(b) Hiver
À l’approche de l’hiver, une grande zone de basse pression se forme au-dessus des
Aléoutiennes et s’étire dans le golfe d’Alaska. Au même moment, une large zone de
haute pression commence à se former et à dominer l’air froid de la Sibérie, avec une
crête vers l’est dans la mer de Beaufort. Vers le milieu de l’hiver, une vaste zone de
haute pression prévaut sur le centre du Yukon et les monts Mackenzie.
De l’air arctique se forme dans le nord du Yukon en raison d’un intense refroidisse-
ment par rayonnement et se répand vers le sud en créant de fortes inversions. En
automne et au début de l’hiver, une mince couche humide persiste près de la surface
dans la plupart des vallées, à cause de l’évaporation des lacs et des rivières, mais cette
humidité diminue au fur et à mesure que ces masses d’eau gèlent. En janvier et en
février, la masse d’air résultante possède une teneur en vapeur d’eau négligeable, une
épaisseur maximale et une température minimale, le mercure plongeant parfois sous
les -52 °C.
Les tempêtes hivernales empruntent souvent une trajectoire qui va de la mer de
Béring à la mer de Beaufort et entraînent à l’occasion de l’air doux sur la région.
Chaque tempête apporte de très forts vents du sud-ouest et parfois des conditions de
blizzard, à mesure que les systèmes progressent vers l’est le long de la côte. Dans ces
conditions, la vallée de la rivière Babbage (encavée dans les monts Britanniques) et la
vallée de la rivière Blow (le long du flanc nord-est des chaînons Richardson, juste à
l’est de Shingle Point) sont balayées par des vents sortants extrêmement forts. L’effet
combiné des écoulements catabatiques et de gradient, de même que l’effet d’enton-
noir, contribuent à produire des vents sortants dans ces vallées, qui peuvent dépasser
60 noeuds et produire de la turbulence mécanique forte. Naturellement, cette combi-
naison de vents forts et de neige peut produire des conditions de blizzard sur toute la
largeur de la plaine côtière.
La région côtière reçoit la majeure partie de ses chutes de neige en octobre et pos-
sède la plus longue saison de neige; cependant, c’est la région du Yukon où l’apport
neigeux annuel est le plus faible.
(c) Effets locaux
Pour la plupart des régions du Yukon, la fréquence du brouillard et des nuages bas
est maximale à l’automne et connaît un maximum secondaire au printemps alors
qu’elle est minimale durant les périodes plus sèches de l’été et après la prise des glaces
en hiver. Le long de la côte arctique, les conditions de brouillard et de nuages bas sont
liées à la direction du vent, et encore davantage en été quand le retrait de la glace de
mer expose de grandes superficies d’eau libre. Il y a souvent des nuages épars et une
bonne visibilité à Komakuk Beach et à Shingle Point quand les vents soufflent du
large d’une direction entre l’est et le sud-ouest et quand les vents sont calmes en hiver.
CHAPITRE QUATRE
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