1 Les nationalismes en Europe (1815

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Les nationalismes en Europe
(1815-1914)
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Introduction
Une nation est un groupe de personnes partageant la même langue, la même histoire, la même culture et
ayant le désir de vivre ensemble.
Le principe des nationalités exploite cette définition de la nation et part du principe que chaque nation doit
avoir un Etat (groupement politique) indépendant. Cette idée se diffuse en Europe grâce aux idées
révolutionnaires répandues par les armées napoléonienne.
Le principe dynastique, qui veut qu’un monarque règne sur un ensemble de territoire en fonction de logiques
familiales (héritage) ou guerrières (annexion) s’oppose au principes des nationalités. D’après le principe
dynastique, un même souverain peut régner sur plusieurs nations. D’après le principe des nationalités, c’est
impossible.
Doc 2p108 : Etats et nationalités en Europe en 1815.
A partir de 1815, le principe des nationalités devient le nationalisme ou l’impérialisme : idée qu’une nation
est supérieure à ses voisines et doit s’étendre au détriment de celles-ci.
Pb : comment les sentiments nationaux européens conduisent-ils à des guerres ?
I) Les peuples contre leurs rois : naissance du nationalisme (1815-1848)
A) Le Congrès de Vienne : le triomphe de l’absolutisme (1815).
Dossier pp106-107
De Septembre 1814 à Juin 1815 le Congrès de Vienne réunit les représentants des grandes puissances
européennes qui ont battu Napoléon. Ils veulent effacer les conquêtes napoléoniennes, supprimer les
réformes d’inspiration révolutionnaire et rétablir l’ordre d’Ancien Régime.
L’Europe est redécoupée selon le droit des princes qui s’attribuent des territoires selon le principe
dynastique (logiques familiales)1 sans jamais tenir compte de l’avis des peuples concernés.
Certaines nations sont donc écartelées entre plusieurs pays :
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L’Italie : le nord est donné à l’Autriche qui y installe des archiducs. Le sud est confié à des rois de la
famille des Bourbons d’Espagne. Le centre rendu au pape. La Sardaigne et le Piémont sont unies en
un royaume donné à la famille de Savoie.
La Pologne est partagée entre Russie, Prusse et Autriche.
La Belgique (francophone catholique) est donnée à la Hollande (néerlandophone et protestante).
Chaque prince allemand (il sont 39) retrouve son état indépendant, même s’il est microscopique.
Le Congrès de Vienne marque donc le triomphe de la réaction et de la contre-révolution. Les souverains
de Prusse, Autriche, Russie forment la « Triple Alliance » qui sont empêcher les troubles révolutionnaires en
Europe. En cas de révolution, les trois souverains doivent envoyer des troupes.
1
N’oublions pas que les monarques européens sont tous cousins puisqu’ils passent leur temps à se marier entre eux. Les rois
puissants ne veulent pas garder de pique-assiettes sur leurs territoires et ont tendance à recréer même le plus petit royaume pour être
débarrassé des cousins qui squattaient gratuitement chez eux depuis 1789.
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Reprendre la fiche généalogique des Bourbons
Doc 1p186 : la Charte de 1815.
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: Louis XVIII en costume de sacre.
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En France, la situation est la suivante : perte de toutes les conquêtes révolutionnaires et retour aux
frontières de 1789. Rappel des Bourbons sur le trône : c’est la « Restauration » avec Louis XVIII, frère de
Louis XVI, qui devient roi de France à 60 ans, après 25 ans d’exil. Retour du drapeau blanc fleurdelisé.
Cependant Louis XVIII est obligé de tenir compte des acquis révolutionnaires :
- Garantie de la DDHC.
- Octroi de la « Charte ». C’est une constitution mais le mot fait trop révolutionnaire. Le pouvoir royal est
contrôlé par une assemblée double (Chambre des députés / Chambre des pairs = nobles)2.
- Respect du suffrage qui redevient censitaire (seuls les riches votent).
