LE FLOCH Pierre, Charles, Maurice1 Fils de Charles Le Floch et de Henriette Huchon, Pierre Le Floch est né à Nantes le 3 juillet 1913. Peintre en bâtiment, il habite Rezé. Il milite aux Jeunesses communistes et est très lié à Raymond Hervé notamment. Employé comme peintre à l’hôpital Saint-Jacques en octobre 1935, il y fait la rencontre de Philomène Le Cheviller, infirmière avec laquelle il se marie en 1937. De ce mariage naissent Guy, né le 18 janvier 1938 et Claude, né le 4 mars 1940. Au moment de la déclaration de guerre, Pierre Le Floch est mobilisé. Démobilisé en juin 1940, il retrouve son emploi. Bien que, selon ses dires au moment de son arrestation, il ait quitté les JC depuis 1937 pour se consacrer à sa famille, il est contacté dès août 1940 par Claude Gaulué, responsable à l’organisation du PCF clandestin. Ayant refusé dans un premier temps, dès le mois suivant, il accepte d’adhérer, de militer à la base et de distribuer des tracts. En juillet 1941, il devient responsable de son groupe de trois n’ayant que Raymond Barbeau sous sa direction et remettant les cotisations à Marcel Guilbaud. En janvier 1942, Marcel Thomazeau, responsable politique, le nomme responsable à l’organisation de la section Nantes II qui rayonne sur le sud de Nantes, Vertou, Rezé et Bouguenais. Lorsqu’en mai 1942 Marcel Thomazeau est nommé secrétaire politique de la JC de Loire-Inférieure, Pierre Le Floch le remplace à la tête de la section Nantes sud. Un vaste coup de filet de la police française au mois de juillet 1942 fait tomber une grande partie des militants communistes nantais et nazairiens. Pierre Le Floch, alors recherché se cache au domicile de Marcel Boissard où il est arrêté le 9 août. À son domicile, la police trouve des fausses cartes d’identité et des cartes d’alimentation volées à Saint-Sébastien par Marcel Brégeon, vol auquel il a participé selon les premières enquêtes de police, ce qui tendrait à montrer que son action est davantage liée à celle des membres de l’Organisation spéciale que ce que la police peut prouver (elle pense d'ailleurs qu'il fait partie des responsables « terroristes »). Interrogé par les sbires du Service de police anticommuniste au Commissariat central de Nantes, il est incarcéré à la prison Lafayette à partir du 14 août 1942. Le 25 février 1943, la Section spéciale de Rennes le condamne à 8 ans de travaux forcés pour activité communiste, vol et recel (tickets d’alimentation) et usage de fausse carte d’identité dans un but d’activité communiste. Emprisonné à Vitré du 23 février au 17 juin 1943, il est transféré à la centrale de Poissy (Yvelines) puis à Blois (Loir-et-Cher) le 16 septembre 1943. Interné ensuite au camp de Compiègne, il est déporté au camp de Mauthausen (Autriche) où il arrive le 25 mars 1944 et est affecté au Kommando de Passau II. Le 4 novembre, il est transféré à Flossenburg, envoyé au Kommando de Zschachwitz. Alors que les Allemands évacuent les camps de concentration, il est tué dans une gare tchécoslovaque entre Lobozitch et Prague le 29 avril 1945 par un SS qui garde le convoi. Il fut déclaré mort pour la France et, après que le titre de déporté politique lui a été décerné en 1954, il fut reconnu déporté résistant en 2001. Guy Haudebourg 1 Renseignements : Guy Le Floch ; Arch. Dép. de Loire-Atlantique 4M1851, 1694W49 ; Le Phare, 27-28 février 1943 ; Fondation pour la mémoire de la Déportation, Livre-mémorial des déportés de France arrêtés par mesure de répression et dans certains cas par mesure de persécution – 1940-1945, Paris, Éditions Tirésias, 2004 ; Mémorial des déportés rezéens ; Marcel Thomazeau, « Un long chemin et des sentiers escarpés », L'ami de Rezé, n°63, novembre 2010, 2 vol.