrans, les Eaux et Forêts réalisent une
plantation de Pin noir d’Autriche au sommet du Mont Carrière sur une superficie de 8 ha.
Pour la plupart abandonnées depuis, les pelouses se densifient progressivement ce qui
conduit au piquetage progressif des versants à partir des années 1960 puis à la colonisation
arbustive à partir des années 1980 (aux Choux loups, Mont d’Elnes...).
Premières opérations
Dès 1984, une première expérimentation de restauration de la pelouse calcicole d’Elnes et
Wavrans a été réalisée par le Parc naturel régional. Les résultats techniques ne permirent
pas de poursuivre dans cette voie.
En 1989, après une réflexion entre la commune de Wavrans-sur-l’Aa et le PNR des Caps
et Marais d’Opale en octobre 1990, 15 moutons Scottish Black Face pâturent les pentes du
Mont Carrière. Suite à une forte mortalité, décision est prise de ne plus laisser le troupeau
de moutons paître toute l’année sur le site et de ne plus laisser d’animaux reproducteurs.
En 2005, le Conservatoire d’espaces naturels se voit confier la gestion de ce coteau. Un
pâturage extensif a alors été mis en place en rotation avec un troupeau de 60 moutons
boulonnais appartenant à un éleveur local. Le site (10,9 ha) est divisé en 5 parcs de pâturage
(de taille allant de 0,5 à 3 ha), ce qui permet de mieux adapter la pression de pâturage
aux enjeux naturalistes identifiés sur le site (orchidées mais également orthoptères et
lépidoptères).
En parallèle, quelques opérations de débroussaillage et de fauche sont effectuées au
niveau des pelouses marnicoles (chantiers de bénévoles et garde-technicien).
La gestion des écotones forestiers avec la création de layons sur le boisement du Mont
Carrière revêt également un caractère important pour la faune du site (lépidoptères avifaune).
Pression de pâturage : 0,25 à 0,4 UGB/ha/an en phase de restauration - 0,2 à 0,3 UGB/Ha/
an en phase courante d’entretien.
Résultats des opérations de gestion
L’impact du pâturage annuel par les Scottish Black Face sur la végétation a été évalué par
des suivis phytosociologiques par le Conservatoire Botanique National de Bailleul/ Centre
Régional de Phytosociologie en parallèle à un suivi sanitaire des moutons.
L’étude parallèle de la végétation montre des signes d’évolution positifs depuis la mise en
place du pâturage avec l’ouverture générale des ourlets avec, certes, certaines modulations
suivant les parcs de pâturage. L’évolution de la végétation est clairement visible avec
l’apparition de mosaïques au sein des brachypodiaies et la tonte des pelouses avec une
diversification des habitats.
A partir de 2005, la connaissance naturaliste du site s’affine notamment en ce qui concerne
le volet faune. La prise en compte de certains éléments patrimoniaux comme le Dectique
verrucivore ou les lépidoptères d’une manière générale, a conduit le gestionnaire à
favoriser la mosaïque d’habitats sur coteaux plutôt qu’une structure homogène. Les 5
années de «restauration» où les pressions instantanées de pâturage ont été fortes, mais
appliquées sur des laps de temps courts, ont permis l’installation d’une mosaïque calcicole
particulièrement intéressante pour la flore comme la faune.
Perspectives de gestion
- Poursuite d’un pâturage extensif ovin (phase de gestion après restauration)
-A
ffiner la connaissance naturaliste sur différents groupes sous-prospectés (malacofaune,
bryophytes, avifaune nicheuse...)
-P
oursuivre les débroussaillages localisés dans les secteurs marnicoles
-F
auche exportée tardive alternée des pelouses marnicoles.
Contact : Conservatoire d’espaces naturels du Nord et du Pas-de-Calais
[email protected]
57
Annexes
quelques références
majeures utiles citées dans
le guide ou complémentaires
pour approfondir le sujet
58
Annexes
Kent / Grande-Bretagne
Kent Downs Management Plan 2009
Kent Downs Land Managers Pack
Natural England’s website regarding landscape character areas
Kent County Council (2004) Calcareous Grassland’ fact sheet produced
Kent County Council (2007) ‘BRANCH: Creating Networks for Nature in Kent
Parliamentary Office of Science and Technology (2011) ‘Evidence-based Conservation
Cameron, R. A. D. & Morgan-Huws, D. I. 1975. Snail faunas in the early stages of a chalk
grassland succession. Biological Journal of the Linnean Society, 7: 215-229.
