theme ii : de la societe industrielle a la societe de

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THEME II : DE LA SOCIETE INDUSTRIELLE A LA SOCIETE DE
COMMUNICATION
C. LES ANNEES 90 : MONDIALISATION DE L’ECONOMIE ET DEBUT D’UNE ERE POSTINDUSTRIELLE
1° Une troisième révolution industrielle
A partir des années 80, des inventions se multiplient à cause d’un constant effort de recherche surtout
dans les domaines de l’électronique et de l’informatique qui connaissent un développement accéléré à
partir de l’invention de la « puce » en 1971 qui permet un traitement beaucoup plus rapide de
l’information. La multiplication des satellites et l’usage croissant de la fibre optique bouleverse le secteur
des télécommunications et la convergence des deux permet de donner naissance à Internet à partir de
1982 (pour des usages militaires d’abord) puis 10 ans plus tard au Web grand public. L’essor des
nanotechnologies, de la biotechnologie conduit à l’émergence d’un nouveau système technique. Entre
1980 et 1990, c’est le point de départ d’une 3ème Révolution industrielle. Les NTIC (Nouvelles
technologies de l’information et de la communication) s’imposent à l’ensemble de l’économie et
renouvellent en profondeur certaines productions : l’électroménager, l’automobile, la téléphonie mais
modifient aussi les loisirs et les manières de consommer. Cela s’accompagne en outre d’une
transformation forte du monde du travail et marque le passage à une ère post-industrielle dont les
caractéristiques sont :
 Les industries de pointe font naître une nouvelle économie matérialisée par la création à la
bourse de New York d’un marché spécifique : le NASDAQ (National association of securities
dealers automated quotation). C’est un marché qui regroupe les valeurs des sociétés high
tech : il cotait 5126 sociétés en 1998 dont 464 non américaines. Google par exemple a été crée
en 1998 par deux étudiants californiens inventeurs d’un moteur de recherche dont la valeur
boursière a atteint 160 milliards de $ en 2007.
 Toutes ces nouvelles conditions ont participé au développement de la e-économie qui
bouleverse la gestion des entreprises où le travail peut désormais être fait en temps réel et à
l’échelle de la planète entière. C’est ce que qui caractérise cette étape récente de la
mondialisation.
2° L’apogée de la mondialisation
A la fin du XXème siècle la circulation des capitaux, des informations, des hommes et des
marchandises s’accroit très rapidement. Les exportations concernent plus de 25% de la production
mondiale alors que cela n’en représentait que 15% en 1973. Les IDE (investissements directs à
l’étranger) se montaient à 50 milliards de $ en 1985, ils atteignent 648 milliards en 2005.
L’essentiel des activités de la e-économie sont prises en charge par des FTN qui dominent l’économie
mondiale et leurs échanges internes représentent plus de 40% des échanges mondiaux. La première
de ces FTN, Exxon (secteur pétrolier) réalise à elle seule un chiffre d’affaire supérieur au PIB suédois.
La mondialisation est favorisée par la baisse des coûts de transport et de communication, par les
négociations dans le cadre de l’OMC (à partir de 1995) et par la mise en place de zones de libreéchange régional. (voir carte)
Cette mondialisation économique est dominée très nettement par les trois pôles de la Triade :
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Le PIB des Etats-Unis représente 30% de la richesse mondiale
Celui de l’UE = 25%
Celui du Japon = 11%
Derrière, les pays émergents (BRIC Brésil/Russie/Inde/Chine) sont de plus en plus puissants et présents
(particulièrement la Chine).
Mais la mondialisation veut aussi dire :
 Modification des équilibres et passage à une ère post-industrielle
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Le secteur tertiaire regroupe environ 70% des actifs à peu près partout
Le secteur secondaire décline et se situe entre 25 et 30% des actifs dans les plus anciens pays
industrialises. Les délocalisations ont orienté des pans entiers de la production vers les pays du sud et
les « zones franches ». Partout les paysages sont marqués par des friches industrielles plus ou moins
reconverties et redynamisées.
Le secteur primaire est faiblement représenté chez les actifs des pays développés mais hyperproductif.
 Mutation et fragilisation de la finance mondiale : de nouveaux produits envahissent le marché des
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capitaux
Les fonds d’investissement ou fonds de pension : ils sont issus des retraites et de l’épargne salariale
d’un certain nombre de pays et ils alimentent les marchés financiers avec des sommes astronomiques.
Ils sont présents dans le capital des entreprises du CAC 40 mais appartiennent à des fonds anglosaxons.