B) Les aspirations nationales et les révolutions de 1830.
Dossier pp160-161 : la Liberté guidant le peuple (Delacroix).
Doc 1p184 : Louis-Philippe Ier.
La révolution de 1830 part de France pour se diffuser à l’ensemble de l’Europe. Charles X, frère et
successeur de Louis XVIII mort en 1824, est un partisan de la monarchie absolue3. Il supprime brutalement
la liberté de la presse, réduit le nombre d’ électeurs. Les 27, 28, 29 Juillet 1830 (les « Trois
Glorieuses ») les parisiens entrent en révolution et chassent les Bourbons. Cependant le peuple est divisé et
ne parvient pas à instaurer la république : la bourgeoisie impose une monarchie constitutionnelle avec à sa
tête Louis-Philippe Ier d’Orléans, cousin de Charles X. Celui-ci restaure une constitution et le drapeau
tricolore : on appelle ce régime la « Monarchie de Juillet » (1830-1848).
La révolution gagne rapidement les autres pays européens. En Europe centrale et en Espagne, la Triple
Alliance fonctionne bien et écrase les révoltes. En revanche, la Belgique obtient son indépendance des
Pays-Bas et la Grèce obtient la sienne des Turcs Ottomans. Le succès des monarques absolus vient du fait
que les révoltes ont eu lieu les unes après les autres, ils ont donc pu les écraser une à une au fur et à mesure.
C) Le « Printemps des Peuples » en 1848.
Doc 3p159 : carte des révolutions de 1848.
Doc 4p159 : la révolution à Vienne.
En Février 1848 la révolution part à nouveau de Paris. Le peuple est exaspéré par la crise économique et le
prix du pain, alors que Louis-Philippe décide de réduire la liberté de la presse. La monarchie de Juillet est
balayée et la « Seconde République » (1848-1851) est instaurée.
Doc 2p159 : l’ordre rétablie en Autriche.
Doc 5p159 : l’ordre rétabli à Naples.
Partout la population se révolte, et cette fois-ci simultanément : on appelle cela le « printemps des
peuples ». Les vieilles dynasties sont près d’être emportées, et doivent négocier :
-
La Prusse, Naples et le Piémont-Sardaigne accordent des constitutions.
L’Autriche écrase les révoltés avec l’aide de l’armée restée fidèle aux Habsbourg.
Doc 2p108 : Etats et nationalités en Europe en 1815.
Surtout, les révolutionnaires ne sont pas d’accord sur les objectifs : certains veulent juste une constitution,
d’autres veulent la fin des monarchies, d’autres veulent l’indépendance de leur minorité nationale (les
2
Cela ressemble fortement à la monarchie britannique.
Il n’a rien compris à la Révolution et se prend pour Louis XIV. Il est poussé à cela par sa nièce et belle-fille, Marie-Thérèse de France
qui n’est autre que la fille de Louis XVI et Marie-Antoinette et n’a pas oublié que la Révolution a tué presque toute sa famille.
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Hongrois face aux Autrichiens, les Polonais contre les Prussiens), d’autres encore veulent leur unité
nationale (les Italiens).
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La cacophonie politique profite aux monarchies autoritaires mais l’ordre est rétabli avec difficulté : par
exemple en Autriche l’empereur doit abdiquer et céder le pouvoir à son neveu de 19 ans, François-Joseph
(il règne de 1848 à 1917).
En France, la Seconde République (1848-1851) sombre rapidement : elle élit Louis-Napoléon Bonaparte,
neveu de Napoléon Ier comme prince-président. Le 2 Décembre 1851 il fait un coup d’état et proclame le
Second Empire l’année suivante (1852-1870), prenant le nom de Napoléon III4.
II) Trois nationalismes et leurs conséquences politiques (1848-1870)
A) Le nationalisme italien (1859-1870)
Doc 2p162 : le nationalisme italien d’après Mazzini.
Doc 3p163 : le morcellement politique de l’Italie en 1850.
