6ORIENTATIONS
POUR RÉUSSIR LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE
SOMMAIRE
En synthèse
Pour une stratégie bas-carbone, une Renaissance industrielle dans une Europe plus solidaire
Orientation 1
Réduire notre consommation d’énergie fortement carbonée
Orientation 2
Contribuer à une relance de la croissance plus économe en énergie
Orientation 3
Construire le système électrique du futur de manière cohérente
Orientation 4
Promouvoir l’électricité comme un des vecteurs de la renaissance industrielle
Orientation 5
Bâtir une Europe de l’énergie plus efficace
Orientation 6
Compléter l’architecture du marché électrique européen
Glossaire
Sommaire des fiches
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Les * dans le texte renvoient au Glossaire.
Compte tenu du niveau démissions de CO2 relativement
bas qui est déjà le sien, la France peut se donner le temps de
maîtriser le rythme de développement de nouvelles lières
énergétiques et mûrir une stratégie industrielle globale, gage
de réussite de la transition énergétique.
Lénergie, notamment électrique, est lun des moteurs de la
croissance. Aujourdhui, les modes de vie et les processus
industriels ont basculé dans une économie de plus en plus
numérique, ce qui donne à lélectricité une place-clé dans le
renouveau industriel.
Lélectricité est un point dappui important de la compétiti-
vité du pays, grâce notamment à son prix relativement bas
par rapport à ses voisins, et grâce à la qualité de sa fourni-
ture. Ces éléments sont des facteurs-clés pour lattractivité
CONTRIBUER À LA RELANCE INDUSTRIELLE ET ÉCONOMIQUE DE LA FRANCE
2
Les enjeux majeurs des décennies à venir pour le secteur de l’énergie sont ceux de la lutte contre le changement clima-
tique et de la performance économique (compétitivité et dynamisme industriel). Ils donnent donc le cap de la transition
énergétique. Celle-ci doit répondre à ces dés en visant l’instauration d’un modèle de développement « bas carbone » qui
minimise les émissions de gaz à eet de serre, qui soit un facteur de compétitivité de léconomie, et qui contribue à la renais-
sance industrielle nationale. Lélectricité peut y apporter un concours signicatif. Un engagement ferme de la France et de
l’Union européenne dans cette direction serait un symbole fort à la veille de la tenue, en France, en 2015, de la conférence
internationale sur le climat (COP 21).
DÉPLOYER UNE STRATÉGIE « BAS CARBONE » POUR GUIDER LA POLITIQUE ÉNERGÉTIQUE
POUR UNE STRATÉGIE BAS-CARBONE,
UNE RENAISSANCE INDUSTRIELLE
DANS UNE EUROPE PLUS SOLIDAIRE
Limiter les émissions de gaz à eet de serre est lenjeu priori-
taire de la lutte contre le changement climatique. La France,
dont l’intensité carbone* est en amélioration depuis plus de
20 ans, est aujourdhui performante en termes d’émissions
de CO2 pour la production délectricité. Cette performance
doit être préservée et confortée.
Favoriser lélectricité décarbonée, en privilégiant le recours
aux sources de production pas ou peu carbonées les plus
compétitives, c’est permettre aux consommateurs de conti-
nuer à bénécier d’un prix de lélectricité compétitif et
contribuer à lattractivité de la France.
Cette stratégie repose sur deux leviers : la promotion des
usages des énergies décarbonées et le renforcement du parc
de production électrique pas ou faiblement émetteur de CO2.
Premier levier : la diminution des consomma-
tions des énergies les plus carbonées et en particu-
lier celle de pétrole, qui représente 42 % de la consomma-
tion globale dénergie pour 59 % des émissions de CO2 en
France.
Pour réduire ses émissions, la France doit transférer massive-
ment les usages actuels du oul et du pétrole dans le bâtiment
et les transports routiers vers lélectricité « bas carbone » et
le gaz, nettement moins émetteurs de CO2. Pour ce faire,
le signal carbone doit être placé au cœur de la politique
énergétique et devenir un critère central pour orienter
les consommateurs vers les choix « bas carbone » les plus
ecaces économiquement.
