métallique, ces résonances de plas-
mons de surface permettent de faire
pénétrer la lumière dans une ou plu-
sieurs ouvertures petites devant la
longueur d’onde et de la transmettre
efficacement à travers ces mêmes
ouvertures.
Dans la suite de cet article, nous
nous intéresserons à la structure
représentée sur la figure (3) : elle est
constituée d’un film métallique
entouré d’air et percé d’un réseau de
fentes dont la largeur aet la période
dsont petites devant la longueur
d’onde de la lumière. Nous montre-
rons que cette structure plus simple,
périodique dans une seule direction,
permet de mettre en jeu deux méca-
nismes distincts de résonance des
ondes de surface. Ces résonances
seront l’une des clés permettant
d’aboutir à la conception de nou-
veaux dispositifs optoélectroniques
ultrarapides.
RÉSONANCES PHOTONIQUES DANS LES
RÉSEAUX DE FENTES MÉTALLIQUES
Le mécanisme des résonances
dans les réseaux métalliques est
radicalement différent du cas du
tamis à photons : le couplage entre
les surfaces supérieure et inférieure
du film métallique ne se fait plus par
effet tunnel mais par un mode guidé,
et peut mettre en jeu une résonance
de type Fabry-Pérot. Le mode guidé
est en fait composé de deux ondes de
plasmon de surface couplées sur les
deux parois métalliques verticales de
chaque fente. Elle se propage verti-
calement avec une faible atténuation
liée uniquement à l’absorption dans
le métal et elle est partiellement
réfléchie à l’extrémité du guide que
constitue chaque fente. Les surfaces
horizontales du film métallique sont
donc des miroirs pour le mode
guidé, formant ainsi une cavité de
Fabry-Pérot.
Le couplage d’une onde plane
incidente avec les ondes de surface
résonantes dans la structure peut se
faire selon deux mécanismes dis-
tincts, représentés sur la figure 3.
Résonance de surface horizontale
Dans le premier cas, la structura-
tion périodique de la surface métal-
lique donne naissance à des ondes
diffractées évanescentes qui se cou-
plent aux plasmons de surface hori-
zontaux. Le couplage entre les sur-
faces supérieure et inférieure du
réseau est assuré par la propagation
du mode guidé des fentes. Cette
résonance de surface horizontale
peut atteindre des facteurs de qualité
très élevés, supérieurs à 104.
Résonance de surface verticale
Le second mécanisme, appelé
résonance de surface verticale,
repose sur un couplage direct d’une
onde plane incidente avec le mode
guidé des fentes. Pour une longueur
d’onde donnée, l’épaisseur du film
métallique peut être ajustée pour
obtenir une résonance de Fabry-
Pérot de l’onde de surface verticale
et conduire à une transmission quasi
totale de la lumière à travers la struc-
ture.
CONFINEMENT DE LA LUMIÈRE ET DURÉE
DE VIE DES RÉSONANCES
Le calcul des courbes de disper-
sion complexes permet de déterminer
puis de représenter l’ensemble des
modes de résonance de la structure,
en tenant compte des pertes dues à
l’absorption et au rayonnement.
Les courbes de dispersion repré-
sentent habituellement la fréquence
de résonance réelle ω0en fonction
de l’impulsion photonique (ici, la
composante perpendiculairement
aux fentes kx). Nous y ajoutons le
facteur de qualité Q, nombre sans
dimension produit de la fréquence et
de la durée de vie du mode résonnant
(Q=ω0τ; encadré 1). La fré-
quence complexe s’écrit alors :
ω=ω01+i
2Q.(4)
Les résultats, constituant les
courbes de dispersion complexes,
sont représentés par les courbes de la
fréquence ω0(kx)et du facteur de
qualité Q(kx)en fonction de kx. Ils
permettent une étude précise des
modes de résonances du système et
de leurs propriétés (encadré 1).
Les courbes de dispersion ont
notamment révélé de fortes disconti-
nuités du facteur de qualité, qui
n’apparaissent pas sur les courbes de
dispersion «réelles » ω0(kx). Ces
discontinuités ont lieu précisément
sur les anomalies de Rayleigh, c’est-
à-dire lorsque l’une des ondes dif-
fractées par le réseau est à incidence
rasante (k(n)
z=0). Elles sont donc
liées au passage d’une onde diffrac-
tée de l’état d’onde évanescente à
celui d’onde plane propagative.
Comme nous allons le voir, ce phé-
nomène peut être expliqué par l’ana-
lyse du confinement de la lumière et
du stockage de l’énergie électroma-
gnétique.
La figure 4 représente une vue en
coupe de l’intensité lumineuse dans
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