Le peuple italien existe : il a une langue (l’italien), des traditions communes (catholicisme, cuisine, mode de
vie) et des frontières naturelles (les Alpes et la Méditerranée). Il aspire donc à former une seule nation.
Pourtant en 1850, l’Italie est divisée en 8 Etats.
- Le Nord est dominé par l’Autriche qui possède la Lombardie-Vénétie (Milan et Venise), Parme,
Lucques, Modène et la Toscane (Florence)5.
- Le Centre est occupé par les Etats pontificaux (Rome) dirigés par le pape qui est à la fois le chef
spirituel de l’ensemble de la chrétienté et le chef temporel (souverain) de ces territoires.
- Le Sud (Naples et la Sicile) forme le royaume des Deux-Siciles dont le souverain est un Bourbon
d’Espagne6 qui a supprimé la constitution et règne en despote.
Seul le royaume de Piémont-Sardaigne (Turin) au nord a la puissance nécessaire pour unifier l’Italie : il est
industrialisé, riche, et son roi Victor-Emmanuel II est favorable aux libertés nationales. Après 1848 un
mouvement national, le Risorgimento (« renaissance » ou « résurrection » de la grandeur italienne) se forme
autour du Piémont et de son premier ministre Cavour. Celui-ci obtient le soutien de la France de Napoléon III
qui compte bien récupérer Nice et la Savoie peuplées de Français7.
Doc 4p163 : les étapes de l’unité italienne. Quel Etat s’oppose encore à l’unité de la péninsule ?
Doc 5p163 : les chemises rouges de Garibaldi.
En 1859 les armées franco-piémontaises écrasent les autrichiens à Magenta et Solferino ce qui libère la
Lombardie. La même année, Parme, Lucques, Modène et la Toscane votent leur rattachement au Piémont.
Nice et la Savoie, elles, votent leur rattachement à la France.
En 1860, Garibaldi, contre l’avis du Piémont, prend la tête d’une armée de volontaires, les « chemises
rouges ». Il conquiert la Sicile et Naples (« Expédition des Mille ») qui sont rattachées au nouveau
royaume d’Italie dont Victor-Emmanuel II prend la tête8 (1861).
En 1866, la jeune Italie s’allie à la Prusse contre les autrichiens qui sont écrasés et doivent céder la Vénétie.
Cependant les Etats pontificaux résistent encore et ne sont annexés qu’en 1870, date à laquelle Rome
redevient la capitale de l’Italie. Le pape décide de bouder et interdit aux catholiques de participer à la vie
politique italienne, sans succès.
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« Napoléon II » est le fils de Napoléon I er et de Marie-Louise d’Autriche mais n’a jamais régné et il est mort en 1822 à Vienne. Par
respect pour son cousin, Louis-Napoléon Bonaparte choisit de faire comme s’il avait régné et prend le nom de Napoléon III.
5
Tout ceci est autrichien par héritage : au XVIIIème siècle, les alliances matrimoniales des Habsbourg les ont fait entrer en possession
de territoires italiens au même titre qu’au XVIème siècle ils ont hérité de la Hongrie et de la Bohême puis de l’Espagne.
6
Même raison que celle qui fait régner des autrichiens en Italie du nord : héritages familiaux.
7
Faire l’unité italienne c’est s’attaquer à l’immense et puissant empire autrichien et à la non moins puissante Espagne qui soutient le
pape par catholicisme et le roi de Naples par esprit de famille. Si la France entre en guerre, l’Autriche et l’Espagne auront à se battre
sur plusieurs fronts.
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Le plus rigolo est que sa mère est une archiduchesse autrichienne.
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Doc 5p165 : l’Allemagne en 1850.
Le peuple allemand existe aussi, selon les mêmes principes que le peuple italien (unité de langue, culture,
mode de vie) mais le nationalisme allemand s’appuie davantage sur la notion linguistique. Tout peuple
parlant l’Allemand doit appartenir à l’Allemagne, or il y a des peuples qui parlent allemand mais n’ont aucune
envie de devenir allemands :
-
L’Alsace et la Lorraine sont germanophones mais de peuplement français.
