Lacollecteaeulieusuruntotalde649journéesetde13438actes(enmoyenne21actesparjouretparMGdont
82%étaientdesconsultations).475EIASontétévalidés,lelieudesurvenueétantprincipalementlecabinet(50%
desEIAS)etledomiciledespatients(36%).
Pour73%despatients,l’EIASn’aeuaucuneconséquencecliniqueetpour25%uneincapacitétemporaire,comme
uneinfectionurinaireliéàunretarddetraitement,desmalaisesliésàunretarddepriseencomptederésultats
biologiqueschezundiabétiqueouunsymptômecliniqueliéàunévénementindésirablemédicamenteux.Le
potentieldenuisancedeceserreursestfaiblecarils’agitd’EIASdenatureorganisationnelleoude
communication,souventenlienaveclesconditionsdetravailencabinetcaractériséesparlesphénomènes
d’interruptiondetâches(appelstéléphoniques,dysfonctionnementsinformatiques,intricationd'actesmédicaux
etadministratifs,etc.)etd’affluxd’informationsnontriées(sériesdeplaintesprésentéesparlespatients,
demanded’avis"àcôté"dumotifprincipaldelaconsultation,etc.).Lesmécanismesderécupération(lavigilance
desmédecins,despharmaciensd’officine,despatientsetdeleurentourage)ontétéleplussouventefficaces.
Seuls9(2%)desEIASontétédesévénementsindésirablescliniquementgraves,associésàundécès,unemenace
vitaleouuneincapacitéphysiquedéfinitive;ilfautrappelerquecesconséquencesgravesétaient«associées»à
unEIAS,cequisignifiequ’ellesn’ensontpasnécessairementlacauseuniqueetdirecte.LeseulEIASdel’étude
associéàundécèsestsurvenuenétablissementdesantéchezunpatientde87ansinsuffisantcardiaque;l’EIAS
étaitundélaipourobtenirunavisspécialiséenambulatoire,cequiaentraînéunretarddepriseenchargeayant
nécessitéunehospitalisationenurgencependantlaquelleledécèsestsurvenu.Cedélaiapucontribueraudécès
maisn’enapasétélacauseuniqueetdirecte.
L’incidencedesEIASaétéde22pour1000actes,soitunEIAStouslesdeuxjoursparMG.Cetteincidenceétait
peudifférenteselonletyped’acte,consultation(21‰)ouvisite(26‰).
ParmilesEIASévitables,42%étaientenrapportprincipalementavecdesproblèmesd’organisationducabinet
(défautdedisponibilitéduMG,erreurd’enregistrementdesdossiers,d’identificationdespatientsoudegestion
derendez‐vousetmessages);21%étaientliésprincipalementàdesdéfautsd’organisationoudecommunication
entreprofessionnelsetstructuresdesantéet20%àdesdéfautsdeconnaissances,decompétences,oude
mobilisationdecelles‐ciparleMG(principalementenlienaveclagestiondestraitementmédicamenteux);dans
cetyped'enquêteilestdifficilededistinguerlesdéfautsdeconnaissances/compétencespuresdesdéfautsde
mobilisationdecesconnaissances/compétences.DixpourcentdesEIASévitablesétaientprincipalementen
rapportavecunepertedetempsliéeaupatientavantoudurantsapriseenchargeet3%àuneévolution
inhabituelledelamaladiequiaprisdecourslessoignantsetlespatients.Pourles4%restants,iln’yapaseude
défautprincipalidentifié.
Conclusion
Ils’agitdelapremièreétudeépidémiologiquesurlesujetenFrance.Cesrésultatssontprochesd’étudesréalisées
dansd’autrespayscommel’AustralieetlaHollande.
L’excellenttauxdeparticipationestenfaveurd’unesensibilisationimportantedecesMGauthèmedelasécurité
despatients,etmontrel’acceptabilitéd’unetelleétude.
Identifiésdans0,07%des13438actesinclusdansl’étude,lesEIAScliniquementgravessontdoncexceptionnels.
LagrandemajoritédesEIASdéclarésn'entraineaucuneconséquencepourlepatientcarilssont«récupérés»
rapidement.
L’étudeEspritaremplisonobjectifenquantifiantlafréquencedesEIAS(unEIAStousles2joursparMG)etles
principauxtypesdesituationsàrisque:
‐lesproblèmesd’organisationencabinetmédical
‐larédactiondesprescriptions(informatiséeounon)
‐lacommunicationaveclespatients
‐lesdéfautsdemobilisationdesconnaissancesetdescompétences.
Lapropositiondesolutionsnefaisaitpaspartiedesobjectifsdel’étudeEsprit.Ilappartientmaintenantàla
profession,maisaussiauxpouvoirspublicsavecl’ensembledelacommunautéprofessionnelledessoins
primaires,demettreenœuvreunedémarchedepriorisationetd’élaborationd’actionsdanslecadredu
ProgrammenationaldeSécuritédesPatients.