Best practice guidance
Dhainne F., 1998 - Opération de reconstitution de pelouses calcicoles sur la 3ème section de la
rocade de Saint-Omer (62). PNR, DDE p. 50.
Dutoit T. & Alard D., 1996 - Les pelouses du Nord-Ouest de l’Europe (Brometelia recti Br.Bl.
1936) : analyse bibliographique. Ecologie, t. 27 (1) p. 5 à 34.
Dutoit T. & Alard D., 1996 - Gestion des pelouses calcicoles : conservation des habitats ou des
insectes ? Insectes n°101. Université de Rouen p 11- 14.
Fracchia E., 1997 - Etude d’une population de Vipères péliale sur le Mont de Guemy. Inventaire
des autres populations présentes dans le secteur audomarois du Parc. Université de Corse.
CNRS de Chizé. Parc naturel régional de l’Audomarois.
Beach sustainability and biodiversity on eastern channel coasts – intern report of the
beaches at risk (BAR) Project , 2005 Ineterreg III p. 46.
Géhu J.M., Géhu-Franck, J., Scoppola A. 1984 Les pelouses crayeuses du Boulonnais et de
l’Artois (Nord de la France). 1 : analyse phytosociologique, écologique et dynamique. Colloques
phytosociologiques XI. Les pelouses calcaires, Strasbourg 1982. Vaduz p. 37-64.
Nord de la France / France
GON, 2009 – Synthèse et analyse des données faune du périmètre d’étude pour la révision de la
Charte du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale p. 49.
Agreil C., 2003 – Pâturage et conservation des milieux naturels. Une approche fonctionnelle
visant à qualifier les aliments à partir de l’analyse du comportement d’ingestion chez les brebis.
Thèse de doctorat INA Paris-grignon. INRA Systèmes agraires et développement.
GON, 2011 - Etat des lieux de la répartition du Damier de la Succise Euphydryas aurinia
(Rottemburg, 1775) sur le territoire du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale p. 15.
Agreil C, Meuret M. & Vincent M., 2004 – Grenouille : une méthode pour gérer les ressources
alimentaires pour des ovins sur milieux embroussaillés Fourrages p. 180, 467-481.
Orhant G. 1998 - Etude entomologique. Lépidoptères. Réserve Naturelle Volontaire du Molinet
(Samer, Pas-de-Calais). PNR GDEAM p. 67 Etude scientifique Molinet VRAI.
Blondel, C. 2009 – Diagnostic et évaluation de la flore et des habitats naturels du territoire de
révision de la Charte du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. CRP/CBNBL p. 134.
Parc naturel régional, 2007. Les pelouses calcicoles un patrimoine naturel méconnu à préserver
p. 24.
Boullet V.,1986 - Les pelouses calcicoles (Festuco-Brometea) du domaine atlantique frannçais
au nord de la Gironde et du Lot. Essai de synthèse phytosociologique. Thèse, Lille. CRP/CBNBL
p. 333.
PNRCMO, 2006 - La prise en compte de l’environnement de la conception à la réalisation des
déviations des RN 42 et 43. Recueil d’expériences du Parc sur les mesures prises dans le cadre
des déviations des RN 42 (Le Plouy-Colembert) et RN 43 (Tilques) p. 40.
Brasseur S., 2007 - Impacts des traitements prophylactiques sur les espaces déintérêt
écologique majeur du Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale. ISA Lille p. 59.
PNRCMO, 2005 - Plan d’actions pelouses calcicoles 2005-2010 p. 45.
Carré L., 2006 - Histoire des coteaux calcaires du Pays de Licques à travers l ’exploitation
pastorale. A la découverte du pays des « herbes tremblantes ». CBNL RN43
Coll., 1996 - Les pelouses calcicoles en Région wallonne. Entente Nationale pour la Protection
de la Nature p. 68.
Cucherat X., 2010 – Inventaire de la malacofaune de 7 pelouses crayeuses. Parc naturel régional
des Caps et Marais d’Opale p. 50.
Conservatoire des sites Naturels du Nord - Pas de Calais, 2001 - Atlas des pelouses sèches.
Robaszynski F. & Guyétant G., 2009. Des roches aux paysages dans le Nord - Pas de Calais
p. 151.