L’Autriche et la Bavière sont germanophones mais ne veut pas être incorporée à l’Allemagne.
La Pologne est en partie germanophone mais envahie par la Prusse. Elle n’est pas de culture
allemande.
D’autre part, la nation allemande est morcelée en une multitude d’Etats (comtés, duchés, royaumes)
indépendants les uns des autres. L’Autriche a traditionnellement une position dominante en Allemagne, car
depuis le XVIème siècle c’est la dynastie des Habsbourg qui donne ses empereurs au Saint Empire
Romain Germanique. Napoléon l’a dissout en 1806, mais en 1815 une Confédération Germanique est
créée, dont le chef est l’empereur d’Autriche François Joseph.
Celui-ci voit d’un très mauvais œil la montée en puissance de la Prusse qui en 1828 crée une union
douanière, le Zollverein, dont il est exclu. Deux scénarios sont possibles :
-
Les petits états allemands du sud, catholiques, sont favorables à l’idée d’une « Grande Allemagne »
incluant la monarchie autrichienne (Bavière, Bade, Wurtemberg, Hesse).
-
Les grands états allemands du nord, protestants, sont favorables à l’idée d’une « Petite Allemagne »
regroupée autour de la monarchie prussienne (Mecklembourg, Hanovre, Saxe).
Doc 2p164 : Bismarck juge les Autrichiens et les Français.
Doc 4p165 : proclamation de l’empire allemand.
En 1862 le chancelier (premier ministre) prussien, Otto von Bismarck, décide d’étendre la domination
prussienne « par le fer et par le sang ». En 1866 il attaque l’empire d’Autriche, le bat à Sadowa et annexe le
Hanovre, le Schleswig-Holstein, l’Oldenbourg. Cela fait de la Prusse le plus grand état allemand et unifie les
parties est (Prusse orientale) et ouest (Allemagne rhénane) de son territoire. Ces 22 Etats sont unifiés en une
Confédération d’Allemagne du Nord9.
En 1870 il pousse la France à lui déclarer la guerre et écrase les troupes impériales de Napoléon III à
Sedan. La Prusse annexe l’Alsace et la Lorraine peuplées de français germanophones et le 18 Janvier
1871 le roi de Prusse Guillaume Ier est proclamé empereur d’Allemagne dans la galerie des glaces du
château de Versailles. Les états d’Allemagne du sud sont intégrés de force dans l’empire allemand10, et
l’Autriche renvoyée au rang de puissance danubienne.
Des milliers d’Alsaciens-Lorrains décident de fuir la domination allemande, et se réfugient dans la colonie
française d’Algérie. Le Second Empire français s’effondre, et la Troisième République est mise en place
(1870-1940).
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Jusqu’ici on est comme en Italie : on sa bat contre une puissance étrangère, l’Autriche, et les populations annexées sont d’accord.
La Hesse, le Bade, le Wurtemberg, la Bavière sont devenus des royaumes à la faveur des conquêtes napoléoniennes, confirmées
par le Congrès de Vienne de 1815. Les nouveaux rois n’avaient pas envie d’être détrônés par la Prusse après seulement 50 ans de
règne.
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B) Le nationalisme allemand (1866-1870)
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L’unité italienne s’est donc faite dans la guerre contre les monarques étrangers qui dominent la péninsule,
mais avec l’accord du peuple italien et selon le principe du vote démocratique. Il en va tout autrement de
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l’unité
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Fiche
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C) L’Autriche-Hongrie(1867-1914), un empire multinational.
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L’empire autrichien a été affaibli par la guerre de 1866 contre la Prusse et a été rejeté hors d’Allemagne en
1870 avec la constitution de l’empire allemand.
