Chaire d`études sur les écosystèmes urbains

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Environnement et énergie: faut-il choisir ?
ou désormais…
Produire de l’énergie socialement acceptable,
écologiquement défendable et économiquement rentable
Laurent Lepage,
Titulaire de la Chaire d’études sur les écosystèmes urbains
Institut des sciences de l’environnement - UQÀM
Les conférences La Presse / Radio-Canada - 1er décembre 2004
Chaire d’études sur les
écosystèmes urbains
De la protection de l’environnement au
développement durable…le modèle québécois
• D’un État « garde-champêtre » à un État
« naturaliste et éducateur »…« ingénieur-social »
• Du réglementaire…à la construction de
compromis
• L’évolution des référentiels depuis trente ans
normatif, écosystémique, intégré
• Implications des citoyens, nouveaux partenariats
• L’environnement, lieu d’invention de nouvelles
formes de gouvernance, d’action publique
Chaire d’études sur les écosystèmes urbains
Représentations de l’action publique
environnementale au Québec ( données d’enquête,
Lepage et al, 2003 )
Action publique
souhaitée
Perceptions des
problèmes
Instruments d’action
Réglementaire (’70’80 )
Pollution
Réglementation,
normes
Écosystémique (’80’90..)
Pressions sur les
écosystèmes
Science, connaissances
scientifiques,
éducation relative à
l’environnement
Intégrée, concertée
(’00..)
Gestion durable de
l’environnement,
coordination inter-org.
Implication des
acteurs,
responsabilisation,
négociation en amont
Développement durable…
• Un développement qui répond aux besoins du
présent sans compromettre la capacité des
générations futurs de répondre aux leurs ( CMDE ’88 )
• Harmonie entre êtres humains et entre les êtres
humains et la nature
• Concilier trois pôles: l’action économique, l’équité
sociale et l’intégrité des écosystèmes
• …idée de compromis, de nouvelle formes d’action
publique, de participation.
Chaire d’études sur les écosystèmes urbains
Énergie et environnement
- Depuis la fin des années 1970, la société
québécoise s’est donné des instruments – la Loi sur
la qualité de l’environnement, le Bureau
d’audiences publiques sur l’environnement.
- En parallèle, la Société Hydro-Québec a
développé des compétences, mis en place des
services techniques qui ont pour fonction de tenir
compte des enjeux environnementaux dans le
développement des projets.
- Mais aujourd’hui, comme hier, une difficile
conciliation des trois pôles du développement
durable
Chaire d’études sur les écosystèmes urbains
Des temps forts du développement énergétique au
Québec - la difficile rencontre des trois pôles
• Au tournant des années 1900, la production
d’énergie est une opportunité d’affaire, les sites
appropriés sont la propriété d’entreprises. Grands
profit, proximité des marchés, marché captif…
• Ce système se transforme graduellement avec la
création d’Hydro-Québec en 1944 – prise des
actifs de la Montréal Light, Heat and Power au
nom de l’équité sociale.
Chaire d’études sur les écosystèmes urbains
Fin des années 1950 aux années 1970….
Le complexe hydroélectrique ManicOutardes
• Ressource abondante pour la collectivité québécoise
développement économique ( emplois, richesse
collective, modernisation )
• Décision publique, Gouvernement du Québec – HydroQuébec, développement de l’expertise québécoise
Chaire d’études sur les écosystèmes urbains
Années 1970…
Ouvrage sur la rivière Jacques-Cartier
• Vive opposition en 1973 à une station de
pompage sur un site patrimonial. Les premiers
« environnementalistes – conservationistes »,
bien organisés, font retirer le projet.
• Création d’une direction « Environnement » chez
HQ, développement de l’expertise en évaluation
environnmentales
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Années 1970…
Le territoire de la Baie James
•
Projet du siècle, territoire d’une affirmation nationale,
•
Ressource tirée d’un milieu de vie, d’un territoire naturel
habité
( levier économique, emplois, impacts
environnementaux et sociaux, partage d’un territoire
avec les autochtones )
Négociations, Accords de la Baie James et du NordQuébécois – mise en place de dispositifs de concertation
en ce qui concerne l’utilisation du teritoire et de ses
ressources. Les enjeux d’équité sociale, de
développement culturel, économique et de la protection
de l’environnement sont « pris » en compte.
•
Années 1980 - 1994
Le projet Grande-Baleine
• Répondre à l’accroissement des besoins d’énergie des
québécois, emplois, retombées régionales ( impacts
biophysiques, santé humaine et sociaux,
compensations, politique énergétique du Québec,
internationalisation de la controverse )
• Audiences publiques – commissions mixtes,
formalisation du processus d’évaluation
environnementale. Développement organisationnel
chez Hydro-Québec ( secteur environnement,
communication ) plutôt axé sur la « controverse ».
Chaire d’études sur les écosystèmes urbains
Grande Baleine….
Abandon des raisons « économiques », alors que les
dimensions sociales, environnementales et politiques
n’étaient pas résolues pour autant. Les enjeux
environnementaux ont été longuement et
minutieusement étudiés - plusieurs centaines de
millions d’études des impacts environnementaux mais le méga-projet est jugé inacceptable par les
populations locales et ailleurs…
Années 2000…
Projet du Suroît
Sécurité du réseau et de l’approvisionnement, retombées
économiques régionales, intégration horizontale de la
filière…
- Avis du Bureau d’audiences publiques sur
l’environnement et la multiplication des enjeux : GES,
Kyoto, fiscalité municipale, les effets sur l’eau et la
santé, la faune et la flore, usages du territoire, politique
énergétique…durable
- Le projet du Suroît a été abandonné pour des raisons de
pluviométrie, et politique ( selon l’interlocuteur…)
Chaire d’études sur les écosystèmes urbains
Enjeux et défis…réponse à la complexité
• Comment satisafaire les besoins énergétiques
d’aujourd’hui et de demain sans compromettre les
ressources naturelles et l’environnement, la cohésion
sociale, l’économie ?
• Réduire l’effet de serre, miser sur les ressources
renouvelables, ménager les écosystèmes, favoriser les
économies d’énergie…
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Enjeux et défis…réponse à la complexité
• La mise en place d’une nouvelle gouvernance
environnementale
• L’ouverture à l’expérimentation sociale
• Entre démocratie représentative et démocratie
délibérative
• Évaluation en amont des plans, politiques,
programmes selon le référentiel du développement
durable ( sustainable appraisal )
• Développement institutionnel ( BAPE ? )
Chaire d’études sur les écosystèmes urbains
Conclusion
•
Nous maîtrisons assez bien les évaluations environnementales,
les études d’impacts. En revanche, nous n’avons pas les outils
institutionnels pour évaluer la « durabilité » des programmes, des
plans, d’une politique énergétique ( Commission parlementaire,
BAPE, Régie de l’énergie ? )
•
La problématique du développement durable se pose en amont.,
dans le contexte de l’élaboration des plans, des politiques et des
programmes…non plus à l’échelle des projets spécifiques. Les
trois composantes du développement durable - acceptabilité
sociale, écologiquement défendable et économiquement
profitable… appèlent des innovations en matière d’action
publique qui débordent le recours conventionnel aux instrument
économique et juridique…et la participation publique
• de situations « ad hoc » autour de l’évaluation des impacts d’un projet
on doit passer au dialogue permanent sur la gestion du territoire et à la
concertation en amont des politiques et des plans…
• la concertation en amont, animée par les « citoyens, les groupes, les
experts », mais aussi d’officiels doivent participer au lieux de
délibération…compte tenu de la nature des problématiques..gestion de
risques, conflits d’usage, incertitudes, éthique….
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