l`argent et la monnaie

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L’ARGENT ET LA
MONNAIE
Pour beaucoup de gens, l’argent (et surtout son
accumulation) est la chose la plus importante qui soit.
Pourtant, ces mêmes personnes seraient bien embêtées
si on leur demandait de dire ce qu’est « l’argent ».
Certes, l’argent permet d’acheter des choses (maison,
nourriture, vacances au soleil, etc.), mais il s’agit là de la
conséquence de sa possession, et non pas de sa définition.
En fait, l’argent n’est rien de plus qu’une convention,
c’est-à-dire un système arbitraire qui, comme beaucoup
de conventions, vise a faciliter les échanges entre êtres
humains (un autre exemple de convention serait les règles
de la circulation où chacun s’entend pour dire qu’on doit
s’arrêter aux feux rouges et qu’on peut circuler quand ils
sont verts). La monnaie, quant à elle, est la représentation
de l’argent.
À l’origine, les échanges entre êtres humains étaient
véritablement des échanges alors qu’un bien (un boeuf,
par exemple) pouvait être échangé contre un autre (un
charriot, par exemple). Ce type de transaction s’appelle
un troc et présente, bien entendu, plusieurs inconvénients
: pour un, il est difficile de « rendre la monnaie » quand la
valeur d’un des biens surpasse la valeur de l’autre. Aussi,
et il s’agit là d’un élément qui a été très important dans
la création de l’argent, les biens qui faisaient l’objet d’un
troc perdait de la valeur au fil du temps (le boeuf meurt,
etc.), ce qui compliquait l’accumulation de la richesse
(et son partage). Progressivement, on commença donc
à avoir recours à certains objets précis (comme le sel, les
coquillages et même des grains de cacao) pour servir
de monnaie d’échange. Ces monnaies, qu’on a nommé
monnaies concrètes, étaient remarquables du fait qu’elles
avaient une valeur pratique réelle (on pouvait se servir
du sel pour préparer des aliments, par exemple). Mais,
les monnaies concrètes n’étaient pas universellement
reconnues (ce qui a de la valeur pour une culture n’en a
pas nécessairement pour une autre) et, selon l’objet choisi,
elles pouvaient être encombrantes ou périssables.
On en a conclu que la monnaie idéale devait donc être
durable et pratique (surtout à des fins de transport
et d’entreposage). C’est ainsi que sont apparues les
premières pièces de monnaie qui étaient à l’origine
fabriquées à partir de métaux précieux comme l’or ou
l’argent (ces métaux, qui ne possèdent pas de valeur
intrinsèque, ont été choisis car ils se prêtaient bien à la
transformation : durables, légers et malléables, on pouvait
facilement les faire fondre et en faire des pièces à peu
près identiques, ce qui est important dans la mise sur pied
d’un système de monnaie). Mais, les pièces de monnaie se
distinguent surtout par le fait que c’est désormais l’État qui
les fabrique (et qui peut, par le fait même, contrôler leur
nombre, c’est-à-dire la masse monétaire).
Même si les pièces de monnaie présentaient de
nombreux avantages, il fallait néanmoins composer avec
la relative rareté des métaux précieux qu’on utilisait
pour les fabriquer. C’est pour cette raison que certains
gouvernements ont commencé à imprimer de la monnaie
sur papier. Il importe cependant de noter qu’à cette
époque (vers 1700 environ), chaque billet émis par
un gouvernement (ou une banque, dans certains cas)
correspondait à un montant équivalent d’or ou d’argent
que le détenteur du billet pouvait exiger en tout temps.
Dans ce cas, on parle de monnaie représentative, c’està-dire que la monnaie donne un droit sur un bien. Cette
pratique selon laquelle un pays garantissait sa masse
monétaire par un dépôt d’or a pris fin entre 1930 et 1970
(selon les pays). Depuis, le papier-monnaie est devenu une
monnaie fiduciaire, c’est-à-dire que sa valeur n’est plus
liée à une quantité de métal précieux, mais est établie par
l’État qui peut modifier sa valeur selon ses objectifs (voir le
module Taux de change pour en savoir davantage).
La monnaie a fait un pas de plus vers l’abstraction avec
l’apparition des nouvelles technologies de gestion de
l’argent (cartes à puce, téléphones intelligents avec
systèmes de paiement, etc.) qui permettent d’éliminer les
transactions où des billets de banque ou des pièces de
monnaie sont utilisés. Ainsi, il est désormais possible (et
de plus en plus courant) de faire des échanges d’argent
sans manipuler de billets de banque grâce à ce type de
monnaie qu’on nomme monnaie virtuelle.
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