Le domaine continental et sa dynamique Chapitre 2
3
B. Le moteur de la subduction.
Activité 3 TP7
Au niveau de la dorsale, la lithosphère océanique nouvellement formée est mince et chaude : elle « flotte » sur
l’asthénosphère plus dense. En s’éloignant de la dorsale, elle vieillit, se refroidit et son épaisseur augmente. (Elle s’épaissit
en raison de l’augmentation de la profondeur de l’isotherme 1300°C qui marque la limite entre lithosphère et asthénosphère.)
La densité de la lithosphère augmente donc avec son âge par ajout de manteau lithosphérique plus dense (3,3) que la
croûte océanique (2,9). La densité de la lithosphère océanique s’approche ainsi de celle du manteau. Il en résulte un
enfoncement de la lithosphère océanique dans l’asthénosphère : c’est la subsidence thermique.
Avec le temps, la densité de la lithosphère océanique finit par être supérieure à celle de l’asthénosphère.
L’équilibre isostatique est rompu et la lithosphère entre en subduction. Elle peut alors tracter le reste de la plaque et
par là-même, la lithosphère continentale.
Lors de la subduction le métamorphisme HP-BT fait apparaître de nouvelles roches de plus en plus en plus dense (MG à
glaucophane puis éclogite) qui participe à l’enfoncement de la lithosphère océanique. L’augmentation de densité de
ces roches entretient la subduction.
L’évolution de la lithosphère océanique qui s’éloigne de la dorsale s’accompagne d’une augmentation de sa
densité jusqu’à dépasser la densité de l’asthénosphère : cette différence de densité est l’un des principaux
moteurs de la subduction.
III. Convergence lithosphérique et collision.
Lorsque l’ensemble du domaine océanique a disparu par subduction/obduction, les lithosphères continentales des deux
plaques entrent en collision car leur densité ne leur permet pas de s'enfoncer dans l'asthénosphère plus dense. La
compression tectonique due aux forces de convergence provoque le raccourcissement et l’épaississement de la
lithosphère avec formation de plis (déformation souple plastique plutôt en profondeur où la température est plus
élevée), failles inverses (déformation cassante plutôt vers la surface où la température est plus faible), nappes de
charriages... On observe donc des discordances dans les terrains alpins : des roches plus vieilles chevauchent des
roches plus jeunes.
On observe en Himalaya, une subduction continentale encore inexpliquée (présence de coésite).
La densité de la CC étant plus faible que celle de la CO, cette subduction continentale (présence de coésite qui le prouve) devient de
plus en plus difficile et finit par se bloquer. Le raccourcissement de la plaque imposé par la convergence ne peut plus être absorbé par
la subduction : la collision des 2 lithosphères continentale prend le relais. Des fragments de lithosphère océanique peuvent se
retrouver en surface par obduction (chevauchement d’une CO sur une CC).
Les études sismiques montrent que certains chevauchements visibles sur le terrain peuvent affecter l’ensemble de la
croûte. Les empilements de nappes qui en résultent créent des reliefs en surface, une racine crustale en profondeur,
donc un épaississement de la croûte.
Les chaînes de montagne présentent souvent les traces d’un domaine océanique disparu (ophiolites) et
d’anciennes marges continentales passives. La « suture » de matériaux océaniques résulte de l’affrontement de
deux lithosphères continentales (collision). Tandis que l’essentiel de la lithosphère continentale continue de
subduire, la partie supérieure de la croûte s’épaissit par empilement de nappes dans la zone de contact entre les
deux plaques.