Les fonds souverains : ce sont des placements financiers détenus par des Etats (souvent des BRIC). Ils
gèrent l’épargne nationale et s’investissent dans des placements variés. Ils tirent leurs ressources des
réserves des banques centrales (Chine) ou des matières premières (Russie, Qatar) ou bien encore des
réserves pour les retraites (Norvège). Ces fonds souverains représentaient 1,3% du marché total des
actions en 2007. Ils ont joué un rôle essentiel en refinançant plusieurs banques affaiblies par la crise
des subprimes. Il existe une quarantaine de fonds souverains (SWF : Sovereign wealth funds). Le
dernier crée l’a été au Chili.
Ces fonds souverains manquent toutefois de transparence et certains états sont tentés par une forme
de protectionnisme à leur égard. Les principaux en 2008 étaient Abu Dhabi, la Norvège, Singapour, le
Koweit, la Chine, la Russie et le Qatar. Ils sont un indéniable outil d’extraversion des économies des
pays émergents.
Concernant les fonds d’investissement le problème réside dans le fait qu’il cherche une rentabilité
élevée et à court terme pour satisfaire les actionnaires, par conséquent ils se dirigent plus volontiers
vers la spéculation que vers l’investissement et l’emploi.
L’économie mondiale a connu en 2008/2009 une grave crise mais qui succède à d’autres :
La crise mexicaine de 1992
La crise asiatique de 1998
La crise argentine de 2000
Le krach boursier d’octobre 2007
La crise du NASDAQ : l’indice a vu ses valeurs chuter de 75% à cause de la surévaluation des NTIC et
des « start up ». Celles-ci avaient vu leurs cours en bourse grimper de plus de 100% alors même que
leurs profits n’étaient pas encore enregistrés ! 10 compagnies avaient vu leur gain multiplié par 100. Le
cours de l’action AOL a été multiplié par 800 ! pour 1000 $ investis on en récupérait 800 000 !
La crise des subprimes dont l’onde de choc est a peine achevée
Les conséquences sont : la hausse du chômage et de la précarité. Le développement du phénomène des
« woorking poor » aux Etats-Unis (voir le dernier film de Mickaël Moore « a capitalism, a love story ») et
maintenant en Europe ; de la flexibilité et de la dérèglementation. Ces dernières années de mondialisation
libérale les Etats sont intervenus de moins en moins dans l’économie et les marchés ont gagné en puissance.
Cela pose la question du poids du pouvoir politique et de la démocratie. La crise des subprimes a conduit à un
retour à l’interventionnisme aux Etats-Unis notamment avec des nationalisations et des plans de refinancement
des banques par les nations.
 Les inégalités Nord/Sud : elles se sont creusées avec la mondialisation libérale. Même si certains pays
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du sud ont pu s’intégrer à la mondialisation commerciale il reste que de nombreux pays se sont
enfoncés dans la misère. C’est le cas des PMA (les pays les moins avancés), une catégorie crée en
1971 par l’ONU. Ils sont 50 aujourd’hui et se caractérisent par trois critères :
Un revenu par habitant inférieur à 900 $ par Hbt pendant 3 ans
Un retard dans le développement humain : santé, nutrition, scolarisation
Une vulnérabilité économique : instabilité de la production, une agriculture dominante mais peu
productive et peu diversifiée,
Sur les 50 PMA, 35 sont africains, 10 asiatiques, 5 dans le Pacifique et 1 dans les Antilles. Ils étaient 25
en 1971. 2 sont sortis en 2008 : le Botswana et le Cap Vert. Globalement dans ces pays le niveau de vie
a chuté pendant que celui de l’Amérique du Nord et de l’UE augmentait, ainsi qu’une partie de l’Asie
(littorale).
Aujourd’hui 1,5 milliards d’hommes vivent sous le seuil de la pauvreté c’est-à-dire avec moins de 1 $ par
jour.
Il y a une prise de conscience mondiale de cette pauvreté planétaire ainsi que des périls écologiques et
climatiques. Elle s’est manifestée lors de sommets institutionnels :
Le sommet de la Terre à Rio en 1992
Celui de Kyoto en 1997
Celui de Johannesburg en 2002
Le prochain est prévu à Rio en 2012.
Ces sommets sont la preuve de l’existence d’une culture mondiale qui cherche à concilier croissance et
développement, écologie et enrichissement des sociétés. Ils ont tenté de mettre en pratique le développement
durable au travers notamment d’agendas 21 et récemment « d’objectifs pour le millénaire » (8 objectifs à réaliser
d’ici 2015), voir sur le site de l’ONU.
Tous ces aspects seront retravaillés dans le cours de Géographie sur « l’espace mondialisé ».
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