Szwab A., 2000 - Etude de la production en baie du peuplement de Génévrier commun
(Juniperus communis L.) du site d’Elnes-Wavran (62) dans la prespective d’une récolte à des
fins économiques. CBNBL p. 88.
Toussaint B., Choisnet G. & Boullet V., 1995 - Bases typologiques et patrimoniales végétales
pour la mise en place d’un programme agri-environnementale sur les coteaux calcaires de
l’Audomarois (Pas-de-Calais). PNR CRP/CBNBL p. 172.
59
Annexes
Présentation des outils
et des structures
Présentation des outils réglementaires et techniques
Natura 2000
Natura 2000 est le réseau européen des sites naturels créé en vertu de la Directive Habitats
et Oiseaux. Ce réseau est composé de Zones Spéciales de Conservation (ZSC) et de Zones
de Protection Spéciales (ZPS).
Toutes les ZSC terrestres en Angleterre sont également des sites d’intérêt scientifique
spécial (SSSIs).
RNN Réserve naturelle nationale
Elles ont pour objectif d’assurer la conservation d’éléments du milieu naturel d’intérêt
national ou la mise en œuvre d’une réglementation communautaire ou d’une obligation
résultant d’une convention internationale.
La décision de classement d’une Réserve naturelle nationale est prononcée, par décret
ministériel.
RNR Réserve naturelle régionale
Le classement relève du Conseil régional. Né d’une démarche volontaire et partenariale
du propriétaire public ou privé, le classement d’un site en Réserve naturelle régionale est
l’aboutissement d’un processus scientifique et participatif. Le classement du site se fait
par délibération du Conseil régional pour 10 ans minimum, reconductible. Le gestionnaire
designé est chargé d’élaborer un plan de gestion, soumis pour avis au CSRPN et au comité
consultatif, et pour approbation au Conseil régional.
APB Arrêté de protection de biotope
Les arrêtés de protection de biotope sont des aires protégées à caractère réglementaire, qui
ont pour objectif de prévenir, par des mesures réglementaires spécifiques de préservation
de leurs biotopes, la disparition d’espèces protégées.
L’initiative de la préservation des biotopes appartient à l’Etat sous la responsabilité du
préfet. Les inventaires scientifiques servent de base à la définition des projets.
60
ZNIEFF Zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique
Les ZNIEFF ont pour objectif d’identifier et de décrire des secteurs du territoire
particulièrement intéressants sur le plan écologique, participant au maintien des grands
équilibres naturels ou constituant le milieu de vie d’espèces animales et végétales rares,
caractéristiques du patrimoine naturel régional.
L’inventaire des ZNIEFF est un programme initié par le ministère en charge de
l’environnement et lancé en 1982 par le Muséum national d’histoire naturelle. Une
première version de l’inventaire régional a été diffusée en 1994. La mise à jour a été
affectuée en 2010.
Les ZNIEFF n’ont pas de portée réglementaire directe : elles ont le caractère d’un
inventaire scientifique.
Areas of Outstanding Natural Beauty (AONBs) / Zones d’une beauté naturelle
exceptionnelle (AONBs)
L’objectif principal du label AONB est de préserver la beauté naturelle, qui inclut le
patrimoine naturel et le patrimoine culturel ainsi que des concepts plus conventionnels
de notion de paysage. Il est tenu compte de la nécessité de préserver l’agriculture, la
sylviculture et d’autres activités rurales ainsi que les besoins économiques et sociaux
des communautés locales. Les AONBs ont un statut équivalent à celui des parcs
nationaux anglais en ce qui concerne la conservation.
Réserves Naturelles Locales (Angleterre)
Sous le régime du National Parks and Access to the Countryside Act 1949 (parcs
nationaux et accès à la Campagne- Décret 1949), les RNL peuvent être désignées par les
autorités locales après consultation de Natural England. Les RNL ainsi nommées sont
gérées afin de préserver la nature, d’offrir des possibilités de recherche et d’éducation
et doivent être prises en considération en matière de planification.
Sites d’intérêt scientifique particulier (SSSI) (Angleterre, Ecosse et Pays de Galles)
Les (SSSI) créés depuis 1949 offrent une protection légale pour la préservation de
la flore, de la faune, ou des caractéristiques géologiques du Royaume-Uni. Ces sites
sont également utilisés pour étayer d’autres projets nationaux et internationaux de
conservation de la nature.
