L’évaluation des actifs en général, et des entreprises en particulier, est une tâche
extrêmement importante et constitue la variable clé de toute politique financière. L’étude de la
valeur d’une entreprise consiste dans sa valorisation ainsi que dans l’identification des
éléments susceptibles de l’influencer, et en particulier des sources de création de valeur. La
recherche des déterminants de la valeur, de même que la valorisation à proprement parler, ont
fait l’objet depuis une cinquantaine d’année de très nombreuses recherches, qui permettent
aujourd’hui d’appréhender les différents problèmes en se fondant sur des concepts théoriques
solides. Ainsi, les différents modèles établis dans les années 50 [D. Durand 1957 ; M. Gordon,
E. Shapiro 1956 ; F. Modigliani et M.H. Miller 1958, 1961] ont posé toutes les bases pour la
pratique de l’évaluation des entreprises. De même, les recherches sur l’impact de la structure
financière et de la politique de dividende sur la valeur de l’entreprise, bien que faisant
toujours l’objet de nombreuses discussions, permettent aujourd’hui de s’interroger sur
d’autres sources de création de valeur. La politique d’investissement, les flux issus de
l’exploitation, les rentabilités économiques réalisée et normative, et l’actif économique se
placent au cœur des études sur la valeur, et semblent apparaître comme autant de solutions
aux problèmes de structure financière, de politique de dividende, de fluctuations des cours
boursiers et d’estimations de paramètres dans des modèles d’évaluations, comme le
coefficient « bêta » dans le Modèle d’Evaluation des Actifs Financiers (MEDAF). Le retour
aux paramètres fondamentaux pour appréhender la valeur de l’actif économique est une
réalité tant au sein de la littérature que dans les pratiques financières. Dans cet article, les
pratiques des analystes financiers en matière d’évaluation des entreprises lors de leur
introduction sur le second marché de la Bourse de Paris, sont présentées sur une période de 10
ans. Il apparaît une évolution des méthodes employées ainsi qu’une convergence des