L’empereur François-Joseph règne sur une monarchie multinationale, au départ élective (le roi était élu
par les nobles et le clergé) qui s’est constituée par héritages successifs au cours des siècles. L’empire est une
mosaïque de peuple, composée de l’Autriche (Autriche= Allemands, Tyrol = Suisses et Italiens, Carniole et
Styrie), de la Bohême (Tchèques et Slovaques), de la Hongrie (Hongrois, Saxons, Roumains), de la
Transylvanie (Roumains) de la Serbie-Monténégro (Slaves).
Les seuls ciments de l’empire sont : la fidélité à la dynastie, l’armée, la lutte contre les Turcs ottomans
(sièges de Vienne en 1523 et 1689).
A partir de la perte définitive des possessions italienne et allemandes, François-Joseph est affaibli : les
multiples nationalités en profitent pour revendiquer du pouvoir. En 1867, il doit créer la double monarchie
austro-hongroise. La Hongrie obtient son parlement, sa capitale (Budapest), ses lois. François-Joseph est
« empereur d’Autriche et roi de Hongrie ». Désormais on parle « d’empire austro-hongrois » ou d’AutricheHongrie.
En revanche, malgré les pressions de son entourage (voir fiche),il refuse d’accorder aux autres peuples de
l’empire les mêmes avantages qu’aux hongrois.
Parallèlement, il entend asseoir son rôle de grande puissance en s’intéressant aux affaires des Balkans,
profitant de la décomposition de l’empire ottoman :
- 1878 : annexion de la Croatie (Slaves mais catholiques d’alphabet latin)
- 1908 : annexion de la Bosnie (Slaves mais orthodoxes et musulmans d’alphabet cyrillique).
Ce faisant, l’Autriche-Hongrie entre en concurrence directe avec la Russie, qui veut s’étendre vers le sud
pour disposer de ports qui ne soient pas gelés en hiver, et qui prend la défense des peuples des Balkans qui
sont des Salves (panslavisme)11, comme eux.
Miné par les tragédies personnelles (suicide de son fils l’archiduc Rodolphe en 1889, assassinat de son
épouse en 1898, mésalliance de son neveu et successeur en 1900), le vieil empereur s’enferme dans un
refus d’entendre les revendications nationales et laisse l’empire se transformer en poudrière. Il se décrit
lui-même comme « le dernier monarque de la vieille école »12. S’il jouit d’une réelle popularité auprès de ses
sujets, ce n’est pas le cas des archiducs François-Ferdinand et Charles ses héritiers.
11
Ce qui leur va bien, au même moment ils sont en train de « russifier » les Polonais et de refuser la création d’une Pologne libre et
indépendante.
12
C’est-à-dire de l’école absolutiste. N’oublions pas qu’il a commencé à régner en 1848 en écrasant le « Printemps des Peuples ».
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III) La « vieille Europe » et ses contradictions (1870-1914)
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A) Le partage du monde : la colonisation.
Carte p171.
Doc 2p176 : les manuels scolaires.
Doc 3p177 : l’exploitation du Congo.
Docs 6 et 7p179 : les rivalités coloniales en Afrique.
Au XIXème siècle, la technologie de l’âge industriel permet aux européens se lancent à la conquêtes de
colonies. Pour les eux, les colonies représentent un débouché à leurs produits industriels, une source de
matières premières, un débouché pour les trop-pleins de population. De plus, les occidentaux considèrent
qu’il est de leur devoir de « civiliser » l’Asie et l’Afrique. Une colonie est un pays ou une région soumise
politiquement et exploitée économiquement par une autre nation.
Certaines colonies sont gérées directement par le colonisateur qui y impose ses lois, sa langue, son armée
(départementalisées). D’autres colonies sont gérées par les colonisateurs et les autorités indigènes
ensembles (protectorats). Dans un même empire colonial on peut voir les deux systèmes : l’Algérie
française est départementalisée alors que le Maroc est un protectorat. Il existe les colonies de peuplement
(Australie britannique, Indochine française) et des colonies d’exploitation (Congo belge).
Les relations métropole / colonie sont inégalitaires : la colonie fournit des matières premières et des
produits tropicaux achetés pas cher par la métropole qui vend des produits manufacturés chers.