Les SSSI sont juridiquement protégés dans le cadre du Wildlife and Countryside Act de
1981,( Faune sauvage et Campagne) telle que modifié par le Countryside and Rights of
Way (CROW) Act 2000 (Campagne et droits de passage ) et le Natural Environment and
Annexes
Rural Communities (NERC) Act 2006 (environnement naturel et communautés rurales
(NERC) Décret 2006). Le consentement de Natural England doit être demandé avant
d’entreprendre de nombreuses activités, telles que le débroussaillage ou l’utilisation
d’herbicide sur une SSSI. Tout dommage causé à l’une des caractéristiques de la SSSI,
sans consentement préalable peut entraîner des poursuites pénales.
National Nature Reserves (NNRs) / Réserves Naturelles Nationales
Natural England est l’organe habilité à nominer les NNRs en Angleterre sous l’égide du
National Parks and Access to the Countryside Act 1949 et du Wildlife and Countryside
Act 1981(Parcs nationaux et Accès à la Campagne loi de 1949 et Décret Flore sauvage
et Campagne 1981). Ces réserves résultent d’une sélection des meilleurs SSSI
d’Angleterre, c’est cet aspect sous-jacent de leur dénomination qui donne aux NNRs
leur solide protection juridique. La majorité d’entre eux ont également des nominations
européennes de conservation de la nature.
Les Parcs ruraux
En Angleterre et au Pays de Galles, les parcs ruraux sont statutairement déclarés
tels et gérés par les autorités locales sous l’égide du Countryside Act 1968. Ils sont
principalement destinés aux activités récréatives et aux loisirs, à proximité des centres
de population et ne possèdent pas nécessairement d’importance pour la conservation
de la nature. Néanmoins, nombreux sont ceux constitués d’habitats semi-naturels qui
forment un précieux réseau d’espaces où les activités récréatives et l’environnement
naturel coexistent.
Terrains d’accès libre
Selon la Loi Countryside and Rights of Way Act 2000 (CROW), (Campagne et droits de
passage 2000 (CROW), le public peut se promener librement sur les zones cartographiées
en montagne, dans les landes, la bruyère, les collines et les vallons désignés terres
communales, sans avoir à s’en tenir aux chemins.
Scheduled Ancient Monument (SAM) (Monument historique)
Cette nomination s’applique aux sites bien plus pour leur intérêt historique que pour
celui de la biodiversité, ces sites sont désignés et protégés par Ancient Monuments and
Arcaelogical Areas Act (1979) (monuments anciens et loi sur les zones archéologiques
(1979)). La désignation peut cependant être utilisée afin de protéger les caractéristiques
du paysage et la biodiversité lorsque cela comprend également une caractéristique
historique du site.
Le consentement doit être demandé à English Heritage (Patrimoine Anglais) avant de
mettre en place certaines opérations comme poser des clôtures.
Green village
Les espaces verts publics des villages sont désignés en vertu de l’application du Commons
Registration Act (1965). Leur affectation en tant qu’espace public libre relève bien plus
de leur importance culturelle que de la biodiversité. Cette dénomination comporte de
nombreuses restrictions sur la façon dont les terres peuvent être utilisées.
DENOMINATIONS NON STATUTAIRES
Littoral heritage
Un Littoral patrimonial est une section côtière de plus d’un mile de long, peu aménagée,
qui présente des caractéristiques naturelles d’un intérêt particulier. La dénomination se
fait d’un commun accord entre les autorités locales et Natural England sous forme d’aides
apportées aux autorités locales dans la planification et la gestion de leurs côtes.
Local Wildlife Site
Les autorités locales, pour une région donnée peuvent désigner certains sites comme
étant d’intérêt local de conservation. Cette désignation est nécessaire pour que les terrains
soient pris en compte dans la planification des décisions qui peuvent affecter ces sites.
Réserves Naturelles en bordure de routes (RNR)
Ce sont généralement des accords de gestion entre un Wildlife Trust et l’autorité locale de
Voirie. Ces réserves sont choisies là ou elles peuvent raisonnablement être gérées pour la
conservation de la faune, où lorsqu’elles peuvent servir de corridors écologiques.
