Compte tenu du niveau d’émissions de CO2 relativement
bas qui est déjà le sien, la France peut se donner le temps de
maîtriser le rythme de développement de nouvelles lières
énergétiques et mûrir une stratégie industrielle globale, gage
de réussite de la transition énergétique.
L’énergie, notamment électrique, est l’un des moteurs de la
croissance. Aujourd’hui, les modes de vie et les processus
industriels ont basculé dans une économie de plus en plus
numérique, ce qui donne à l’électricité une place-clé dans le
renouveau industriel.
L’électricité est un point d’appui important de la compétiti-
vité du pays, grâce notamment à son prix relativement bas
par rapport à ses voisins, et grâce à la qualité de sa fourni-
ture. Ces éléments sont des facteurs-clés pour l’attractivité
CONTRIBUER À LA RELANCE INDUSTRIELLE ET ÉCONOMIQUE DE LA FRANCE
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Les enjeux majeurs des décennies à venir pour le secteur de l’énergie sont ceux de la lutte contre le changement clima-
tique et de la performance économique (compétitivité et dynamisme industriel). Ils donnent donc le cap de la transition
énergétique. Celle-ci doit répondre à ces dés en visant l’instauration d’un modèle de développement « bas carbone » qui
minimise les émissions de gaz à eet de serre, qui soit un facteur de compétitivité de l’économie, et qui contribue à la renais-
sance industrielle nationale. L’électricité peut y apporter un concours signicatif. Un engagement ferme de la France et de
l’Union européenne dans cette direction serait un symbole fort à la veille de la tenue, en France, en 2015, de la conférence
internationale sur le climat (COP 21).
DÉPLOYER UNE STRATÉGIE « BAS CARBONE » POUR GUIDER LA POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE
POUR UNE STRATÉGIE BAS-CARBONE,
UNE RENAISSANCE INDUSTRIELLE
DANS UNE EUROPE PLUS SOLIDAIRE
Limiter les émissions de gaz à eet de serre est l’enjeu priori-
taire de la lutte contre le changement climatique. La France,
dont l’intensité carbone* est en amélioration depuis plus de
20 ans, est aujourd’hui performante en termes d’émissions
de CO2 pour la production d’électricité. Cette performance
doit être préservée et confortée.
Favoriser l’électricité décarbonée, en privilégiant le recours
aux sources de production pas ou peu carbonées les plus
compétitives, c’est permettre aux consommateurs de conti-
nuer à bénécier d’un prix de l’électricité compétitif et
contribuer à l’attractivité de la France.
Cette stratégie repose sur deux leviers : la promotion des
usages des énergies décarbonées et le renforcement du parc
de production électrique pas ou faiblement émetteur de CO2.
• Premier levier : la diminution des consomma-
tions des énergies les plus carbonées et en particu-
lier celle de pétrole, qui représente 42 % de la consomma-
tion globale d’énergie pour 59 % des émissions de CO2 en
France.
Pour réduire ses émissions, la France doit transférer massive-
ment les usages actuels du oul et du pétrole dans le bâtiment
et les transports routiers vers l’électricité « bas carbone » et
le gaz, nettement moins émetteurs de CO2. Pour ce faire,
le signal carbone doit être placé au cœur de la politique
énergétique et devenir un critère central pour orienter
les consommateurs vers les choix « bas carbone » les plus
ecaces économiquement.
• Deuxième levier : la pérennisation et le renfor-
cement du caractère peu carboné de la production
d’électricité. Le parc français, composé pour 90 % de nu-
cléaire et d’EnR, est en eet un atout fort de la France et sa per-
formance en termes d’émissions de CO2 doit être consolidée.
L’évolution de la consommation d’électricité (croissance
économique et démographique, nouveaux usages, réorien-
tation des consommations) va créer un espace de dévelop-
pement pour les EnR électriques, tout en maintenant un
parc nucléaire dont la part relative dans le mix de produc-
tion électrique décroîtra naturellement.
Le développement de technologies performantes dans le
stockage ou dans les réseaux constituera un atout pour
accompagner ces mutations.
Cette évolution du mix de production électrique devra
s’accomplir avec le souci de la performance économique
et être donc guidée par une logique coûts/bénéces. Ainsi,
intégrer ecacement les EnR à un rythme tenant compte
au plus tôt des besoins du marché et capitaliser sur les
moyens existants économiquement performants évitera
des surcoûts et permettra de faire perdurer la compétitivité
relative de la France en matière de prix de l’électricité.
Dans un contexte général de hausse du prix des énergies, il est
souhaitable par ailleurs de renforcer la lutte contre la précarité
énergétique à travers des dispositifs spéciques, à la fois pour
accompagner les ménages pour le paiement de leurs factures
d’énergie, mais aussi pour soutenir les eorts d’amélioration
de la performance énergétique de leur logement.
EN SYNTHÈSE