Deuxième levier : la pérennisation et le renfor-
cement du caractère peu carboné de la production
d’électricité. Le parc français, composé pour 90 % de nu-
cléaire et d’EnR, est en eet un atout fort de la France et sa per-
formance en termes démissions de CO2 doit être consolidée.
Lévolution de la consommation délectricité (croissance
économique et démographique, nouveaux usages, réorien-
tation des consommations) va créer un espace de dévelop-
pement pour les EnR électriques, tout en maintenant un
parc nucléaire dont la part relative dans le mix de produc-
tion électrique décrtra naturellement.
Le développement de technologies performantes dans le
stockage ou dans les réseaux constituera un atout pour
accompagner ces mutations.
Cette évolution du mix de production électrique devra
saccomplir avec le souci de la performance économique
et être donc guidée par une logique coûts/bénéces. Ainsi,
intégrer ecacement les EnR à un rythme tenant compte
au plus tôt des besoins du marché et capitaliser sur les
moyens existants économiquement performants évitera
des surcoûts et permettra de faire perdurer la compétitivité
relative de la France en matière de prix de lélectricité.
Dans un contexte général de hausse du prix des énergies, il est
souhaitable par ailleurs de renforcer la lutte contre la précarité
énergétique à travers des dispositifs spéciques, à la fois pour
accompagner les ménages pour le paiement de leurs factures
dénergie, mais aussi pour soutenir les eorts d’amélioration
de la performance énergétique de leur logement.
EN SYNTHÈSE
EN
S
Réduire
notre consommation
d’énergie fortement
carbonée
Promouvoir
l’électricité comme un
des vecteurs de
la renaissance
industrielle
Compléter
l’architecture du marché
électrique européen
Bâtir
une Europe de
l’énergie plus
ecace
Construire
le système électrique
du futur de manière
cohérente
Contribuer
à une relance
de la croissance
plus économe
en énergie
Stratégie Bas Carbone
Renaissance Industrielle
Solidarité Européenne
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Comme la France, lEurope doit clarier ses politiques
énergétiques et climatiques en les recentrant sur un objec-
tif CO2 unique. Le cap sur une ambition CO2 forte per-
mettra dorir une meilleure visibilité aux acteurs tout en
leur laissant la exibilité nécessaire sur les moyens pour y
parvenir. Deux enjeux doivent en outre être mis en avant
dans les politiques européennes : le renforcement de la
compétitivité et la garantie de la sécurité dalimentation.
Veiller à la maîtrise des coûts de lélectricité et des factures
des consommateurs est un facteur déterminant pour léco-
nomie, qu’il sagisse de la compétitivité des entreprises ou
du pouvoir dachat des ménages. Cela implique de dénir
les objectifs des politiques publiques de sorte que leur coût
reste maîtrisé et de veiller à privilégier les solutions les plus
performantes économiquement dans un souci decacité de
la dépense engagée.
Si les moyens pour atteindre lobjectif CO2 et les choix en
termes de mix énergétique relèvent de la compétence natio-
nale, l’interdépendance des systèmes électriques est croissante
et les choix de mix ont un impact sur les systèmes électriques
des pays voisins. Le renforcement de la coordination régionale
européenne pour assurer la sécurité dalimentation électrique
savère souhaitable pour mutualiser encore plus ecacement
les coûts au bénéce de la compétitivité du secteur électrique.
Or, l’organisation et le fonctionnement du marché de lélec-
tricité ne délivrent pas aujourd’hui de signaux garantissant
la réalisation des investissements assurant le niveau de
sécurité dalimentation souhaité. Le marché de lélectricité
devra donc être complété par une obligation de capacité
qui donnera cette assurance et qui révèlera la valeur de
cette capacité.
Le marché du carbone devra quant à lui être réformé de ma-
nière à ce qu’il délivre, dans la durée, un prix du CO2 incitatif
pour investir dans les technologies peu émettrices.
CLARIFIER LE RÔLE DE L’EUROPE DE LÉNERGIE
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6 ORIENTATIONS À METTRE EN OEUVRE POUR RÉPONDRE À CES PRIORITÉS
du territoire français et pour les parts de marché de la France
dans les échanges mondiaux.
