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I. Introduction
L’expérience présentée ici de mesure de rendement de fluorescence de l’azote s’inscrit dans le
cadre de la physique des rayons cosmiques. En effet, il existe des rayons cosmiques, appelés Rayons
Cosmiques d’Ultra-Hautes Energies (RCUHE) dont l’énergie est très grande (de l’ordre de 1018eV),
même plus grande que l’énergie accessible dans les accélérateurs de particules. La mesure précise de
leur énergie pourrait permettre de mieux comprendre les processus de leur génération.
Pour cela on peut, à l’aide d’un télescope, visualiser la lumière émise lors de leur passage. En effet
lorsqu’une particule d’ultra-haute énergie arrive dans l’atmosphère, elle va créer ce que l’on appelle
une gerbe atmosphérique, c’est-à-dire une réaction en cascade de génération de particules
secondaires. Dans cette gerbe atmosphérique, des électrons secondaires sont émis et, en excitant
l’azote de l’atmosphère, lui permettent d’émettre de la lumière par fluorescence, lumière que l’on
veut visualiser. La figure 1 représente le schéma de principe de la mesure de l’énergie des RCUHE.
Fig. 1 : Schéma de principe de mesure de l’énergie des RCUHE par la fluorescence de l’azote.
Les mesures s’appuient sur des simulations pour reproduire les effets atmosphériques. La mesure
de l’énergie du RCUHE est ainsi obtenue avec une précision de 22 %, le rendement de fluorescence
étant l’incertitude la plus grande avec 14%. Le passage de 14 % à 5% sur la précision du rendement
de fluorescence ferait passer la précision sur la mesure de l’énergie des RCUHE à l’observatoire
Pierre Auger de 22% à 17%.
Le point clé pour améliorer cette précision est la maitrise du volume fiduciel ainsi que des
conditions atmosphériques.
On définit le volume fiduciel comme la zone d’espace où toute la lumière de fluorescence a été
émise. Le volume fiduciel dépend de la pression, en effet, en augmentant la pression, on diminue le
libre parcours moyen des électrons. Les électrons vont donc perdre leur énergie, jusqu’à ne plus
pouvoir initier de fluorescence, et ce, dans un volume plus petit puisqu’ils subissent plus de collisions
[2].
Les conditions atmosphériques telles que la pression, la composition de l’atmosphère (humidité,
pourcentage d’azote, d’oxygène…) ainsi que la température sont les paramètres jouant le plus grand
rôle sur la mesure. Comme expliqué précédemment, la pression joue un rôle sur le volume fiduciel
tandis que la composition du gaz joue un rôle sur le rayonnement émis. Car plus il y a d’azote plus il y
aura de lumière de fluorescence mais elle peut éventuellement être atténué par d’autres éléments.
Pour cela, une expérience de mesure de fluorescence par des électrons issus d’un accélérateur est
adaptée, on pourra alors maitriser les conditions de l’expérience et ainsi améliorer la précision de la
mesure.