le nénuphar
mobilier aux nénuphars
Louis Majorelle (salle 5)
Louis Majorelle, ébéniste, exécute, entre 1896 et 1902, un ensemble de
meubles empruntant le motif du nénuphar : un bureau, une grande vitrine biblio-
thèque, une table tripode et un meuble classeur, réalisés en acajou rouge et
bronze doré.
Majorelle invente un nouveau principe de fabrication du meuble : au lieu d’être
posé, le meuble semble jaillir du sol. Les racines, les tiges et les feuilles détermi-
nent la structure du meuble. La table tripode en est l’illustration : les tiges consti-
tuent les pieds sur lesquels reposent les plateaux reprenant la feuille de nénu-
phar. Les éléments en bronze doré, également exécutés dans l’atelier Majorelle,
soulignent les lignes dynamiques de ces meubles.
la botanique
de la plante à l’objet d’art décoratif
Plante aquatique vivace,
le nénuphar appartient à la famille
des nymphéacées. Son origine remonte
au XIIIesiècle et son nom est issu du
latin médiéval et de l’arabe ninûfar.
Environ 60 espèces de nénuphars ont
été recensées et réparties en six genres,
aussi bien dans les régions tempérées
que tropicales. Le genre le plus
important est le Nymphaea, dont de
nombreuses espèces sont cultivées dans
les jardins et sous serres chauffées.
Au sommet de longues tiges enracinées
dans les fonds vaseux, les feuilles du
nénuphar, flottantes ou submergées,
hébergent des fleurs blanches qui s’ou-
vrent tôt le matin et se replient sur
elles-mêmes vers 16 heures. Libellules,
papillons, coléoptères, mouches et
autres insectes s’y posent et permettent
la pollinisation.
La fleur de nénuphar aux pétales
nacrés était considérée comme la plus
belle de l’Égypte ancienne.
La mythologie s’en est inspirée et la
littérature rapporte qu’Hercule, après
avoir repoussé l’amour passionné d’une
nymphe qui en mourut de chagrin,
racheta son geste en la transformant
en nénuphar.