Posséder des colonies est une preuve de puissance pour les nations et tout les pays européens veulent
des colonies. C’est l’impérialisme. Celui-ci entraîne des rivalités entre les colonisateurs qui veulent contrôler
le plus possible de territoires. Or l’Afrique et l’Asie ne sont pas extensibles : certaines de ces crises menacent
la paix entre les pays européens.
De plus il y a une contradiction entre la colonisation et les principes des pays européens : par exemple la
France et Grande Bretagne se disent championnes de la démocratie et de ses valeurs (dont la liberté des
peuples à disposer d’eux-mêmes) et elles ont les deux plus vastes empires coloniaux du monde.
B) Les Balkans, poudrière de l’Europe.
Fiche Hachette sujet p168
A la rivalité coloniale s’ajoute une rivalité en Europe. Les Balkans provoquent l’appétit des grandes
puissances car l’empire ottoman (« l’homme malade de l’Europe ») est en pleine décomposition. Ses
reculs successifs face aux révoltes des Etats placés sous sa domination sont encouragés par les puissances
occidentales au gré de leurs intérêts :
-
1829 : indépendance de la Grèce que l’on transforme en monarchie parlementaire donnée à un prince
danois. La Grèce est une protégée et alliée traditionnelle de la monarchie britannique.
1866 : indépendance de la Roumanie dont la couronne (1881) est offerte à un prince de la famille
impériale allemande.
1878 : Congrès de Berlin qui accorde l’indépendance de la Serbie et du Monténégro.
1887 : indépendance la Bulgarie dont le trône est donné à un prince allemand apparenté à la famille
royale britannique.
Ces nouveaux états s’engagent rapidement dans deux guerres balkaniques contre l’empire ottoman :
-
1912 : Serbie + Bulgarie + Grèce + Roumanie + Monténégro. L’Albanie, la Macédoine et les îles de la
mer Egée sont cédées par la Turquie.
1913 : Grèce + Serbie+ Roumanie contre Bulgarie. Celle-ci perd sa partie nord (Roumélie) au profit de
la Roumanie.
Ils cherchent aussi des protecteurs plus puissants qu’eux, engageant l’Europe dans un système
d’alliance qui va s’avérer fatal pour la paix mondiale en 1914.
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C) Les systèmes d’alliance dans l’Europe de 1914.
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Carte p166-167
La question des nationalités n’est pas résolue en 1914 et se complique par la question balkanique.
Plusieurs peuples sont encore opprimés : les Polonais des empires allemand, russe et austro-hongrois, les
Baltes de l’empire russe, les Slaves de l’empire austro-hongrois, les Irlandais de l’empire britannique. La
multiplication des intérêts dans les Balkans les transforme en poudrière : la moindre étincelle risque de
provoquer un conflit généralisé.
-
La Triple Alliance : regroupe les « empires centraux » allemand, austro-hongrois et ottoman ainsi que
l’Italie. Ils soutiennent les bulgares et les ottomans.
La Triple Entente : regroupe l’empire russe, la monarchie britannique et la république française. Ils
soutiennent les serbes.
Le 28 Juin 1914, l’archiduc héritier d’Autriche, François Ferdinand, et son épouse, sont assassinés à
Sarajevo en Bosnie par un Serbe. L’Autriche déclare la guerre à la Serbie, qui appelle la Russie à l’aide, qui
entraîne l’intervention française, l’Allemagne s’en mêle : c’est la guerre européenne, puis mondiale.
Conclusion.
Le principe de nationalité a évolué au cours du XIXème siècle. Au départ favorisant l’indépendance d’une
nation par rapport à une autre nation qui l’oppresse, le nationalisme devient un moteur agressif visant à
étendre son territoire aux dépends des nations voisines. La Première Guerre Mondiale (1914-1918) est
directement provoquée par les nationalismes européens.
Exercice 4p169 : les manuels scolaires français et le nationalisme en 1914.
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