Islam et le christianisme apparaissent comme les religions les plus dynamiques.
Elles sont une vocation missionnaire, qui s'exprime
dans leurs livres sacrés et dans la tradition de leur foi.
Si Rome ou la Mecque demeurent respectivement
le cœur du catholicisme et de l'islam,
les centres traditionnels de la foi musulmane et chrétienne
regroupent désormais moins de croyants
que les nouvelles terres évangélisées comme l'Asie pour l'islam
ou l'Amérique latine pour le catholicisme.
On a progressivement un déplacement de la géographie
de certaines des grandes religions dans le monde.
Mais cela ne révèle pas les enjeux et les stratégies politiques.
Si dans les années 1970 / 1980,
on place sur une carte du monde les conflits en cours,
on constate que les guerres sont toutes liées à la rivalité Est-Ouest.
Le moteur de ces guerres est avant tout idéologique.
Si on fait de même 20 ou 30 ans plus tard,
cela conduit à faire comme un tour du monde des conflits religieux.
Mais comment distinguer ce qui relève de la religion,
de l'identité, de la recherche de pouvoir ?
Des conflits où "le religieux" joue un rôle
Si l'on considère comme religieux les principaux conflits actuels,
comme en Irlande du Nord ou au Cachemire,
c'est faire preuve de facilité en ne distinguant pas
les motifs identitaires
ou les luttes de pouvoir
derrière le fait religieux, à l'image de l'Algérie.
le Nigéria, un État multiconfessionnel
Le Nigéria se situe dans la zone de transition africaine
entre monde musulman et monde chrétien.
Concentrés dans le nord et le sud-ouest,
les musulmans représentent 50 % de la population
et ont longtemps dominé le pays.
Les chrétiens, 30 % environ de la population,
habitent le centre, le sud-est
et le nord sous forme de poches minoritaires.
Le reste de la population, animiste,
se trouve dans le sud du pays.