Toutefois, depuis plusieurs décennies, la France voit dé-
croître le poids du secteur industriel dans son économie.
Lélectricité est un secteur porteur d’innovations qui peut
contribuer à la renaissance industrielle de la France. Une
stratégie industrielle globale est nécessaire pour mettre la
France en situation de faire les meilleurs choix technolo-
giques en 2030-40 an de promouvoir le savoir-faire français
en matière énergétique et de favoriser lémergence de nou-
velles lières industrielles. Des soutiens publics ciblés sur les
technologies « bas carbone » et sur les technologies davenir
prometteuses permettront de structurer des lières pérennes
et de construire une avance technologique durable.
PAR DES TRANSFERTS DUSAGES* : pour réaliser cette
mutation vers une économie « bas carbone », des transferts
d’usages sont indispensables, en complément des eorts
decacité énergétique*. Ils permettent déjà, pour certains
dentre eux, de substituer de lénergie fossile par des éner-
gies moins carbonées, telles que, selon les cas, de lélectricité
bas carbone, des EnR thermiques ou du gaz. Tout comme
dans les années 1970 où, en réponse aux chocs pétroliers, la
France avait instauré une véritable campagne de « chasse au
Gaspi », elle peut aujourdhui promouvoir une politique
volontariste de transferts d’usages, ce que certains pays
comme la Suède ont déjà fait avec succès.
PAR LIDENTIFICATION DES SECTEURS PRIORITAIRES :
cest-à-dire ceux où les actions sont les plus ecaces pour
réduire les émissions de CO2. Un classement des actions
potentielles doit être eectué par ordre de priorité selon
léconomie de CO2 quelles génèrent et, surtout, selon leur
ecacité économique (coût de la tonne de CO2 évitée).
En réalisant un tel classement, la feuille de route pour une
politique de transferts d’usages ambitieuse à moyen terme
se dessine alors clairement. Elle repose principalement sur
deux secteurs : le chauage et le transport.
t Pour le chauage dans le résidentiel et le tertiaire :
cest, à court terme, un gisement important de réduction
de consommation de pétrole, facilement accessible. Le
oul constitue en eet, encore en 2012, la troisième source
dénergie consommée pour le chauage. Les technologies
de substitution dans le bâtiment existent déjà, sont pro-
duites à échelle industrielle, et sont performantes, notam-
ment les dernières générations de pompes à chaleur (PAC).
La disparition rapide de l’usage du oul dans le bâtiment
apparaît ainsi comme laction prioritaire pour réduire la
consommation nale de produits pétroliers en France et les
émissions de CO2 associées.
RÉDUIRE
notre consommation d’énergie
fortement carbonée
PARCE QUE la consommation de produits pétroliers est la
première source démissions de CO2 en France (59 % des
émissions totales de dioxyde de carbone en 2012) ;
PARCE QUE les perspectives de croissance de la population
française, conjuguées à la sortie de la crise, vont conduire à
un accroissement de la demande d’énergie à moyen et long
termes en France ;
PARCE QUE ces facteurs de hausse de la demande d’énergie
nécessitent d’orienter la consommation vers des énergies pas
ou faiblement carbonées. Dores et déjà, un fort veloppe-
ment des usages spéciques de l’électricité est attendu en
ce sens : croissance des NTIC*, plan de réindustrialisation de
la France, recours plus étendu à la climatisation…
FICHE 3 : LA STRATÉGIE BAS CARBONE DE LA SUÈDE
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FICHE 1 : LES ÉMISSIONS DE GES EN FRANCE ET DANS LE MONDE
FICHE 2 : L’OBJECTIF « FACTEUR 4 » ET LES ORIGINES DES ÉMISSIONS DE
GES EN FRANCE
POURQUOI ?
COMMENT ?
FICHE 5 : LE PANORAMA DE LA CONSOMMATION DÉNERGIE EN FRANCE
FICHE 4 : LES CONSOMMATIONS DE PÉTROLE À RÉDUIRE EN PRIORITÉ
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