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Correction du DS du 16 septembre 2013
I-
Mobilisation de connaissances
1) En quoi le PIB se distingue-t-il du RNB (Revenu National Brut) ?
-Ce sont deux indicateurs de richesse mais qu’est-ce qui les distingue, en quoi sont-ils différents ? Nous cherchons ces
différences : deux ou trois arguments qui montrent que les deux indicateurs ne s’intéressent pas exactement à la même
chose.
-Par ailleurs, il faut adopter une démarche analytique. L’erreur à ne pas commettre consiste à développer un paragraphe
sur le PIB et un autre sur le RNB. Il vous est demandé de distinguer, donc de faire apparaître des différences, il vous faudra
opposer les deux notions, les confronter, l’une à l’autre, sur chaque point de distinction.
-Enfin, n’oubliez pas de définir l’acronyme : PIB, RNB.
Le Produit Intérieur Brut (PIB) et le Revenu national Brut (RNB) sont deux indicateurs de richesse permettant d’estimer la
croissance ou le niveau de vie d’un pays. On verra qu’ils se distinguent par leur approche, par leur mode de calcul et par
leur pertinence au regard des conditions de l’économie.
Les deux indicateurs diffèrent tout d’abord dans leur approche. Si le PIB semble mesurer la richesse selon une approche
territoriale, en s’intéressant à toutes les entreprises françaises et étrangères, implantées sur le territoire, le RNB, lui,
ajoute à cette approche une dimension nationale en s’intéressant aux revenus des entreprises françaises implantées à
l’étranger qui sont rapatriés vers la France, et en excluant les revenus des entreprises étrangères qui repartent vers le pays
d’origine. Ainsi, le PIB comptabilise tous les profits réalisés par l’entreprise Mc Donald’s en France mais ne tient pas
compte des revenus de Total en Côte D’Ivoire, ce qui n’est pas le cas du RNB.
Le PIB et le RNB se distingue également par leur mode de calcul. Si le premier est souvent assimilé à la somme des valeurs
ajoutées, auquel on ajoute la TVA et les droits de douane et auquel on soustrait les subventions aux importations, le RNB,
lui correspond en réalité à un PIB modifié. Le RNB est un PIB auquel on ajoute les revenus provenant d’entreprises
nationales ou étrangères vers la France, moins les revenus qui quittent le territoire, principalement d’entreprises
étrangères. Le RNB comptabilise donc les salaires versés par MC Donald’s en France, mais il ignore, il ne s’intéresse pas
aux profits qui repartent vers les E-U.
Enfin, le PIB et le RNB se distinguent également par le fait que les conditions de l’économie les rendent plus ou moins
pertinents. Dans le cadre d’une économie fermée où l’économie ne réalise pas ou peu d’échanges avec l’extérieur, où les
capitaux ne circulent pas librement, le PIB semble être un bon indicateur de la de la richesse dont dispose une population.
Mais dans une économie mondialisée où les capitaux ne connaissent pas d’entraves à leur circulation, comme c’est le cas
pour toutes les économies à travers le monde aujourd’hui, le RNB semble plus pertinent.
Malgré leurs différences ces deux indicateurs ne doivent pas être opposés car ils se complètent, l’un donne une idée du
potentiel productif d’un pays et l’autre, une idée de son potentiel de demande.
2) Quelles sont les limites du PIB ?
-Vous êtes nombreux à avoir parlé du PIB réel et nominal, du PNB et du RNB ou du PIB par tête pour mesurer le niveau de
vie mais vous étiez alors hors sujet. La question porte sur les limites et non sur les obstacles auxquels on peut apporter une
solution. Dans les cas cités précédemment, le PIB réel est une solution apporté au PIB nominal. Le PNB et le RNB sont des
affinements du PIB et le PIB par tête un indicateur complémentaire qui permet de donner une approximation du niveau de
vie. Il fallait vous concentrer sur les limites, c'est-à-dire sur des barrières infranchissables. Je conçois que dans le cours, ces
problèmes correspondent à une sous-partie des limites, mais celles-ci étaient réellement mises en évidence dans le « 2) un
indicateur contesté et imparfait ».
Le Produit Intérieur Brut est un indicateur de richesse qui correspond approximativement à la somme des valeurs
ajoutées de toutes les entreprises implantées sur le territoire (somme des VA + TVA + droits de douanes - subventions aux
importations). Il est le fondement des analyses économiques qui s’intéresse à la croissance économique, c'est-à-dire à
l’évolution du PIB. De plus en plus contesté pour l’intérêt qu’il porte à la richesse plutôt qu’au bien être, il fait l’objet de
nombreuses critiques. Quelles sont les limites du PIB ?
On peut tout d’abord lui reprocher de ne pas tenir compte de certaines activité productives, dites non marchandes qui
ont un impact positif sur le bien être. Qu’il s’agisse d’activités domestiques ou de bénévolat, le PIB ignore les activités qui
ne sont pas passées par le marché. Or ces activités ont des effets très positifs sur le bien être des populations et donc sur
leurs capacités à produire des richesses.
Par ailleurs, le PIB tient compte positivement d’activités qui par essence sont nuisible au bien être. Lorsque l’on
consomme des antidépresseurs, cela a un impact positif sur le PIB. Plus une population souffre et plus le PIB augmente.
