L’écologie industrielle
Alice SARRAN, chargée de mission économie circulaire
et Cyril ADOUE, président du groupe de travail écologie
industrielle de OREE, consultant en écologie industrielle
OREE
Organisation pour le Respect de l’Environnement
dans l’Entreprise
Association pour une réexion commune sur les meilleures
pratiques environnementales et pour mettre en œuvre des
outils pratiques pour une gestion intégrée de l’environnement
à l’échelle des territoires.
Direction régionale de l’Environnement,
de l’Aménagement et du Logement Limousin
Développement
durable
en Limousin
www.limousin.developpement-durable.gouv.fr
3e FORUM
de l’éducation au développement durable
Jeudi 14 novembre 2013
Comprendre les nouvelles économies,
vertes, circulaires, solidaires !
Comprendre les nouvelles économies,
vertes, circulaires, solidaires !
L’écologie industrielle est un oxymore qui a
aujourd’hui tout son sens !
« Écologie », est pris au sens scientique du terme,
c’est-à-dire l’étude des écosystèmes. « Industrielle »
concerne la société industrielle dans son ensemble
(production, consommation, l’agriculture,
transports…).
Il existe de nombreuses dénitions de l’écologie
industrielle. Cependant, voici les caractéristiques
principales communément partagées :
¾Une approche systémique de la société industrielle
et de ses interactions avec la biosphère.
¾Une approche qui repose sur l’étude des stocks
et des ux de matière et d’énergie qui compose
cet écosystème.
Ce domaine s’est structuré dans les années 90.
L’objectif était de boucler les ux de matière et
d’énergie sur un territoire : de développer les
symbioses industrielles. Ces interactions ne se
limitent pas à des industries. Elles peuvent également
concerner des quartiers d’habitation, des stations
d’épuration...
Prenons l’exemple de l’utilisation de la vapeur : la
vapeur produite par une entreprise peut être utilisée
par une autre dans le cadre d’un usage moins
exigeant en température ou pression. On est dans
ce cas dans la substitution.
Il existe d’autres types de synergie : les mutualisations.
Il peut être intéressant de créer et produire de
manière collective de la vapeur, de la chaleur, de
l’air comprimé. D’un point de vue économique, ces
approches collectives sont extrêmement efcaces.
On peut également gérer collectivement des efuents
(eaux usées). En effet, les déchets ont aujourd’hui
une valeur marchande élevée et un marché s’est
développé.
L’objectif sur des territoires est de trouver des points
de convergence pour améliorer la compétitivité des
entreprises. Citons l’exemple de cette coopérative
betteravière qui, dans le cadre du nettoyage de ses
légumes, produisait 12 000 tonnes de sable par an.
Celui-ci était mis en décharge, avec le coût que l’on
imagine, aussi bien vis-à-vis des décharges que des
transports. Après travail avec le tissu économique
local, il s’est avéré que ce sable propre et de qualité
pouvait être utilisé par les entreprises du bâtiment
et des travaux publics. Dorénavant, les camions
arrivent avec des betteraves et repartent avec du
sable. La logique «gagnant–gagnant» prévaut ici.
Il faut être conscient que ces démarches ne sont pas
instantanées mais portent sur du moyen ou du long
terme. Sur le terrain, l’esprit de compétition auquel
sont formés les salariés pénalise ces démarches
transversales. Il manque une culture du systémique.
Nous avons, en France, beaucoup de mal à voir les
interactions possibles avec les autres.
Toutefois au niveau français, 10 démarches
d’écologie industrielle étaient recensées en 2000.
Aujourd’hui, nous en sommes à plus de 50.
Ces initiatives sont toutes différentes et interviennent
à des échelles diverses.
Mais comment accompagner des territoires pilotes ?
¾Cet accompagnement peut se faire au niveau
régional, par le nancement d’animateurs
(souvent un bureau d’études techniques
et un animateur territorial). Il peut y avoir
également une intervention au niveau des
parcs naturels régionaux, des départements,
des intercommunalités. L’enjeu est de réunir
l’ensemble des acteurs.
¾Parfois, la force publique peut assurer le rôle
d’aménageur, comme c’est le cas sur les portes
du Tarn. Ce parc d’activités est conçu selon les
principes de l’écologie industrielle.
¾Enn, l’écologie industrielle peut revêtir la forme
d’un club d’entreprises qui permet de mettre en
œuvre les synergies.
¾Au fond, l’écologie industrielle est une démarche
territoriale opérationnelle de l’économie circulaire!
Les facteurs qui ont permis à l’écologie industrielle
de monter en puissance sont, malheureusement,
la crise, qui pousse les entreprises à trouver
des solutions innovantes d’un point de vue
organisationnel. La présence d’un industriel dès
l’origine de cette démarche permet d’attirer les
autres chefs d’entreprises, qui ont une plus grande
conance pour participer à un dé lancé par un pair.
Retrouvez les autres synthèses des conférences
ash et des tables rondes, mais aussi les diaporamas
présentés, les photos et les lms sur le site internet de
la DREAL Limousin :
www.limousin.developpement-durable.gouv.fr
Ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie
Direction régionale de l’Environnement,
de l’Aménagement et du Logement du Limousin
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