61
Annexes
Présentation des organismes intervenant dans lE CADRE
DU PROGRAMME LNA sur la région transmanche
Eden 62, Syndicat Mixte, est gestionnaire des terrains acquis par le Conseil Général du
Pas-de-Calais par la TDENS et des terrains acquis par le Conservatoire de l’Espace Littoral
et des Rivages Lacustres. Il réalise et met en œuvre le plan de gestion (entretien, suivi),
assure la surveillance, le suivi scientifique et accueille le public sur les sites. Il entreprend
notamment la restauration du site emblématiques du Blanc-Nez qui comprend près de 400
ha de pelouses calcicoles.
Le Conservatoire des Espaces Naturels du Nord-Pas de Calais est une association loi
1901 à but non lucratif, créée en 1994. Il agit, en partenariat avec les collectivités locales,
les administrations et les associations, pour la préservation consensuelle, la gestion
partenariale et la mise en valeur d’espaces naturels remarquables.
Il agit par voie contractuelle ou foncière en achetant des terrains.
Le conservatoire a édité en 2001, un atlas des pelouses sèches du Nord – Pas de Calais qui
a permis de mettre à jour les enjeux de préservation des pelouses calcicoles.
Le Parc Naturel Régional des Caps et Marais d’Opale est géré par un syndicat mixte qui
regroupe les collectivités locales et des organismes consulaires, au sein d’une assemblée,
le comité syndical, et d’un bureau.
Une des missions du Parc est de veiller à la préservation des milieux naturels et de la
biodiversité du territoire.
Le Parc mène depuis 2004 un plan d’actions réunissant l’ensemble des partenaires
impliqués pour coordonner les outils et moyens de préservation des pelouses calcicoles.
Les Blongios
Association loi 1901, les blongios ont deux objectifs principaux :
- L’organisation et la réalisation de chantiers écologiques volontaires et bénévoles.
Des actions concrètes de gestion sont ainsi menées directement sur les milieux naturels.
C’est la diversité des habitats, de la faune et de la flore qui est recherchée.
-L
a formation de ses membres aux techniques de gestion douce des milieux naturels
et à la découverte de ces milieux... au sein d’un groupe de personnes passionnées ou
simplement sensibilisées à la protection de l’environnement.
62
Valley of Visions Project (VOV)
Valley of Visions est un système de partenariat paysagiste en existence depuis 2007 et
devant aller jusqu’en 2012 dans une zone du Kent connue sous le nom de Medway Gap. Il est
principalement financé par le Heritage Lottery Fund (Fond de loterie nationale) et s’applique
à la zone des Kent Downs Area of Outstanding Natural Beauty (AONB) (Kent Downs de
beauté naturelle exceptionnelle (AONB). Le partenariat travaille sur une variété de projets
locaux, avec les propriétaires fonciers et les groupes locaux afin de préserver le paysage,
la faune et la richesse du patrimoine régional en incitant les diverses communautés à
apprendre, à apprécier et à valoriser leur environnement local.
White Cliffs Countryside Partnership (WCCP)
Le partenariat de White Cliffs Countryside a débuté en 1989 et est l’un des neuf partenariats
de gestion de la campagne qui couvre pour sa part la presque totalité du Kent et de la
région Medway. Le partenariat a été mis en place pour aider à conserver et à améliorer
la côte et la campagne de Douvres et les circonscriptions de Shepway, afin de les rendre
accessibles à tous. Travaillant avec des bénévoles et des propriétaires fonciers, WCCP
entreprend la gestion des habitats naturels et l’amélioration des accès sur une vingtaine de
sites chaque année couvrant de nombreux habitats, y compris sur plus de 300 hectares de
pelouses calcaires. WCCP organise également plus de deux cents activités chaque année
avec les collectivités locales.
Kent Reptiles and Amphibians Group (KRAG)
Ce groupe naturaliste du Kent est un organisme bénévole qui promeut la conservation des
reptiles et des amphibiens dans le Kent. Le KRAG fait partie d’un réseau de 60 groupes
locaux (ou sections) à travers le pays. Une de leurs principales activités est de promouvoir
et d’entreprendre l’étude des espèces afin d’en favoriser une meilleure compréhension et
d’aider à les protéger contre le développement et la mauvaise gestion. Le KRAG fournit
également des informations et des conseils aux gestionnaires de terrain, sensibilise et
offre des outils pédagogiques.
Kent Wildlife Trust (KWT)
Le Kent Wildlife Trust est un organisme caritatif qui a été fondé en 1958 couvrant l’ensemble
du Kent et du Medway. Son objectif principal est de protéger la faune et leurs habitats. KWT
est l’un des 47 Wildlife Trusts opérant à travers le pays. Avec l’aide de bénévoles KWT gère
une grande diversité de milieux naturels dans 60 réserves naturelles. Il travaille également
à l’aménagement du territoire pour aider à protéger la faune face au développement urbain.