D’autre part, les ventes d’armes, d’alcools ou de tabac sont des activités marchandes qui mêmes si elles nuisent à la santé,
permettent à un pays de s’enrichir.
Mais ce n’est pas tout, le PIB comptabilise positivement les activités qui résultent d’évènements nuisibles au bien être.
Une marée noire, un accident de la route, un séisme, toutes ces phénomènes vont engendrer des activités (dépollution,
nettoyage, utilisation des services de sécurité ou de santé,…) qui seront réalisées par des entreprises qui se feront
facturer pour leurs services, et toutes ces activités seront comptabilisées positivement dans le PIB.
Enfin, le PIB compte positivement l’épuisement de nos ressources naturelles. Lorsqu’un pays puise dans son stock de
ressources, cette matière première est vendue sur un marché générant ainsi de la valeur ajoutée et donc de la richesse sur
le plan comptable. Mais d’un point de vue patrimonial, l’utilisation de cette ressource engendre une baisse de la richesse
disponible.
On peut également reprocher au PIB de ne pas tenir compte des inégalités mais est-ce vraiment son rôle ? En revanche, il
apparaît que le PIB souffre de quelques paradoxes comptables à l’heure d’évaluer la richesse d’un pays.
II-
Etude de document
Vous présenterez le document puis montrerez que si la croissance est nécessaire au développement, elle n’en est pas
moins une condition insuffisante.
-Présentation : ne rien oublier (source, date, variable étudiée, ….). Il faut présenter les variables et établir un lien entre elles
et le sujet. Ici l’IDH est assimilable au développement et le RNB par tête est assimilable à la croissance.
-Respecter, à la lettre, la consigne donnée dans l’énoncé. Ici, il fallait d’une part montrer que la croissance est une
condition nécessaire au développement (en général, les pays développés sont des pays qui créent beaucoup de richesses) et
d’autre part, montrer que la croissance économique est néanmoins une condition insuffisante du développement (la
croissance ne suffit pas à améliorer le sort des populations)..
-Utiliser les données du tableau de façon pertinente.
Le document présenté est un tableau à multiplies entrées extrait du rapport sur le développement publié par le
Programme des Nations Unies pour le développement en 2011. On trouve deux classements, un à l’IDH qui hiérarchise les
pays en fonction de leur niveau de développement (sont également présentées les quatre composantes de l’IDH espérance de vie, taux de scolarisation attendu et observé et RNB/hab) et un autre, au revenu national par habitant
(RNB/hab), qui donne une idée de la richesse et donc du niveau de croissance d’un pays. La croissance engendre-t-elle le
développement ? Est-ce vrai dans tous les cas ?
Il semble que l’augmentation de la production de façon cumulative sur une longue période soit le plus souvent une
condition indispensable pour permettre à une population de connaître les changements mentaux et sociaux susceptible
susceptibles de faire croître le revenu à long terme. Le tableau nous montre en effet que les deux premiers pays au
classement de l’IDH, la Norvège et l’Australie, sont deux pays qui offrent à leur population des niveaux de vie très élevés.
Ces deux pays très bien classés au classement du RNB/hab, puisqu’ils sont respectivement 7ième et 18ième, permettent à la
population d’avoir accès au savoir et à la connaissance mais également de vivre longtemps en bonne santé. L’espérance
de vie à la naissance est de 81 ans en Norvège et de 82 ans en Australie, et les durées scolarisation élevés avec 12 ans de
scolarisation moyenne. A l’inverse, l’exemple d’Haïti et du Congo nous montre qu’un pays qui ne connaît pas la croissance,
et ces deux pays sont aux dernières places du classement au RNB/hab, va difficilement connaître le développement. Le
Congo, où l’espérance de vie est de 48,4 ans, offre à sa population 3,5 années de scolarisation en moyenne et un revenu
par habitant de 280 dollars par an, soit moins de un dollar par jour. La croissance apparaît donc comme une condition
nécessaire au développement.
Néanmoins, la croissance économique pourrait bien ne pas suffire à assurer un niveau de développement élevé.
L’exemple du Qatar est, à ce sujet, tout à fait significatif. Ce pays occupe la première place au classement de la richesse
par habitant avec un revenu moyen plus de deux fois supérieur à celui de la Norvège qui est à la première place au
classement de l’IDH. Ainsi malgré toutes ses richesses, le Qatar entre à peine dans la catégorie des pays de
développement moyen (IDH =0,831). De plus, une comparaison entre le Mexique et l’Arabie Saoudite nous montre que
deux niveaux de développement identiques peuvent être atteints avec une utilisation différente des ressources. Avec un
revenu deux fois supérieur à celui du Mexique, l’Arabie Saoudite ne parvient pas à faire mieux du point de vue du
développement. Les composantes de l’IDH nous montrent alors que le Mexique répartit mieux ses richesses en les
redistribuant à travers les systèmes de santé ou d’éducation qui profitent à tous, en permettant à sa population de vivre 3
ans de plus et d’étudier presque un an de plus.
Ainsi, si la croissance économique apparaît comme une condition nécessaire au développement, elle est néanmoins une
condition insuffisante, puisque la richesse ne parvient pas, si elle n’est pas bien répartie, à assurer le développement
d’une population.
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