L’Aepyornis, l’oiseau géant Le mot aepyornis vient du grec aipus qui veut dire élevé et ornis qui veut dire oiseau. L’Aepyornis est un oiseau fossile du groupe des coureurs ou ratites, de très grande taille, dont les os abondent dans divers dépôts récents de Madagascar. Le genre Aepyornis, éteint récemment, est représenté par plusieurs espèces dont la plus grande, Aepyornis maximus, Saint Hilaire, 1851, atteignait trois mètres quinze de hauteur et pesait 500 kg (une autruche pèse 150 kg). Il fut d'abord connu par deux oeufs fossiles (de trente centimètres chacun) envoyés de Madagascar à Paris et qui avaient une contenance de huit litres, équivalant à 150 oeufs de poule ou sept oeufs d’autruche et plus de 12000 oeufs de colibri. Ces oeufs devaient peser frais environ dix kilos. L’Aepyornis maximus n’était toutefois pas la seule espèce de ce genre. Mais, les espèces les plus petites avaient déjà disparu lors de l’installation de l’homme sur l’île. Le crâne de ces oiseaux était relativement petit, leurs ailes étaient très réduites, leurs jambes, très massives, aux longs os, avaient trois doigts épais, largement écartés pour supporter le poids du corps. Hormis sa taille et sa force, l'oiseau-éléphant ne possédait aucune défense particulière, aucune dent au bec, aucune griffe au pied, aucune aile pour voler. Seuls les crocodiles osaient s’attaquer à lui. Il devait consommer des fruits sur les branches basses des arbres et rechercher des végétaux dans les herbages. Les premiers habitants de Madagascar ont connu et chassé l'aepyornis, qui n'a définitivement disparu que vers le X° siècle de notre ère. Lorsque les Français s’installèrent à Madagascar en 1642, il devait subsister quelques poches où l’on pouvait trouver cet oiseau. Il fut en effet signalé en 1658 par le gouverneur général de Madagascar, Etienne de Flacourt. Les Français demeurèrent sur les côtes et ne s’aventurèrent pas dans l’intérieur de l’île, ce qui ne permit pas de confirmer les allégations de de Flacourt. Au début des années 1830, un officier naval français, Victor Sganzin semble avoir vu ou acquis un œuf. Celui-ci a été ramené en France par Verreaux, mais le bateau fit naufrage au large de La Rochelle avec sa précieuse cargaison. Ce n’est qu’en 1851 que trois oeufs purent être achetés et rapportés en France. Dans les années qui suivirent, suffisamment d’ossements purent être rassemblés pour constituer un squelette complet. A Antananarivo, le Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza offre la particularité de présenter des espèces rares ou endémiques de la Grande Ile. A l'intérieur de ce parc, se trouve un musée d'histoire naturelle qui abrite l'immense squelette d'un Aepyornis maximus.