KWT mène des projets éducatifs.
Annexes
Natural England
L’objet de Natural England est de protéger et d’améliorer l’environnement naturel
de l’Angleterre et d’encourager les habitants à profiter et à s’impliquer dans leur
environnement. Ils sont responsables devant le Secrétaire d’Etat à l’Environnement, Food
and Rural Affairs (Aliments et affaires rurales). Natural England possède une compétence
étendue et travaille avec des personnes telles que les agriculteurs, les urbanistes, les
planificateurs, les scientifiques, et le public en général sur une série de dispositifs et
d’initiatives. Ils ont un pouvoir coercitif leur permettant de protéger les sites et les espèces.
Plantlife
Plantlife a été formé 1989 et est un organisme national de bienfaisance dont le but est
de préserver les plantes sauvages et leurs habitats. Plantlife réalise des projets de
réintroduction concernant plus de 100 plantes et champignons parmi les plus menacées
au Royaume-Uni. Plantlife gère plus de 1800 ha de réserves naturelles, participe à des
campagnes visant à influencer la politique et la législation, crée des événements et activités
par les populations locales.
Kentish Stour countryside project (KSCP)
Le Partenariat Stour Kentish Campagne a débuté en 1992 et est l’un des neuf partenariats
de gestion campagne qui couvrent le Kent et le Medway. Le KSCP travaille en étroite
collaboration avec les propriétaires terriens et les communautés locales afin de promouvoir
à la fois paysage et conservation de la nature, de développer des possibilités d’accès
appropriés, et d’organiser des campagnes de loisirs informels. Outre la réalisation pratique
de la gestion des sites naturels, l’organisation entreprend également l’étude de la faune et
organise des activités pour les habitants.
Kent Downs Area of Outstanding Natural Beauty (KDAONB)
Le Kent Downs Area of Outstanding Natural Beauty a vu le jour en 1968. Le travail du
KDAONB est de grande envergure. Ses objectifs sont de conserver et valoriser la beauté
naturelle de la région tout en tenant compte des besoins économiques et sociaux des
communautés locales. Leur travail consiste à prodiguer des conseils aux gestionnaires de
terrains et à travailler avec les planificateurs et les développeurs afin de représenter au
mieux l’intérêt du paysage et de la biodiversité.
Plan d’actions pelouses calcicoles
En 2004, le PNR a lancé la réalisation d’un plan stratégique d’actions pour la préservation
des pelouses calcicoles de son territoire qui vise la coordination de l’ensemble des moyens
mobilisables et des structures intervenant sur les différents axes menant à la préservation
du milieu naturel (connaissance, protection, gestion).
Le plan d’actions a été réalisé par un groupe de partenaires réunissant les scientifiques,
les acteurs ruraux et les administrations (DIREN, DDAF, Conseil Régional, Conseil
Général, Eden62, Conservatoire des espaces naturels, Conservatoire botanique national de
Bailleul, Fédération départementale des chasseurs du Pas-de-Calais…). De nombreuses
réalisations ont suivi sa validation.
GLOSSAIRE
Calcicole :
L’adjectif calcicole (dont les racines latines signifient : « qui s’établit dans le calcaire ») qualifie
les espèces ou les végétations qui se rencontrent exclusivement ou préférentiellement sur
les sols riches en calcium.
Etrépage :
Technique de gestion des milieux visant à localement décaisser et exporter le sol sur au
moins 10 à 20 centimètres d’épaisseur, pour volontairement l’appauvrir afin de favoriser
les espèces pionnières.
Messicoles :
Plantes annuelles à germination préférentiellement hivernale habitant dans les moissons
tels que les coquelicots, les matricaires, la Nielle des blés et la Centaurée bleuet.
Phytosociologie :
La phytosociologie est la discipline botanique qui étudie les communautés végétales, en se
basant sur des listes floristiques les plus exhaustives possibles. Elle est l’une des branches
de l’étude de la végétation.
La phytosociologie décrit les relations spatio-temporelles entre végétaux.
Prophylaxie :
Une prophylaxie désigne le processus actif ou passif ayant pour but de prévenir l’apparition
ou la propagation d’une maladie.
