Les nouveaux indicateurs de prospérité : pour quoi faire ? Enseignements de six expériences nationales
STUDY 04/2014 5
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RÉSUMÉ
Six initiatives étrangères pour nourrir les
débats nationaux sur les NIP
L’élaboration de nouveaux indicateurs de prospé-
rité (NIP) fait l’objet d’un intérêt grandissant. Dans
cette étude, nous avons sélectionné six initiatives
sur la base de deux filtres. D’une part, nous nous
limitons aux indicateurs de prospérité à dimen-
sion sociétale, i.e. aux indicateurs ou tableaux de
bord à multiples dimensions – économique, envi-
ronnementale et sociale notamment – et non pas
uniquement sectoriels. D’autre part, nous étudions
les initiatives portées par les autorités publiques
aux niveaux national et régional (administrations,
pouvoir exécutif ou législatif). Nous n'abordons
donc pas ici les initiatives portées par les collectiv-
ités locales, les organisations non gouvernemen-
tales et les territoires.
Les quatre pays sélectionnés sont l’Australie, le
Royaume-Uni, la Belgique et l’Allemagne. Deux
initiatives sont portées au niveau de grandes ré-
gions : la Wallonie et le pays de Galles.
mL’Australie a mis en place dès des indica-
teurs de prospérité. Ceux-ci ont été développés
et portés par le Bureau australien de statistiques
et consistent en un tableau de bord comprenant
dimensions regroupées en quatre thèmes : so-
ciété, économie, environnement, gouvernance.
Ce tableau de bord a fait l’objet de nombreuses
publications et jouit d’un intérêt particulier des
médias et du grand public. Bien qu'il n'ait pas
été initialement conçu pour évaluer l’action des
gouvernants, ses indicateurs sont régulièrement
mobilisés par le personnel politique.
mLe Royaume-Uni produit depuis un tab-
leau de bord exhaustif de nouveaux indicateurs
de prospérité, dans le cadre d’un programme
national sur la mesure du bien-être. Le Premier
ministre David Cameron est à l’initiative de cette
opération. Des rapports sont publiés mensuelle-
ment pour commenter les performances du pays
selon les différentes dimensions du bien-être.
Certains indicateurs ont été utilisés pour étayer
la prise de décision.
mLe pays de Galles est doté de NIP depuis .
Aujourd’hui, ils prennent la forme d’un tableau
de bord de indicateurs, synthétisés en cinq in-
dicateurs phares, renseignant sur l’évolution des
ressources, de l’environnement, de l’économie,
de la société et du bien-être. La mise en place
de ce tableau de bord est inscrite dans la con-
stitution du pays de Galles. Les indicateurs font
l’objet d’une publication annuelle. Toutefois,
ils ne bénéficient pas d’un grand relais dans le
monde médiatique et politique.
mLa Wallonie a adopté, en , cinq indicateurs
phares, traitant du social (l’indice de situation so-
ciale et l’indice de bien-être), de l’environnement
(l’empreinte écologique et l’indice de situation
environnementale) et du capital économique.
L’initiative a été portée au niveau ministériel.
L’Institut wallon de l’évaluation, de la prospec-
tive et de la statistique (IWEPS) a publié un rap-
port en mai sur les indicateurs phares, mais
celui-ci n’a pas encore fait l’objet d’un grand in-
térêt médiatique.
mLa Belgique a ratifié une loi, début , visant
à élaborer des indicateurs complémentaires au
PIB. Ces indicateurs sont en cours d’élaboration
par le Bureau fédéral du plan belge. Il est prévu
que les résultats des indicateurs figurent dans le
rapport annuel de la Banque nationale de Bel-
gique et fasse l’objet d’un débat au Parlement
chaque année.
mEn Allemagne les « indicateurs W » ont été
définis et proposés pour utilisation par une Com-
mission d’enquête parlementaire. Cet ensemble
de dix indicateurs (le PIB et neuf indicateurs
complémentaires) couvre trois dimensions :