
Synthèse
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Audits de modernisation
MINEFI -DGME -2007
Inspection générale des finances – Inspection générale des affaires sociales
Constats
L’aide médicale d’État
1.
Cadre de l’audit
¾L’aide médicale d’État (AME) est un dispositif de prise en charge des soins des étrangers en
situation irrégulière instauré en 1999
¾Cette prestation de solidarité est financée au moyen de crédits budgétaires à hauteur de 220 M€
en moyenne chaque année depuis 2000 pour une dépense moyenne de 326 M€
¾l’AME « de droit commun », réservée aux étrangers irréguliers présents depuis au moins trois
mois en France représente 89 % des dépenses. Cette prestation est gérée par la caisse
nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS)
¾À côté de ce dispositif, les soins urgents, mis en place en 2003, concernent les étrangers en
situation irrégulière présents depuis moins de trois mois
¾Enfin, l’AME « humanitaire », les évacuations sanitaires de Mayotte vers La Réunion, les soins
des personnes en situation irrégulière gardées à vue ou en rétention administrative sont
également financés par l’enveloppe de l’AME.
2.
Dysfonctionnements constatés
¾Depuis 2000, la dépense facturée par la caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs
salariés (CNAMTS) pour l’AME de droit commun excède régulièrement et de manière
significative la dotation budgétaire de l’État, ce qui a conduit à la constitution d’une dette dont
le paiement est revendiqué par la CNAMTS.
¾Absence de chef de file entre les directions chargées de la gestion des dispositifs
¾Mise en œuvre très progressive et incomplète des réformes votées, conduisant notamment à
l’absence d ’attestation de droits nationale uniforme et sécurisée
¾Différence de pratiques entre les CPAM notamment sur la gestion de l’AME complémentaire
pour les étrangers quand la régularité de leur séjour s’achève
Ministère de la santé et des solidarités
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Audits de modernisation
Inspection générale des finances – Inspection générale des affaires sociales
Propositions
MINEFI -DGME -2007
L’aide médicale d’État
3.
Recommandations
¾Apurer la dette de l’État pour assainir la relation avec le CNAMTS
¾Adapter les moyens financiers à la dépense réelle pour l’avenir (financement de 450 M€
annuels)
¾Maintenir un dispositif spécifique pour les étrangers en situation irrégulière et écarter la
fusion entre la CMU et l’AME
¾Expertiser de manière approfondie la création d’une carte spécifique pour les bénéficiaires
de l’AME permettant la télétransmission des feuilles de soins
¾Simplifier le dispositif : suppression du mécanisme d’AME complémentaire.
¾Mutualiser des bonnes pratiques notamment les attestations d’AME sur papier non
photocopiable, et la politique restrictive en matière de délivrance de duplicata
¾Aligner quand cela est possible les devoirs des bénéficiaires de l’AME sur ceux des assurés
sociaux par la restriction de l ’accès direct aux spécialistes et le paiement des médicaments
en cas de refus de délivrance de génériques
¾Mise en œuvre d ’études régulières sur l’état de santé des bénéficiaires de l’AME et leur
mode de prise en charge
¾Renforcement des contrôles des CPAM sur les soins urgents.
4.
Impacts attendus et échéances
¾Accès plus aisé à la médecine de ville des étrangers en situation irrégulière contribuant à
l’amélioration de la santé publique, notamment pour certaines pathologies dont la
prévalence est importante parmi les bénéficiaires de l’AME
¾Amélioration du pilotage de l’AME par la confirmation de la direction de la Sécurité sociale
comme chef de file, une rénovation du contenu de la convention de gestion prévue avec la
CNAMTS et le renseignement des indicateurs de performance prévus dans le projet annuel
de performance
Ministère de la santé et des solidarités