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P A R C
N A T U R E L
R É G I O N A L
D E S
C A P S
E T
M A R A I S
D ’ O P A L E
Les 152 communes du Parc
Acquin-Westbécourt
Affringues
Alembon
Alincthun
Alquines
Ambleteuse
Andres
Arques
Audembert
Audinghen
Audrehem
Audresselles
Baincthun
Bainghen
Balinghem
Bayenghem-les-Seninghem
Bayenghem-lès-Éperlecques
Bazinghen
Bellebrune
Belle-et-Houllefort
Beuvrequen
Blendecques
Bléquin
Boisdinghem
Bonningues-lès-Ardres
Bouquehault
Bournonville
Boursin
Bouvelinghem
Brunembert
Caffiers
Campagne-lès-Guines
Campagne-les-Wardrecques
Carly
Clairmarais
Clerques
Cléty
Colembert
Condette
Conteville-lès-Boulogne
Coulomby
Courset
Crémarest
Dannes
Desvres
Dohem
Doudeauville
Echinghen
Elnes
Eperlecques
Equihen-Plage
Escalles
Escœuilles
Esquerdes
Ferques
Fiennes
Ce guide a été conçu grâce au soutien de :
Guînes
Halinghen
Hallines
Hardinghen
Haut-Loquin
Helfaut
Henneveux
Herbinghen
Hermelinghen
Hervelinghen
Hesdigneul-les-Boulogne
Hesdin-l’Abbé
Hocquinghen
Houlle
Isques
Journy
La Capelle-les-Boulogne
Lacres
Landrethun-le-Nord
Landrethun-lès-Ardres
Le Wast
Ledinghem
Leubringhen
Leulinghem
Leulinghen-Bernes
Licques
Longfossé
Longuenesse
Longueville
Lottinghen
Lumbres
Maninghen-Henne
Marquise
Menneville
Mentque-Nortbécourt
Moringhem
Moulle
Nabringhen
Nesles
Neufchâtel-Hardelot
Nielles-lès-Bléquin
Nordausques
Nort-Leulinghem
Offrethun
Ouve-Wirquin
Pernes-lès-Boulogne
Pihem
Pittefaux
Polincove
Quelmes
Quercamps
Quesques
Questrecques
Rebergues
Recques-sur-Hem
Remilly-Wirquin
Réty
Rinxent
Rodelinghem
Ruminghem
Saint-Etienne-au-Mont
Saint-Inglevert
Saint-Martin-au-Laërt
Saint-Martin-Choquel
Saint-Omer
Salperwick
Samer
Sangatte
Sanghen
Selles
Seninghem
Senlecques
Serques
Setques
Surques
Tardinghen
Tatinghem
Tilques
Tingry
Tournehem-sur-la-Hem
Vaudringhem
Verlincthun
Vieil-Moutier
Wacquinghen
Wavrans-sur-l’Aa
Wierre-au-Bois
Wierre-Effroy
Wimereux
Wimille
Wirwignes
Wismes
Wisques
Wissant
Wizernes
Zouafques
Zudausques
Les six
communes
associées
Ardres
Saint-Momelin
Nieurlet
Noordpeene
Peuplingues
Watten
Les partenaires du projet
interreg LNA
Les Blongios - la nature en chantier
NNCM - Association Nord Nature Chico Mendès
CEN - Conservatoire des Espaces Naturels du
Nord - Pas de Calais
FLST-ICL - F
aculté Libre des Sciences et des Techniques Institut Catholique de Lille
CRPF - Centre régional de la Propriété Forestière
ENRx - Espaces Naturels Régionaux
KDAONB - Kent Downs Area of Outstanding Natural Beauty
MVCP - Medway Valley Countryside Partnership
KSCP - Kentish Stour Countryside Project
VOV - Valley of Vision Landscape Partnership
Woodland Trust
Forestry Commission
WCCP - White Cliff Countryside Project
BTCV - British Trust Conservation Volunteers
KRAG - Kent Reptilian and Amphibian Group
Plantilife
KWT - Kent Wildlife Trust
Le Parc naturel régional des Caps et Marais d’Opale est une création
du Conseil régional Nord-Pas de Calais avec la coopération du Conseil
général du Pas-de-Calais, et la participation de l’État, des organismes
consulaires, des intercommunalités et des communes adhérentes.
Adresse postale : BP 22 – 62142 Colembert
Tél. 03 21 87 90 90 - [email protected] – www.parc-opale.fr
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