8. Pourquoi étudier et faire de la philosophie ? 4
Cependant, la question (7) est elle-même une question philosophique problématique et il
n’existe (donc) pas parmi les philosophes eux-mêmes un consensus concernant la réponse
qui devrait y être donnée. Ainsi, on pourrait dire :
Pour le moment la question (1) ne peut pas être traitée. En effet, afin de pouvoir le faire, il
faudrait d’abord répondre à la question (7) qui n’a, pour le moment, pas reçu de réponse
définitive et satisfaisante. De ce fait, la question (1) doit, pour le moment, rester en suspens.
Néanmoins, une telle réponse est, à plus d’un titre, insatisfaisante : insatisfaisante pour celui
qui se pose à lui-même la question (1) et qui ressent un besoin, une urgence d’y répondre,
aussi bien que pour celui qui doute fortement de la valeur et de l’utilité de la philosophie et
qui ne se trouve, par une telle réponse, que conforter dans ses doutes.
Il est peut-être vrai que pour répondre de manière véritablement satisfaisante à la question
(1), il faudrait déjà avoir répondu à (7). Cependant, afin de chercher tout de même à
répondre à la question (1) et d’éviter l’ « écueil » exprimé par la réponse que nous venons de
considérer, nous pouvons affirmer, plus modestement, que, afin de répondre à (1), il faut
d’abord que nous intéressions à :
(8) Qu’est-ce qu’une personne qui pose la question (1) (« pourquoi étudier et faire
de la philosophie ? ») entend généralement par le terme « philosophie » ?
Une chose est sûre, toute personne qui pose la question (1) n’entend pas forcément le terme
« philosophie » de la même manière. Ainsi, une première chose à faire, lorsqu’une personne
vous demande « pourquoi étudier et faire de la philosophie ? », est de lui demander ce
qu’elle entend par « philosophie », ce qu’est la philosophie selon et pour elle (Cela est aussi
valable pour vous-mêmes : si vous vous demandez « pourquoi étudier et faire de la
philosophie ? », la première chose à faire est de vous demander ce que vous entendez par
ce terme, ce qu’est la philosophie pour vous). Parmi les choses qu’une personne qui pose la
question (1) peut entendre par le terme « philosophie », j’aimerais retenir et examiner les
possibilités suivantes :
3.1. Ignorance ou conception très floue de ce qu’est la philosophie.
3.2. La philosophie comme l’activité du donneur de conseils (voire de leçons) et/ou
de l’homme perdu dans les nuages et autres conceptions erronées.
3.3. La philosophie une démarche essentiellement argumentative
3.4. Autres conceptions de la philosophie
3.1. Ignorance ou conception très floue de ce qu’est la philosophie
La personne qui pose la question (1) à une personne étudiant ou faisant de la philosophie
peut n’avoir pratiquement aucune idée de ce qu’est la philosophie. Cela est tout de même
très fréquemment le cas, puisque beaucoup de personnes n’ont eu ni la chance de connaître
cette discipline dans le cadre de leurs études, ni l’occasion et/ou l’envie de s’intéresser de
plus prêt à cette discipline par eux-mêmes. Le plus fréquemment, une telle personne
possède alors une conception très lacunaire et assez floue de ce qu’est la philosophie : cette
conception repose alors essentiellement sur l’usage du mot « philosophie » dans différentes
expressions courantes telles que :
« Il faut savoir prendre la vie avec philosophie. »